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Article : Tout les sépare, l’essentiel les rassemble

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Il était au bord de ce fleuve, qui ... était le Rubicon de sa prospérité

perceval78

  24/08/2015

On remarquera que Sapir a franchi le rubicon dans un article suivant lien

La présence de Jean-Pierre Chevènement[20] aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan lors de l’Université d’été de Debout la France est l’un des premiers signes dans cette direction. Mais, ce geste – qui honore ces deux hommes politiques – reste insuffisant. A terme, la question des relations avec le Front National, ou avec le parti issu de ce dernier, sera posée. Il faut comprendre que très clairement, l’heure n’est plus au sectarisme et aux interdictions de séjours prononcées par les uns comme par les autres. La question de la virginité politique, question qui semble tellement obséder les gens de gauche, s’apparente à celle de la virginité biologique en cela qu’elle ne se pose qu’une seule fois. Même si, et c’est tout à fait normal, chaque mouvement, chaque parti, entend garder ses spécificités, il faudra un minimum de coordination pour que l’on puisse certes marcher séparément mais frapper ensemble. C’est la condition sine qua non de futurs succès.

Ce qui a provoqué l’ire des réseaux sociaux lien

On remarquera que Varoufakis est invité sur tous les plateaux télés et radios en France.

De son coté l’UPR, qui ne bénéficie pas des projecteurs médiatiques, continue son analyse de l’actualité lien

Donald Trump : Je vais vous dire que notre système est corrompu. Avant [que je me lance dans cette course à l’investiture], il y a deux mois, j’étais un homme d’affaires, je donnais à beaucoup de gens. Je donne à tout le monde. Quand ils appellent, je donne. Et vous savez quoi ? Quand j’ai besoin de quelque chose de leur part deux ans plus tard, trois ans plus tard, je les appelle, et ils sont là pour moi. Et bien c’est ça un système corrompu.

Un intervenant non identifié : Qu’est-ce que vous avez obtenu de Hillary Clinton et de Nancy Pelosi ?

Donald Trump : Eh bien je vais vous le dire ; avec Hillary Clinton, je lui ai dit d’être à mon mariage lien et elle est venue à mon mariage. Et vous savez pourquoi?

Elle n’avait pas le choix parce que je la finançais. Je donnais à sa fondation qui, franchement, était censée agir pour faire le bien. Je ne savais pas que son argent était utilisé pour qu’elle aille partout dans le monde avec des jets privés. C’était pourtant le cas.

Que faire

Jean-Paul Baquiast

  24/08/2015

Vous dites: le Système ne peut qu’être détruit. Au pied de la lettre cela laisse penser qu’il n’y a rien à faire sinon attendre passivement. Mais si l’on ne veut pas attendre passivement, il faut proposer quelque chose à mettre à la place. Or que je sache, les anti-systèmes ne proposent rien ou des solutions contradictoires.
Cela ne me réjouis pas de l’écrire ici, mais je pense que le Système a encore de beaux jours devant lui.

a-front!

Auguste Vannier

  24/08/2015

Faut-il que le sentiment d’impuissance soit si fort pour envisager une alliance avec le FN!
Je ne parle pas du FN d’en haut, avec les “belles personnes” qui ont désormais “toiletté” les expressions de leurs idées…Je parle des militants de base musclés et sympathisants haineux, avec lesquels le dialogue est réduit à la violence verbale quand ce n’est pas à la violence tout court.
Pour le haut, on se souviendra avec profit des promesses des Faisceaux Italiens et du parti Nazi. Cf:
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/historiquement-les-programmes-170717
Qu’est-ce qui est le plus dangereux, l’autodestruction lente du système, avec la possibilité d’une émergence révolutionnaire inédite, ou des dictatures d’extrême droite qui ne peuvent qu’en accélérer l’échéance?
En tout cas, sans moi,  unFront avec le FN!

Front Souverain FS

Christophe

  26/08/2015

Le point commun entre le FN et le FdG serait la sortie de l’U.E et/ou de Euro (de toute façon l’un emportera l’autre). Le FdG semble être dans un processus de prise de conscience que cette option n’en est plus une, mais la base de tout le reste de son programme s’il ne veut pas finir dans les égouts de l’histoire. Le FN quant à lui, va devoir clarifier sa position sur ce sujet, l’ambiguïté ne sera plus tenable.
Je pense qu’une bonne partie des militants et sympathisants des 2 partis sont eux déjà très clairs sur la sortie.  Ils ont aussi moins de problème à se “mélanger” pour un tel objectif. Ce rapprochement, je l’ai remarqué, est d’ailleurs spectaculairement naturel car le sujet n’est ni de droite ni de gauche, mais l’évidence de survie.
Le FN et le FdG convergent vers un même socle programmatique.
On a pas fini d’entendre le système hurler aux “brun-rouge”!

