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Nous avions glissé, hier, à la fin de ce texte du 28 septembre 2012, une allusion sur notre situation et sur le soutien que nous espérons de nos lecteurs, et dont nous avons besoin en général et présentement d’une façon pressante comme on le voit sur notre barre de comptage des donations, à deux jour de la fin du mois. Un simple paragraphe où, pourtant, émergeaient des expressions telles que “système de la communication antiSystème” et “révolte générale”, dont il nous semble qu’elles nous concernent tous, au cœur de nous-mêmes.

«Cette “chevauchée” officielle du système de la communication antiSystème est un phénomène qui requiert la participation active, par le soutien et la solidarité, du public qui soutient cette évolution. C’est un cas formidable, sans doute le plus important et le plus efficace, de la révolte générale du public contre le Système. (La communication est le principal enjeu et le principal champ de la bataille en cours, et le terme de révolte est absolument à sa place ici.) Il va sans dire que c’est notre principal argument auprès de nos lecteurs, pour appeler à leur soutien et à leur solidarité (par exemple, dans le cas concret des donations que demande dedefensa.org). Nous estimons n’avoir certainement pas besoin d’en dire plus sur ce cas, tant ce cas nous paraît évident ; nullement un réflexe de défense et de simple survie mais un acte offensif de mobilisation et de révolte.»

D’un côté, nous avons toujours besoin de remercier ceux qui ont déjà fait acte de soutien, comme ceux qui le font régulièrement, comme l’on a un réel besoin d’exprimer une reconnaissance ; d’un autre côté, il y a cet étonnement que la proposition évidente de la nécessité de la solidarité entre ceux qui font partie d’un même mouvement de “révolte générale” ne soit pas aussitôt rencontrée par quelques actes tout aussi évidents de nécessité. Peut-être y a-t-il un échec de notre part à convaincre qui doit l’être, ou qui ne demande qu’à l’être, sur un point qui peut sembler trivial (le soutien financier, à mesure des moyens de chacun, renouvelé mois après mois). Certains suggèrent (nous les en remercions) des formules pour tenter de rattraper ce qui est sans aucun doute une faiblesse de notre part. Nous avouons avoir bien du mal à favoriser et à mettre en place un tel mécanisme, peut-être par absence d’énergie pour développer une telle initiative qui est d’une genre où nous n’excellons pas, peut-être par lassitude, peut-être par une faiblesse qui s’apparenterait à une sorte de “fatigue de la psychologie”.

Dans sa chronique du “19 courant…” installée pour saluer de façon également fort triviale la relance, chaque mois, de notre campagne permanente de donation, Philippe Grasset a écrit, le 19 septembre 2012, à propos de son angoisse et de ce qu’il nomme l’“angoisse-melancholia”. Certains lecteurs ont réagi avec vigueur en l’exhortant à ne jamais se laisser emporter par l’affreuse et terrible angoisse, en lui rappelant qu’ils se trouvent à ses côtés. Sur le fond, ces exhortations n’étaient pas nécessaires car PhG, au fond, entendait montrer la nécessité pour son compte de l’angoisse devenant “angoisse-melancholia” quand on la réduit et qu’on la transmue, parce qu’on la réduit et qu’on la transmue, et qu'ainsi on en fait jaillir une puissance créatrice à partir du socle de l’interrogation réductrice et angoissée que nul ne devrait éviter de rencontrer d'une façon ou l'autre. Sur la forme, ces réactions étaient épatantes et elles-mêmes un élément du redressement permanent, en montrant chez ces lecteurs la même énergie créatrice pour renforcer l’auteur dans sa propre réaction. Cela se définit comme une solidarité dans la bataille générale de la révolte qui nous définit tous.

Bien différente et bien plus terrible, et bien plus insidieuse, cette autre réaction psychologique qui nous touche parfois, que nous nommerions “fatigue psychologique”… Une lassitude de soi et de ses actes, qui mine cette énergie créatrice dont nous avons tous besoin, qui se rapproche plutôt de ce taedium vitae dont il était question dans l’introduction de La grâce de l’Histoire (voir le 18 décembre 2009, – comme le temps passe…). D’une façon très caractéristique et à première vue paradoxale par rapport à la différence de qualité et d’intensité des traits psychologiques, plus hautes et éclatantes pour l’angoisse, bien plus basses et affreusement insidieuses pour la “fatigue psychologique”, le premier cas concerne le fil des jours pour mener à bien sa tâche jusqu’à la fin du jour, ce qui est une besogne quotidienne qui semblerait assez modeste. Au contraire pour la puissance de l’enjeu considéré comme un tout, le second, pourtant si bas et si insidieux, concerne la pression du temps détourné jusqu’à une Fin des Temps pervertie, car la “fatigue psychologique” détruit effectivement le cœur de nous-mêmes, sans que nous nous en avisions et rassemblions notre énergie pour nous redresser, comme dans le cas de l’angoisse. Mais cette façon très caractéristique de s’attaquer aux plus puissants enjeux avec des moyens insidieux et bas est une marque de fabrique : il s’agit bien de la démarche infâme du Système, du “déchaînement de la Matière”, qui vous neutralise pour vous conduire, par inversion et par dissolution, à une Fin des Temps qui voudrait être l’entropisation finale infectant à jamais le levain de la résurrection.

Certes, cela ne sera pas puisque cela ne peut pas être… L’exhortation est alors d’autant plus fondée, celle que nous adressons à nos lecteurs aussi bien qu’à nous-mêmes. Puisqu’il s’agit de continuer la bataille en écartant cette terrible “fatigue psychologique”, ici la chose doit donc être exprimée d’une façon bien concrète et sans doute un peu triviale, au jour le jour, jusqu’à la fin de chaque mois, – continuer à animer et à soutenir dedefensa.org


Mis en ligne le 29 septembre 2012 à 05H43