Prendre la parole

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Prendre la parole

La communication factice s’infiltre par tous les pores médiatiques et la mémoire collective est oblitérée à force de nous faire dicter ce que nous pouvons dire. Nous sommes en liberté surveillée dans un contexte où les acteurs politiques s’improvisent censeurs obligés d’une moralité publique à géométrie variable. Le récent scandale des Panama Papers nous aura permis de comprendre que c’est à partir de fuites contrôlées que les officines de la rectitude politique prétendent faire régner la « liberté de l’information ». Une armée de « lanceurs d’alertes », bien rétribués, fait office de tireurs d’élite mandatés pour faire circuler des informations compromettantes pour certaines personnalités ciblées par l’oligarchie mondialiste.

Des fuites contrôlées

Qu’il nous soit permis de remettre en question tout ce coulage de l’information prétendument au service d’une « mise en lumière » qui s’apparente à la plus vile mise en scène. Curieusement, aucune grande corporation américaine n’a été mise sous le feu des projecteurs dans ce Panamagate qui a été orchestré par une nébuleuse d’organisations non-gouvernementales (ONG). Tous les faisceaux de probabilité semblent indiquer que cette mise en scène avait pour but de discréditer une brochette de personnages politiques triés sur le volet. C’est ainsi que Vladimir Poutine aura été la personnalité la plus ciblée par les médias dominants, sans que son nom apparaisse sur les documents consultés jusqu’à la date de publication.

Interdire la vérité de situation

Marine Le Pen, cheffe d’une formation dite d’extrême droite, aura tenté d’amorcer un dialogue avec notre classe politique atone lors de sa dernière visite en terres du Québec. Peine perdue, puisque les responsables de l’agenda politique international ont pris les précautions d’usage pour que nos larbins politiques s’abstiennent d’échanger la moindre politesse avec l’infortunée politicienne. Cette saynète nous rappelle la fable des animaux malades de la peste à une époque où le Québec semble avoir été pris en otage par une caste de prévaricateurs de la pire espèce. Étrangement, seuls ceux qui osent nommer les maux qui accablent notre société moribonde sont ostracisés afin que la portée de leur parole soit prestement anéantie.

Or donc, à une époque où des flots ininterrompus de migrants déferlent aux quatre coins de l’occident, le pouvoir suprême décrète qu’il est interdit de remettre en question l’abolition des frontières comme mesure de balisement d’un territoire donné. Toute information n’est pas bonne à partager : il convient donc de policer le langage afin que la communication soit, impérativement, mise au service de la narration des élites mondialistes.

Une narration artificielle

L’internationalisme l’emporte sur le nationalisme et toutes ses déclinaisons conceptuelles. Il importe, donc, de favoriser la prise de parole de groupes d’intérêts qui affichent leur dissension avec la cité. Pendant que les multinationales grugent des parts de marché de plus en plus considérables, les idiots utiles d’une « société civile » créée de toutes pièces s’activent sur le terrain de la communication. La « différence », agissant comme un facteur de fragmentation de la cohésion sociale, s’affiche chaque jour d’avantage au détriment d’un récit national tombé en disgrâce. La majorité silencieuse subventionne, contre son gré, une multitude d’associations et de lobbies qui prennent la parole afin d’augmenter la cacophonie ambiante.

Occuper le domaine public afin de museler la liberté d’expression

Les autorités publiques et les forces policières laissent agir, en toute impunité, des groupes de pression qui ont pour mandat de venir occuper TOUTE la place publique de nos agoras en carton-pâte. Il y a, bien entendu, une limite à cette pantalonnade lorsque des zombies cagoulés se mettront à détruire le mobilier et les équipements de certaines de nos « augustes » institutions publiques. Quelques escouades antiémeutes seront déployées afin  de « baliser » l’action de ces troupes de choc toujours commanditées par les mêmes prestidigitateurs de la finance. Mais, il fallait s’y attendre, les médias aux ordres prendront le crachoir pour venir s’inquiéter du fait que nos vaillants « révolutionnaires » puissent être incommodés par les forces de l’ordre.

Le règne des ventriloques

Le pouvoir, effectif et, donc, réel, utilise tous les artifices de son arsenal sémantique afin de conditionner une PRISE DE PAROLE au service du démantèlement systématique de nos civilisations meurtries. Les citoyens lambda, incapables de fédérer leurs légitimes prérogatives, assistent, impuissants, au spectacle ambiant d’une communication artificielle qu’ils sont forcés d’ingurgiter, vaille que vaille.

Ainsi, un soi-disant « artiste » est venu, l’hiver dernier, marteler à l’édition montréalaise de l’émission TOUT LE MONDE EN PARLE  que « les hommes enlaidissent le monde, alors que les femmes l’embellissent ». Il fallait voir tout ce troupeau de meneuses de claque gavées d’antidépresseurs applaudir à tout rompre à ce chapelet d’insanités totalement au goût du jour. Seuls, quelques mâles ayant subi une castration chimique ou psychologique, ont, désormais, le droit de prendre la parole sur les ondes. Pour que soit célébrée la violence quotidienne d’une communication axée sur le simulacre et le mensonge. Puisque qu’il y a toujours un ventriloque qui vient souffler aux « victimes » sélectionnées par l’ordre dominant la réplique qu’il convient de servir aux « coupables » de l’heure.

 

Patrice-Hans Perrier

(« L’auteur de ce billet est un journaliste indépendant qui surveille la scène politique des deux côtés de l’Atlantique. Et, de fil en aiguille, l’analyse cèdera bientôt la place à la littérature dans son plus simple appareil. »)

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