Forum

Article : Stephen Hawking et la fin de l’espèce (la nôtre)

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Nous sommes une condition de Dieu comme la vague est une condition de la mer

perceval78

  03/12/2014

Le futur influence t’il le présent, c’est la question que se posait déjà
Pir Vilayat maître soufi en se référant à un article sur la théorie de la rétro-causalité d’Olivier Costa de Beauregard
il la prolongeait en interrogeant le bouddhisme : “le facteur qui détermine les choses de façon ultime est le non-devenir” pour résumer : le passé , le présent et le futur ne font qu’un ...
Ces travaux sont à nouveau dans l’air du temps lien.

Le maître soufi conclut, je réagis sur votre dernière vidéo et sur Verdun : “Ce qui est gagné par la vie ne peut pas être perdu, cela n’aurait pas de sens ...”

Rien de neuf sous le soleil

Alex Kara

  03/12/2014

J’avais il y a quelques semaines proposé un commentaire ici qui ne fut pas publié, dans lequel j’expliquai (certes rapidement) en quoi la robotisation créait sa propre sphère économique. Il ne fut pas publié, mais bon l’actualité du sujet, elle, reste et prospère.

L’Histoire est toujours une histoire de la technologie. En tant que telle, l’automatisation du travail n’est vraiment rien de nouveau et on pourrait remonter jusqu’au néolithique s’il fallait la condamner.

Exactement comme le monde agricole surpeuplé a détruit les populations de chasseurs-cueilleurs , les robots rendent obsolètes une très grande portion de l’humanité. ce ne seront pas les robots eux-mêmes qui vont prendre le pouvoir, ce sont leurs propriétaires qui vont enlever la partie inutile de l’humanité. Et il ne s’agit pas des robots de combats (bien qu’ils soient eux aussi développés, tout comme la machine à vapeur a aussi permis le cuirassé) mais des modes de production de la valeur économique qu’il s’agit.

C’est la même chose que toujours mais on n’en parle pas parce que c’est de la “science-fiction”, que l’on arrive pas à la visualiser et que donc cela ne fait pas sérieux.

Ça c’est pour le sujet de fond. Le problème de dedefensa est qu’au lieu de parler de ces aspects-là on se retrouve avec du wishful thinking. Comme si le bon vieux temps de la diplomatie viennoise renaissait avec Lavrov, comme si la victoire de la Seconde Guerre Mondiale c’était un sursaut patriotique russe et non les usines géantes staliniennes assistées des usines géantes étasuniennes du prêt-bail.

Je comprends que cette approche traditionaliste, et pour le coup simplement manichéenne, rassure beaucoup de lecteurs. Mais elle ne mène à rien d’utile. Même l’imploration du Jugement Dernier est une fuite hors de la réalité :  des changements et des mutations stupéfiantes il y en a eu depuis la nuit des temps (cette fameuse nuit justement il y a 200.000 ans au moins où la première lueur crée par l’homme fut utilisée - et la première arme de destruction massive, lire “Pourquoi j’ai mangé mon père”).

Le monde qui s’effondre est celui basé sur la création de valeur par l’humain, ce qui veut dire des milliards de personnes. Les maîtres de la Machine sont loin d’êtres les pathétiques bouffons à qui on a laissé le soin de régner sur les humains obsolètes, nos rois nègres à nous. Il est inutile de prêter de l’importance au simulacre, de décortiquer les petites phrases et la préséance photographique des non-événements auxquelles assistent un Poutine-James-Bond ou une Clinton, tout cela ne pèse rien.

On parlait de la modernisation économique de la Russie, il s’agissait de sa robotisation, et donc sa capacité à rester dans la course, la seule qui vaille. tout le reste n’est véritablement que commérages et querelles de clochers.

