Forum

Article : Pourquoi je ne suis pas Charlie

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Réponse à Pourquoi je ne suis pas Charlie

dont acte

  15/01/2015

PDS oublie seulement que la France est un pays qui a tué Dieu il y a plus de 200 ans en exécutant le roi, son représentant sur terre, par la grâce de. Ce meurtre plus que symbolique s’ancre dans une longue tradition d’irrespect religieux, élément ADN de la partie républicaine de notre identité (voir Georges Minois, Histoire de l’Athéisme). En 1900, il y avait en France 96 journaux satiriques, principalement anticléricaux, maniant autant la plume que la truelle, aujourd’hui Charlie… À tort ou à raison, une majorité des français est encore viscéralement attachée à cette culture-contre-culture foutraque, contre le souhait entre autre d’une minorité musulmane et numérique n’ayant pas encore fait son aggiornamento avec la modernité de notre polémique démocratique. PDS raisonne en canadien communautariste, avec les stratégies d’apaisements inter-ethniques usuelles entre Algonquins, WASP, Hurons, Québécois, Iroquois, Chinois.

Un vieux reste d’un jacobinisme démodé nous empêche d’accéder à ce stade de déliquescence globalisée. Nos excuses.

LIBERTE

ZC

  15/01/2015

Je vous soumet l’article 10 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen socle de nos principes et du génie français jacobin:
“Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi”.
ainsi les opinions (appréciez le mêmes religieuses) ne s’expriment que si elles ne troublent pas l’ordre public lequel est défini par la loi.
Ainsi un principe général du droit est réduit à ce que la loi (inférieure en hiérarchie) tolère.
Vous avez la l’explication fondamentale du “deux poids deux mesures”
et du “je suis Charlie”

À « dont acte »

Maxime Chaix

  15/01/2015

Cher « dont acte »,

Je vous remercie d’avoir pris le temps d’exposer votre raisonnement avec des arguments construits et intéressants, que je ne partage pas pour les raisons que je vais vous exposer. Je précise d’emblée que les opinions suivantes n’engagent que moi – co-auteur de cet article –, et non Peter Dale Scott.

Tout d’abord, vous avez évoqué « une minorité musulmane et numérique n’ayant pas encore fait son aggiornamento avec la modernité de notre polémique démocratique. » J’ose espérer que vous faisiez uniquement référence aux fanatiques islamistes utilisant le terrorisme pour semer la mort, la peur et le chaos, et non à l’ensemble des musulmans de notre pays. Comme le Président Hollande l’a lui-même déclaré aujourd’hui, « [l]es musulmans [sont les] premières victimes du fanatisme » (http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/01/15/pour-hollande-les-actes-antimusulmans-comme-antisemites-doivent-etre-punis-severement_4556723_823448.html).

Pour ma part, je constate avec une inquiétude sans cesse grandissante que ces derniers subissent – depuis le 11-Septembre – une violence médiatique, sociale, politique, psychologique et culturelle d’une brutalité de plus en plus hystérique. L’omniprésence de « responsables » politiques ou de faiseurs d’opinion poussant à l’islamophobie dans les médias grand public me paraît tout simplement alarmante. La liberté d’expression telle qu’elle est encadrée en France leur permet de normaliser un climat d’incitation à la haine permanent, qu’est forcée de subir une catégorie de la population française définie avant tout sur des critères ethniques, et non confessionnels (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/04/05/01016-20110405ARTFIG00599-france-comment-est-evalue-le-nombre-de-musulmans.php).

Car au-delà de la question religieuse, ce sont de nombreux Français originaires du Maghreb qui se sentent visés, suspectés, stigmatisés, critiqués, discriminés et exclus – qu’ils soient musulmans ou non ! Vous rendez-vous compte de la pression que doivent affronter ces millions de personnes, pratiquantes ou non ? Avez-vous seulement conscience de la souffrance qu’elles subissent dans leur propre pays du fait de leurs origines ? Savez-vous combien de mes ami(s) maghrébin(e)s ai-je vu littéralement pleurer de désarroi depuis le 7-Janvier ? Parvenez-vous à imaginer l’hostilité quotidienne que leur montre un nombre de plus en plus large de nos concitoyens ?