Clichés médiatiques

Auguste Vannier

  26/08/2015

@Christophe
Mon expérience (certes limitée) ne laisse aucunement présager d’une possibilité  de “mélange” des militants et sympathisants.
Le matraque des clichés médiatiques, relève d’une propagande, pas de l’information et encore moins d’une pensée politique (mais peut-être d’une arrière pensée!):
-“les 2 extrêmes qui se rejoignent” (on tourne en rond);
-“les bruns-rouges” dans le même sac (l’injure ne fait pas l’analyse);
-“ni de droite, ni de gauche” (summum de l’idéologie de l’apolitisme)..
Si vous avez eu accès à un programme (ou même à un socle) du FN, faites le nous savoir.
Il ne peut pas y avoir d’ambiguïté sur ce qui est tellement floue qu’on ne le distingue même pas!
Personnellement je ne tiens pas à “survivre” sous un régime d’extrême droite (car l’alliance avec un de ses partis est un pacte Faustien) A tout prendre le néolibéralisme me semble moins oppressif…

La gauche au couteau....

GEO

  29/08/2015

Ou les bonnes raisons de frédéric Lordon contre la “ligne Sapir”:

http://blog.mondediplo.net/2015-08-26-Clarte

(...........) sortir de l’euro quelles qu’en soient les voies. Si la sortie de l’euro a à voir avec la restauration de la souveraineté, peu importe de quelle souveraineté l’on parle. Et en avant pour le front indifférencié de « tous les souverainistes ». Nicolas Dupont-Aignan est « souverainiste » : il est donc des nôtres. Et puis après tout Marine Le Pen aussi, ne le dit-elle pas assez. Alors, logiquement, pourquoi pas ? Car voilà la tare majeure du mono-idéisme : il est conséquent sans entraves. Il suivra sa logique unique jusqu’où elle l’emmènera par déploiement nécessaire des conséquences qui suivent de la prémisse unique. Peu importe où puisque, l’Idée posée, on ne peut qu’avoir confiance dans la logique qui, ancillaire et neutre, vient simplement lui faire rendre tout ce qu’elle porte.

On l’a compris puisque la chose entre dans son concept même : le mono-idéisme suppose l’effacement radical de toutes les considérations latérales – de tout ce qui n’appartient pas à son Idée. Que, par exemple, le Front national – ses errances idéologiques en matière de doctrine économique et sociale l’attestent assez – ait pour seul ciment véritable d’être un parti raciste, que la xénophobie soit l’unique ressort de sa vitalité, la chose ne sera pas considérée par le souverainisme de la sortie de l’euro quand il se fait mono-idéisme. Puisque la Cause, c’est la sortie de l’euro, et que rien d’autre n’existe vraiment. On envisagera donc l’âme claire de faire cause commune avec un parti raciste parce que « raciste » est une qualité qui n’est pas perçue, et qui ne compte pas, du point de vue de la Cause. Voilà comment, de l’« union des républicains des deux bords », en passant par « le front de tous les souverainistes », on se retrouve à envisager le compagnonnage avec le Front national : par logique – mais d’une logique qui devient folle quand elle n’a plus à travailler que le matériau de l’Idée unique.

Il faut avoir tout cédé à une idée despotique pour que quelqu’un comme Jacques Sapir, qui connaît bien l’histoire, ait à ce point perdu tout sens de l’histoire. Car la période est à coup sûr historique, et l’histoire nous jugera. Si l’on reconnaît les crises historiques à leur puissance de brouillage et à leur pouvoir de déstabilisation – des croyances et des clivages établis –, nul doute que nous y sommes. Nous vivons l’époque de toutes les confusions : celle de la social-démocratie réduite à l’état de débris libéral, celle au moins aussi grave de révoltes de gauche ne se trouvant plus que des voies d’extrême-droite. Or on ne survit au trouble captieux de la confusion qu’en étant sûr de ce qu’on pense, en sachant où on est, et en tenant la ligne avec une rigueur de fer. Car en matière de dévoiement politique comme en toute autre, il n’y a que le premier pas qui coûte – et qui, franchi, appelle irrésistiblement tous les suivants. C’est pourquoi l’« union de tous les souverainistes » mène fatalement à l’alliance avec l’extrême-droite.

