Londres et la bombe nucléaire écossaise

Brèves de crise

   Forum

Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 1147

Londres et la bombe nucléaire écossaise

Cette jeune étudiante écossaise de 20 ans, Mhairi Black, n’a pas fini ses études (elle a un examen dans un mois), et elle est depuis ce matin la (le) plus jeune parlementaire de l’histoire du Royaume-Uni depuis 1667 après avoir largement battu un ténor travailliste écossais. (Voyez le DVD du Guardian sur la déclaration de victoire de Black, ce 8 mai 2015.) Bien entendu, Black fait partie du SNP nationaliste écossais, qui a emporté, lors des législatives du Royaume-Uni hier, une sorte de “monstrueuse victoire”, avec sans doute 56 ou 57 sièges sur les 59 attribués à l’Écosse dans la Parlement britannique. (Dans l’élection nationale précédente, le SNP avait 6 sièges aux Communes de Londres.)

C’est, de loin, la plus grande nouvelle de ces élections, le succès phénoménal du SNP accompagnant l’effondrement des travaillistes, notamment, évidemment, – puisque ceci est en bonne partie la conséquence de cela, – en Écosse où ils dominaient largement dans la précédente législature. Normalement, le SNP ne soutient pas le gouvernement conservateur qui devrait sortir de l’élection, les conservateurs l’ayant largement emporté au niveau national en dépassant la majorité absolue.

La formule qui se dessine est donc la pire du point de vue de l’unité du Royaume-Uni, avec un SNP très puissant à Londres comme troisième parti aux Communes, et totalement maître chez lui. Le SNP restera dans l’opposition à Londres, et il sera donc conduit à des exigences très grandes et, d’une façon générale, à une radicalisation. Le résultat du vote d’hier signifie probablement un second référendum sur l’indépendance de l’Écosse en vue, peut-être pour 2016, sans doute dans des conditions beaucoup plus pressantes et tendues que le premier. Un autre référendum, selon les promesses de Cameron, pourrait être celui sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Europe ... Le Royaume-Uni, exemple-type pour le bloc BAO de la stabilité politique, entre dans une période politique extraordinairement incertaine et agitée, où l’intégrité même de cette nation est en jeu.

D’une façon générale et selon son habitude, la presse-Système londonienne se concentre essentiellement sur la victoire des conservateurs et l’effondrement des travaillistes, – ce qui n’est pourtant que l’habituel “jeu de chaises musicales“ entre les deux ailes du “parti unique” qu’on retrouve dans toutes les démocraties grandement pluralistes du bloc BAO. A Londres toujours, dans la presse-Système encore, on accorde moins d’attention à la victoire du SNP car l’on sait bien que c’est là, essentiellement, l’événement central de des élections, l’événement qui met en cause, de l’intérieur, la stabilité et l’unité du pays... Certains pourraient juger que a situation serait plus stable si l’Écosse avait pu obtenir, en douceur, à l’automne 2014, une indépendance dans des termes modérées, plutôt que de rester britannique, – pour combien de temps? – et d’offrir une victoire de cette dimension au parti indépendantiste écossais.

Dans Sputnik.News, ce 8 mai 2015, on rapporte cette opinion inquiète d’une experte de l’establidshment : «The exit poll results for the Scottish National Party (SNP), which showed that it was coming third in the UK general election, raise concerns, as they point to an emerging threat to the unity of the United Kingdom, Anne Lapping, Vice chairman for the council and court of the London School of Economics (LSE) told Sputnik on Thursday. “I think the SNP result bodes very, very badly for the unity of the United Kingdom, I think it makes things very, very difficult...”»


Mis en ligne le 8 mai 2015 à 12H30

Donations

Nous avons récolté 1525 € sur 3000 €

faites un don