RapSit-USA2021 : Civil War, sérieusement ?

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RapSit-USA2021 : Civil War, sérieusement ?

Après six mois de la présidence Biden qui a aggravé vertigineusement la situation créée par les affrontements sous l’administration Trump, l’extraordinaire chaos intérieur qu’est devenue l’Amérique se trouve divisée :
• d’une part, sous la pression générale idéologisée d’une aile sociétale-marxiste, ou “marxiste culturelle” [gramscisme], – on parle du wokenisme en un mot, – disposant de la courroie de transmission du parti démocrate (instigateur tactique) et de formidables moyens de pression spécifiques de communication (presseSystème, Hollywood et l’entertainment), avec des effets psychologiques et de terrorisation affectant des forces essentielles du système de l’américanisme, dont certaines surtout dans le Corporate Power et les institutions sportives s’y prêtent activement, y voyant leur intérêt ;
• d’autre part, avec la résistance à cette pression d’un agglomérat de la partie populiste de parti républicain, de forces conservatrices et d’une frange anti-totalitaire de la gauche, de certaines forces juridiques (dans certains cas la Cour Suprême) et surtout des pouvoirs régionaux puissants qui ne cessent de se mobiliser et de s’affirmer, dans le chef des gouverneurs et les dégislatures de certains États. (Certains États, comme la Floride et le Texas bloquent ou se préparent à bloquer l’enseignement dans les écoles de la CRT [Critical Race Theory], principal outil d’embrigadement théorique du wokenisme/marxisme culturel ; et DeSantis, en Floride, y ajoute un programme d’enseignement de critique dénonciatrice de la subversion marxiste et communiste.)

Dans cette situation de plus en plus décantées et ainsi instillant une certaine forme d’ordre pour l’affrontement, – “un ordre dans le chaos”, – on commence à distinguer la forme spécifique que pourrait prendre cet affrontement. Il apparaît que la crise des frontières Sud, immédiatement portée à son paroxysme par la décision immédiate de l’administration Biden d’ouvrir cette frontière, suivie presque immédiatement de contestations très affirmées, et de plus en plus structurée, devrait être le premier champ effectif et opérationnel de l’affrontement.

Nous en avons déjà beaucoup parlé et il semble que cette crise approche d’un point d’affrontement qui porterait en germe des possibilités de ce qu’on pourrait désigner d’une façon générale comme une “guerre civile”, mais sous des formes restant à déterminer.

ZeroHedge.com propose un schéma venu d’un collectif nommé “Capitalist Exploits”, ce 24 juin 2021, écrit sous une forme enlevée et familière. Le titre : « De nouvelles alliances se forment aux États-Unis... La guerre civile est servie sur la table. » L’idée est claire.

« On en vient aux nouvelles alliances qui se forment... aux USA :

» “Il est indéniable que la crise frontalière est hors de contrôle”, selon Christina Pushaw, attachée de presse du gouverneur de Floride DeSantis.

» “Aider nos compatriotes américains dans leur moment de besoin est toujours la bonne chose à faire. Les gouverneurs d’autres États ont envoyé des ressources en Floride dans le passé pour aider à répondre aux catastrophes naturelles. Avec le gouvernement fédéral qui ne peut ou ne veut pas faire respecter nos lois et sécuriser notre frontière, la Floride est prête à s’engager et à faire sa part.

» ”La Floride se met en posture de solidarité. Texas et Arizona, vous subissez une tempête, et nous venons à votre aide.”, déclaration de Wayne Ivey, shérif du comté de Brevard

» Voici ce qui va se passer :

» • L’administration Biden abandonne la construction du mur et la surveillance des frontières (déjà en cours).

» • Le Texas prend sur lui d’intervenir et de stopper l’immigration illégale (ce qui est déjà le cas).

» • Cela met en colère les responsables de l’administration, réveillés en sursaut de leur sieste.

» • Maintenant nous avons la Floride qui aide le Texas... oh, et l’Arizona aussi. Il est désormais inévitable que Biden va monter sur un podium quelque part avec une attaque verbale foudroyante, – “Grrrr Krzwepilians bgterrr opswillvst” ou quelque chose de ce genre dans une attaque virulente contre les Trois Mousquetaires. Alors le gouvernement fédéral commencera à prendre des mesures pour faire rentrer dans le rang ces parvenus récalcitrants. “Attendez un peu voir !”