Excellent article

Jean-Paul Baquiast

  03/12/2014

Cher Philippe, je vais reprendre, sous votre nom évidemment, et sauf avis contraire de votre part, cet article qui enrichit considérablement les considérations que mes amis et moi développons sur notre site automates-intelligents.
Concernant le fond, je ferai seulement remarquer qu’un effet de mode sévit en ce moment aux USA, développant le danger de l’IA pour l’homme, notamment de ce que l’on nomme l’IGA, l’intelligence générale (semblable à la nôtre) artificielle. Hawking n’y échappe pas.
Pour moi, mais il faudrait en discuter plus longuement, il ne s’agit pas d’un conflit entre l’IA et les humains, mais d’un conflit entre ce que j’ai appelé les systèmes bio-anthropotechniques et la grande masse des humains, restés faute de moyens au stade bio-anthropologique. ...ce à quoi vous faites d’ailleurs allusion dans votre article.
Ces derniers humains seront vite considérés par les autres,  les nouveaux dominants, autrement dits les systèmes anthropotechniques, comme des infra-humains. Mais les optimistes diront que cela pourrait être le prix à payer pour qu’une vie intelligente à notre image commence à s’étendre au delà de la Terre.

L'IA un utilitarisme.

Ilker de Paris

  04/12/2014

On peut interpréter l’apparition de l’IA de différentes façons :

1 . dans l’optique maître-esclave, l’IA peut être vue comme une volonté de se donner de nouveaux maîtres.

2 . une perte de croyance dans les capacités humaines, ce qui induit l’investissement dans l’IA vue comme devant dépasser l’intelligence, les capacités en général, humaines.

3 . l’aboutissement de la démocratie comme étant un régime parfait, ce qui implique un monde parfait auquel les hommes, imparfaits, feraient obstacles.

4 . la volonté demiurgique de fabriquer un être vivant.

5 . une volonté de perfectionnement des hommes, en frabriquant des êtres hybrides.

Dans tous les cas on évacue l’homme au profit de l’utilité, ainsi l’IA peut être rattachée à la notion d’utilitarisme - certains dictateurs doivent bien se marrer dans leur tombe.

Sous peu "SATAN" va abandonner la partie, au vu du FUTUR CAUSAL

François Jéru

  04/12/2014

Le cénacle du Tréfonds ne s’était jamais interrogé sur le FUTUR CAUSAL
Ce jour de 2014, jeudi 4 décembre, il va commencer à se poser la question. Il va comprendre ...
saisir qu’il ne pourrait que disparaitre sous l’effet de ses propres toxDynamiques de FUTUR CAUSAL 1913-43, 1944-2014
Soins sages, patients. Il n’y a plus long à attendre

ALIENATION

Victor PORTO

  04/12/2014

Au fonds n’est-ce pas là un processus logique de l’univers dit civilisé : l’homme remplacé par les machines depuis la révolution industrielle, robotisation de la sphère économique, robotisation/aliénation de l’homme lui-même, pour aboutir à sa disparition en tant qu’Homme (il ne sera plus qu’un outil pour d’autres fins). L’homme chute, il n’en finit pas de chuter.
L’IA est notre alien familier, jusqu’a ce que “nous” devenions son alien.

Pour poursuivre, quelques livres :
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?rubrique8

Et un site (entre autres) :
http://www.novapolis.fr/universite/technologie

De la conscience artificielle et autres fariboles

Alexis Toulet

  04/12/2014

En cette époque où l’humanité fait face aux prodromes d’une crise gigantesque, vague scélérate additionnant fragilités du système financier et entrée dans l’âge des limites notamment en énergie fossile sur fonds de catastrophe écologique en cours notamment dérèglement climatique qui menace de devenir auto-alimenté, il est très agréable de découvrir - pour une fois ! - que tel nouveau monstre menaçant sortant du brouillard… n’est finalement qu’un banal épouvantail et un jouet pour faire peur aux enfants.

En l’espèce, la menace d’une conscience artificielle née de l’informatique parvenant à supplanter les humains.