Dorénavant, la question n’est pas de défendre une liberté d’expression – d’ailleurs plus que jamais encadrée – au nom de ce que vous appelez une « longue tradition d’irrespect religieux ». Dans ce monde post-moderne, que je perçois comme orwellien, les religions les plus influentes – et les plus dangereuses – sont les religions civiles, qui naissent de l’exploitation politico-médiatique de tragédies humaines abominables, neutralisent la réflexion populaire par l’effet de sidération et permettent la justification de politiques inhumaines – telles que la guerre « contre » le terrorisme, qui engendre encore aujourd’hui la destruction, l’instabilité, le fanatisme, la haine et la mort. Une guerre globalisée, sans fin, dont nos « ennemis » sont bien souvent financés par nos « alliés » du golfe Persique (http://www.challenges.fr/economie/20150113.CHA2188/le-qatar-valet-des-americains-ou-club-med-des-terroristes.html?xtor=RSS-81).

La question centrale, essentielle, vitale, est de faire comprendre à nos concitoyens que le journal qu’ils défendent de bonne foi a été instrumentalisé dans le cadre d’une stratégie de la tension globale légitimée par le 11-Septembre, ce « nouveau Pearl Harbor » qui a lancé le processus de domination militarisée des États-Unis du reste du monde. Il ne s’inscrit plus dans une « longue tradition d’irrespect religieux », car il a été récupéré dans le combat insidieux des néoconservateurs pour imposer le « choc des civilisations » depuis le 11-Septembre – un événement irrésolu dont les commanditaires probables restent protégés par la Maison Blanche, et sur lequel il est plus que jamais nécessaire d’enquêter dans l’espoir de stopper ce processus (http://www.huffingtonpost.com/bob-graham/enquete-attentats-11-septembre_b_1872744.html).

Finalement, au vu de votre culture manifestement étendue, vous n’êtes certainement pas sans ignorer que Flemming Rose – l’homme à l’origine du scandale des caricatures de Mahomet qu’a soutenu Charlie Hebdo – est notoirement proche de Daniel Pipes et des milieux néoconservateurs états-uniens, qui sont les promoteurs d’un « choc des civilisations » menaçant de faire basculer le monde dans le chaos (http://www.danielpipes.org/3362/flemming-rose-interview-the-threat-of-islamism).

Par conséquent, bien que je comprenne vos arguments, je ne les partage en aucun cas et je m’y oppose catégoriquement. En effet, il est peu probable que notre « longue tradition d’irrespect religieux » se réoriente un jour vers la dénonciation d’une religion civile dangereuse – qui menace non seulement « la partie républicaine de notre identité » que vous avez évoquée, mais surtout la paix mondiale.

Syndrome de Stockholm

Alexis Toulet

  16/01/2015

Peter Dale Scott réalise une véritable et honteuse inversion de culpabilité, exemple du fameux syndrome de Stockholm, lorsqu’il affirme que “le genre de mentalité irrespectueuse promue par ce journal a provoqué la mort de tant d’innocents”

Non.

- L’ayatollah Khomeiny a tenté de faire assassiner le citoyen britannique Salman Rushdie parce qu’il n’était pas d’accord avec ce que disait Rushdie dans l’un de ses livres - “les Versets sataniques”. C’était il y a un quart de siècle, déjà.

- Theo Van Gogh a été assassiné par quelqu’un qui n’était pas d’accord avec les critiques qu’il émettait à l’endroit de la religion musulmane.

- Les scientifiques et philologues qui font des recherches sur la composition du Coran sont menacés de mort par des gens qui craignent ce qu’ils pourraient découvrir, la religion musulmane affirmant que le Coran est directement parole de Dieu donc n’est pas oeuvre humaine. Ainsi le savant allemand Christoph Luxenberg qui doit utiliser un pseudonyme - ce n’est pas son vrai nom - et d’autres mesures pour assurer sa sécurité.

- Les dessinateurs de Charlie Hebdo ont été assassinés par des gens qui n’étaient pas d’accord avec les critiques qu’ils émettaient à l’endroit du fondateur de l’islam.

Ils étaient impertinents et moqueurs ? La belle affaire !

