Notes sur des enjeux trompeurs

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Notes sur des enjeux trompeurs

Nous voudrions ici reprendre pour une analyse d’ensemble les changements intervenus dans le gouvernement Obama pour son deuxième mandat, en nous concentrant sur l’“équipe” de sécurité nationale traditionnellement qualifiée d’emblématique. Nous y ajoutons des observations de circonstance, par rapport à telle ou telle affaire en cours, – telle ou telle “crise en cours”, devrions-nous dire, comme l’on parle des “affaires courantes”, comme si le fait même de “la crise” était la marque des “affaires courantes”, – ce qui est le cas, et plus que jamais le cas.

Le nœud de cette analyse se noue dans cette question de savoir si ce développement et tout ce qui l’accompagne s’inscrivent ou non dans ce que nous nommons “politique-Système”, celle-ci bien comprise comme facteur d’accélkération du désordre, de la paralysie et du processus d’autodestruction du Système. D’ores et déjà, nous pouvons observer que notre réponse, donc notre conclusion sur ce cas, est complètement positive. Nous disons cela malgré la nomination de Hagel et pour corriger, ou plutôt préciser, ce que notre intérêt pour cette nomination a pu laisser penser, – ce qui nous conduit à corriger effectivement, et par conséquent justifier complètement “notre intérêt pour cette nomination” : “nous disons cela à cause de la nomination de Hagel”…

Philosophie générale du “new team

Chaque fois qu’un président désigne son “équipe” de sécurité nationale, surtout pour un deuxième mandat alors que sa propre orientation semble fixée, ses objectifs précisés, une liberté toute théorique à portée (pas de troisième mandat), on cherche dans ses choix l’expression d’une politique, voire d’une philosophie. L’épisode actuel est extraordinaire par son “insignification”.

On peut dire qu’il y a eu plusieurs moutures, et des circonstances diverses qui ont marqué du sceau du désordre, voire de l’incohérence, la constitution de cette équipe. Observons quelques faits, avec leurs enchaînements.

• A l’origine, c’est Susan Rice, une libérale hyper-interventionniste, qui devait succéder à Hillary Clinton. Elle a du décliner l’offre à cause des pressions des républicains au Congrès, à la suite de l’affaire de Benghazi du 11 septembre 2012. John Kerry la remplace, marqué (?) par une absence de conception claire pour la politique extérieure, et, surtout, une certaine modération plutôt par laisser-aller et laisser-faire qui le met très loin de l’interventionnisme type-Rice.

• La disparition de Rice et le manque de poids (de “charisme”) de Kerry ont mis sur le devant du processus général le choix de Hagel pour le Pentagone, – Hagel qui est une sorte d'anti-Rice presque parfait. Obama a choisi Hagel parce qu’il croit que Hagel est le seul à pouvoir imposer aux militaires un retrait rapide d’Afghanistan, et il se retrouve avec une personnalité marquée par des choix réticents, voire franchement hostiles, en matière d’interventionnisme Mais cela a-t-il de l'importance, fondamentalement, par rapport à une politique qui n'a jamais été définie ?

• L’arrivée de Brennan à la CIA résulte d’un “accident” (la démission de Petraeus). On a vu le personnage, mais on doit surtout ajouter que Brennan est tenu par les républicains du Congrès comme au moins autant, sinon plus compromis que Rice par l’affaire de Benghazi. (Brennan était responsable du contre-terrorisme auprès du président, notamment pour la zone concernée.) Brennan est un bureaucrate extrémiste, exécuteur (les basses-hautes œuvres), dont les vues disons par réflexe de bureaucrate s’opposent à celle d’un Hagel.

La philosophie de la bouillie pour les chats

Que peut-on tirer de cette valse de personnalités et d’options si différentes, et de la confusion des circonstances, sinon l’impression du désordre, de l’absence de ligne affirmée, de l’éventuelle opposition des personnes ? Ce constat vaut pour l’“équipe” de sécurité nationale du deuxième mandat d’Obama, il vaut donc pour la politique extérieure elle-même. Au bout du compte, il n’étonnera personne.