Pour commencer, le mythe de la création prochaine d’esprits artificiels est vivace depuis les années 1950. Ce qui, comme on dit, ne nous rajeunit pas. Il est en général annoncé pour le prochain coin de rue, dans quelques petites années. Puis, lorsque les prédictions ne se sont - à l’évidence - pas réalisées, d’autres reprennent le conte - on peut aussi dire la narrative pour faire américain - en toute bonne foi, et roulez jeunesse ! Jusqu’à la prochaine fois.

Cependant, les réalisations de la discipline appelée “IA” ne sont pas du tout à la hauteur des craintes et espoirs tonitruants. Ce n’est pas qu’elles soient inexistantes, ni négligeables ! Simplement, la reproduction informatique - on pourrait dire le mime - d’activités humaines généralement considérées comme intelligentes ne mène pas à l’apparition d’une conscience artificielle. La carte serait-elle différente par nature du territoire ? La simulation, différente de la réalité ?

Naturellement, l’augmentation exponentielle des capacités de traitement informatique - la puissance des ordinateurs, jusqu’ici très inférieure à celle d’un cerveau humain, constitue une explication possible de l’échec de l’IA jusqu’ici, et pourrait amener à penser que le Saint Graal d’une conscience artificielle en revanche sera bientôt à portée.

Réalisant une simulation précise du fonctionnement physique des neurones, l’un des plus grands calculateurs début 2014 a pu simuler le fonctionnement d’ 1% d’un cerveau humain pendant une seconde… mais le calcul lui a pris 40 minutes. De ce point de vue, les plus puissants ordinateurs actuels sont très loin du compte. Voir par exemple http://www.huffingtonpost.fr/2014/01/14/supercalculateur-japonais-simulation-cerveau_n_4593633.html

En revanche, en se limitant à une simulation logique en réseau de neurones en revanche, la puissance nécessaire à un “cerveau humain” en temps réel devrait logiquement être déjà disponible, en regardant les ordres de grandeur : 10^10 neurones reliés chacun à au plus 10^4 autres, effectuant des “calculs” à un rythme inférieur à 10^2 par seconde, soit 10^16 opérations par seconde nécessaires… le plus grand superordinateur en décembre 2014 est le Tianhe-2 chinois, il peut effectuer 3,4. 10^16 opérations par seconde.

Cependant, même dans ce cas… quelques petites questions se posent… quelques menues difficultés se profilent.

A) Les questions, pour commencer. Elles sont philosophiques.

C’est que pour que le projet de construire une conscience artificielle ait ne serait-ce qu’un sens, quelques préconditions sont nécessaires :

1. Il faut que la conscience, telle qu’elle se manifeste par exemple dans la tête de tout un chacun, soit entièrement compréhensible en termes matériels. Position matérialiste. Qui n’a rien d’évident

2. Si la première condition est remplie, il faut encore que le comportement de la matière à la base de la conscience soit entièrement compréhensible en termes déterministes. Il faut notamment que les aspects quantiques n’y aient qu’un rôle “spectateur”. Position déterministe et objectiviste. Qui là encore n’a rien n’évident - j’oserai dire, encore moins

3. Enfin, il faut que cette conscience compréhensible en termes matériels uniquement, et en termes déterministes et objectivistes exclusivement - je parle ici de la conscience qui se trouve dans le cerveau de l’inventeur - soit capable de concevoir le fonctionnement d’une autre conscience - celle que l’inventeur cherche à créer. Ce qui signifie que cette conscience présente dans le cerveau doit avoir la capacité de se comprendre elle-même ! En effet, si l’inventeur n’en était pas capable, comment pourrait-il déterminer les plans, méthodes et principes de la construction de l’IA ? Une troisième fois, cette position n’a rien d’évident - je serai prêt à dire qu’elle est la plus suspecte de toutes

Les réponses à ces trois questions sont parfaitement inconnues. Il existe des positions et des arguments philosophiques, naturellement, chacun avec leur validité. Mais il n’existe pas davantage de réponse au sens scientifique à aucune de ces questions. Peut-être cela changera-t-il un jour. En attendant, ces questions sont aussi indécidables scientifiquement que celle de l’existence de Dieu.