» Je pense que nous ne sommes pas loin de voir le gouvernement fédéral utiliser son pouvoir pour couper les fonds vers ces États. Lorsque cela se produira, il y aura deux options disponibles (après beaucoup de va-et-vient et de politique) :
1). Faire marche arrière afin de continuer à recevoir des fonds.
2). Dire aux clowns d'aller se faire voir, ce qui nous amène à l’inévitable étape suivante.

» Avec la réduction de leur financement, les États diront : “Attendez, parce que c’est une voie à double sens”, – et ils refuseront d’envoyer leurs contributions fiscales à Washington D.C. Et BOUM ! Nous sommes dans une guerre civile.

» Cela peut prendre un certain temps à se développer, et il peut y avoir un tas de choses sur lesquelles on se bat et sur lesquelles on se prononce, mais quand on en revient à l’essentiel il y a un risque croissant ou bien, si l’on peut dire, inévitable, que les États individuels disent “Allez au diable !” et cherchent à se séparer. En théorie cela pourrait se produire sans trop de tension ; mais en réalité les marxistes ne reculent jamais, alors ce ne sera pas beau à voir.

» L’économie est toujours importante à cet égard, tout comme l'énergie, et c’est le Texas qui possède une grande partie de l'énergie. Ce sont également les États conservateurs profonds qui détiennent une grande partie des terres agricoles. Hmmm... »

A propos de la situation économique des États de l’Union, dont ceux impliqués ici, l’étude donne les cinq les plus endettés et les cinq les moins endettés, donc les plus mauvaises et les meilleures situations économiques.

• Les plus endettés, dans l’ordre : New York, New Jersey, Illinois, Massachusetts, Californie. Tous ces États sont sous administration démocrate et plus ou moins qualifiés de “marxistes”, “socialistes”, etc.

• Les moins endettés, dans l’ordre : Texas, Floride, Alaska, Caroline du Nord, Tennessee. Comme on le voit, les deux “poids lourds” engagés dans cette bataille, le Texas et la Floride, occupent la meilleure position économique. Ils ont des gouverneurs très engagés contre Biden et les démocrates, surtout Ron DeSantis de la Floride, qui a une envergure nationale et qui peut prétendre à être le candidat républicain en 2024 si Trump passe la main (et si les USA existent encore sous leur forme actuelle...). Bien entendu, il est inutile de rappeler en détails l’importance du Texas pour la question des frontières.

Dans cette crise des frontières, l’administration Biden a constamment manœuvré, depuis son entrée en fonction, avec la plus grande maladresse, ou bien un souci évident de provocation selon ce qu’on en juge. Il n’est en effet pas impossible que le parti démocrate gauchisant-gauchiste considère qu’il faut aller à l’affrontement avec les États réfractaires, – surtout le Texas et la Floride pour l’instant, – pour briser leur résistance, en conjecturant qu’ils céderont à la pression du centre.

On peut rappeler/résumer l’action, ou l’inaction de l’administration Biden depuis le 20 janvier 2021 et d’autres facteurs connexes importants dans cette crise des frontières Sud, comme dans la crise générale qui secoue les USA.

• Donc, l’ouverture des frontières Sud, sans aucune préparation, sans matériels ni installations d’accueil, est décidée par décrets par le président quasiment dès le premier jour de son entrée en fonction. Cette décision est aussitôt contestée de diverses manières. Il n’empêche qu’elle prend effet sur le terrain et un flot d’illégaux entre aux USA. Les chiffres sont divers mais se situent autour de 150 000/200 000 par mois, avec des taux d’augmentation stupéfiants par rapport aux années précédentes. Ils sont largement au-dessus de 100% et un nombre très importants d’illégaux ne sont ni pris en charge, ni contrôlés. Dès le mois de mars, la situation est jugée “hors de contrôle”.

• Biden nomme en mars Kamala Harris, la VP, comme chargée de la gestion de la crise. La VP ne fait strictement rien et n’est pas encore allée sur la frontière (elle se préparerait à y aller). Elle effectue un voyage-éclair dans deux pays d’où viennent les migrants (Honduras et Mexique), agissant avec maladresse et sans résultat marquant. Aux questions des journalistes, elle répond en général par un éclat de rire, ou bien à la question “Pourquoi n’êtes-vous pas allée encore sur la frontière ?”, elle répond “Je ne suis pas non plus allée en Europe”.

• La crise permet au crime organisé (cartels et gangs) de déployer une formidable organisation de rançonnage pour faire passer les illégaux, en les rackettant, en les brutalisant, et souvent en en faisant leurs agents aux USA en raison de l’endettement de ces migrants pour “payer” leur passage. Cela implique une formidable pénétration de cette sorte de crime organisé aux USA, où ils sont déjà fortement implantés.