Aucune “philosophie”, aucune stratégie, aucune perspective, même si nombre de scénarios peuvent être envisagés autour de l’un ou l’autre, – surtout autour de Hagel, certes. Il y a là le reflet d’une situation extraordinairement incertaine, complètement déstructurée, correspondante à la situation du monde politique washingtonien qui est sous l’empire des sollicitations constantes du système de la communication ; correspondant à la situation des diverses politiques américanistes qui sont sous l’empire de la constante pression de la politique-Système. Le résultat est une bouillie pour les chats dont nul ne peut être réellement tenu pour coupable, voire même fautif d’une manière décisive ; et la philosophie est donc celle de la bouillie pour les chats…

Brennan, ou le verrou de la politique-Système

Il faut, bien entendu, sortir de cette bouillie pour les chats le passage à la CIA de John Brennan. Cet homme épais, rescapé d’une ère des temps anciens où la psychologie relevait de l’âge du bronze, est le parfait exécuteur de la politique-Système. On a vu (toujours le 8 janvier 2013) en quoi Brennan représentait parfaitement l’exécuteur des bonnes œuvres, basses devenues hautes, de la politique-Système.

En ce sens, sa présence témoigne de l’omniprésence de cette politique-Système, certes, mais aussi de l’impossibilité physique, verrouillée, d’espérer établir une cohésion autre que celle de la bouillie pour les chats, pour espérer voir surgir une échappée hors de la politique-Système. L’intronisation de Brennan à un poste du cabinet, au rang de ministre du gouvernement des USA comme l’est le directeur de la CIA, implique l’officialisation gouvernementale de toutes les méthodes possibles et imaginables du crime, du genre organisé, qui est devenu le cœur de la politique-Système. Cette intronisation était-elle nécessaire ? Le bloc BAO, avec dans sa politique courante l’affichage type-HUD (pour “affichage tête haute”, ou Head-Up Display, bien connu des pilotes d’avions de combat) de méthodes inspirées du crime organisée, d’Al Capone à Lucky Luciano, a déjà signalé combien sa légitimité lui venait désormais de la politique-Système. Quoi qu’il en soit, la nomination de Brennan nous confirme tout cela, un peu comme l’on pose un verrou qui tient lieu de légitimité…

Effectivement, seul le désordre (la bouillie pour les chats) permet d’espérer échapper, par instant et par surprise, de cette emprisonnement de la politique-Système. Pour autant, il ne faut pas désespérer, car le désordre est fort considérable.

Barney Franks retrouve Ron Paul

Le désordre, certes, c’est d’abord le cas Hagel. La singularité du cas, c’est d’observer combien le courant d’opposition à sa nomination, à un moment perçu comme irrésistible avant la période des fêtes de fin d’année (voir le 18 décembre 2012 et le 26 décembre 2012), a changé d’orientation et a exercé sa pression en sens inverse à la rentrée. On peut attribuer cela à des tactiques concertées, mais on peut voir également l’effet de forces diverses sans intervention humaine ni concertée s’exerçant alternativement en sens inverse ; et alors, l’on verrait dans cette circonstance un élément remarquablement nouveau.

Une analyse du site Al Monitor du 7 janvier 2013 nous informe de ce tarissement de l’opposition à Chuck Hagel. Il y a parfois (souvent ?) des cas fort improbables, témoignant du désordre dont nous parlons. Ainsi Barney Franks, féroce opposant de Hagel à cause de la question des gays, qui change brusquement et, se rappelant sa position extrémiste alliée à celle de Ron Paul contre les dépenses militaires, pour s’en affirmer comme un farouche partisan… Effet primesautier du mélange des genres.

«“I was hoping the president wouldn’t nominate him,” former Rep. Barney Frank told the Boston Globe Monday. However, Frank added, while he resented what Hagel said in 1998 regarding the candidacy of an openly gay ambassador nominee, for which he has since apologized, “the question now is going to be Afghanistan and scaling back the military. In terms of the policy stuff, if he would be rejected [by the Senate], it would be a setback for those things.”»