Si UNE SEULE des réponses aux trois questions ci-dessus est négative, alors la création d’une conscience artificielle est une chimère, irrémédiablement : on pourra reproduire sous forme informatique tous les processus mentaux qu’on voudra, on pourra créer des solutions logicielles pour traiter tel problème intellectuel particulier, souvent mieux qu’un être humain - c’est d’ailleurs l’objet de la discipline IA, la vraie non la fantasmée ...on n’arrivera jamais à obtenir un objet avec qui on puisse sérieusement tailler une bavette, un objet qui serait quelqu’un. L’idée est à ranger dans le même rayon que les histoires de fée et du Père Noël.

Si, et seulement si les TROIS réponses sont positives, alors la construction d’une conscience artificielle est théoriquement possible.

A ce sujet, on demandait la différence entre théorie et pratique. Un plaisantin répondit : “En théorie, c’est la même chose. En pratique, non”

B) Il est temps de parler des “menues” difficultés pratiques pour la création d’une conscience artificielle.

Je ne m’étendrai pas sur le fait que personne à ce jour n’a la moindre traître idée de comment au juste il faudrait s’y prendre. Ce que font les spécialistes en IA, ce qu’ils construisent dans la réalité, est bien différent, comme déjà dit. Et ce n’est pas faute d’essayer ni de réfléchir au moyen de construire une conscience…

D’une part il n’est pas charitable de tirer sur les ambulances, d’autre part et plus important, cela n’exclut pas la possibilité que l’IA n’attende son Newton, son Galois, son Darwin ou son Einstein. Bref que la définition de la méthode générale ne soit à portée du prochain génie qui se penchera sérieusement sur la question. Le premier génie qui saura comprendre comment sa propre conscience fonctionne - rappelons que nous sommes dans l’hypothèse où la réponse à la question 3 ci-dessus soit positive…

Une difficulté plus grave se présente. C’est que une fois publiée la “théorie générale de la conscience” avec sa petite annexe “travaux pratiques - comment on fait” par Jeannot Génie (ou quel que soit son nom), il faudrait bien la construire en réalité cette IA au sens vrai. Et là se situe un problème, une difficulté... du format “mise en abîme”

Notre hôte Philippe Grasset nous entretient périodiquement des distrayantes nouvelles de l’avion de chasse JSF. Non seulement le bouzin ne vole-t-il que peu et mal, mais surtout ses difficultés persistantes semblent bien résulter au fond d’un défaut de maîtrise de sa complexité, qu’un optimisme illuminé a laissé croître au-delà de toute raison comme d’ailleurs de toute nécessité. Si bien que la complexité risque bien de s’avérer impossible à maîtriser par les équipes d’ingénierie, dont il est pourtant permis de penser qu’elles ne sont pas constituées de rigolos, mais plutôt de certains des meilleurs des meilleurs, à la mesure des capacités financières de l’Oncle Sam à motiver ce genre d’ingénieurs pour travailler sur ce projet. Ce phénomène est particulièrement criant s’agissant du logiciel embarqué du JSF et de ses 24 millions de ligne de code.

Pardon ?

Vous avez bien dit : 24 millions ? Une quantité aussi réduite d’instructions élémentaires, une complexité si ridiculement faible, tellement hors de proportion avec celle d’un cerveau humain, et déjà les meilleures équipes ne savent pas faire face !

Alors, quelles sont les chances que qui que ce soit arrive à appliquer les principes et méthodes découverts par Jeannot Génie, une fois qu’il aura eu l’obligeance de se présenter ?

