Gloria in excelsis, Globalisation…

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Gloria in excelsis, Globalisation…

Au départ, il y avait l’argent sale, le “sale argent russe”… Le 27 mars 2013, Alexandre Latsa nous rapportait toute l’aventure chypriote, en insistant particulièrement sur la présentation qu’a faite la presse-Système parisienne de cet épisode du “racket fiscal”, bien mérité puisqu’il s’agit des Russes.

«Les commentateurs français quand à eux ont ces derniers jours au contraire justifié ce racket fiscal imposé sur les comptes chypriotes par la Troïka en affirmant qu’après tout on y prélevait de l’argent sale et russe, ou russe et donc sale, et que par conséquent la mesure était justifiée. Mention spéciale à Marc Fiorentino pour qui il ne faut pas “s’emmerder” avec ce pays… […] Dans “lequel les gens ne payent pas leurs impôts… […] Et en frappant l’argent de la mafia russe”. Les Chypriotes apprécieront. Pour Christophe Barbier la mesure vise “l’argent pas propre de Chypre” ce que les milliers de petits salariés qui risquent d'être maintenant licenciés auront sans doute du mal à croire.

»Les politiques ne sont pas en reste. Pour le Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères Bernard Cazeneuve “il est normal que les oligarques russes payent”, pour Alain Lamassoure “il est normal que la lessiveuse à laver l'argent sale qu'est Chypre soit arrêtée et que les oligarques russes payent” et pour Daniel Cohn-Bendit “qu'on taxe un oligarque russe ne va pas lui faire mal digérer ce qu'il a mangé ce soir”. Quand a François d’Aubert il affirme lui “qu’il n’y a pas de raison que le contribuable européen finance l’épargne des oligarques russes”.

»On aimerait bien entendre les mêmes commentateurs sur les investissements russes en Angleterre, ce pays qui accorde le droit de résidence à un grand nombre d’oligarques dont on peut grandement douter qu’ils aient fait fortune légalement, ou même et pour faire plus proche sur nombre d’investissements russes en France notamment sur la cote d’Azur à la fin des années 90.

»Romaric Gaudin remet lui relativement les pendules à l’heure en rappelant que “Les Européens, prompts à pleurer sur le sort peu enviable de Mikhaïl Khodorkovski oublient que ce dernier avait construit son empire sur la banque Menatep, basée à… Chypre” ou encore que “Lorsque l’argent russe va vers Chypre, il est forcément sale. En revanche, lorsque l’argent russe construit un gazoduc sous la baltique vers l’Allemagne, investit dans le football britannique, il devient respectable”.

Enfin, l’histoire s’est poursuivie après le que le modèle de bail-out ait été réalisé. On connaît désormais les détails du chapitre décisif concernant, justement, les importants capitaux russes qui étaient particulièrement visés ; comment les capitaux des oligarques russes, avec lesquels il n’y a aucune raison de “s’emmerder” parce que russes et qui étaient par conséquent particulièrement visés comme moyens privilégiés de remettre les banques chypriotes à flot, – voici comment, donc, cet argent s’est échappé le plus tranquillement du monde… Cela pourrait s’intituler “une histoire morale du capitalisme dans la gloire de sa logique de la Globalisation”. Cela a eu lieu grâce à Londres et à sa City qui a poursuivi la “logique capitaliste” durant la crise, comme chacun sait désormais. Il faut retenir un mot qui résume après tout cette affaire comme le comportement du Système en général : “confusion”, aussi bien sur les négociations, la solution choisie et appliquée, les masses d'argent qui ont échappé à la ponction et ainsi de suite («Confusion over just how much money was pulled out of Cyprus' banks is illustrative of the confusion surrounding the negotiations as a whole»). Reuters donne le détail de l’affaire, le 26 mars 2013.

«As new President Nicos Anastasiades hesitated over an EU bailout that has wrecked Cyprus's offshore financial haven status, money was oozing out of his country's closed banks. In banknotes at cash machines and exceptional transfers for “humanitarian supplies”, large amounts of euros fled the east Mediterranean island before and after Cypriot lawmakers stunned Europe by rejecting a levy on all bank deposits.

»EU negotiators knew something was wrong when the Central Bank of Cyprus requested more banknotes from the European Central Bank than the withdrawals it was reporting to Frankfurt implied were needed, an EU source familiar with the process said. “The amount the Cypriots mentioned... on a daily basis was much less than it was in reality,” the source said.

»Confusion over just how much money was pulled out of Cyprus' banks is illustrative of the confusion surrounding the negotiations as a whole. Representing just 0.2 percent of the euro zone economy, Cyprus nevertheless threatened to reignite the bloc's debt crisis. Cyprus' problems began in Greece - it is heavily exposed to the euro zone's first bailout casualty.

»No one knows exactly how much money has left Cyprus' banks, or where it has gone. The two banks at the center of the crisis - Cyprus Popular Bank, also known as Laiki, and Bank of Cyprus - have units in London which remained open throughout the week and placed no limits on withdrawals. Bank of Cyprus also owns 80 percent of Russia's Uniastrum Bank, which put no restrictions on withdrawals in Russia. Russians were among Cypriot banks' largest depositors.

»While ordinary Cypriots queued at ATM machines to withdraw a few hundred euros as credit card transactions stopped, other depositors used an array of techniques to access their money. Companies that had to meet margin calls to avoid defaulting on deals were granted funds. Transfers for trade in humanitarian products, medicines and jet fuel were allowed…»

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