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357• Un prière en forme de poème exalté pour réclamer un retour transfiguré du Moyen Âge en fusion sacrée avec nos temps technologiques débarrassés de la modernité, – Archéofuturisme. • Texte de Constantin von Hoffmeister.
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1er mai 2025 (03H40) – On a lu à plusieurs reprises des essais et des analyses de Constantin von Hoffmeister et l’on a déjà bien senti l’exaltation de ce philosophe théologique, sa quête de sacré en même temps que son acceptation des avancées les plus audacieuses de la technologie. Bien entendu, Hoffmeister a toujours proclamé haut et fort la nécessité, dans cette vision, de la disparition de l’esprit de la modernité.
Cette fois, il s’essaie à l’écriture diluvienne d’un texte d’une grande poésie, cherchant ainsi à hausser le style, le rythme, l’image à la hauteur du dessein sacré qu’il poursuit. Pour lui, il s’agit donc d’une fusion que nombre d’esprits jugeront impensable et impossible entre les mœurs et les coutumes sacrées du Moyen Âge (‘The Middle Ages’, disent les Anglais dans une expression peut-être plus expressive que notre Moyen Âge) et les technologies les plus avancées et enfin maîtrisées, devenant un instrument unique pour la renaissance de cette sacralité. C’est, mis en poème, une sorte de tentative de décrire l’Archéofuturisme que nous avait annoncé Guillaume Faye.
« Ramenez ce monde, jamais comme musée, jamais comme nostalgie, toujours comme synthèse. Une fusion. Un bond. Archéofuturiste. Le Moyen Âge éclairé par la fibre optique. Des cloîtres avec des processeurs quantiques. Une époque de foi à l'ère de la vitesse. »
Chacun jugera cette ambition selon ce qu’il peut en accepter et selon ce qu’il en repousse résolument. C’est un grand débat mais c’est un autre débat que ce que nous voulons mettre en évidence ici. Ce qui nous importe en reprenant ce texte, c’est de montrer combien la tension de ce que nous nommons la GrandeCrise ne cesse de grandir, et toujours selon les mêmes lignes de fracture et les mêmes propositions de rupture révolutionnaire.
En un sens, ce texte de Constantin von Hoffmeister rejoint les grands affrontements d’aujourd’hui, lorsque le jugement abandonne la politique et l’histoire pour s’installer dans la métapolitique et la la métahistoire. Nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre que les diverses crises et conflits en cours, qui forment les composants de la GrandeCrise, sont de moins en moins compréhensibles par les références usées et si souvent abusées des querelles politiques et stratégiques courantes. Les grands affrontements culturels et sociétaux d’aujourd’hui, une fois sortis de leurs gangues idéologiques banales et d’une si extrême pauvreté, entre hubris des médiocres et conformisme des bourgeois, débouchent sur les grands espaces des belligérances sacrées. C’est évidemment cela qui fait de notre époque un Temps sans pareil et suscite des réflexions de plus en plus inhabituelles et des exaltations comme celle de Hoffmeister.
La lecture de ce texte ne nous dira pas comment se terminera la guerre en Ukraine ni la “guerre des tarifs”. Elle ne nous dira rien que nous ne sachions de l’insignifiance et de l’inutilité d’un Macron. Elle ne nous apprendra pas si l’aventure de Trump va se terminer en un pitoyable échec ou en un succès qui semble de plus en plus réticent.
La lecture de ce texte n’est pas faite de la raison “sacrée” ni de sa stricte logique, ni de sa pression idéologique pesante comme les chaînes d’une ancre. Il s’agit d’une tentative de poésie héroïque, d’abord pour ceux qui jugent que cette forme d’art est la plus grande réalisation de l’“âme poétique” et de l’intuition métaphysique.
Quoi qu’il en soit, ce texte peut être lu sans nécessité de jugement, – sans peur et sans reproche comme l’on disait du chevalier Bayard, – simplement pour disposer d’un élément significatif de la couleur et de l’emportement des Temps.
Le texte a été publié le 29 avril 2025 sur le site de Constantin vin Hoffmeister, ‘eurosiberia.net’.