On assiste à une levée de boucliers chez certains chefs politiques et religieux en Egypte, Iran, Turquie et autres lieux pour condamner une prétendue “provocation”. J’ai un conseil pour tous ces Messieurs.

Je suis catholique, et regarder des caricatures cinglantes du Christ ou de la Vierge Marie ne me fait pas plaisir - par exemple les trois Personnes de la Trinité engagées dans une orgie sodomite. Ce n’est pas qu’un petit dessin soit grave ! Simplement, ça ne me fait pas plaisir. Eh bien, j’ai appliqué jusqu’à l’attentat contre eux une politique très simple envers Charlie Hebdo… attention, c’est très violent… ça va en choquer plus d’un… j’ai utilisé mon droit de ne PAS acheter ce journal ! Si. J’ai été jusque là.

Eh bien vous savez quoi ? Ça a marché très bien pour moi !

Je ne puis que conseiller à tous les indignés et donneurs de leçon, qu’ils soient musulmans ou non, d’appliquer la même politique.

Ah oui : ça fait trois jours que j’essaie désespérément d’acheter Charlie Hebdo. J’ai donc changé ma politique précédente. C’est que, voyez-vous, j’ai beau ne pas être tout à fait d’accord avec eux, ils ont le droit de s’exprimer. Et lorsque des gens tentent de les faire taire avec des balles, défendre leur liberté est non seulement ce qu’il est juste de faire, mais même ce qui est dans mon intérêt. Car moi aussi je tiens à ma liberté d’expression, même si c’est pour dire des choses différentes, des choses qui peut-être choqueraient des gens différents que ceux dont la sensibilité est touchée par des dessins de Mahomet, ou peut-être les mêmes, peu importe.

La liberté d’expression, c’est beaucoup plus important que quelques petits dessins, ou que mon déplaisir personnel à les regarder.

Islamophobie, c'est quoi ? Et autres remarques

Alexis Toulet

  16/01/2015

Maxime Chaix, je vous propose quelques commentaires.

1. Vous vous inquiétez de l’ “islamophobie” et de ce que vous considérez être une “campagne” de faiseurs d’opinion dans cette direction depuis 2001.

L’islamophobie est un mot très imprécis qui recouvre plusieurs réalités.

- D’une part, une opinion négative concernant la religion musulmane, qui apparaît clairement dans plusieurs sondages en France et ailleurs. Que cette opinion soit fondée ou non, il s’agit de toutes façons non seulement d’une opinion dont l’expression est légale, mais encore d’une perception dont la responsabilité est évidente. Non une campagne de faiseurs d’opinion, mais naturellement une campagne de terrorisme sans frontière de la part des djihadistes ajoutée à de nombreux faits de persécution de personnes non musulmanes de la part de certains dirigeants de pays majoritairement musulmans.

Ces faits ne prouvent pas en eux-mêmes que la religion musulmane mériterait cette mauvaise réputation. Il suffit de rappeler les terrifiantes guerres religieuses entre catholiques et protestants en Europe aux 16ème et 17ème siècle, et le visage que le christianisme pouvait présenter à cette époque, qui n’était pourtant qu’une déformation monstrueuse. Le visage de l’islam que montrent djihadistes et persécuteurs musulmans peut lui aussi être compris comme une déformation monstrueuse.

Mais de là à accuser de perfides commentateurs d’être responsables des perceptions négatives en réalité créées par ceux qui commettent des crimes au nom de l’islam !

Le désarroi que vous évoquez de plus d’un Français musulman à la nouvelle de l’attentat du 7 janvier est parfaitement compréhensible : non seulement leur pays est attaqué, mais la religion à laquelle ils croient est déformée pour justifier des crimes ! On serait dégoûté à moins. Et c’est la secte djihadiste qui est responsable.

- D’autre part, l’autre réalité recouverte par le mot “islamophobie” est une volonté d’agression envers les Français musulmans, similaire et parallèle à celle qui s’est manifestée de nombreuses fois à travers l’histoire contre les juifs, et depuis dix ans de manière répétée dans notre pays, généralement à l’instigation d’extrémistes musulmans.

Là bien sûr on ne parle pas d’une opinion, mais d’un délit. Contre lequel lutte l’Etat, comme il doit le faire, comme il lutte contre les agressions à l’encontre des Français juifs.

