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Article : L’arsenal russe : à bon entendeur...

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Question de potentiel.

Ni Ando

  02/03/2018

Au-delà du technologisme il y a bien en cours une difficulté structurelle qui oppose la Fédération russe aux Etats-Unis. La première a dépassé, et sous quelques réserves prés dans la sphère sociale, après le marasme des années 90, le niveau de développement atteint dans l’ére soviétique. Ce qui est nouveau, c’est que la Fédération russe ne semble pas avoir l’intention de se contenter de ce résultat. Le fait qu’elle soit désormais le premier énergéticien mondial, qu’elle vise également la première place en tant que puissance exportatrice agricole, qu’elle décide de relancer son secteur aéronautique civil, son secteur des machines-outils, etc.. où qu’elle développe des pôles de compétence de premiers plans (programmation informatique, électronique militaire, nanotechnologie, biotechnologies, etc…) n’est pas simplement le signe d’un accomplissement mais bien plutôt celui d’un processus en cours.  La Russie change à la fois vite et lentement en ce moment, mais elle change vraiment.
 
On retrouve la traditionnelle question que beaucoup de connaisseurs de la Russie se sont longtemps posée et qui porte sur l’écart surprenant constaté entre le niveau de prospérité potentielle que les ressources matérielles et intellectuelles confèrent à ce pays (Sokolov évoquait la « puissance pauvre ») et le relativement faible niveau de développement qu’il a pu atteindre autrefois. A la fois volontaire et intelligent, créatif, le peuple russe montre depuis 1991 qu’il est capable de se remettre en question et d’adopter des stratégies de long terme capables de porter de bons fruits. Poutine n’est que la manifestation de cet effort. Son rôle est de servir un projet collectif et je crois que c’est ainsi qu’il le conçoit. C’est un projet collectif de développement, pacifique, qui n’a rien de dominateur ou d’agressif. Ainsi, il n’est pas impossible que la trajectoire russe actuelle vise à faire coïncider le réalisé avec le potentiel, mettant fin à une longue et désespérante quête de progrés débutée bien avant le bolchévisme. Moscou est déjà la première ville d’Europe, la plus riche et la plus puissante.
 
Sur un plan pratique, cela signifie que l’accroissement en cours de la « puissance russe » aura forcément pour effet de réduire celle de ses compétiteurs. C’est presque un phénomène mécanique qui a sa propre logique. A l’ouest de l’Europe, compte tenu des liens existants malgré tout entre les pays européens dont la Russie fait partie, on peut concevoir que l’UE fera bon gré mal gré une place grandissante à cette puissance, ne serait-ce parce que la Russie acceptera d’ouvrir ses marchés et de jouer la coopération.
 
S’agissant des Etats-Unis, le développement russe pose une vraie difficulté. Ce développement multiforme et persistant se veut global et non seulement local comme le démontre le déploiement d'une diplomatie de grande qualité. Le « potentiel russe » est en effet considérable. La remise en question que les élites étasuniennes devraient accepter pour que ce processus continue sur une lancée pacifique est la question du jour. Les nations aussi ont des egos. Celui des Etats-Unis est malheureusement passablement boursouflé.             
 

Nonobstant , la grande qualité de cet article :

Christian Feugnet

  02/03/2018

Trés informatif et documente il va à coté du fond . Il est clair que Poutine fait là un effet d'annonce en vue de sa présidentielle , fondé certes , sinon çà marcherait pas , mais Dc la folle et alii et Poutine lui méme ne sont dupes . L'essentiel du rapport de force n'est pas là .
Il est dans le rapport financiers, des monnaies si l'on veut simplifier .
Les autorités US ont un monopole monétaire mondial , ils peuvent pomper les richesses du monde entier , y compris Russes , pour financer , leur domination . Plus exactement , non pas , les autorités officielles , politiques , constitutionnelles , la déco , quoi , mais les oligarques , dont personne ne parle , et il s'agit pas de Bill Gates et autres amuseurs . . .
Méme Poutine , tyran supréme parait il , ne controle pas dans son pays , la banque centrale , privilége régalien s'il en est . D'ailleurs on ne peut parler de monnaie , au sens propre que si elle est produite par le l'état , donc garantie ,voir le mythe de son inventeur Crésus , c'est lui qui a inventé la monnaie . Poutine a créé , cependant un subsitut , qui lui permet d'étre insolent , le Trésor Russe cumule les réserves , or , dollards , etc ...Et celà grace à des entreprises d'état trés solides , gazprom en particulier , grace au fait que le prix du gaz n'est pas controlé par les oligarchies ce qui les rend malades et haineux .

Interméde : le Neveu de Rameau

Christian Feugnet

  02/03/2018

Diderot ; "je veux qu'il sache que , si j'ai tant d'assurance , c'est parce que j'ai 4 deniers dans ma poche ". C'est pas du Rousseau , ni du Montesquieu  çà , pas respectable .  On meprise les lumiéres , on a rien compris , Montesquieu on le lit pas , trop gros tomes à se farcir , l'encyclopédie non plus , plus besoin maintenant les robots vont travailler pour nous .

Sur le discours de Poutine du 1er mars

jc

  03/05/2018

Commentaire technique argumenté par Jean-Pierre Petit,  "savanturier" spécialiste en MHD, antiSystème de longue date.
C'est sur YouTube (à regarder rapidement avant qu'il ne disparaisse?).