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Article : L’extase de la guerre, ou le journalisme-“Extasy”

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Amour de la guerre ...

Dominique Larchey-Wendling

  08/07/2007

Bonjour,

Sans doute je ne vous apprends rien mais votre expression m’a immédiatement fait penser un livre de d’Andrew Bacevich “The New American Militarism: How Americans Are Seduced By War”.

Nul part ailleurs je n’ai lu de meilleure description des origines américaines du néoconservatisme et du militarisme militant des Etats-Unis d’aujourd’hui, forgé dans le creuset de la prêtrise des “defense intellectuals” de la guerre froide.

La guerre, ciment de la société américaine∫

Stéphane

  24/07/2007

L’idée a été survolée ici et chez JP Immarigeon…

Quoi d’autre ?

Dans ce pays peuplé par l’immigration, on construit un mur à la frontière mexicaine pour empêcher les « aliens » d’entrer. On use de cotas ethniques comme paravent médiatique à la réalité du racisme organique de la société – de son establishment WASP – Le melting-pot a du plomb dans l’aile. Aucun dénominateur commun à chercher de ce coté.

L’histoire ? Ca ne fera plaisir ni aux noirs, ni aux hispaniques, de remuer la courte histoire américaine, qui réclame des trésors de mauvaise foi pour être exprimée dans des termes pas trop réprobateurs.

Culture ? L’esprit pionnier conduisant la horde des obèses ? Ou la culture de masse au marketing savamment calculé ? Culture universelle, donc forcement sans saveur ni couleur, au goût artificiel et générique… produit d’exportation par excellence, symptôme du stade terminal de la substitution du peuple par la masse. « Corporate Culture », « Global Culture », vendue au poids et fabriquée à la chaîne…

Reste la religion, et ses dégoulinures. La certitude d’être l’exception bienfaisante. D’accomplir au-delà de l’histoire, d’être l’instrument du plan divin. Les pères pèlerins, référence ultime de la vertu américaine, fondaient le nouvel Israël. De ces fanatiques religieux, les USA ont hérité leur caractère le plus visible. Déterminisme, donc manichéisme forcené, donc « inculpabilité », aveuglement a force d’illumination.
Cependant, pour prétendre au statut d’exception, il faut bien se placer dans un tout. Comme je l’expliquais il y a bien longtemps à un britannique qualifiant de « stupid » l’absence de genre neutre en français, « No, Mickey, it’s not a female television, as their is no male television ».
Bref, le géocentrisme, psychocentrisme, philocentrisme (l’autisme en fait) US vie de son antagonisme d’avec les restes du monde et prend comme devise la citation de Moltke « la guerre est d’institution sainte ». La guerre est la diversion permanente de la réalité, le véhicule de la substance toxique que l’Amérique s’injecte pour entretenir l’intuition messianique qu’elle a d’elle-même.

Comment ne pas jouir lorsqu’elle éclate ?
Cette guerre juste, bonne, d’autant plus juste et bonne que les impies s’y sont opposés, ces froggies, lâches, pédants et efféminés, ces krauts, portant la malédiction de leurs pères pour la fin des temps…
Cette prodigieuse démonstration de la maîtrise des attributs divins :
Omniscience des drones, des satellites, omnipotence des armes de précision, invincibilité des chars, parfait alignement des légions innombrables. Vision hallucinée de la totale maîtrise de la puissance, nul n’est invisible à l’œil qui voit tout, nul n’est à l’abri du feu venu du ciel, instrument de la justice qui frappe partout. Paroxysme de la schizophrénie messianique, du triomphe, non plus de la volonté, mais de la foi, que dis-je, La Foi !
Vengeance divine, exercée, comme il se doit, pendant la fête des pourim !
Chapitre vivant de la sainte bible, que GW Bush consacrera par cette citation : « j’ai vaincu Babylone ». Destruction des idoles : on met à terre les statues ! Sodome est en flammes.

On se dit alors, plein d’assurance sereine, tel ce pasteur allemand en juillet 1940, « désormais c’est certain, Dieu est avec nous ».