Les attaques du 7 janvier ont été utilisées comme prétexte par des voyous pour défigurer et détériorer des lieux de culte musulmans. C’est un phénomène contre lequel il faut être implacable.

C’est aussi un phénomène largement nouveau. Différent en cela de l’antisémitisme exprimé par les attaques répétées contre des lieux de culte juifs depuis plus de dix ans en France.

On ne peut ni parler d’un phénomène existant depuis 2001, parce que ce n’est tout bonnement pas exact, ni encore moins d’un phénomène soutenu par une campagne de presse, lorsqu’il est condamné par tout ce qui utilise la plume en France et en Navarre.

2. Concernant la réaction de la grande majorité du peuple français aux attaques terroristes, elle me semble judicieuse et saine, indépendamment des positionnements et jeux de divers politiciens tels l’inénarrable Benjamin “Je recrute pour l’armée israélienne” Netanyahou à la recherche d’immigrants juifs ou Monsieur Pierre “Guerre civile” Poroshenko à la recherche de respectabilité.

C’est que deux pièges jumeaux se présentent, et que la grande majorité des Français ne tombent ni dans l’un ni dans l’autre : céder sur la liberté de parole en sombrant dans l’autocensure, se livrer à l’injustice ou aux accusations envers les Français musulmans. Et c’est bien le refus de ces deux pièges qui a été exprimé dans les énormes manifestations du 11 janvier.

3. Il y a un argument comme quoi se lever pour cette cause n’est que distraction et manipulation, car des menaces bien plus graves sur la paix et la liberté se profilent et sont d’ailleurs déjà bien là.

Certes l’argument à première vue n’est pas sans mérite. Mais je ne suis pas d’accord :

- Tout d’abord la cause défendue n’est pas à négliger. La censure est déjà grave lorsqu’elle utilise une loi, alors que dire d’une censure qui utilise des balles !

- Et puis et encore davantage un peuple qui s’unit aujourd’hui pour défendre ses valeurs et sa patrie contre une agression a plus de chance de s’unir demain ou après-demain pour se défendre contre d’autres !

Le droit et la liberté de décider soi-même de ses lois, par exemple des limites à la liberté d’expression, c’est un gros morceau de ce qui s’appelle la souveraineté.

Certes la souveraineté française n’est pas seulement menacée par des bandes djihadistes. Le plus gros des lois décidé à Bruxelles, la politique étrangère sous contrôle néoconservateur, le budget sous contrôle eurobureaucratique, le système financier aux ordres de la grande finance, j’en passe et des pires… Il en faudra mener des chantiers pour que la France se sorte du marasme et que la politique et le visage de la France sur la scène mondiale reprennent quelque figure !

Mais l’unité du peuple derrière son droit et sa liberté qui en sera la condition nécessaire, nous venons d’en avoir un aperçu ce 11 janvier. Une étape sur le chemin, une étape qui en appellera d’autres.

4. Au sujet des théories et supputations de diverses personnes sur une “attaque sous faux drapeau”, d’origine évidemment américaine voire plus précisément ju… oh non je ne l’ai pas dit ! ... “sioniste”, je me pose une petite question.

Etant donné que ces attentats montrent sous un jour cruel les contradictions de la politique française combattant la secte djihadiste au Mali mais l’assistant en Syrie… Etant donné qu’ils détournent tout naturellement l’attention de la menace posée par le dirigeant que tout ce qui compte à l’OTAN nous présente comme le Diable Incarné j’ai nommé V.V. Poutine…

... Ne serait-il pas plus logique d’envisager que l’attaque soit organisée en réalité par les services secrets syriens ? Ou le FSB ? Voire par les deux agissant de concert ? Vu qu’eux au moins y auraient un intérêt.

Alors comment se fait-il que ceux qui crient au complot et à la manipulation incriminent parfois l’Amérique, plus souvent les ju… mince, faut que je me contrôle, je répète que je ne l’ai PAS dit !... les “sionistes” ?

Se pourrait-il que ces supputations en disent plus long sur eux-mêmes que sur les attentats ?

