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Article : La révélation de Jacques Derrida

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Qu'est-ce que tout cela voudrait dire?

Hashem Sherif

  28/04/2015

Pourriez-vous résumer pour le commun des mortels?

Un malade de plus qui sert de référence à la modernité.

Matthieu

  28/04/2015

En gros, Derrida, comme les autres promoteurs de ce système, est un malade mental plus ou moins possédé (“il y a une espèce de nécessité, une espèce de force, plus forte que moi”)

Il aurait eu toute sa place entre Kant & Rousseau.

https://www.youtube.com/watch?v=nn5DhjgGZFs

Une illustration de la dualité

Hédi Dhoukar

  28/04/2015

Le témoignage de Jacques Derrida met en évidence deux aspects opposés de la personnalité : la personnalité consciente qui « fait ce qu’elle doit faire » mue par la volonté vers l’action, et dirigée par la raison vers des fins, et la personnalité qui est immergée dans l’inconscient, —lequel, la nuit, nous fournit souvent des rêves explicites ayant tous les airs de la réalité—, et qui est la plupart du temps semi-inconsciente car mue par des réflexes et des automatismes psychologiques. C’est une illustration de la fameuse dualité de l’être humain mise en évidence par des psychologues français comme Pierre Janet et Théodore Flournoy, et qui influença Sigmund Freud et Carl Gustav Jung.
Dans son témoignage, Jacques Derrida avoue son désarroi en constatant que son état de semi-inconscience l’alerte contre ce qu’il écrit : il comprend qu’une part de lui-même désavoue l’autre part et se révolte. En raisonnant psychologiquement, cela veut dire que sa part individuelle, son moi intime, est en désaccord avec son moi public et son être social, ou, pour le dire comme Jung, que son anima (âme) ne se reconnaît pas dans sa persona (le masque porté en public).
Cette dualité avouée et reconnue comme telle par Derrida rejoint ce que Philippe Grasset a développé en mettant en évidence le divorce constant entre les valeurs proclamées par le bloc américano-occidental et qui sont toutes vertueuses (démocratie, paix, développement, liberté, etc.), et l’action qui est la sienne aujourd’hui, que résume ce mot de « déconstructuration qui voit les Etatsuniens essayer de défaire la plupart des acquis que l’humanité a réalisé en vue d’atteindre la sécurité, la paix et le développement…, pour instaurer le chaos et menacer même la vie sur terre.
La dualité éprouvée par Derrida n’est pas un phénomène purement personnel. Il y a des périodes historiques où ce que la collectivité entreprend, elle le fait emportée malgré elle par des phénomènes profonds échappant à son contrôle, comme ce qui s’est passé pendant la Révolution française aux yeux d’un Philippe de Maistre.
De même que la France a transféré en quelque sorte aux Etats-Unis, les idées qui ont permis à ces derniers de faire leur révolution comme l’aristocratie, la Cour et la bourgeoisie la rêvaient, sans oser réaliser les réformes nécessaires, de nos jours, des philosophes français sont plus connus aux Etats-Unis qu’en France, parce que leurs idées sont en phase avec un monde en voie de destructuration sous l’effet du « déchaînement de la matière »; monde dans lequel la France, pays de ces philosophes, ne peut pas se reconnaître, mais qu’elle subit parce qu’il la contrôle et qu’elle n’a aucun contrôle sur lui.
Pour finir, dans la dualité mise à jour par Derrida, presque avec effroi, on retrouve aussi l’opposition entre « l’idéal de perfection » et la « volonté de puissance ». Le premier, chez Jacques Derrida, qui s’exprime dans l’intimité de la semi conscience s’insurge contre le second qui évolue en public avec assurance, et lui dit : ce que tu fais est i-na-dmi-ssible! A travers ce cri du moi profond du philosophe, s’exprime toute la conscience de son temps. De notre temps.

Cela voudrait dire...

Olivier Riche

  28/04/2015

Voici la définition donnée par philosciences.com :
” La méthodologie structurale cherche à repérer un ordre présent derrière les faits et leurs variations. La saisie de cet ordre a donné l’espoir de sortir la connaissance de l’homme de la « compréhension » et des interprétations subjectives, afin de la faire entrer dans l’ère de la scientificité. La « structure » ainsi conçue est un modèle explicatif synthétique qui est extrait par abstraction des faits épurés et de leurs transformations dynamiques.”

d’où le prolongement de Philippe Grasset :
“Derrida le dit lui-même, – le “geste de type déconstructif” définit le mouvement philosophique qui se développe à partir des références du structuralisme et du poststructuralisme ; on pourrait donc désigner ce mouvement comme celui de “la déconstruction” alors que nous serions conduit, pour notre part, à voir dans ce même mot, en partie l’équivalent de notre “déstructuration-dissolution”.”

En piochant Renée Guénon dans ‘La crise du monde moderne’
“Les doctrine orientales, et aussi les anciennes doctrines occidentales, sont unanimes à affirmer que la contemplation est supérieure à l’action, comme l’immuable est supérieur au changement. L’action, n’étant qu’une modification transitoire et momentanée de l’être, ne saurait avoir en elle même son principe qui est au delà de son domaine contingent,elle n’est qu’ une illusion…”

et dans ‘L’ésotérisme islamique et le taoïsme’ :
“Nous avons eu souvent l’occasion de faire remarquer combien la conception des « sciences traditionnelles » est, dans les temps modernes, devenue étrangère aux Occidentaux, et combien il leur est difficile d’en comprendre la véritable nature. “
Et concluons sur la dissolution des esprits, une psychologie affaiblie et déstructurée dans un monde moderne se sabordant laissant s’introduire l’intuition haute comme vecteur de la Tradition.

Ordo ab chaos ou bien le hasard, enfant de Bohème ?

dont acte

  28/04/2015

Les élites intellectuelles US n’ont pas attendu Derrida pour déconstruire les esprits, voir les manipulations cybernétiques de l’école de Palo Alto, conférence Macy, etc. Leur influence sur les centres de pouvoir étasuniens était telle que nous faisons nôtre la théorie du complot Ordo ab chaos. Celle-ci ne répond-t-elle pas (trop facilement ?) au questionnement de P. Grasset sur l’incohérence de la politique américaine.
Au final, toujours la même interrogation : qui influe le plus sur le cours des choses ? Le hasard ou la nécessité ? La main de fer du complotisme ou l’enchaînement inéluctable des évènements avec ses pieds de nez aux espérances humaines ?