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8823Nous n’avons pas raté, – sous la plume de PhG dont c’est une interlocutrice favorite, – l’annonce que Tulsi Gabbard présenterait dans la quinzaine suivante sa candidature à la désignation démocrate pour les présidentielles US de 2020. Cela se passait (pour PhG) le 12 janvier 2019. Finalement, c’est le 4 février que Gabbard a officiellement annoncé sa candidature, et le titre de PhG plus que jamais d’actualité : « Gabbard-2020 ? “D.C.-la-folle” devient fou ! »
D’une part, l’essentiel des experts politico-militaire, soit 120% des journalistes de la presseSystème spécialisés dans les questions des guerres justes et de l’interventionnisme justifié, ricanent des prétentions de Tulsi Gabbard et affirment sa complète inexistence politique, sa qualité de non-être politique, l’absence complète d’importance de sa décision ; d’autre part, l’annonce de sa candidature a provoqué un ouragan extraordinaire d’articles, de dénonciations furieuses, d’accusations, de mises en cause, de suggestions de trahison, d’être “une agent d’Assad” en plus d’une “agente du Kremlin”, etc. Curiosité de notre système : elle ne vaut rien, elle n’a aucune importance, elle ne mérite même pas un paragraphe, et aussitôt tout le monde dégaine son stylo pour cracher son venin, jusque dans les publications les plus prestigieuses dans le cirage de pompe du Système, – Washington Post et New York Times en tête, les références certes... Bref, la schizophrénie habituelle, assortie des narrative de service, tout cela pour nous rassurer : Tulsi Gabbard fait bienheureusement des dégâts.
Parmi les gens qui vont la soutenir essentiellement dans la communication antiSystème, outre Jimmy Dore et Tom Luongo notamment, nous signalons essentiellement la dynamique et talentueuse Caitline Johnstone, dont nous reprenons ci-dessous le dernier article sur Gabbard, en date du 7 février 2019.
(Nous avons longuement parlé de Johnstone, à deux reprises le même jour, le 23 décembre 2018 en Ouverture Libreet le 23 décembre 2018 de PhG dans son Journal dde.crisis : « ...une poétesse guérillero et une journaliste-voyou comme elle se définit elle-même, Caitline Johnstone. Je laisse sa définition d’elle-même en langue originale, charge à chacun de traduire, mais à mon avis assez pour comprendre l’esprit de la chose et le caractère de la plume, et peut-être plus encore en gardant la langue originale : “Rogue journalist. Bogan socialist. Anarcho-psychonaut. Guerilla poet. Utopia prepper.” »)
Dans sont article, Johnstone donne un compte-rendu détaillé, extrêmement bien référencé, des trois premiers jours de campagne de Tulsi Gabbard, salués par des tombereaux d’insultes, d’ordures, d’allusions diffamatoires, de mises en cause personnelles, etc. Johnstone nous montre combien la candidature Gabbard, cette femme de si peu de choses et de si piètre importance, a touché à vif l’énorme nerf de la folie destructrice et belliciste de D.C.-la-folle”. Il semble que c’est dans cette sorte d’occurrence que l’on peut mesurer la vulgarité infâme, l’imposture et la folie absolument puante du Système où la postmodernité nous a emprisonnés.
En attendant, nous donnons les trois premiers paragraphes du long article de Johnstone en français : nous avons ainsi un aperçu du domaine qu’elle entend explorer.
« Lorsque Tulsi Gabbard a annoncé son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2020, j'avais annoncé que cela perturberait les narrative de propagande de guerre et imposerait une conversation fort nécessaire sur l'interventionnisme américain, mais je ne m'étais pas rendu compte que cela se produirait si rapidement, de manière aussi générale, et si explosive. Gabbard a officiellement commencé sa campagne pour la présidence il y a à peine trois jours et elle est déjà devenue la ligne de front sur laquelle se déroule le débat sur le bellicisme américain. Même si vous vous opposez à la candidature de Gabbard à la présidence, cela devrait aller de soi pour vous maintenant.
» Cette dynamique est devenue plus apparente que jamais aujourd’hui lors de l’apparition de Gabbard dans Morning Joe de MSNBC, animée par les époux Joe Scarborough et Mika Brzezinski. Il convient de noter ici que nous parlons de propagande de guerre. En 2009, Scarborough avait refusé une candidature facile au Sénat car il avait observé qu’il aurait plus d’influence sur les politiques publiques en tant qu’animateur de Morning Joe qu’en tant que l’un des 100 sénateurs du Congrès des États-Unis, ce qui vous dit tout ce que vous devez savoir sur la raison pour laquelle je me concentre davantage sur la propagande des médias américains que sur la politique américaine. Il convient également de noter que Brzezinski est la fille de Zbigniew Brzezinski, faucon de l’administration Carter, dont les idées influentes sur la domination du monde par les États-Unis, armant des factions extrémistes pour défendre les intérêts des États-Unis [voir l’origine du djihadisme], continuent leur travail de nuisance dans la politique étrangère des États-Unis. Mika fait partie d'une dynastie politique, les deux frères étant également des experts et initiés politiques américains.
