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Article : Le renseignement français et l’Ukraine

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Ne pas écouter, ne pas voir, ne pas dialoguer

perceval78

  11/04/2015

On remarquera l’attitude de Claude Bartolone qui se fait excuser pour cette audition lien et qui tance ensuite
les députés qui sont du voyage à Moscou pour rencontrer leurs collègues de la Douma lien.

Thierry MARIANI ? @ThierryMARIANI ·  23h 23 hours ago
#Moscou. Début du séminaire de travail entre 35 parlementaires russes et 17 français…. Le dialogue est rétabli
lien !

Le président du conseil René Viviani lien avait des attitudes un peu similaires La mobilisation n’est pas la guerre. Dans les circonstances présentes, elle apparaît, au contraire, comme le meilleur moyen d’assurer la paix dans l’honneur. On se souvient qu’il n’avait pu recevoir Jaurès la veille de son assassinat, on se souvient l’avoir cherché en vain toute la nuit pour d’ultimes tractations avec les émissaires italiens, on se souvient de son discours du 4 août 1914 Je salue enfin la France. Regardez-là telle qu’elle est : elle a le torse droit ; elle porte d’une main qui ne tremble pas le drapeau de l’espérance lien.

États-Unis : l'usage de la force et la force de l'influence - Sénat juillet 2014

Patrice Coste

  11/04/2015

Nos parlementaires ne semblent pas tous si “sourds”.

Un intéressant rapport d’information du Sénat déposé le 9 juillet 2014, au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, s’intitule:

ÉTATS-UNIS : L’USAGE DE LA FORCE ET LA FORCE DE L’INFLUENCE
http://www.senat.fr/rap/r13-708/r13-7081.pdf

Ce rapport étudie la doctrine Obama (vs Bush), et recèle nombre d’éléments intéressants, comme le suggère son titre.

“Le Président Obama indique de façon claire qu’il entend utiliser tous les outils d’influence et non les seuls outils de coercition”

Le chapitre 2 [II. UN LEADERSHIP ASSUMÉ PAR UN INTERVENTIONNISME LIMITÉ] présente la doctrine Obama en particulier via le New DoD Strategic Guidance 2012 et le discours de West Point.
Cette « doctrine Obama » tranche avec la doctrine républicaine « peace through strength » mise en œuvre par le Président George W. Bush lors de son premier mandat. Cette doctrine se déploie dans la gestion des différentes crises et apparaît plus clairement à la lecture du discours prononcé à West Point, le 28 mai dernier.
«L’opinion internationale compte, mais l’Amérique ne doit jamais demander la permission de protéger notre peuple, notre patrie ou notre mode de vie.»

Au chapitre 4 [UNE STRATÉGIE DONT LA PÉRENNITÉ N’EST PAS TOTALEMENT ASSURÉE] dans [I LES RISQUES DE L’INTERVENTIONNISME LIMITÉ] les phrases suivantes sont en gras:
Cette perception [du déclin des États-Unis] est renforcée par les actions qui laissent une impression d’indécision, de flottement dans la conduite de la politique étrangère américaine.
L’impression de flou est aussi la traduction des difficultés du Président à faire prévaloir son point de vue au Congrès
Entre les champs du souhaitable, brillamment exprimés dans les discours du Président et les champs du possible, ceux que traduisent la mise en œuvre souvent chaotique des décisions ou bien souvent l’indécision, se dressent la complexité du monde et la place de l’inattendu.

Et quelques perles:
En Ukraine, les États-Unis estiment que le fait d’avoir pu façonner l’opinion mondiale a contribué à isoler la Russie.

(Façonner l’opinion mondiale…. qu’en termes feutrés cela est dit.)

Dans la gestion de la crise ukrainienne, la capacité de la Russie à orchestrer la revendication de la majorité de la population russophone de Crimée comme l’intervention de « forces non identifiées » pour neutraliser les forces fidèles au gouvernement ukrainien et permettre l’organisation du referendum au terme duquel la demande de rattachement à la Russie a été formulée, ont surpris les États-Unis et leurs alliés européens qui n’ont pu réagir que par l’imposition de sanctions dont les effets ne pourront se mesurer qu’à terme.

(Formulation très intéressante, on “glisse” sur l’intervention Russe, et on parle de “la revendication de la majorité de la population russophone”. Quant au droit international…)

A lire aussi: la conclusion générale de ce rapport, ainsi que les question/réponses de l’examen en commission.

Audition du gal Christophe Gomart, suite

Pierre Bacara

  11/04/2015

Puisque l’info - bravo - est sous mes yeux (CR complet de l’audition), j’en profite pour signaler quelques autres informations qu’elle contient :

Yémen

: “Les Saoudiens sont particulièrement inquiets, car ils doivent faire face à la problématique yéménite à leur frontière sud et à la problématique irakienne et de Daech à leur frontière nord. [...] Au Yémen, [...] la France a des intérêts importants dans le terminal pétrolier de Balhaf [...]. Le week-end dernier, les Américains [et] les Britanniques [ont retiré] leurs derniers soldats, stationnés à proximité d’Aden”.

Libye

: “j’ai participé au Forum international pour la paix et la sécurité en Afrique [...] en décembre dernier à Dakar, et [...] le président tchadien Idriss Déby a [...] insisté sur le fait qu’après avoir créé le désordre en Libye en éliminant le président Kadhafi, l’OTAN devait désormais trouver une solution pour ce pays [...]. La situation actuelle inspire une grande inquiétude à mes homologues égyptien et tunisien : Daech commence en effet à s’implanter en Libye, combattant les affiliés à Al-Qaïda [...]. Il est en effet à craindre de voir des combattants de Daech venus du Levant – Irak et Syrie – affluer en Libye afin de prendre possession de certains territoires. [...] Daech cherche actuellement des ressources financières que la prise des champs pétroliers situés en Irak – dans la région de Kirkouk, où ses hommes ont engagé une offensive – voire en Libye, lui procurerait.
La Libye est déstabilisée, et [s’y trouvent] les principaux chefs terroristes d’AQMI [...]. Enfin, les Égyptiens accueillent en ce moment des avions des Émirats arabes unis destinés à aller bombarder la Libye. L’élimination de Kadhafi a donc effectivement engendré une situation extrêmement complexe [...]

De l'exactitude des mots et de leur portée

Ava C.

  13/04/2015

Pour commencer, une rectification - et pas des moindres car l’allégation faite dans l’article laisser sous-entendre que le DRM ne saurait pas situer l’Ukraine sur une carte, ce qui serait fâcheux pour un chef qui appuie les opérations sur des terrains bien réels : il est dit dans l’audition qu’“Il est en effet à craindre de voir des combattants de Daech venus du Levant – Irak et Syrie – affluer en Libye afin de prendre possession de certains territoires.” Oui, de Syrie et non d’Ukraine.

Ensuite, un commentaire: est-ce à dire que les propos du général Gomart nourrissent malgré eux, pour ne pas dire de manière irresponsable, les velléités russes en territoires ukrainiens? Si la vérité des faits est celle énoncée, il faut parfois savoir aussi s’y tenir. Rien ne sert d’etre plus royaliste que le roi (ou plus russe que tsar). D’ailleurs, les déclarations attestent bien la présence de soldats russes, confirmant ainsi la violation de la souveraineté ukrainienne.

Les déclarations émanant de ce service sont rares, elles auront eu au moins le mérite d’apporter un exemple concret de ce à quoi il sert. Affronter d’abord les faits avant de confronter les visions “hallucinées” parait plus juste.