Ce n’est pas la seule raison de rejeter l’hypothèse d’une attaque sous faux drapeau - qui ne tient absolument pas et que vous ne reprenez pas, je l’ai bien noté :-) ! - mais c’est une raison de plus de se méfier de la tentation de surinterpréter les événements plutôt que de les analyser, au risque de ne faire qu’y projeter ses fantasmes et ses peurs.

Réponse à Maxime Chaix du 15/01/2015 À « dont acte »

dont acte

  17/01/2015

Je vous suis sur la manipulation étatsunienne, la fameuse ingénierie polémogénétique triangulée de cette guerre de 4ème génération : A monte B contre C pour affaiblir et diviser B et C et donc pour rester le dominant. Mais pour éviter d’être les idiots utiles des conservateurs US, les libres penseurs français doivent-ils adopter une attitude contraire à leur pensée ? Le bâillon ou le chaos ? Quel chantage !
Manip pour manip, en voici une autre : l’immigration de masse imposée par le grand patronat,  Bouygues en tête : un dumping salarial à domicile : des immigrés payés -20% de moins du salaire de base, officialisé par VGE en 1975. Souvenez-vous des forts discours du PCF contre cette concurrence salariale déloyale qui en plus divise par l’ethnicisme sa base militante pour l’affaiblir.
Allez, une autre manip convergente : l’inversion du discours 68ard, favorable au dernier bon sauvage rousseauiste à la mode, pur de tout capitalisme occidental : après 1.le prolétaire, 2. L’ouvrier, voici 3. l’immigrant du 1/3 monde. Et n’oublions pas l’ « interdit d’interdire » notamment la circulation des hommes, ce qui rejoint parfaitement la doctrine néolibérale reaganienne, la gauche est l’idiote utile du grand méchant capital quand elle est dans l’opposition ou au pouvoir, Mitterrand et suiveurs. Ensuite, immigration de masse crescendo, tant officielle que clandestine, encouragée dans les faits par Chirac, Sarkozy, Hollande-Valls-Macron, totalement assujettis au CAC 40. Total : en 2011, 1/3 des naissances enregistrés en métropole de parents noirs ou arabes.

Nos dirigeants n’ont jamais pris en compte l’opinion de la population dite d’accueil qui n’en demandait pas tant. Elle n’a jamais été consultée. Au fond de vous, vous le savez : réflexe éthologique contre l’Autre, le différent, le rejet aurait été patent.
Aujourd’hui cette fameuse population d’accueil est muselée par le politiquement correct et un corpus de lois liberticides, orwelliennes. Il paraît que ce n’est plus à la minorité de faire l’effort de s’intégrer à la majorité mais l’inverse ! Je croyais naïvement que la Démocratie était le gouvernement de la majorité. On marche sur la tête.

Larmes pour larmes, je pourrais aussi vous évoquer celles que la communauté musulmane fait couler, provoquées par des frictions avec une mixité culturelle , d’us et coutumes et de mentalités que tout oppose. De l’acte isolé mais récurrent du gynéco rué de coups par un mari musulman, puis plus large, de la nourriture halal voulue par les parents d’élèves musulmans pour tous les élèves, infidèles compris, enfin jusqu’aux mentalités,  réflexes culturels opposés sur des valeurs comme la sainte colère, positive, opposée au self control occidental ; le sens de l’honneur, la susceptibilité qui justifie la violence sans aucune réflexion sur soi-même, aucun relativisme ; l’Islam qui impose tout et ne développe aucune autocritique, que l’on retrouve dans le discours officiel musulman qui fait bloc, bétonne, communautarisme sans faille, voir dernièrement ce qu’a dit la famille du policier Ahmed Merabet, « il s’est fait abattre par de faux musulmans ». Pitoyable. Une communauté où toute voix dissidente est un traitre, un mauvais musulman qu’il faut réprimer.

Comment voulez-vous évoluer vers un mieux, dans ces conditions ?

Une dernière chose : j’espère que vous m’épargnerez l’ « argument », l’anathème de l’islamophobie supposé atomiser le débat pour mieux l’éviter.

Allez, la conclusion inévitable : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes ». Bossuet.

