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Article : Chronique du 19 courant… L’angoisse-melancholia

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reflexions dans le desordre

perceval78

  19/09/2012

preferons l’Alprazolam au xanax
A comme invitation…M comme melancolie

http://www.musicme.com/#/Jessye-Norman/titres/Les-Chemins-De-L%27amour-t29398.html

http://w3techs.com/technologies/history_overview/content_language

Le “systeme” explose on devrait être content ...

Melancholia

Michel DELARCHE

  20/09/2012

En fait, dans le film “Melancholia”, la science prévoit bel et bien la catastrophe (à un moment, le jeune garçon va regarder sur Internet ce qui se passe et l’écran de son ordinateur montre brièvement la trajectoire prévue de Melancholia qui frôle une première fois la Terre et s’éloigne quelque peu avant de revenir l’engloutir: vu les tailles très différentes des deux planètes telles qu’elles apparaissent au début du film, je ne sais d’ailleurs pas si cette trajectoire supposée est très réaliste du point de vue de la mécanique céleste, mais je vous concède volontiers que c’est un détail sans importance métaphysique. L’intérêt scénaristique est de nous montrer un bref élan de faux espoir incarné dans le personnage masculin, trop rationnel pour être angoissé sans raison externe, et exacte antithèse du personnage féminin principal.)
Le huis-clos dans le château ne nous révèle rien de ce qui se passe dans le reste du monde (on peut tout imaginer: une panique de masse, des émeutes dans les grandes villes etc. Le seul indice fourni sur ce qui se passe au dehors est le départ des domestiques dont on nous dit qu’il sont retournés auprès de leurs proches dans le village d’à-côté.)
Le message métaphysique du film me semble être qu’en face de l’inévitable arrivée de la mort, la domination de l’angoisse ne peut résulter que du resserrement des liens affectifs les plus personnels (d’où la scène finale de l’attente mains entrelacées sous un mini-tipi sans toile dont la construction élève un simple jeu d’enfant au rang de rite de passage vers le néant.)
L’autre solution évoquée pour conserver une maîtrise minimale de son destin personnel est le suicide (c’est le choix fait par le maître de maison dont on découvrira le cadavre dans l’écurie après que le retour implacable de Melancholia aura été confirmé.)
Il en résulte un film plastiquement époustouflant et bien dans l’esprit du temps, par son lien spéculaire entre le détraquement du monde et le désespoir intime, et l’assomption du néant comme apaisement final.

Proposition

jean-jacques hector

  20/09/2012

A Ph. Grasset,

je comprends très bien l’angoisse et son étreinte.
Je sais aussi que cette chronique du 19 n’a pas pour but d’apitoyer quiconque et que votre angoisse est rapportée à bien d’autres choses.

Il n’empêche que vous avez besoin de 3000 euros pour faire correctement votre boulot et vous le faites bien.

Ces derniers mois l’objectif n’a pas été atteint mais pas de beaucoup.

3000=100x30,
je vous suggère de faire une analyse fine du montant et de la répartition statistique des dons afin de constater une éventuelle régularité chez les contributeurs.

Si vous constatez ce phénomène, je vous suggère alors de faire appel à ces contributeurs réguliers, individuellement si vous pouvez, ou au groupe anonymement par le moyen du site, en leur demandant un engagement moral sur une durée estimée qu’ils voudront bien vous donner.

C’est facile à faire et cela devrait vous rassurer.

Question: si vous n’êtes plus angoissés aurez-vous toujours du talent ?

Je pense que oui, car les motifs d’angoisse ne manquent pas.

Sincèrement.

Vous n'êtes pas seul

Jean-Paul Baquiast

  20/09/2012

Cher ami, vous n’êtes pas seul à être angoissé, voire dépressif. Dites vous cependant que beaucoup de ceux qui le sont comme vous retrouvent chaque matin le courage de vivre le nouveau jour et d’essayer de l’occuper intelligemment en lisant vos chroniques. Par la force, elles nous sortent de nous mêmes et nous ouvrent au vaste monde. Merci donc une nouvelle fois de ce que vous faites.

dedefensa tenez bon ! Mouillons la chemise pour dedefensa !

