Minuit chrétien, minuit des mondes

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Minuit chrétien, minuit des mondes

Avec Jérusalem désormais sacrée capitale par le grand Satan la folie racialiste a de beaux jours. Le rêve de Moïse Mendelssohn, le Luther Juif, n’était qu’un rêve. Jamais le Juif ne pourra se définir autrement que comme membre d’un peuple et d’une religion. Depuis trois mille ans, il s’est cru race, s’est imaginé peuple, s’est rêvé religieux. Ce triple statut est brisé et reconstruit entre 1942 et 1948 par un holocauste européen suivi de la création d’un état reconnu juif par les non-juifs. Dans la foulée, le monde chrétien culpabilisé par Auschwitz, adopte en 1985 la shoah comme nouvelle religion tandis que la loi Gayssot en 1990 criminalise l’antisémitisme qui devient point Godwin de tout débat. Combien de temps cela va-t-il encore durer? Combien de temps encore va-t-on nous vendre ce roman rajeuni? La réponse est simple: Aussi longtemps que la venue du juif Jésus sur terre ne sera pas comprise comme un acte cosmique. Un homme, né en race, peuple et religion juives arrive au sommet de son humanité et est capable de recevoir en lui ce que la théologie appelle l’Esprit de Dieu et en répandre le bienfait sur les hommes qui vivent là et qui, pour la plupart, sont de même race que lui. Pour que naisse le porteur du Verbe Originel, écho du Bereschit, Nouvel Adam, selon le christianisme (et aussi selon l’islam mais ce n’est pas le sujet), il fallut qu’à l’intérieur d’une race, d’un groupe humain caractéristique, mûrissent des qualités permettant à ses membres qui se multipliaient, de faire un jour venir au monde un enfant particulier dont le corps atteigne la perfection qu’aucun corps n’avait atteint. Matthieu en donne l’hérédité au début de son évangile. Il fallut ensuite que cet enfant reçoive une éducation spéciale pour que ces dons produisent les effets pour lesquels il était venu au monde. Luc le raconte dans le sien. La pureté du corps qui l’enfanta –sa mère– n’étant que continuation et prémices de l’élection de l’Alpha vers l’Oméga, pureté voulue et pureté reçue. Voilà le cadre.

Au moment où nait Jésus, le peuple juif est une race. Pas au sens des 3 ou 4 grandes races homologuées sur la planète, mais au sens de peuple différent d’autres peuples. Tétanisés par le tabou antisémitique, les anthropologues eux aussi ne parlent que d’ethnie. Le mot race sera bientôt une sorte d’excrément linguistique si on se fie aux récents évènements législatifs visant à le faire disparaître des textes fondateurs de l’humanité d’occident au titre qu’un patrimoine génétique commun des hommes en abolirait la pertinence. De cette race issue de Sem, qui se présente elle-même comme peuple élu très conscient de sa différence d’avec les autres, surgit, par l’affinage progressif produit par une discipline de vie et la succession des générations, un être appelé Fils de David, fils d’une Perfection promise par Yahweh que les siècles concentrent lentement au sein de cette tribu d’élite membre de ce peuple lui-même élite. Cet enfant est annoncé de nombreuses fois dans la Thora, notamment dans les Psaumes, justement de David. Iéschoua sera donc l’Emmanuel. Ses disciples, mais d’autres aussi, le rappelleront au cours de l’apostolat qui fut le sien trois ans sur la terre.

Ainsi, la notion de peuple élu loin d’être abusive, est aux yeux d’un chrétien, une nécessité théologique. Le malheur est que cette notion a perdu de son sens depuis la mort du Christ puisque selon son message, et par son sacrifice, c’est toute la terre qui est devenue élue. Donc, la spécificité de ce peuple s’est dissoute pour être transmise à l’ensemble des peuples du monde. Ainsi, contrairement à ce que prétend le Juif fanatique, l’exceptionnalisme du peuple né d’Abraham n’existe plus au regard de l’histoire. Il n’existe qu’au regard particulier des hommes qui en font partie et qui, c’est leur droit, refusent de se voir mélangés et estiment au contraire que leur culture, leur héritage, leur savoir, bien que radicalement séparés des autres et minoritaire, restent or lagoyim, lumière pour les nations, dont personne n’a à décréter l’effacement, même si au regard de l’Histoire longue tout historien ou rabbin ayant étudié plus que la Thora, sait que les peuples disparaissent, ont disparu et que maints autres disparaitront dans les siècles à venir. Certains mettant plus de temps que d’autres ou bien se dévouant, à l’insu peut-être de leur plein gré, pour constituer dans le long flux du temps, selon Bloy, un barrage qui fait monter le niveau. Le peuple juif c’était Dieu en nombre. Christ c’est Dieu seul.

