SOTU 2014 : discours sur l’état du big Now

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Le SOTU 2014 : discours sur l’état du big Now

Reid J. Epstein, pourtant du très politiquement correct Politico.com, nous avait averti, avant même le discours, qu’il n’y aurait rien de nouveau (le 28 janvier 2014 : «Barack Obama’s State of the Union déjà vu»). Joseph Kishore, de WSWS.org, en fait un compte-rendu précis et rageur pour nous en décrire le vide intégral et évidemment réactionnaire (le 29 janvier 2014, «Obama’s State of the Union address: An empty and reactionary charade»)...

Le discours sur l’État de l’Union, fiesta annuelle de morne autosatisfaction du POTUS courant des USA et du système washingtonien, se désigne cette année, selon les sources et en fonction de la répartition des majuscules, comme SOTU (State Of The Union adress) ou SOTA (State Of The union Adress). Mais SOTU est néanmoins le plus usité ; ainsi est clos le seul débat intéressant du discours annuel de BHO, hier, devant le Congrès. Jason Ditz, de Antiwar.com, a pourtant réussi à en faire en quelques lignes une matière du plus haut intérêt par la mise en évidence de sa pratique systématique de la contradiction interne énoncée à la satisfaction générale, pour le domaine de la politique extérieure (le 29 janvier 2014). Ce qui est en effet remarquable, c’est l’accumulation d’affirmations de choses diverses aussitôt suivies d’affirmations de leurs contraires (exemple de l’Afghanistan, “une guerre [qui] se termine tout en étant sans fin”...)

«Bragging about ending the Iraq War, President Obama touted his plan to “end” the Afghan War, while openly talking about an open-ended deployment of US troops on the ground there engaged in “counter-terrorism” operations. A war “ended” and simultaneously endless. He then went on to talk about ending the “permanent war footing” the United States has been on since 9/11, but openly talked up increased military spending for “future missions” and intervention abroad.

»Closing Guantanamo Bay was raised as a possibility, if Congress wants to, and he defended the notion of negotiations with Iran, while trying to downplay the chance of succeeding and reiterating that the US will retain “all options” to move against Iran no matter what.

»Even on Syria, Obama’s position was filled with hedges, promising to back the rebels, but only the rebels that “reject terrorism,” and promising “the future the Syrian people deserve” while providing no detains about how to get there, or how arming those rebels, something he’s been doing for quite some time, was going to produce a different result than the stalemate that’s been on so far.»

... Ainsi Obama est-il le parfait POTUS de notre “big Now”, dont nous entretenons nos lecteurs ce même 29 janvier 2014. Il accumule à la fois les crises, leur irrésolution générale et sa propre impuissance paralysée, ou bien sa paralysie impuissante c’est selon, dans l’action qu’il poursuit à leur égard ou à leur encontre. Il mélange avec brio les narrative, saluant la fin d’une guerre qui n’en fut jamais une et affirmant que cette non-guerre se poursuivra jusqu’à la fin des temps. L’illusionniste parvient ainsi à transformer le “big Now” en «éternel présent». Il est interrompu par les standing ovations réglementaires, en général entre 18 et 20 pour tout le discours, selon les statistiques officielles.

Il se confirme par conséquent qu’il s’agit d’un homme très intelligent, cet Obama-là. Son affirmation que son mandat est quasiment terminé (voir le 22 janvier 2014) est parfaitement rencontrée et justifie d’autant plus qu’il se mette d’ores et déjà à ses mémoires (voir le 21 janvier 2014).


Mis en ligne le 29 janvier 2014 à 17H41

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