…Ainsi les rangs de l’opposition s’éclaircissent-ils. Certes, il reste les neocons avec Bill Kristoll qui exhale sa rage perpétuelle comme un vieux disque 33 tours en vinyl et en boucle, pour vouer Hagel aux gémonies. Les neocons resteront jusqu’au bout les “idiots utiles” et vociférant, mais l’on se demande de plus en plus, – de qui, exactement, sont-ils les “idiots utiles” ? Même le Système finira par se lasser d'eux.

La bombastique débâcle de l’AIPAC

Dans ce domaine de l’épisode de la nomination de l’“équipe” de sécurité nationale, et de Hagel précisément, c’est sans aucun doute le volteface de l’AIPAC qui est le fait le plus impressionnant. Nul ne doutait que le lobby pro-israélien, cette machine à diffamer et à lyncher par la rumeur qui terrorise Washington, allait “crucifier” Hagel comme il avait fait avec Chas Freeman au printemps 2009… C’est exactement ces termes que choisit Justin Raimondo le 24 décembre 2012 : «The Crucifixion of Chuck Hagel.» Qui avait l’âme romantique et le regard œcuménique pouvait alors distinguer dans les traits fins et tristes de Chuck Hagel la perspective du martyre postmoderne, ce Golgotha de la communication que représente le lynchage par la rumeur et la terrorisation des anathèmes dont le Lobby a le secret maléfique.

…Et badaboum, rien du tout ; et le Lobby de se dégonfler comme une outre bien trop prétentieuse et au-dessus de ses moyens, et de protester de son allégeance à l’autorité suprême, lorsque le président a fait entendre son verdict et annoncé la nomination. Pourtant, Obama n’a pas fait grand’chose. Certains ont parlé vaguement de garanties encore plus vagues apportées par certains fonctionnaires de la Maison-Blanche rencontrant tel ou tel lobbyiste, qui n’ont fait que rappeler ce que tout le monde sait : Hagel n’a jamais mis en cause l’alliance entre les USA et Israël, bien entendu. Piètres garanties pour qui connaît l’âme inquisitoriale et hyper-extrémiste du Lobby et de ses troupes. La presse israélienne ne s’y est pas trompée, qui considère en général la nomination de Hagel comme un très sévère revers pour Netanyahou lui-même (voir le 8 janvier 2013).

Pour autant, on ne parvient pas à distinguer dans cette affaire une “victoire” d’Obama contre le Lobby, tant le président US nous paraît rester avec toutes ses vertus et toutes ses qualités sur les bras, qu’il ne parvient pas à regrouper et à coordonner d’une façon efficace… Cet homme qui semble avoir l’habileté que donne l’agilité aérienne d’une gazelle, et la sagesse que donne la puissance pérenne d’un éléphant, et pourtant rien ne marche vraiment. BHO est semblable à une gazelle qui aurait le poids d’un éléphant et à un éléphant qui aurait la force d’une gazelle : tout de travers, tout à contretemps.

La vertu de la paralysie

Il n’empêche, l’AIPAC s’est débandé. Nous posons l’hypothèse que ce n’est pas BHO qui l’a fait reculer, parce que ce n’est pas son style et qu’il n’a montré à aucun moment qu’il s’agissait d’une occasion exceptionnelle pour lui, qui le transcenderait ; parce que, jusqu’ici, et en plusieurs occasions, BHO n’a pas fait reculer l’AIPAC, et a reculé plutôt devant l’AIPAC. Jusqu’à la Noël, il était évident que l’AIPAC pouvait rassembler ses troupeaux de parlementaires pourris jusqu’à l’os pour les faire gémir contre le dangereux, l’antisémite, l’anti-gay, le démoniaque Chuck Hagel. Tout se passe comme si l’AIPAC s’était trouvé dans la même position que le BHO que nous avons décrit, frappé par le même mal de multiples capacités (employons ce terme plutôt que “vertus” et “qualités”, qui seraient trop inappropriées pour l’AIPAC) qu’il ne parvient plus à coordonner, à rassembler efficacement.