» Donc, si vous vous êtes déjà demandé comment des réseaux comme MSNBC diffusent des messages grand public en s’alignant parfaitement sur les priorités de la machine de guerre américaine, vous avez là une bonne explication. Combinez cela avec la façon dont ils approvisionnent leur panoplie d'experts avec les initiés de la communauté du renseignement américaine et licencient tous les experts qui refusent de suivre la ligne du complexe militaro-industriel, et il n'est pas difficile de voir comment ils ont développé un tel réseau de communication d’hostilité à l'égard de toute résistance à l’interventionnisme américain. Cela explique ce que nous allons discuter maintenant. »
En d’autres termes, Tulsi Gabbard est une sorte de joker. Si elle parvient à contenir et à supporter l’agression constante dont elle va être accablée, elle pourrait devenir dévastatrice en affirmant une personnalité absolument hoirs des normes et standards déterminés par le Système, – pour ou contre d’ailleurs... Elle est à la fois (socialement) à la gauche du parti démocrate puisqu’elle était partisane de Bernie Sanders au printemps 2016, et à la fois opposée aux politiques bellicistes d’interventionnisme. Ses autres traits de caractère et de personnalité sont connus et tout aussi déconcertants par rapport aux standards du Système : « Elle est femme, jeune (37 ans), d’origine océanienne (samoanne) et de religion hindouiste, donc complètement des minorités et de la diversité qui plaisent tant aux progressistes-sociétaux. Plus jeune parlementaire de la législature de l’État d’Hawaii à l’âge de 21 ans, elle s’est ensuite engagée dans la Garde Nationale et a effectué deux séjours en zone de guerre, en Irak et au Koweït. (Elle a été promue major [commandant] en 2015.) Elle est Représentante d’Hawaii à la Chambre des Représentants du Congrès des USA depuis 2012, élue et réélue avec autour de 80% des voix... »
Cette situation difficile à appréhender selon toutes les normes se lit même au travers de la position d’un site comme WSWS.org qui ne sait vraiment pas quoi faire d’elle, puisqu’elle reste une démocrate, et qu’elle est donc classée négativement par les trotskistes ; puisqu’elle est radicalement antiguerre, et donc devrait être appréciée positivement par les mêmes trotskistes. Si l’on active le moteur de recherche du site trotskiste, Gabbard est citée 13 fois entre le 25 mai 2015 et le 11 octobre 2018 (sa candidature n’a même pas été mentionnée une seule fois) ; par contraste, Alexandria Ocasio-Cortez, que WSWS.org peut classer tout à loisir puisqu’elle n’a pas condamné les politiques bellicistes et prétend être à l’extrême-gauche du parti démocrate, est citée 92 fois entre le 23 juin 2018 (jour de sa “naissance” politique) et le 8 février 2019.
Ci-dessous, voici donc l’article de Caitline Johnstone du 7 février 2019.
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When Tulsi Gabbard announced her plans to run in the 2020 presidential election, I predicted that it would disrupt war propaganda narratives and force a much-needed conversation about US interventionism, but I didn’t realize that it would happen so quickly, so ubiquitously, and so explosively. Gabbard officially began her campaign for president a mere three days ago, and already she’s become the front line upon which the debate about US warmongering is happening. Even if you oppose Gabbard’s run for the presidency, this should be self-evident to you by now.
This dynamic became more apparent than ever today in Gabbard’s appearance on MSNBC’s Morning Joe, hosted by spouses Joe Scarborough and Mika Brzezinski. It should here be noted since we’re talking about war propaganda that in 2009 Scarborough turned down an easy run for the US Senate because he decided that he could have more influence on public policy as the host of Morning Joe than he could as one of 100 US senators, which tells you everything you need to know about why I focus more on US mass media propaganda than I do on US politics. It should also be noted that Brzezinski is the daughter of the late Carter administration cold warrior Zbigniew Brzezinski, whose influential ideas about US world domination, arming extremist factions to advance US interests, and hawkish agendas against Russia continue to infect US foreign policy to this day. Mika is part of a political dynasty, with both brothers being US political insiders as well.
So if you’ve ever wondered how outlets like MSNBC keep everyone on message and fully in alignment with the US war machine’s agendas, there’s a good insight into how. Combine that with the way they stock their punditry lineup with US intelligence community insiders and fire any pundit who refuses to toe the military-industrial complex line, and it’s not hard to see how they’ve developed such a tight echo chamber of hostility toward any resistance to US interventionism. Which explains what we’re about to discuss next.
Morning Joe’s pile-on against Gabbard began when the subject of Syria came up, and panelist Kasie Hunt instantly began losing her shit.
“Do you think Assad is our enemy?” Hunt interrupted during Gabbard’s response to a question about her meeting with Syria’s president in 2017, her voice and face both strained with emotion.
“Assad is not the enemy of the United States because Syria does not pose a direct threat to the United States,” Gabbard replied.