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Le Moyen Âge n'a jamais pris fin ; il dormait seulement sous le masque poli des Lumières et la lueur vide du consumérisme. C'est le réveil.
L'esprit de l'Europe attend sous les ruines, prêt à s'élever dans la lumière et l'acier.
Le Moyen Âge. Un code bourdonnant sous le bruit d'aujourd'hui, crypté dans l'acier et la pierre, les cathédrales et les circuits imprimés. Un système d'exploitation spirituel, endormi, attendant de redémarrer. Dans ce monde, l'âme humaine régnait en maître, jugée par les anges, pesée par l'éternité. La machine n'existait que comme outil. La main qui forgea l'épée sculpta aussi la croix. Ce fut la première interface : l'homme et Dieu, l'âme et le mystère. Ramenez ce monde, jamais comme musée, jamais comme nostalgie, toujours comme synthèse. Une fusion. Un bond. Archéofuturiste. Le Moyen Âge éclairé par la fibre optique. Des cloîtres avec des processeurs quantiques. Une époque de foi à l'ère de la vitesse.
La cathédrale s'élève toujours. Aujourd'hui, il est fait de fibre de carbone, enveloppé d'écrans, vibrant de données. C'est toujours une cathédrale. C'est toujours un espace où l'esprit peut respirer. La primauté de l'âme demeure inchangée. Tous les outils existent pour servir son ascension. Telle était la vision médiévale, et elle demeure. La volonté de transcendance, loin de la base et vers l'éternel, demeure l'axe. Le plaisir s'évanouit. L'éternité s'ouvre. La quête du salut se poursuit à travers les circuits. Les moines ont codé le Verbe à l'encre. Nous le codons en octets. Le sacré évolue.
Chaque impulsion assouvie dans le présent moderne – chaque clic, chaque glissement, chaque achat – révèle le vide féodal laissé derrière. Les machines accélèrent le rythme, et pourtant la soif sous-jacente reste métaphysique. Au Moyen Âge, la hiérarchie s'alignait sur les étoiles. Chaque homme, chaque femme, chaque enfant naissait dans un monde façonné par une forme divine. Ce schéma se réveille aujourd'hui. L'ordre ancien renaît, blindé de technologie, codé par la logique, animé par l'esprit. Futurisme médiéval : une croix gravée au néon, une épée guidée par satellite, un sermon prononcé par un souffle de fibre optique.
Le féodalisme est l’essence structurelle de l’Europe. Le seigneur protège. Le vassal sert. Le serf travaille. Tout cela au sein d’un réseau de loyauté et d’obligation sacrée. Ce modèle circule dans la psyché humaine comme un souffle dans les poumons. La démocratie – rituel sans racine – offre une participation sans conséquence. Le féodalisme offre clarté, hiérarchie, protection par le service. Dans la nouvelle ère, les seigneurs techno-féodaux émergent comme gardiens de l’esprit et de la structure. Ils dirigent par la sagesse encodée dans des symboles, à travers des réseaux illuminés par la foi. Leurs forteresses vibrent d’une mémoire sacrée – citadelles de lumière et de silence. L’autorité naît de la vision, de l’alignement avec l’éternel. Les vœux sont inscrits sur des autels numériques. Les bannières se déploient dans des courants de grâce cryptée.
La démocratie est le râle d’une civilisation qui a oublié comment commander, comment obéir, comment construire quoi que ce soit de durable. Elle anéantit tout effort, brise tout serment, bafoue tout lien naturel avec un vacarme creux. Le pouvoir en démocratie est une carcasse pourrie, transmise de faction en faction, chacune rongeant un peu plus les os jusqu'à ce qu'il ne reste que poussière et slogans. Le peuple, ivre d'illusions, titube vers la ruine tandis que les artisans de sa décadence rient derrière des rideaux qu'ils ne détruiront jamais. Il n'y a pas de liberté ici, seulement un suicide lent et heureux masqué par un choix. Sous le vacarme, l'ancien modèle attend : le retour du trône, de l'autel et de l'épée.