• L’impression que donne l’action de l’administration Biden, c’est d’abord d’un très grand désordre et d’une complète absence d’organisation ; c’est surtout une complète idéologisation de la question. L’un des principes centraux de cette stratégie de l’immigration, c’est l’affirmation idéologique que les migrations vont s’organiser d’elles-mêmes en s’implantant aux USA, et sont aussitôt censées constituer des centres politiques favorables aux démocrates et aux gauchistes (selon des projets d’accession au droit de vote qui sont encore du domaine de la théorie et pleins de potentiels conflits explosifs tant ils sont utopiques).

• L’attitude des Hispaniques (notamment d’origine mexicaine) résidant déjà aux USA et citoyens américains est un problème loin d’être tranché. Pour les démocrates, dans leur plan grandiose, la communauté hispanique est un électorat captif. La vérité-de-situation peut en décider autrement, et le premier signal concret d’une élection partielle (début juin) dans la ville de McAllen, sur la frontière du Texas avec le Mexique montre que les Hispaniques n’apprécient pas nécessairement les immigrants-hispaniques, – mauvaise nouvelle pour les démocrates :

« Alors que le président Biden avait remporté le comté d’Hidalgo avec 17 points d’avance en novembre dernier, le républicain Javier Villalobos a battu la démocrate Veronica Whitacre au second tour de l'élection du 5 juin [avec 51,11% des voix].

» L'ancien conseiller de la campagne Trump 2020, Steve Cortes, a déclaré que la victoire de Villalobos faisait partie d’un “macro-réalignement” dans lequel les Hispaniques du sud du Texas quittent le parti démocrate pour s’aligner sur le mouvement populiste de l’ancien président Trump.

» “Des nouvelles étonnantes ! McAllen, au Texas, est une grande ville frontalière de 140 000 habitants dont 85% d'hispaniques, – et elle vient d'élire un maire républicain”, a-t-il écrit sur Twitter. “Le macro-réalignement s’accélère dans le sud du Texas, et ailleurs également, et par conséquent les Hispaniques se rallient à ‘America First’ [un slogan de Trump]”.

• L’attitude du Mexique sous la direction d’un président (Obrador) réputé “de gauche” est parfaitement l’inverse de cette réputation et des ambitions et illusions gauchistes. Obrador s’était opposé au “Mur” de Trump par pure nécessité de communication mais il n’en a pas moins eu des relations acceptables avec l’ancien président. Depuis la défaite de Trump, il aurait plutôt tendance à sortir du bois pour dénoncer divers aspects d’une politique qu’il prévoit comme plus que jamais américaniste. (Voir sa violente critique des GAFA [Tweeter] censurant Trump.) Le paradoxe d’apparence, de simulacre dans le chef de l’identification si l’on veut, c’est que, pour Obrador, le pouvoir d’un parti démocrate gauchiste est, bien plus que ne l’était Trump, d’abord le pouvoir du système de l’américanisme ; c’est fort bien vu, parce que, au-delà des prétentions idéologistes et des idéologies, au-delà des postures et des inversions, cela conduit à placer Obrador dans la dynamique de l’antiSystème, – et, pour son cas, à ne pas du tout craindre l’idée, par exemple, d’un Texas indépendant...

« Le président mexicain Obrador (AMLO) a déjà laissé échapper en confidences qu’il ne serait nullement hostile à un Texas indépendant, “parce qu’il serait plus facile pour le Mexique de s’entendre avec un Texas indépendant, plutôt qu’avec les USA de Washington D.C.”. Cette remarque qui portait sur le plan économique, pourrait s’entendre également sur le plan d’une sécurité nationale partagée, si le Texas s’engageait, sous le poids des nécessités et devant l’absence complète du pouvoir fédéral, dans une lutte structurée contre les cartels et les gangs, donnant ainsi à Obrador une aide inespérée dans la mesure où ces cartels/gangs assiègent également le pouvoir politique au Mexique même. »

Les États-Unis d’Amérique sont une poudrière. A peu près tout le monde, surtout dans le bloc-BAO, – mais certainement pas les Russes et les Chinois pour le reste, – ignore complètement la chose, comme sous l’effet d’une drogue euphorisante nommée “American Dream”, dont l’effet perdure bien après que le rêve se soit révélé être ce qu’il est, c’est-à-dire un cauchemar, et ait tourné en un indescriptible chaos. Nul ne s’étonnera de ce phénomène si caractéristique de nos étranges Derniers Temps.

 

Mis en ligne le 25 juin 2021 à 14H20

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