“What do you say to Democratic voters who watched you go over there, and what do you say to military members who have been deployed repeatedly in Syria pushing back against Assad?” Hunt replied, somehow believing that US soldiers are in Syria fighting against the Syrian government, which would probably come as a shock to the troops who’ve been told that they are there to defeat ISIS.
Journalist Rania Khalek summed up this insanity perfectly, tweeting, “The journalist interrogating Tulsi seems to believe that US forces in Syria are fighting Assad. Tulsi corrects her, says those troops were deployed there to fight ISIS. These people don’t even know what’s happening in the places they want the US to occupy.”
“This is such an embarrassing look at the state of corporate American regime media,” tweeted journalist Max Blumenthal. “@kasie doesn’t know the most basic facts about Syria and along with the smug co-hosts, doesn’t care to learn.”
And it didn’t get any better from there. After Gabbard took some time to explain to a professional cable news reporter the basic fundamentals of the US military’s official involvement in Syria, Scarborough interjected to ask if Assad isn’t an enemy, would Gabbard at least concede that he is “an adversary of the United States.”
Whatever the fuck that means. What Assad is is the leader of a sovereign nation which has nothing to do with the United States and isn’t taking anything from or harming the United States in any way.
Scarborough and Gabbard went back and forth about this stupid, nonsensical question before Brzezinski interjected to ask “So what would you say he is to the United States? If you cannot say that he’s an adversary or an enemy, what is Assad to the U.S.? What is the word?”
“You can describe it however you want to describe it,” Gabbard responded, explaining that whether a nation is adversarial or not comes down to whether or not they are working against US interests.
“Are Assad’s interests aligned with ours?” asked Hunt.
“What are Assad’s interests?” Gabbard countered.
“Assad seems interested primarily in the slaughter of his own people,” Hunt replied with a straight face.
“Survival,” Scarborough interjected, trying to save his colleague some embarrassment with a less insane response to the question of Assad’s interests.
Other bat shit crazy questions Gabbard was asked during her appearance include the following:
“You know there are people who will watch this have heard your previous comments who will wonder, what’s going on here? Why you met with Assad, why it looks like you were very cozy with Assad and why you’ve sort of taken his side in this argument. What would you say to that?”
“Do you think that Assad is a good person?”
“Your hometown paper said that you should focus on your job and talked about your presidential campaign being in disarray. How would you respond to your hometown paper?”
“Any idea why David Duke came out and supported you?”
“There have been reports that that Russian apparatus that interfered in 2016 is potentially trying to help your campaign. Why do you think that is?”
“Have you met with any Russians over the past several years?”
Gabbard shoved back against the various accusations of alignment with Trump, Putin and Assad, asserting correctly that those lines are only being used to smear anyone who voices an objection to endless war and insane nuclear escalations. She pushed back particularly hard on Kasie Hunt’s reference to the obscene NBC smear piece which cited the discredited narrative control firm New Knowledge to paint Gabbard as a favorite of the Kremlin, claiming that the article has been thoroughly debunked (and it has).
After the show, still unable to contain herself, Hunt jumped onto Twitter to share the discredited NBC smear piece, writing, “Here is @NBCNews’ excellent reporting on the Russian machine that now appears to be boosting Tulsi Gabbard.”
Hunt then followed up with a link to an RT article which she captioned with an outright lie: “Here is the ‘debunking’ of the NBC News report from RT, the Russian state media. You tell me which you think is more credible.”
I say that Hunt is lying because the RT article that she shared to falsely claim that the only objection to NBC’s smear piece came from Russia explicitly names an Intercept article by American journalist Glenn Greenwald, upon which the RT article is based and which does indeed thoroughly discredit the NBC smear piece. If Hunt had read the article that she shared, she necessarily would have known that, so she was either lying about the nature of the article she shared or lying about knowing what was in it.
So that was nuts. We can expect to see a whole, whole lot more of this as the plutocratic media works overtime to undermine Gabbard’s message in order to keep her from disrupting establishment war narratives, and I’m pleased as punch to see Gabbard firing back and calling them out for the sleazy war propagandists that they are. Her presidential campaign is shaking the foundations of the establishment narrative control matrix more than anything else that’s going on right now, so it looks like writing about these embarrassing mass media debacles she’s been provoking may be a big part of my job in the coming months.
Military interventionism is by far the most depraved and destructive aspect of the US-centralized power establishment, and it is also the most lucrative and strategically crucial, which is why so much energy is poured into ensuring that the American people don’t use the power of their numbers to force that interventionism to end. Anyone who throws a monkey wrench in the works of this propaganda machine is going to be subjected to a tremendous amount of smears, and I’m glad to see Gabbard fighting back against those smears. From personal experience I know that smear campaigns must be fought against ferociously, because the only alternative is to allow your detractors to control the narrative about you, which as far as your message goes is the same as allowing them to control you. It’s not fun, it’s not clean, but it’s necessary.
The narrative control war keeps getting hotter and hotter, ladies and gentlemen. Buckle up.
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