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Article : Réveillons perdus, carillons sans joie

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On n'y est ...(restons polis...)...

Eric B

  03/01/2016

Pour ce qui est de “ce n’est pas mon monde, ce n’est pas mon époque, je n’ai rien de commun avec tout ça”
on ne peut que penser aux dernières réflexions de Claude Lévy Strauss (1908-2009):
"« Ce que je constate : ce sont les ravages actuels ; c'est la disparition effrayante des espèces vivantes, qu'elles soient végétales ou animales ; et le fait que du fait même de sa densité actuelle, l'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonnement interne – si je puis dire – et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence. Ce n'est pas un monde que j'aime ». (Il précise ici, en filigrane, un problème qui est un des tabous de notre temps, à savoir la surpopulation mondiale de l'homo dit sapiens, et auquel le pape actuel a récemment (enfin?...) fait allusion au détour d'une métaphore animalière dans l'avion qui le ramenait des Philippines.)
Quant à " la plus grande catastrophe de l’histoire du monde des humains s’effectuent alors que les humains ont perdu tout sens de ce qui est une catastrophe, toute perception de ce qui est historiquement catastrophique.", peut-être est-ce justement la perte du sens du tragique qui induit cette inconscience-inconsistance par rapport à l'évidence de la catastrophe en cours ?...

Féte et tragédie .

Christian Feugnet

  04/01/2016

Observations , remarquablement pertinentes dans cet article qui apporte l'occasion de rappeler ce que devrait étre une féte .
Les coutumes des sociétés primitives et les quelques bribes de restes qui nous en sont parvenus au travers des ' fétes' révéle leur sens à la base de la démocratie et de l'unité d'un peuple .
Par la Danse , art où à l'origine se mélent tous les autres , chacun , petit et grands , vieux et jeunes , chefs et autres , hommes et femmes , etc ...selon des codes et rites variables à priori établis par quelques grand sachem , sorciers , chamanes , ou aitres , pouvaient s'exprimer , exprimer ses angoisses , craintes , espérances aux autres , et en rapport avec circonstances et activités du moment et à venir .
La condition et le résultat de cette 'fété' étaient justement d'aboutir à un con-sensus , de ce qui était et devait étre , apportant catharsis et dynamisme à chacun, mise en ordre de la communauté face à ce qui la menaçait éventuellement , en se gardant de l'hybris hysrérie , et autres pathos. 
Si la féte n'aboutit pas à celà , elle révéle une ou plusieurs scissions dans la communauté , alénation et tragédie suivent . .. Les débats et protocoles au seins des institutions politiques , conseil des Anciens et chef , ou Roi et sa cour sont tout à fait superfaitatoires .
 

Sur la fin possible de l'Europe spatiale.

GEO

  06/01/2016


Ariane 6 : le début de la fin pour l’industrie spatiale européenne ?


Hajnalka Vincze


http://www.iveris.eu/list/articles_dactualite/126-ariane_6__le_debut_de_la_fin_pour_lindustrie_spatiale_europeenne_


Atout stratégique par excellence, le lanceur Ariane est le symbole même de l’Europe spatiale. Fait plutôt rare, c’est un succès à la fois politique, technologique et commercial. Or il risque aujourd’hui d’être détricoté, suite à un transfert inédit de contrôle et de compétences de l’Etat vers des industriels privés. 


Le projet du nouveau lanceur, successeur de l’actuelle Ariane 5, fut approuvé en décembre 2014 par les ministres européens. Pour faire face à la concurrence internationale, en particulier à l’américain SpaceX et ses lancements à bas prix, ceux-ci ont accepté, de A à Z, un projet proposé par les industriels. Plutôt que de privilégier l'innovation technologique, ce projet se fonde sur la mainmise de ces derniers sur l’ensemble de la filière. Il prévoit une réorganisation-privatisation de fond en comble pour s’approcher d’un modèle, prétendument plus compétitif, importé des Etats-Unis ; mais sans la garantie des engagements étatiques qui, en réalité, le font vivre de l’autre côté de l’Atlantique.


En agissant ainsi, les gouvernements européens, en premier lieu la France, prennent de sérieux risques. Outre les aspects financiers (qui laissent poindre le spectre d’une immense gabegie), c’est avant tout la modification des rapports de force entre industriels et pouvoirs publics qui s’annonce fort problématique. Donner les clés de ce programme hautement stratégique à des industriels comme Airbus, aux visées douteuses et à l’allégeance malléable, témoigne, de la part de l’Etat, d’une attitude pour le moins irresponsable.

(….....)

Or, en parlant d’Ariane, il convient de garder à l’esprit que le lanceur conditionne la pérennité, la crédibilité, la rentabilité/compétitivité et l’autonomie de l’ensemble du secteur spatial. Que l’on se rappelle les origines mêmes de la création d’Ariane : en 1973, n’ayant pas de lanceur européen à leur disposition, Français et Allemands ont dû aller quémander auprès des Américains pour pouvoir mettre en orbite leur satellite de télécommunication. Or « les Américains, se souvient Frédéric d’Allest, ancien Directeur général du Centre national d’Etudes spatiales (CNES), ont fait savoir qu'ils voulaient bien lancer Symphonie mais à condition qu'il soit limité à des fonctions expérimentales ». Profitant de leur monopole, les Américains ont donc interdit toute utilisation à des fins commerciales, par souci d’éliminer la possibilité même d’un rival.


Un véritable déclic, d’après les témoins de l’époque, le diktat américain a finalement permis de lever les obstacles politiques, entre Européens, à la construction de ce formidable outil de souveraineté qu’est le lanceur Ariane. En effet, la leçon fut claire : sans accès indépendant à l’espace, il n’y a tout simplement pas de politique spatiale. Jouer aujourd'hui à l'apprenti sorcier, en procédant à une restructuration dans des conditions et avec des engagements opaques, au risque de fragiliser la position de l’Etat et au profit d’industriels dont le passé, le bilan et le profil sont loin d’être irréprochables – cela mérite au moins débat…

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Prenez le temps de lire l'ensemble de l'article, qui le vaut.

Meilleurs vœux à tous.