Nous décrirons plutôt cet épisode de l’affrontement raté et éludé entre l’AIPAC et BHO, avec, selon les références d’in illo tempore, la défaite probable du président et Hagel jeté par-dessus bord, comme un signe de plus de l’encalminage de la situation de paralysie et d’impuissance à Washington. Même les forces les plus vives du Système, donc les plus maléfiques comme l’AIPAC, se trouvent frappées et touchées. Même le furieux et obsédé Netanyahou, devenu soudain lointain et inaudible, semble avoir perdu son énergie destructrice. Ainsi BHO triomphe-t-il de l’hydre AIPAC selon les restes de la nature des choses, par automatisme, par la seule autorité courante de sa fonction, sans véritable panache ni combat, – «A vaincre sans combattre, on triomphe sans gloire»… Bien, on ne triomphe pas, mais l’AIPAC a capitulé.

Pour nous, c’est bien cela : le parcours désormais probablement victorieux de Hagel, alors qu’on le jugeait absolument impossible deux semaines plus tôt, n’est que la marque d’une dégradation supplémentaire du Système à Washington. Cette dégradation a, comme c’est souvent le cas dans ces occurrences d’inversion d’une situation invertie, un effet paradoxalement vertueux, et involontairement certes, par simple logique d’antithèse. Il émousse considérablement, jusqu’à la paralysie, la puissance d’un AIPAC. La paralysie et l’impuissance les frappent tous et nul n’est épargné, – parce que c’est une question de climat, de pesanteur d’un Système à l’agonie, et non plus de moyens, – situation classique pour nous, désormais, de la séquence équationnelle surpuissance-autodestruction.

Retour de la “guillotine” menaçant le Pentagone

Mais on ne s’arrête pas là. Nous retrouvons aussitôt une perspective qui, à partir de l’avantage décisif que Hagel semble avoir pris pour la confirmation de sa nomination, laisse entrevoir des difficultés nouvelles et d’un type différent, non pour lui-même seulement mais pour le Système, et non à cause de sa défaite lors des auditions, mais à cause de la “victoire” qu’il remporterait durant ces auditions… C’est un article, une longue analyse de Sydney J. Freedberg Jr., de AOL Defense, le 7 janvier 2013, qui nous explique la chose.

AOL Defense, qui est devenu un des sites-vedettes d'information sur le Pentagone et l'armement, et plutôt proche des forces qui animent le complexe militaro-industriel, suit avec attention les effets possibles de la crise de la dette sur la situation du Pentagone et de l’industrie de défense. Freedberg analyse ici cette situation nouvelle résumée par son titre  : «Hagel Nomination Complicates Sequester Deal: Fierce Fights Ahead…» Où l’on reparle de la “falaise fiscale” qui n’a fait que reculer de quelques centimètres, et qui pourrait bien être du type “reculer pour mieux sauter“ (dans le vide, type “plus dure sera la chute”).

« The battle of the fiscal cliff is over, but the war to stop sequestration rages on – and President Obama's decision that his new Secretary of Defense should be former Sen. Chuck Hagel, the Republican other Republicans love to hate, makes it even harder to get a deal. The all-too-plausible nightmare scenario: This March, the US government defaults on its debt for the first time in history, loses its AAA credit rating, and then shuts down for the first time in 17 years. Meanwhile the Pentagon faces at least $45 billion in automatically allocated across-the-board cuts with a Secretary weakened by a bitter confirmation battle.»

Certes, c’est le scénario cauchemardesque et il y en a d’autres, moins cauchemardesques, plus à la sauce “compromis de dernière minute” pour prolonger la cohabitation quelques semaines. (Certainement pas pour considérer sérieusement le problème de la dette, dont tous se fichent complètement après avoir mesuré leur impuissance.)