À Alexis Toulet

Maxime Chaix

  17/01/2015

Cher Alexis Toulet,

Je vous remercie d’avoir écrit un commentaire argumenté, et sachez que je partage certains de vos points de vue. Hélas, je manque cruellement de temps pour vous répondre en détail, mais je souhaiterais souligner un point essentiel dans votre argumentaire.

En effet, vous m’avez prêté l’intention suivante : « Mais de là à accuser de perfides commentateurs d’être responsables des perceptions négatives en réalité créées par ceux qui commettent des crimes au nom de l’islam ! » Visiblement, vous m’avez mal compris : j’accuse (notamment) des faiseurs d’opinion influents et leurs relais médiatiques d’exacerber volontairement un dangereux climat de tension à l’égard des populations « arabo-musulmanes » – en particulier depuis le 11-Septembre. Aucune inversion dans mon propos : les terroristes sont des criminels ayant conscience de l’impact psychologique, politique et médiatique de leurs actions. Je les condamne sans réserve, cette tactique étant d’une perversité sans nom.

Néanmoins, lorsqu’ils ne commettent pas leurs crimes, ils ne sont pas à l’origine des choix éditoriaux de certains médias qui souhaitent nous imposer leur hostilité envers l’Islam au coeur du débat public. Il suffit de constater les meilleures ventes de livres en France pour se rendre compte de la profondeur et de l’ampleur du problème que je dénonce – celui de l’islamophobie banalisée, omniprésente et politiquement instrumentalisée : http://www.lepoint.fr/culture/cent-houellebecq-pour-cinq-zemmour-12-01-2015-1895752_3.php. Encore une fois, ce sont les populations originaires du Maghreb qui souffrent le plus de ce climat délétère alimenté par de nombreux médias grand public, indépendamment de leur foi puisque plusieurs millions de Maghrébins ne sont pas pratiquants (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/04/05/01016-20110405ARTFIG00599-france-comment-est-evalue-le-nombre-de-musulmans.php).

Enfin, n’ayant pas le temps d’étayer mon propos, je viens de lire un édito sur le Guardian qui synthétise mon point de vue, et qui répond au premier commentaire de « dont acte » : « [T]here is a huge difference between targeting grand bishops in Rome and a beleaguered, economically fragile Muslim community that has received a great many knocks at the hands of the French state and its colonial past. Rabelaisian derision aimed at the House of Saud or Abu Bakr al-Baghdadi is one thing. But aimed at the disaffected banlieues it is bullying and goading. You have to be suspicious that French secularism is not the neutral thing it purports to be when racists such as Le Pen start defending it so enthusiastically. And yet there is nothing the leaders of al-Qaida want more than the French state to be seen to declare war on its religious citizens once again. They know that many young, disaffected Arab immigrants on the sink estates outside Paris are itching for a fight. The French government must not give it to them. And that means re-thinking their precious laïcité. »

http://www.theguardian.com/commentisfree/belief/2015/jan/16/france-much-vaunted-secularism-not-neutral-space-claims-to-be?CMP=fb_gu

J’espère avoir pu enrichir le débat et clarifier mes idées, malgré nos désaccords qui persisteront. Et heureusement d’ailleurs, nous sommes libres de penser à d’avoir nos propres opinions !

commentaire destiné à "dont acte"

théophile

  17/01/2015

Je ne suis pas certain que la France ait « tué Dieu » il y a 200 ans. Il faut être précis dans le choix des mots, savoir à quel niveau sémantique on les emploie. La France est un territoire géographique, pas une population. « Tuer le père », quand on évoque la révolte adolescente, se comprend. « Tuer le père » et « tuer dieu », ne renvoie pas au même niveau de concept, n’est pas la même abstraction. L’un se comprend métaphoriquement, l’autre fait rigoler même si un penseur célèbre a osé la formule « Dieu est mort » dans un contexte d’ailleurs spécifique sur lequel vous devriez vous pencher.