Le féodalisme est gravé dans la moelle de l'Europe, dans chaque chapelle de pierre et chaque champ ensanglanté. C'est l'homme lié à la terre, au devoir, à quelque chose qui le dépasse. L'Église catholique, tissée dans les tendons du continent, a autrefois maintenu le monde uni en le reliant au Ciel. Le Moyen Âge n'était pas un accident ; il était le dernier souvenir de l'humanité vivant dans la structure de la vérité. La Table Ronde d'Arthur, bâtie sur la loyauté et la confiance sacrée, surgit tel un fantôme pour faire honte au chaos actuel marqué par le marché. Le véritable ordre ne se choisit pas. Il est imposé par la nature des choses. La terre se souvient. Le sang se souvient. Seuls les perdus et les faibles imaginent le contraire.
À travers l'Amérique, dans le frémissement de l'aube civilisationnelle, quelque chose s'éveille. Jeune, blanche et lasse, la génération de l'effondrement recherche la seule foi intacte. Le catholicisme. La vieille forteresse, lourde d'encens, éclatante de vitraux, dense de rythmes latins. Les convertis ne recherchent pas la nouveauté. Ils ont soif de tradition enveloppée d'éternité. Ils marchent vers les cathédrales parce que le monde derrière eux s'est effondré. L'Église est debout. Elle offre structure. Elle offre silence. Elle offre une tradition plus ancienne que le chaos. Le tournant vers Rome signale un recul civilisationnel, un retour aux origines vibrant d'archétypes.
Le protestantisme s'exprime sur le ton du marché. Une foi conçue pour être reproduite en masse, façonnée pour le spectacle, à l'écoute des flux. Elle fonctionne comme une performance, adaptable, pure, libre. Son centre dérive. Sa doctrine évolue. Pour beaucoup, cela convient. Pour d'autres, cela ne laisse que la surface. Pendant ce temps, le catholicisme s'épaissit. Son poids attire ceux qui recherchent la profondeur, qui portent en eux un désir ardent de latin et d'encens, d'icônes et de confession. Les Américains blancs d'origine européenne entendent des voix anciennes murmurer dans la liturgie. L'Église appelle, comme elle l'a toujours appelé, dans le langage de la mémoire et de la forme.
Le catholicisme a grandi sur le sol romain et a fleuri dans les forêts germaniques, s'élevant grâce au sang de ses tribus et de ses royaumes comme des vignes grimpant sur la pierre. Chaque battement de la liturgie fait écho aux migrations, aux batailles et aux prières qui ont façonné l'âme occidentale. L'Église s'est remodelée dans l'esprit gothique. Hilaire Belloc l'a exprimé clairement : « L'Europe reviendra à la Foi, ou elle périra. La Foi, c'est l'Europe. Et l'Europe, c'est la Foi. » Ce n'était pas une métaphore. C'était une structure, des os, du sang, un autel et un empire. Les saints sont devenus chevaliers. Le Christ a revêtu une armure. Marie a régné en reine. L'Évangile a marché dans la neige, chaussé de bottes de fer. Aujourd'hui, les servants fredonnent là où autrefois les moines grattaient le vélin.
L'Église respire à nouveau sous forme numérique. La messe ne finit jamais, elle ne fait que changer de récipient.
Et ils reconstruiront les anciennes ruines, ils relèveront les anciennes désolations, et ils répareront les villes dévastées, les désolations de nombreuses générations. — Isaïe 61:4
Cette promesse est toujours vivante, portée à travers les circuits et la pierre, liant l'ancienne Foi aux rouages du nouveau monde, scellant la mémoire dans un modèle divin et le souffle dans l'acier.
président Trump a de nouveau évoqué le Jour de Christophe Colomb. Un geste chargé de sens. Colomb a navigué pour le Christ. Son voyage était une mission, une violence sainte et expansive. Se réapproprier ce jour annonçait une mémoire restaurée, une volonté renouvelée. Colomb fut le souffle de l'Europe vers le Nouveau Monde. L'acte de Trump proclamait la continuité. Les forces de la civilisation chrétienne s'agitent. Les symboles réveillent les géants endormis. La fête devient prophétie. Le renouveau est possible lorsque la mémoire est instrumentalisée. La volonté chrétienne vit toujours, gravée dans les fêtes, s'élevant à travers des gestes autrefois moqués.