Il est temps de conclure. Le projet “IA véritable”, c’est-à-dire conscience artificielle, quelqu’un dans la boîte :
- soit est par principe impossible - c’est mon opinion, les conditions pour qu’il en soit différemment étant si lourdes, mais je reconnais que la chose n’est pas prouvable
- soit est théoriquement possible, auquel cas il sera peut-être réalisé une fois que ces deux conditions seront remplies : naissance du génie comprenant le fonctionnement de sa propre conscience +  apparition d’une civilisation capable de coordonner les talents, les intelligences, bref de faire travailler ensemble des êtres humains à un niveau fantastiquement au-delà de ce à quoi l’humanité est parvenue à ce jour. Au point de pouvoir réaliser des projets informatiques incluant à coup sûr des milliards, probablement des milliers de milliards d’instructions.

Dans cette deuxième hypothèse, l’humanité réalisera peut-être en effet un jour une IA véritable, dont l’orientation vis-à-vis de l’humanité posera effectivement question. Ce jour n’arrivera pas du vivant d’aucun d’entre nous. J’aurais tendance à estimer qu’il est probablement aussi loin de nous que ne l’était la construction d’un réacteur atomique au moment où Démocrite spéculait sur l’existence de l’atome…

Pour aller plus loin, je conseille l’excellent résumé du professeur en informatique Lucien Roy http://www2.cegep-rimouski.qc.ca/isc/?p=402

Quant au fantasme de l’esprit artificiel se retournant contre ses concepteurs et à son rôle dans les doutes et l’évolution intellectuelle d’esprits brillants influencés par le mythe prométhéen de la technoscience promise inéluctablement à réaliser tous les rêves et satisfaire touts les volontés de puissance,  tels ceux de Hawking ou Musk… Philippe Grasset nous a déjà fourni quelques éclairages. C’est à mon sens le véritable sujet et la véritable question posée par ce retour sur le devant de la scène du vieux fantasme.

Robolution dans les affaires militaires

eric smith

  04/12/2014

source : http://angoulmois.hautetfort.com/archive/2014/12/04/robolution-dans-les-affaires-militaires-5503690.html

Dans cet article, robolution dans les affaires militaires, j’étais en train justement de passer en revue les effets sociaux de la révolution robotique dans les affaires militaires.

J’expliquais en quoi l’espèce humaine était menacée.

Puis j’ai découvert cet article relayant une seconde prophétie apocalyptique de M. Hawking ( après la dématérialisation !).

Nos scénarii divergent, même si le résultat est analogue:
1/ pour moi aussi l’IA forte ( conscience artificielle) est hors d’atteinte pour des raisons PHYSIQUE.
2/ le schéma Darwinien n’a rien d’évident : radotage Anglais.
3/ l’auto-création de l’IA par l’IA n’est que le reflet ne notre propre auto-création schizoïde au sein du Vivant. C’est effectivement le point Gamma de notre auto-destruction. Mais l’IA n’y sera pour rien.

Arôme artificiel et prestidigitation

Laurent Caillette

  05/12/2014

L’IA entretient avec l’intelligence humaine le même rapport que l’arôme artificiel de fraise avec le fraisier. L’IA repose sur des algorithmes statistiques avec une boucle de rétroaction et des puissances de calcul sans précédent, c’est ce qui permet de répéter des bouts de phrases contextualisés pour donner l’illusion d’une conversation, ou de trouver très vite tous les mots en rapport avec un autre mot à partir d’un corpus de grande taille. Pour s’acquitter de ce genre de tâche un humain doit faire preuve d’un minimum d’intelligence ; par syllogisme on conclut que si une machine s’acquitte de la même tâche en mieux c’est qu’elle est plus intelligente qu’un humain. La nature immatérielle de la tâche contribue à brouiller les pistes, mais sinon l’IA ne vaut guère mieux qu’une pelleteuse, à ceci près que comme le fonctionnement de la pelleteuse est évident, on est moins enclin à lui demander autre chose que de creuser des trous.

Les domaines d’excellence de l’IA se limitent à des contextes extrêmement restreints, comme des jeux vidéos ou des analyses statistiques de données prémâchées, c’est à dire numérisées. C’est comme les prestidigitateurs qui commencent par une mise en scène pour qu’on ne regarde plus que leurs mains. Ensuite ils nous invitent à extrapoler les champ d’application de leurs pouvoirs.