François Cartan

  20/09/2012

Mon soutien sera toujours indéfectible. Aussi je ne doute pas que chez dedefensa il n’y a de place, que temporaire, pour la « Melancholia ». Tenez bon !
 
Je me permet de reprendre un message d’avant votre chronique du 19 courant ..., « Mouillons la chemise pour dedefensa ». Celui-ci suggérait aux lecteurs d’envoyer un message à ses connaissances, comme je venais de le faire,  suggérant la lecture de dedefensa pour que chacun d’eux juge s’il y trouve un intérêt fondamental. Peut-être soutenir dedefensa par un acte de conscience l’élevant, c’est essentiel, surtout pour dedefensa et ses lecteurs.

Aujourd’hui le temps nous est vraiment compté. L’‘on doit aller à l’essentiel et soutenir dedefensa qui doit pouvoir se consacrer à l’essentiel, son travail .

Comprendre l’importance de « La Chose » qui nous attends et, alors, il n’y aura plus de place pour la « Melancholia ».
 
Sincèrement, Bien à vous.

Mais si vous le réussirez

Goran Rakovic

  21/09/2012

; oh comment !
Il vous faut seulement garder à l’esprit que les salopards qui mènent le monde à la catastrophe – et dont vous analysez les agissements avec brio – n’ont qu’un seul avantage sur vous : Celui de ne jamais se poser ce genre de question ; celui de ne jamais douter un seul moment de leur inculpabilité et de leur innocence même pendant qu’ils vitrifient, spolient, et réduisent à l’esclavage des nations entières ; même en sachant pertinemment vers quoi mènent leur décisions politique, économique, monétaires…
Tout ce que vous énumérez plus-haut ne leur effleure jamais l’esprit.
Sombrer de temps à autre dans des angoisses existentielles, c’est leur rendre un sacré service ; ils ne le méritent pas.
Surtout que des raisons d’optimisme existent et la meilleure – sans doute - celle que vous pratiquez déjà : la mis à nu de leurs tactiques ubuesques ; la déconstruction de leur pitoyable charme par lequel ils font danser la plèbe à la manière des charmeurs de serpents hindous.
Je finirais par la fin du magnifique film : Léo / Justine s’apprêtent à construire la cabane magique :
J’ai peur, j’ai peur que la planète nous heurte quand même.
Faut pas. Je t’en prie.
Papa a dit qu’il n’y aurait rien à faire. Nulle part où se cacher.
Si ton père a dit ça, c’est qu’il y a une chose qu’il a dû oublier. Il a oublié la cabane aux pouvoirs magiques.
Aux pouvoirs magiques ?
Oui.
C’est une cabane que tout le monde sait fabriquer ?
Super-Tatie sait.
Okay. Allez, on va chercher des branches.
Comme ça.
C’est super dur.
Donne ta main. Ferme les yeux.

Les "provocations permanentes"

David Cayla

  29/09/2012

@ Jean-Paul Baquiast : vous êtes parti en guerre contre Dedefensa ?

Je suis sûr que Badia Benjelloun - “l’auteur de ces articles” que vous avez pris bien soin de ne pas nommer - doit être contrite au plus haut point d’apprendre que vous ne “cherche[z] même plus à comprendre le sens de [ses] propos”. Bon et puis, pourquoi avoir commencé votre billet en parlant de “l’auteur” à la troisième personne pour conclure en l’interpellant directement (vos propos) ?

Pourquoi s’indigner, également, d’un affront qui serait fait aux francophones en précisant que les USA s’écrivent USA en bon français, et pas autrement, quand on sait que USA ne désigne pas autre chose que les “United States of America”, ce qui fait effectivement très français ? Parce que l’acronyme, certes peu usité, US(a), nous rappelle que les Etats-Unis d’Amérique ne sont pas les Etats Unis de toute l’Amérique, mais d’une partie seulement de l’Amérique du Nord, et plus précisément celle qui est bordée au sud par le Mexique et au nord par le Canada ?