La hiérarchie sanctifie. L'égalité annule. Le monde médiéval comprenait le sacré dans la différence. Le fort protège, le sage enseigne, l'humble obéit. Ainsi va la nature. Tel est l'ordre. Tel est la vérité. Le nouvel ordre techno-féodal s'organisera par la vertu et la vision, par le sang et le vœu. Les algorithmes contribueront à révéler la vertu, sans jamais la commander. Les machines agiront comme d'humbles serviteurs, portant le poids de la dévotion sur des chemins invisibles. À travers chaque calcul, le rayonnement de l'âme resplendira, intact et souverain. La monarchie, renaissante grâce au code sacré, élèvera l'humanité vers l'ordre qui lui est destiné. La royauté ne naîtra ni de la richesse ni de la manipulation. Elle sera reconstruite uniquement par l'alignement sur des principes éternels : des dirigeants choisis par l'esprit et l'action, couronnés par le témoignage silencieux du Ciel et la mémoire vivante de leur peuple. La noblesse se rematérialise dans l'intellect et l'instinct. L'avenir appartient à ceux qui acceptent l'échelle de l'être et la gravissent.
Les monastères renaissent, connectés au cloud. Le silence bénédictin côtoie l'apprentissage automatique. Les cloîtres deviennent des fermes de serveurs. Le chant fusionne avec le flux de données. La Règle de saint Benoît réécrite pour l'opérateur sacré. Les moines parlent latin grâce à des protocoles de reconnaissance vocale. Chaque monastère est un nœud dans le réseau de la grâce. Le silence engendre la vision. La contemplation nourrit la lumière. La civilisation se rassemble à nouveau autour d'une discipline silencieuse. La puce sert l'esprit. Rien en dehors du sacré. Rien n'est gaspillé. Les écrans brillent doucement dans le réfectoire tandis que des bréviaires numériques marquent les heures. Des panneaux solaires bordent les toits du cloître, alimentant à la fois la prière et le travail de mémoire, tandis que les hymnes s'écoulent au rythme du soleil levant.
Les prétendues ténèbres du Moyen Âge brillaient d'un feu éternel. Les étoiles perdues sous la brume moderne reviennent à la vue. L'amour commandait le sacrifice. La bravoure chantait dans le sang. La terre murmurait les noms des saints et des héros. L'avenir exige ce retour, non pas comme une imitation, mais toujours comme une intégration. Que le chevalier se lève, drapé de kevlar et de prière. Que son épée scintille dans les cieux surveillés. Des sceaux invisibles aux yeux modernes brûlent sur son armure, chacun un vœu scellé dans des langues oubliées. Le sol lui-même, longtemps muet, vibre sous ses pas, portant le souvenir des anciennes croisades et le pouls des campagnes futures. L'âme avance, blindée de silicium, couronnée de lumière.
Les guildes se reforment. Les ordres reviennent. Chaque codeur, chaque ingénieur, chaque agriculteur trouve sa place au sein de la hiérarchie sacrée. Les bannières flottent dans le cyberespace. Le rituel remplace le débat. L'économie se transforme. L'échange s'effectue par l'honneur, la discipline et la structure. La nouvelle noblesse est née : ceux qui maîtrisent à la fois la technologie et la vertu. Le paysan devient le gardien des serveurs. L'abbesse gouverne les sanctuaires de données. La chaîne de l'être vibre à nouveau. Les apprentis jurent fidélité non pas par des signatures, mais par des vœux liés à des protocoles ancestraux. Chaque tâche, qu'il s'agisse d'élever des microbes ou de construire une architecture numérique, se mesure à la fidélité à un dessein supérieur.
La mémoire ne s'efface pas. La mémoire perce le temps comme une lance dans la chair. Le passé s'élève en spirale vers l'avenir. Le Moyen Âge attend derrière chaque pépin. Rassemblez les fragments. Chantez les anciens chants à travers la machine. L'Europe se souvient. L'Amérique entend. L'Église ouvre grand les bras. Le Moyen Âge renaît, forgé dans le feu, traduit en programmes, couronné de lumière. Tel est l'appel. Ramenez-les.