Nous ne comprenons rien à l’imbroglio politico-législatif de Washington, comme c’est de coutume avec l’affaire “falaise fiscale”-séquestration, mais certains paraissent laisser entendre qu’ils y comprennent quelque chose. Freedberg semble dans ce cas et semble favoriser le scénario le plus optimiste par rapport à cette phase-là de l’affaire “falaise fiscale”-séquestration… «Even the best-case scenario that has a reasonable chance to happen still cuts Defense, albeit perhaps as little as $10 billion, applied not blindly but according to some kind of rational prioritization.»

Une bataille sinon pour l’honneur, du moins pour la rancoeur

…C’est alors que la nomination de Hagel donne tous ses effets… Non pas par empêchement du nouveau secrétaire à la défense, mais à cause de l’épuisement et de la rancœur que la bataille qui va se livrer lors de ses auditions va susciter chez les uns et les autres. Comme c’est désormais l’analyse générale, Hagel n’a aucune malchance d’être défait lors des auditions, et tout le monde le sait, mais la hargne et la mauvaise humeur d’un Système paralysé sont les plus fortes et la bataille sera d’autant plus rude et épuisante qu’elle est sans espoir. Hagel en sortira amoindri, fatigué, peut-être un brin découragé, avec du temps précieux dévoré et cette affaire de comptabilité (séquestration) qui n’attend pas, et cela dans un climat général (pour un accord de séquestration) encore plus dégradé du côté des parlementaires et de leurs antagonismes divers, y compris entre eux. Un véritable hymne à l’union nationale, côté rancoeur… (Le prochain débat sur la séquestration est pour début mars, la fin des auditions de Hagel sans doute pour fin février.)

«Ultimately, it's almost certain Hagel will be confirmed. Senate Minority Leader Mitch McConnell promised him a “fair hearing,” which presumably means the Senate will get to vote on the nomination rather than have it subject to a hold, and the Democrats have the votes. And after being forced to give up on Susan Rice's nomination to be Secretary of State, Obama is unlikely to back down from a fight on Hagel.

»Even a minority of the minority can make the confirmation fight a bitter one. The more bitter that fight becomes, the greater the damage not only to Hagel's ability to lead the Department of Defense but to the two parties' ability to compromise on anything else. And they're running out of time. Even a modest bargain to avert the sequester, one that includes some cuts to defense, will require hard negotiations over myriad details. “That's not likely to be part of a last minute bargain,” said Harrison [of the Center for Strategic and Budgetary Assessments]. “Better start working now. [By] the last week of February, if we haven't seen the outlines of a plan like that, it's not likely to happen.”»

La vertu de Hagel

Le bilan est donc assez piteux et seul domine l’habituel mot d’ordre du désordre. L’arrivée de Hagel ne changerait donc rien, – non, ne changera certainement rien à la dérive de Washington-Système. Comme nous nous entêtons à le proposer, l’événement est par avance phagocyté par la pression du Système, et rien de structuré et de constructif n’en sortira. Même si Hagel force les militaires à accepter une sorte de “retrait inconditionnel” d’Afghanistan, ce sera pour mettre en évidence que l’Afghanistan est une défaite, et la fureur redoublera sur tous les perchoirs type neocon du Système pour dénoncer cette issue insupportables. Même si Hagel parvient à imposer certaines réductions au Pentagone, l’usine à gaz n’en continuera pas moins à se porter de plus en plus mal et à produire des catastrophes, et alors les dénonciations d’un “désarmement” de l’Amérique fuseront plus que jamais.

Mais enfin, justement, la vertu de Hagel est dans tout cela. Ses interventions, conduisant moins à une amélioration de la situation qu’à un redoublement des critiques nihilistes, des oppositions sans souci d’efficacité et sans effet réel, vont contribuer à exacerber la situation de crise. Hagel sera moins là où il se trouvera bientôt pour trouver une solution à des problèmes insolubles, qu’à mettre en évidence combien les problèmes insolubles du Système en crise le sont. Au vue de la prestance de l’homme, on peut être convaincu qu’il le fera avec élégance et cela ne passera pas inaperçu.


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