Pourquoi s’indigner encore de l’utilisation, certes peu usitée là encore, de l’orthographe hongroise du nom de notre ancien président, qui sonne comme un rappel du fait qu’il est lui-même un descendant d’immigrés, lui dont les penchants anti-immigration sont notoirement connus ?

La vérité vous blesserait-elle à ce point ? La même vérité qui vous a fait sortir de vos gonds dans cette saillie contre les mollah donneurs de leçons ? C’est ainsi que vous entendez défendre les valeurs héritées du siècle des lumières ? En vitupérant que vous n’avez de leçons à recevoir de personne ? En vous posant pareillement en donneur de leçons ? C’est ainsi que les philosophes du siècle des lumières entendaient nous éclairer, vous croyez ?

La France d’aujourd’hui me fait plutôt penser à un vieillard racorni et aigri qui passe son temps à ressasser son lustre perdu et qui ne veut toujours pas comprendre que ce n’est pas en vitupérant la canne à portée de mains, prête à servir pour cogner les gamins du voisinage qui passeraient trop près de lui, qu’il fera revenir cet entourage qui s’est éloigné de lui. Sans compter que le lustre en question commence à prendre la poussière, ce lustre qui a surtout éclairé Frédéric II, parce que la Prusse était une jeune nation quand la France était déjà d’âge mûr.

pour un mois d'octobre sans angoisse

laurent juillard

  13/10/2012

Et si nous évitions a notre chroniqueur préféré l’angoisse du 19 courant en versant notre participation mensuelle des maintenant.

Il n’en aura que l’esprit plus libre pour régaler le notre de ses précieuses et lucides analyses.

Je clique donc des maintenant sur l’onglet “DONATIONS”

Humeurs

jc

  06/10/2022

PhG :

"Observant à la fois les traits de mon caractère, les pensées qui roulent, à mon âge et dans mes activités, je me rendais compte à moi-même de quelque chose qui aurait pu être nommé “nostalgie” pour caractériser l’humeur produisant cette angoisse. (...) Ce sera Melancholia, (...) Melancholia a animé la transmutation de l’humeur, et soudain elle a élevé l’esprit. (...) La mélancolie permet de faire passer l’angoisse de l’aspect dépressif négatif à la puissance de riposte que suscite la nécessité de réaction que certains individus, et que la situation du monde elle-même si ces individus y sont liés, trouvent dans la dépression. Aristote rapporte que l’on cite Hercule (Héraclès), comme doté de cette humeur mélancolique, ce qui paraîtrait singulier pour ce héros qui a, pour rendre service à Atlas, porté le monde le temps qu’il fallait (avant de le refiler à nouveau à Atlas)… (...) Effectivement, Aristote parle, à propos d’Hercule, de “mélancolie”, qui vient de la bile noire (selon la théorie des quatre humeurs d’Hippocrate, – le sang, la lymphe, la bile jaune et la bile noire) : «Pourquoi tous les hommes qui se sont illustrés en philosophie, en politique, en poésie, dans les arts, étaient-ils bilieux, et bilieux à ce point de souffrir de maladies qui viennent de la bile noire, ainsi on cite Hercule parmi les héros ? Il semble qu'en effet Hercule avait ce tempérament.".

Mon gourou Thom termine ainsi la préface du livre "La dynamique qualitative en psychanalyse de Michèle Porte (1) :

"La recherche des localisations organiques et fonctionnelles des symptômes me semble la voie la plus directe pour comprendre la structure des figures de régulation. Mais tant qu'on n'aura pas mis sur pied une catégorisation du métabolisme permettant une discrimination plus fine que le simple gradient : anabolisme-catabolisme, il sera difficile de définir des coordonnées valables sur l'espace des activités métaboliques. Sera-t-il possible de donner une caractérisation à la fois chimique et comportementale de ces coordonnées ? Peut-être la vieille théorie des tempéraments, présentement si négligée, pourrait nous apporter là quelque lumière : dans l' optique de la distinction cerveau-prédateur, cerveau-proie introduite dans la sémiophysique (p. 131-134), on aura entre tempéraments hippocratiques et comportements de ces cerveaux la correspondance suivante :

Tempérament sanguin : favorise l'identité ego-prédateur :
Tempérament nerveux : défavorise l'identité ego-prédateur ;
Tempérament bilieux : favorise l'identité ego-proie ;
Tempérament lymphatique défavorise l'identité ego-proie. ".

