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Article : Dans les fers rouillés de la “dictatrice”

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Masquarade?

alain pucciarelli

  12/05/2019

La force des l'"Amérique" s'enracine dans la faiblesse de ses vassaux et de ses adversaires depuis 1945. A l'heure où Russie et Chine mettent enfin en cause une hégémonie à présent boîteuse, minée de l'intérieur, en tout cas problématique (F35 etc…), la "dictatrice" risque d'avoir à moduler ses pulsions destructrices.  Sans cela, comme d'habitude, le canon sera l'ultima ratio regis des compétiteurs de l'"empire". Y couperons-nous? Si une grande crise économique et financière éclate, tout est à craindre. Comme aurait dit Guillume II à ses généraux en 19014, "à vous de jouer". Souhaitons à l'heure de l'atome échapper à cette stupide confrontation.

Usa- roi sacré, Trump-roi

Denis Monod-Broca

  12/05/2019


On s'interroge sur Donald Trump.
Pour un lecteur de René Girard et de sa théorie sur l'origine des cultures, une description de la situation et du personnage vient à l'esprit.
Le roi des tribus primitives est un personnage sacré, divin, et il est aussi, à la fois, ou plutôt d'abord, une victime en instance de sacrifice. Il est vénéré, tout-puissant, obéi, et à la fois accusé des pires crimes, condamné, haï - et à la fin sacrifié.
Si l'on voit l'humanité comme une tribu de nations, son roi sacré est l'Amérique. Les Etats-Unis ne sont-ils pas tout à la fois vénérés, tout-puissants, obéis, accusés du pire, condamnés, haïs ? Ne rêve-t-on pas, ici et là, à leur élimination ? Ne craignent-ils pas eux-mêmes d'être jeter à bas de leur piédestal ?
Trump incarne à la perfection son pays-roi sacré du monde.
Comme le roi d'une tribu primitive se livrant, en public, devant tous, rituellement, à un inceste, Trump vient de se livrer, devant toutes les caméras du monde, dans une cérémonie rituelle à grand spectacle que nous attendions tous, à un crime abominable, se retirer de l'accord sur le climat. 
Le carburant, ou peut-être faut-il dire le comburant, essentiel au fonctionnement de ces tribus du temps jadis est l'unanimité. Tant le roi que ses sujets, tant l'accusé que ses accusateurs, tant la victime que ses bourreaux sont tous intimement convaincus du bien-fondé de leurs façons de faire,  tous intimement convaincus de la nécessité de les perpétuer. 
Il suffit d'ouvrir le premier journal venu : quelle jubilation unanime dans la réprobation de Trump ! quelle jubilation de la part Trump de nous avoir joué ce sale coup ! Aucune fausse note ! Le roi sacré est dans son rôle, la tribu des nations dans le sien.
Quoi faire ?
Poursuivre, c'est-à-dire s'aveugler, jusqu'au sacrifice final ?
Ou affronter la situation telle qu'elle est, dire les choses telles qu'elles sont ?
Violence ou vérité ?
La France devrait choisir, en toute connaissance de cause, et faire le bon choix.


 

Sur les grands fondateurs de democratie .

Christian Feugnet

  13/05/2019

Comme d'ailleurs pour les autres , ce qui leur échappe ou est mis de coté :  cette conclusion de Montesquieu suite à "grandeurs et decadence des Romains : causes " préparatoire de " l Esprit des Lois " , : la cause : est la concentration des richesses . En effet c'est pas sorcier de comprendre que tel bulletin de vote ou opinion pese beaucoup plus lourd qu'un autre selon la capacité à financer l'Etat .
Tant que les plus lourds étaient du type "fondateurs" pas de problémes , mais s'ils sont supplantés par d'autres ....

Res publica

jc

  13/05/2019

Je ne ne connais les idées politiques de Platon que par Wikipédia interposé:

"Au Livre VII de La République, Platon décrit la manière dont on passe d’un régime politique à un autre. Cet enchaînement n’a pas, pour Platon, une valeur historique : comme dans le Timée, il s’agit de présenter une succession essentiellement logique. Platon en distingue donc cinq :

    L’aristocratie, le gouvernement des meilleurs, est le seul régime parfait selon lui. Il correspond à l'idéal du « philosophe-roi », qui réunit pouvoir et sagesse entre ses mains. Ce régime est suivi de quatre régimes imparfaits :
    La timocratie, régime fondé sur l'honneur ;
    L’oligarchie, régime fondé sur les richesses ;
    La démocratie, régime fondé sur l'égalité ;
    La tyrannie, régime fondé sur le désir ; ce dernier régime marque la fin de la politique, puisqu'il abolit les lois." ,

où je note que "Cet enchaînement n’a pas, pour Platon, une valeur historique", mais une valeur méta-historique, pour utiliser une expression chère à PhG. On retrouve ces mêmes idées de l'inéluctabilité de la succession cyclique des régimes politiques, idées présentées dans un schéma qui se veut plus "scientifique" -plus "universel"- par François Roddier¹ et René Thom² (plus "physique moderne quantitative", plus mécanique, pour Roddier, plus "physique aristotélicienne qualitative", plus vitaliste, plus métaphysique pour Thom)³.

Le contexte "universel" est, selon moi, celui du conflit entre deux actants Yin (relâchement) et Yang (tension) qui donne quatre temps (où le premier nommé domine le second): Yin-Yin, Yin-Yang, Yang-Yin, Yang-Yang. Dans le contexte politique ci-dessus, on part d'une société égalitaire pour aboutir à une situation de plus en plus autoritaire qui finit par s'effondrer.

PhG: "Aujourd’hui, ceux qui comparent l’“Amérique” de Bolton-Pompeo à l’Allemagne d’Hitler ne sont plus, dans l’esprit, de monstrueux diffamateurs irresponsables, révisionnistes à réviser illico-presto par les douze balles réglementaires dans la peau. Ils donnent à réfléchir."

Il semble que la boucle soit proche d'être bouclée; certains "quantitatifs" -dont Roddier- annoncent même 2023 pour année de l'effondrement.

Pour les niais le simulacre démocratique aura tenu presque jusqu'au bout (pour moi jusqu'en 2005).


¹: Cf. le billet 117 (billet qui cite ... Philippe Grasset).

²: Cf. "Révolutions: catastrophes sociales?" (AL, pp.434 à 451) et "Le lacet de prédation revisité" (ES pp.73 et 81)

³: Le cycle à cinq temps de Platon rentre dans le cadre "Roddier" en incluant la timocratie dans l'aristocratie.