C’est pourtant une fatalité résistible : il suffit de ne pas y mettre le doigt – car sinon, nous le savons maintenant à de trop nombreux témoignages, c’est le bonhomme entier qui y passe immanquablement. Ici la rigueur de « ne pas mettre le doigt » n’a pas de meilleures armes que la robustesse de quelques réflexes – où en est-on sur la question du racisme –, et le décentrement minimal qui, ne cédant pas complètement au mono-idéisme, permet d’identifier les périls. La fermeté des concepts aussi : en l’occurrence ceux par lesquels on fait sens des signifiants « nation » et « souveraineté », faute desquels on est voué aux sables mouvants de la confusion puisqu’ici ce sont la droite et l’extrême-droite qui tiennent la lecture dominante, à laquelle on succombera nécessairement si l’on n’a pas une autre lecture à leur opposer fermement.

(.............)

il y a pire que l’égarement : l’égarement pour rien. Car voici la tragique ironie qui guette les dévoyés : le FN, arrivé au pouvoir, ne fera pas la sortie de l’euro. Il ne la fera pas car, sitôt que la perspective de sa réussite électorale prendra une consistance sérieuse, le capital, qui ne se connaît aucun ennemi à droite et aussi loin qu’on aille à droite, le capital, donc, viendra à sa rencontre. Il ne viendra pas les mains vides – comme toujours quand il a sérieusement quelque chose à réclamer ou à conserver. Aussi, contre quelques financements électoraux futurs et surtout contre sa collaboration de classe – car, comme s’en aperçoit, pour sa déconfiture, le pouvoir actuel avec son pacte de responsabilité en bandoulière, le capital a bel et bien le pouvoir de mettre l’économie en panne par mauvaise volonté [3] – contre tout ceci, donc, le capital exigera le maintien de l’euro, son vrai trésor, sa machine chérie à équarrir le salariat. Croit-on que le FN opposera la moindre résistance ? Il se fout de l’euro comme de sa première doctrine économique – et comme de toutes les suivantes. Le cœur de sa pensée, s’il y en a une, est bien ailleurs : il est dans une sorte de néocorporatisme vaguement ripoliné pour ne pas faire trop visiblement années trente, et s’il est une seule chose à laquelle il croit vraiment, elle est sans doute à situer du côté du droit du petit patron à être « maître chez lui » (éventuellement additionné d’une haine boutiquière pour l’impôt qui nous étrangle).

Tragique destin pour tous ceux qui auront cru voir en lui la dernière église des vrais croyants et qui finiront à l’état de recrues scientologues, essorées et refaites, rendus par-là à avoir partagé, quoique depuis le bord opposé, la même croyance que les propagandistes eurolibéraux, la croyance du FN qui chamboule tout, quand il est si clair qu’il ne chamboulera jamais rien (à part les vies des immigrés, ou des fils d’immigrés, qui vivent en paix sur notre sol et qui, elles, seront bel et bien dévastées) : car enfin a-t-on jamais vu le parti de l’ordre perturber l’ordre ? Et croit-on que le parti des hiérarchies ait à cœur de déranger les hiérarchies – en l’occurrence celles du capitalisme ? Au moins les eurolibéraux ont-ils, pour ce qui les concerne, leurs intérêts obliques à entretenir cette effarante bêtise : c’est qu’il faut bien que le FN soit assimilé à une sorte de révolution pour mieux éloigner le spectre de toute révolution – soit encore et toujours le travail de la symbiose fonctionnelle, et l’éditorialisme, empressé d’accorder au FN sa revendication la plus centrale et la plus frauduleuse (« il va tout bousculer ! »), lui rend sans même s’en rendre compte le plus signalé des services.

Ceci d’ailleurs de toutes les manières possibles. Car on n’en revient pas du rassemblement parfaitement hétéroclite des visionnaires en peau de lapin occupés à déclarer caduc le clivage de la droite et de la gauche – jamboree de la prophétie foireuse où l’on retrouve aussi bien l’extrême-droite (mais c’est là une de ses scies de toujours) que l’extrême-centre, de Bayrou à Valls, pour qui la raison gestionnaire permet enfin de faire l’économie d’inutiles querelles (« idéologiques » disent les parfaits idéologues de « la fin des idéologies »). Malheureusement pour eux, le déni du réel s’accompagne immanquablement du retour du refoulé. « Ça » revient toujours. C’est même déjà revenu : en Grèce, sous le nom de Syriza – avant qu’un incompréhensible Tsipras ne sombre dans un tragique renoncement. Le tsiprasisme n’est plus qu’un astre mort, mais certainement pas la gauche en Grèce – et partant en Europe.