Ce que les admirateurs de l’IA oublient volontiers, c’est la continuité de l’esprit et du corps, et le retour d’information produit par l’environnement. Admettons qu’on parvienne à produire une IA qui compte le même nombre de neurones qu’un cerveau humain et qui les connecte à la même vitesse. Eh bien ce sera pour affronter un défi encore plus immense : la connexion sensorielle qui implique des flux d’information encore plus colossaux. Comme le fait remarquer un autre commentaire, ça fait soixante ans que, juré craché, dans deux ans vous allez voir ce que vous allez voir.

Souvent on s’amuse à opposer l’Intelligence Artificielle et la bêtise naturelle. Au moins la première aide-t-elle à développer la seconde en supposant qu’il est possible d’isoler des variables et des comportements pour les bricoler à sa guise (mais ça c’est la profession de foi du technocratisme en général). Sans s’appesantir sur la définition, ce que nous appelons intelligence reste le sous-produit d’un monde dont le fonctionnement nous échappe toujours plus, alors que nous le complexifions sous prétexte de mieux le maîtriser.

Pour compléter le précédent message

Alexis Toulet

  05/12/2014

La question 2 citée dans mon précédent message, c’est-à-dire “le comportement de la matière à la base de la conscience est entièrement compréhensible en termes déterministes, les aspects quantiques n’y aient qu’un rôle spectateur”, fait encore l’objet d’études et de discussions.

A signaler tout de même l’oeuvre de Roger Penrose, généralement reconnu comme l’un des plus grands esprits actuellement vivants, dans “les Ombres de l’Esprit”

Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, Penrose y a proposé une démonstration formelle du fait qu’une opération au moins de l’esprit humain - discerner la vérité mathématique d’une certaine proposition - est impossible si l’esprit humain est compréhensible en termes calculables et déterministes. Comme cette opération a bien lieu - Penrose guide le lecteur jusqu’à ce qu’il la réalise lui-même - il s’ensuit que l’esprit n’est pas compréhensible en termes déterministes. Donc ne peut être reproduit informatiquement.

Dans une deuxième partie, il propose une hypothèse - plus aventurée - sur une explication physique du caractère non calculable de l’esprit, lié à son avis à des phénomènes quantiques intervenant notamment dans les microtubules des neurones et liés à la réduction du paquet d’ondes (qui est une notion de physique quantique)

Dans ce livre, Penrose répond à toutes les objections présentées à ses travaux précédents sur le même sujet. Le livre existe depuis une quinzaine d’années, et à ma connaissance personne n’a réussi à contrer le raisonnement de Penrose.

S’il a raison, alors “les Ombres de l’Esprit” sera probablement considéré un jour comme un livre fondamental dans l’histoire scientifique.

Et naturellement, le projet “Conscience artificielle” est sans objet.

Pour un résumé plus détaillé, voir Jean Staun http://www.staune.fr/Resume-et-commentaire-de-Les.html

F(ail)-35 : Le feuilleton continue

Sébastien G.

  11/12/2014

Bonjour,

Le Fail-35 étant un peu moins à la mode en ce moment, il n’en continue pas moins ses tribulations. Je vous livre la dernière que je viens de découvrir ce matin. L’ USAF est obligé de repeindre ses camions citernes en blanc pour que le carburant ne chauffe pas trop, sinon la merveille technologique .... cale !!!

Gênant si on fait la guerre en plein désert ... (il est ou le théâtre d’opération actuel ?) Encore plus gênant pour le camouflage vu que les camions de ravitaillement vont se faire repérer de plus loin ^^

Peut-être inventeront-ils de camions réfrigérés qui consommeront le carburant qu’ils viennent livrer à cette (fragile) merveille ...

Voici le lien (en anglais) : http://theaviationist.com/2014/12/10/luke-afb-fuel-trucks/

Cordialement

Je vous laisse le plaisir d’aller consulter le lien