Cette conviction qu’ont les Juifs que leur peuple reste élu aujourd’hui est source de malheurs. Cette élection en effet, depuis la naissance de l’état juif, provoque massacres et guerres. Autrement dit la notion, essentielle pour le christianisme, qu’un peuple fût élu pour que naisse en son sein l’Homme-dieu, le Messie-Christ, est à l’origine, indirectement, des drames qui déferlent sur le monde depuis 1948. Le problème étant que les Chrétiens qui admettent, sans le savoir vraiment, que le peuple juif fût nécessairement élu pour que naisse en son sein leur Dieu, ne l’admettent plus pour la raison que cette idée n’est plus politiquement correcte, et de plus, pas "scientifique"! Ils récusent donc l’élection par parti pris darwinien et par adhésion aux "droits de l’homme" qui reconnaissent au Palestinien, au Kurde ou au Jivaro, un droit à l’existence de même nature que celui du Juif. Chose que les Juifs, jaloux de leur supériorité morale (et militaire) récusent au nom même de leur élection à laquelle ils croient même si la plupart des habitants d’Israël sont athées, certains selon le Deutéronome, étant en plus des abominables puisque gays et fiers de l’être, et surtout ne possédant aucune connaissance théologique de ce qu’était ladite élection autrefois et ce qu’elle est, ou serait, aujourd’hui.

Le problème juif est donc un problème chrétien. Problème non compris par les Chrétiens qui, bien que chrétiens, ne peuvent admettre, au nom précisément du Christ, l’élection permanente d’Israël et, au nom des pauvres juifs martyrisés par la haine antisémite, se mettre à douter de la divinité de leur Messie né juif mais vitupérant la synagogue pour sauver le monde, ou plutôt, par une ruse de la raison, sinon du saint esprit, en l’excluant de la nouvelle alliance et provocant le déversement de l’élection du petit nombre sur le grand nombre. Demandez à un chrétien ce que signifie le "Fils de Dieu sauvant le monde". Demandez-lui ensuite si Israël a droit à l’existence au mépris de l’existence de l’autre? Il vous fera la réponse progressiste, que la science a démontré que… la notion de Fils de Dieu, bla bla bla!... et que tous les peuples sont égaux et ont droit à l’existence tout en sachant très bien qu’Israël sûr de lui et dominateur comme disait l’Autre, ne reconnaitra jamais –puisque supérieur –, celle de cet Autre inférieur Arabe, bien que Sémite selon la science! Le génie juif du 20e siècle a moins été de découvrir la Relativité du Temps que de se réélire par la machine qui le remonte. Bannis du monde, dispersés par leur faute selon le rabbinat, ils n’auraient dû refonder Juda que sous la volonté divine et non pas la volonté d’un Herzl, juif athée dont le fils, Hans, horreur et damnation, n’était pas circoncis! Quant à ses deux filles, nul besoin de… à moins qu’un jour, le clitoris, prépuce féminin qu’on "ose" de plus en plus, ne finisse par faire scandale. A quoi reconnaît-on la volonté divine? C’est tout le problème. C’est cette ambigüité rabbinique si bien jouée et inique qui a permis à des Juifs athées, contre un humanisme que maints passages de la Thora excipent, d’expulser par violence et mépris, sans le moindre scrupule moral, le peuple qui était là avant lui ; ou bien, et c’est là le tragique, renouveler l’Exode pour, en admiration de ce bon Josué, aller en Palestine détruire – bis repetita placent–, le peuple qui l’habitait. Eternel retour de la geste mais cette fois hérétique. Le sionisme est un Talmud vengeur.

Quel que soit le bout par lequel on prenne l’histoire des Juifs, elle est tragique et finira mal. Car, s’il leur a fallu être supérieur aux autres peuples, le quidam Chrétien, voire le Juif, peut penser que c’était pour la bonne cause de l’Election et du sacrifice de l’Agneau qui suivit afin de racheter l’humanité, mais, continuant à l’être, c’est pour la mauvaise, l’usurpation d’un lieu finalement très mal Saint pour les deux religions, sans compter la troisième... Dans la shoah puissance dix qui se prépare, Dieu reconnaitra les siens dans un torrent de sang coupable et de sang innocent car, plus neutre que l’Onu, Il fait pleuvoir sur les bons et sur les méchants. Ne s’étant pas dérangé pour l’Holocauste, pourquoi le ferait-il pour Gog et Magog? La nouvelle trahison de Dieu se prépare. Les croyants s’en alarment ou font semblant, pendant que d’autres fabriquent les armes. Et, dans leur coin, les pervers qui se croient bons, attendent la boucherie avec une feinte anxiété, préparant le slogan de l’Après, qui ne sera pas un "Je suis Charlie" ou quelque chose du genre, mais "Plus jamais ça", ou mieux, un "Sus à la Bête Immonde". Slogans droits de l’hommiste qui ont fait leur preuve depuis cent ans et ne mangent ni pain ni Capital.

Joyeux Noël à tous

Marc Gébelin