Or cette persévérance suffit à ruiner et les imputations immondes de l’européisme et les dévoiements d’une « gauche » qui croit pouvoir passer par la droite de la droite. Car de même qu’on ne prouve jamais si bien le mouvement qu’en marchant, on ne démontre pas plus irréfutablement la possibilité d’une sortie de gauche de l’euro… qu’au spectacle d’une incontestable gauche qui se propose de sortir de l’euro – drame de l’insuffisance intellectuelle : à certains, il faut le passage au concret pour commencer à croire vraiment à une possibilité que leur esprit ne parvient pas à embrasser tant qu’elle demeure simplement abstraite.

Dieu sait qu’il fallait être ou bien de la dernière mauvaise foi ou bien intellectuellement limité pour ne pas concevoir une sortie de gauche de l’euro – c’est-à-dire une vision de gauche de la souveraineté. Mais maintenant elle est là : une grosse minorité de Syriza, défaite par la trahison de Tsipras, mais décidée à continuer de lutter sous les couleurs nouvelles de la Gauche Unie, établit désormais in concreto l’existence de la « sortie de gauche » : une sortie que rien n’entache à droite, ni « repli nationaliste » puisque nous avons là affaire à des gens dont les dispositions internationalistes sont insoupçonnables, ni « dérive xénophobe » puisque pour le coup le seul point d’accord, mais absolu, au sein de Syriza, touche à la question de l’immigration, de son accueil et de sa régularisation. Et seuls les deux neurones de Jean-Marie Colombani, la haine incoercible de Quatremer pour tout ce qui est de gauche, mais aussi les préventions affolées de l’alter-européisme, pourront trouver justifié de s’exclamer au repli identitaire.

La gauche est là. Même réduite au dernier degré de la minorité institutionnelle, elle ne mourra pas. Elle vit en Grèce. Elle revivra ailleurs en Europe, et spécialement en France, pour peu qu’on s’y aperçoive, l’échec de Tsipras enfin médité, qu’elle n’a de salut qu’hors de l’euro – et bien sûr qu’en en sortant par son côté à elle. Mais il faut être en proie au fétichisme de la sortie pour ne plus désirer sortir que pour sortir, c’est-à-dire pour se préparer à sortir accompagné n’importe comment. Et avoir sérieusement oublié de se poser la seule question qui vaille, la question de savoir pour quoi faire, et par suite avec qui ? – la seule qui ramène quelque clarté et fasse apercevoir certaines improbables alliances pour ce qu’elles sont : aberrantes, dévoyées, et promises à la perdition, au double sens de l’égarement moral et de l’échec assuré.

Le royaliste bertrand Renouvin en défense de Sapir...

GEO

  31/08/2015

ou du moins distribuant des baffes a ses procureurs.
http://www.bertrand-renouvin.fr/

(.....)

Pour le moment, j’observe que la formation d’un « front de libération nationale » suppose que la gauche dite radicale se mette d’accord sur un programme de sortie de l’euro et qu’elle s’entende avec la droite gaulliste et diverses personnalités hétérodoxes. Ce n’est pas demain la veille, puisque les ténors de la gauche dite radicale en restent à une religiosité grossière qui sépare le pur et l’impur – du moins dans le ciel des idéalités car les ténors du Parti de gauche, qui jettent Jacques Sapir sur le bûcher pour trois phrases n’hésitent pas à envisager une alliance électorale – c’est-à-dire des places et des sous – avec Europe Ecologie-Les Verts qui veut abolir la nation dans le fédéralisme européen. Ceci au moment où Jean-Luc Mélenchon déclare qu’il choisira la souveraineté plutôt que l’euro ! A gauche, les Principes sacrés font toujours bon ménage avec les petits arrangements. Mais quand les petits arrangements sont passés entre gens de la Gauche, tout est possible et immédiatement pardonné car la Gauche purifie tout ce qu’elle touche.
Si la religiosité sectaire de la Gauche était efficace, il serait possible de s’en accommoder.
J’en reviens à Marcel Gauchet qui n’est pas l’une des têtes de l’hydre réactionnaire mais un philosophe qui s’inscrit dans le cadre de la démocratie libérale. A la fin de son dialogue avec Alain Badiou, Marcel Gauchet disait que « le réformisme conséquent a besoin d’être épaulé par l’hypothèse communiste » (1). Oui, nous avons besoin des communistes et de la gauche socialiste pour la politique de redressement national que la sortie de l’euro permettra. Encore faudrait-il que cette Vraie Gauche fasse son autocritique et reconnaisse que, depuis trente ans, ses anathèmes contre la Bête immonde, et ses excommunications majeures n’ont pas empêché le Front national de monter en puissance et de gagner en séduction. Mais il est tellement plus facile d’accabler un chercheur qui explique depuis des années que les formations de la gauche radicale ne peuvent pas combattre efficacement le Front national sans défendre la souveraineté nationale et sans préparer, par conséquent, la mise à mort de l’euro !