Revenons à l’histoire. Contester l’autorité du père de la nation se concevait en 1792 vu les circonstances, pourtant, il n’y a pas eu l’unanimité pour voter la mort du roi. Elle ne fut acquise que de peu. La France n’est pas tous les Français. La France c’est un territoire, pas ceux qui le peuplent, laissons ces formules aux laïques dont la religion est l’athéisme. L’irrespect de la religion n’est pas absence de religion. La paillardise du Français n’abolit pas chez lui le sentiment religieux, qui lui-même n’est pas irrémédiablement attaché à une hiérarchie autoproclamée. Dire du mal du curé et aller à confesse s’est pratiqué et se pratique encore. L’anticléricalisme est justifié quand les cléricaux abusent de leur pouvoir, ce qui était plus ou moins le cas avant la loi de 1905. Quant au « souhait » de la minorité musulmane « n’ayant pas fait son aggiornamento », dites-moi quel il est car votre phrase finit mal. Relisez-vous.
Enfin, votre allusion au « jacobinisme », mérite une mise au point. Je vous rappelle qu’historiquement parlant il a perdu par l’élimination de Robespierre et que la réaction girondine a gagné en 1793, laquelle, de proche en proche nous a remis dans les mains d’un nouveau roi, Napoléon et que ce roi là, ce « père » là, n’a jamais été « tué », qu’il vit toujours dans notre subconscient. Le dernier avatar en est Charles de Gaulle. ” La France “, les Français vivent quoi qu’on en dise dans la certitude du nom du Père même si le féminisme fait tous les efforts pour le « tuer ». C’est d’autant plus facile qu’on ne « tue » jamais « la mère » (sauf Oreste qui lui a rétabli l’équilibre compromis par Œdipe).
A vous lire on ne sait si vous louez ou détestez le jacobinisme. Vous soutenez les satiristes et les humoristes dont la liberté d’expression excessive (en fait le droit à injurier, à blasphémer, voire à déféquer sur qui le mérite selon Saint Charb) nous conduira, à moyen et long terme, à la « déliquescence globalisée » que vous reprochez à PDS qui lui est plus mesuré. Soutenir le droit à la différence peut il est vrai, s’avérer dangereux, mais croire mordicus à l’ « intégration républicaine », relève d’une utopie.

Ne jamais oublier une chose : les Musulmans de France c’est nous qui les avons fait venir (vous savez sans doute pourquoi), c’est nous qui avons voulu ” le regroupement familial “, et c’est nous encore qui acceptons leur immigration actuelle dont la raison principale est la misère que nous, Européens, nous créons dans leurs pays (je ne parle évidemment pas des « immigrés » quatari). Dans quel but selon vous, voulons-nous à la fois des immigrés et les fustigeons-nous à chaque fois qu’il y a un « problème » ? Répondre à cette question ferait de vous un excellent chercheur en sciences sociales.

À « dont acte »

Maxime Chaix

  19/01/2015

« dont acte »,

Je vous cite, en vous informant que je cesse tout dialogue avec vous : « en 2011, 1/3 des naissances enregistrés en métropole de parents noirs ou arabes. »

À jamais,

Maxime

PS : Je recommande aux lecteurs cette intervention salutaire d’Edwy Plenel le 6 janvier 2015, la veille : https://www.youtube.com/watch?v=zZT-4bleAkU

Réponse à Maxime Chaix du 19/01/2015 À « dont acte »

dont acte

  20/01/2015

Cher Monsieur,

Voilà un faux-fuyant bien facile et prévisible. J’en conclue votre manque d’arguments et votre confusion.

À moins qu’il s’agisse pour vous de ne pas nuire, outre à votre carrière, à l’œuvre de Peter Dale Scott dont vous êtes le traducteur officiel, en évitant de prendre part à un débat public sur un sujet réputé sulfureux, levier pour de futures répressions de la liberté d’expression.

Quant à cette phrase malheureuse, « en 2011, 1/3 des naissances enregistrés en métropole de parents noirs ou arabes. », pour votre information, voici une source très officielle elle aussi, notre Haute Autorité de la Santé :
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1728538/fr/depistage-neonatal-de-la-drepanocytose-en-france?xtmc=&xtcr=2
« En métropole, 310 cas de drépanocytose ont été identifiés parmi les 271 887 nouveau-nés qui ont bénéficié d’un dépistage (SOIT 34% DE LA POPULATION NÉONATALE DÉPISTÉE). »

Peut-être un jour vous ferai-je dédicacer l’une de vos traductions, Peter Dale Scott est en bonne place dans ma bibliothèque.

Cordialement,

DA