Deux autres citations sur l'opposition cerveau prédateur/cerveau proie :

1. « On devrait avoir en principe deux systèmes nerveux distincts : l’un prédateur, chargé d’attirer et de capturer les proies ; l’autre proie fictive, chargée d’éviter ou de repousser les prédateurs éventuels. Ces deux systèmes existent sûrement chez tout animal : à côté de l’âme appétive il y a l’âme sensible. Mais la grande découverte des vertébrés est d’avoir créé un cerveau-proie tout au long du corps, le long de l’axe céphalo-caudal, la moelle épinière. Le cerveau-prédateur, lui, solidaire de la bouche, est localisé dans le crâne. Le vertébré a pris le risque de renoncer à cette ligne Maginot, l’exosquelette, il l’a remplacé par une carapace de douleur virtuelle.  » (Esquisse d’une sémiophysique, chap. 5).

2. « Notre modèle offre d’intéressantes perspectives sur le psychisme et sur le mécanisme lui-même de la connaissance. En effet, de notre point de vue, notre vie psychique n’est rien d’autre qu’une suite de catastrophes entre attracteurs de la dynamique constituée des états stationnaires de nos neurones. La dynamique intrinsèque de notre pensée n’est donc pas fondamentalement différente de la dynamique agissant sur le monde. On s’expliquer ainsi que des structures simulatrices des forces extérieures puissent par couplage se constituer à l’intérieur même de notre esprit, ce qui est précisément le fait de la connaissance. ».


1 : https://excerpts.numilog.com/books/9782130457718.pdf

Humeurs.1

jc

  09/10/2022

Humeurs.1

PhG : "La mélancolie permet de faire passer l’angoisse de l’aspect dépressif négatif à la puissance de riposte que suscite la nécessité de réaction que certains individus, et que la situation du monde elle-même si ces individus y sont liés, trouvent dans la dépression.".

Rêve et prédation selon Thom :

- "(...) le sommeil est une sorte de revanche de la proie sur le prédateur. C'est une sorte de période d'indistinction entre le sujet et l'objet. "(1978, métaphysique extrême) ;

- "On sait combien la durée de sommeil onirique (ou paradoxal) va croissant au fur et à mesure que l'on s'élève dans l'échelle phylogénétique. Il est naturel de voir dans cette activité une spatialisation virtuelle des formes génétiques; le rêve donne ainsi naissance à un ego partiel, sans recul par rapport à soi-même, sans épaisseur ni liberté, véritable proie de ses proies (ou de ses prédateurs). On peut définir ainsi le rêve comme une activité contraignante s'exerçant de manière fictive sur des objets fictifs. Tel quel, le rêve n'en permet pas moins une extension temporelle considérable du moi dans la période d'inconscience qu'est le sommeil." (SSM, 2ème ed. 1977, p.305) ;

"Nous appellerons dorénavant formes génétiques ces formes fournies par le patrimoine génétique de l'espèce, innées, qui déterminent un comportement moteur bien défini" (p.303)

- "L'apparition du langage répond chez l'homme à un double besoin (...) La première contrainte répond au besoin de virtualiser la prédation. l'homme en éveil ne peut, comme le nourrisson de neuf mois, passer son existence à saisir les objets pour les mettre en bouche. Il a mieux à faire : aussi va-t-il "penser", c'est-à-dire saisir les êtres intermédiaires entre les objets extérieurs et les formes génétiques : les concepts." ; (p.309).

- "(...) l'homme est pourvu d'un dispositif universel qui, sur un champ de dynamique neuronique, peut en reconstituer le centre organisateur. Véritable gonade mentale, ce dispositif condense les champs en mots, vraies semences d'idées ; placé dans un contexte approprié, le mot germe et éclate dans l'esprit de l'auditeur, et la forme globale ainsi reproduite est l'idée. Ainsi, la pensée conceptuelle est une Embryologie permanente." (SSM, pré-print 1968).