Brennan restera-t-il à la CIA ?

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Brennan restera-t-il à la CIA ?

Le cas du scandale “Feinstein/CIA” (voir le 12 mars 2014) est tellement énorme, tellement archétypique d’un acte de violation de la Constitution des USA, qu’on devrait se demander non pas si Brennan restera à la tête de la CIA, mais pourquoi il s’y trouve encore. Mais cette remarque vaut pour un temps normal, et l’on sait évidemment que nous ne sommes pas dans un “temps normal”...

Voici ce que The Intercept, le site de Greenwald & Cie, nous dit du cas Brennan, ce 12 mars 2014 : «Senate Intelligence Committee Chair Dianne Feinstein (D-Calif.) disclosed in a fiery speech on Tuesday that Brennan told her in January that CIA personnel had conducted a search on computers at a CIA-leased facility that had been reserved for the use of committee staffers investigating the agency’s role in the Bush-era torture of detainees.

»The Constitution clearly gives the legislative branch the authority to investigate the executive branch — and not the other way around. More even than the act itself, some critics see Brennan’s lack of recognition of the extent of his violation of key constitutional principles to be the biggest cause for him to be fired. “The recent revelations that CIA Director Brennan reported the surveillance directly to Chairman Feinstein is stunning,” said Angela Canterbury, public policy director of the Project On Government Oversight (POGO). “How can we hold such impunity accountable? Remove Brennan, for starters,” she said. “And then there must be a full investigation that is more independent than one might expect from DOJ.”

»Shahid Buttar, executive director of the Bill of Rights Defense Committee, said that the concerns about the Senate investigation that led Brennan to launch his search were “ridiculous, as well as simply incorrect.” Buttar continued: “Given his false assurances to the Senate Intelligence Committee about CIA drone strikes, and his continuing failure to let the public finally know the facts about CIA torture, Brennan should resign or be removed from office so the Committee can examine and confirm new leadership.”

»Some senators appeared to be close to calling for Brennan to go. “I’ve lost confidence in Director Brennan, particularly because he won’t acknowledge the misdeeds and misconduct of the CIA,” Sen. Mark Udall (D-Colo.) said on MSNBC on Tuesday. He added: “The CIA has an important role to play, but if the public doesn’t trust the CIA, if the Senate overseers don’t trust the CIA, I don’t know how Director Brennan can continue to lead the agency.” “Despite Director Brennan’s commitment to ‘strengthen the trust’ between the CIA and the Intelligence Committee, the relationship between our respective bodies has only deteriorated during the first year of his tenure,” Sen. Martin Heinrich (D-N.M), said in a statement...»

La Maison-Blanche est jusqu'ici restée, sans surprise pour les observateurs qui savent observer, sur une prudente réserve à propos de cette affaire. Le porte-parole du président n’a fait que répéter, sur le rythme du perroquet, que le président “gardait toute sa confiance” au directeur de la CIA, ce qui marque au moins une remarquable continuité dans une attitude marquée par une sorte de laisser-faire à la fois indifférent et paralysé. Il sera intéressant de voir si Obama fait quelque chose de consistant à propos de cette affaire qui touche pourtant l’une des alliées les plus fidèles de l’IC (Intelligence Community), et défenderesse acharnée de la NSA.

Il apparaît toujours plus évident, – c’est presque une remarque de routine, – que l’attitude d’Obama, pour ce cas dans les affaires de sécurité nationale mais également d’une façon générale, ne dépend ni d’une politique, ni de pressions exercées sur lui, ni d’aucun autre type de machination, mais bien de cette influence générale que le Système exerce sur lui comme sur la plupart des membres des directions politiques. Dans un tel contexte, la probabilité d’une action décisive d’Obama contre Brennan semble apparaître assez mince, et ne dépendre que d’une modification de la forme de cette influence selon les réactions accompagnant cette affaire, par exemple si elles conduisaient à déterminer qu’il y a plus à perdre qu’à gagner à maintenir Brennan à son poste.


Mis en ligne le 13 février 2014 à 09H16

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