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Suites du voyage de Dick Cheyney en Europe

Article lié : Retombées et opportunités du sommet de Bruxelles

Jean-Paul Baquiast

  05/09/2008

Il sera intéressant de mesurer les effets qu’aura produit le voyage de Dick Cheyney en Europe. Ou bien il aura réussi à réactiver les multiples lobbies anti-russes européens. Ou bien au contraire, le personnage, par son profil véritablement détestable, aura produit l’effet contraire: montrer que l’UE, comme d’ailleurs les Etats caucasiens, n’ont que des ennuis à attendre d’une remontée de l’influence américaine. Attendons de savoir ce que nous en dira DDefensa.

Scénario optimiste : puisse survivre la pétaudière des Nations d'europe

Article lié : Retombées et opportunités du sommet de Bruxelles

Francis Lambert

  05/09/2008

En 1996 je travaillais à St Petersbourg. La politique nombriliste des Nations d’europe était aussi divisée et ariérée que d’habitude.
Les Russes étaient donc sous l’influence pratiquement unique des USA.

Maintenant que certains pays de l’UEst ont appris le pouvoir totalitaire du “non” dans notre ectoplasme d’UE on est revenu à la seule division des Nations d’europe malgré l’hypocrisie des discours.

Des Nations aussi impuissantes que la France ou l’Angleterre (déjà incapables de gérer leurs propres budgets, accordons le ponpon à l’Angleterre productrice de pétrole ! ) vont bien entendu batailler selon leurs uniques “Intérêts Supérieurs” et leurs atavismes historiques. Ces Nations rêvent toujours leurs “Empires” dans les commémorations funèbres et le tripotage sordide de leur “Histoire”.
Cette prétention infinie des Nations d’europe nous fera sans cesse mourir mais d’abord de rire.

Ces Nations ont acheté à l’ex-URSS la corde de gazoduc pour les pendre : Lénine l’a dit, Poutine le fait.
Changeons donc de maître, mais dans la gloire transcendante des vieilles Nations, le scénario est entendu.

Un outil à la disposition d'une politique

Article lié : L’“Ouest”, combien de vieux chars démodés?

Ni ANDO

  04/09/2008

En effet, la finalité d’un outil militaire n’estpas forcément la supériorité technologique pour elle-même (on se rappele le pourcentage élevé de Tomahawk ayant manqué leurs cibles lors des bombardements ordonnés par Clinton sur l’Irak, ou les piteuses performances des Cobra lors de l’attaque de la Yougoslavie en 1999). Il suffit que l’outil militaire soit capable de réaliser les buts que lui donne le pouvoir politique.  C’est tout ce qu’on attend de lui. Ce qui fut brillamment fait lors de cette campagne géorgienne.

La modernisation des armes est une stratégie opportune

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Bilbo

  04/09/2008

Les Russes jouent cette carte avec intelligence : la modernisation de l’armement coûte la moitié de l’armement neuf pour des performances proches.
Ils en font un marché porteur et la Géorgie leur a servi de vitrine.
L’article ci-dessous est très révélateur :
http://fr.rian.ru/defense/20080826/116286147.html

Qui sera contre le "Conte de fée" d'Adler ?

Article lié : Nous allons libérer l’Ukraine! Certes, mais qui en Ukraine allons-nous libérer?

Francis Lambert

  04/09/2008

La crise s'étend au Moyen-Orient

Article lié : Borchgrave nous dit qu’Israël a (avait?) des bases en Géorgie pour attaquer l’Iran

Bilbo

  04/09/2008

La Turquie se mord les doigts d’avoir laisser passer les navires de l’OTAN en mer Noire…

Les camions turcs subissent de nombreuses tracasseries douanières.
Les sociétés boursières turques fortement dépendantes de la Russie font un plongeon…

Source : http://fr.rian.ru/business/20080903/116526928.html

La crise est bel et bien globale…

A noter que le Nicaragua vient de reconnaître l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.

@Stephane OK mais le pétrole c'est déjà fini (même en dehors du "peak")

Francis Lambert

  03/09/2008

“... A la fin des années 1970, les compagnies pétrolières occidentales contrôlaient plus de la moitié de la production mondiale de pétrole.

Mais aujourd’hui les compagnies pétrolières appartenant à l’état—comme Saudi Aramco, National Iranian Oil Co., Kuwait Oil Co., Petroleos de Venezuela, Petroleos Mexicanos (Pemex), etc.—contrôlent plus de 85% de la production mondiale de pétrole.

Les majors occidentales contrôlent 7% de la base pétrolière mondiale.

... Selon Amy Myers Jaffe, qui étudie le domaine pétrolier depuis sa chaire à l’Université de Rice, “c’est un secteur en crise”.

... Et à moyen ou long terme, cela signifie que l’importance économique des entreprise occidentales va elle aussi décliner. Malgré tous les projets, les efforts pour conserver et économiser l’énergie, ainsi qu’un virage important vers les sources d’énergie alternatives, le monde occidental va devenir terriblement dépendant du pétrole venant des compagnies pétrolières appartenant aux états orientaux.

http://www.la-chronique-agora.com/articles/20080903-1150.html

L

Article lié : Crise, troisième phase

Stephane Eybert

  03/09/2008

Tout a fait d’accord avec le Pere Icles. Les USA sont aux abois depuis les annees 1970, periode a laquelle ils ont abandonne l’industrialisation de leur pays pour la predation financiere domestique et internationale. Leurs guerres d’agressions depuis lors ont eu un seul but, celui de maintenir le regne de l’euro dollar puis du petro dollar. Pour cela ils ont toujours chercher a empecher le developpement d’une zone economique comme l’eurasie. Le projet europeen et l’euro leur est un cauchemar. Les guerres contre la Serbie, l’Irak et l’Afghanistan sont le moyen de s’assurer la mainmise sur le petrole non pas pour une consomation personnelle mais pour en interdire l’achat hors systeme petro dollar.

Les Balkans, cible des Britanniques a l’epoque d’avant la 1ere guerre mondiale pour couper la voie en construction par l’Allemagne vers la Mesopotamie, sont aujourd’hui la cible des USA pour les memes raisons. Les USA, puissance thallasocratique, comme l’on ete les Britanniques, ne peuvent tolerer la formation d’un bloc economique continental de l’Europe de l’Ouest au Moyent Orient.
Dans le meme esprit, un autre but des USA est d’empecher a tout prix le raprochement de l’Europe de l’Ouest et de la Russie. L’OTAN sert a ca.
Les guerres qui ont ete provoquees par les Britanniques, WW1, WW2, l’on ete parce que ceux ci etaient aux abois avec un empire endette allant vers une banqueroute. Les conflits, Irak, Serbie, Afghanistan, ont eux ete provoque pour construire ou maintenir un ordre imperial base sur le petro dollar.
L’histoire a montre que des puissances ont accepte leur declin, comme l’URSS, et d’autres ont provoque des conflits majeurs pour tenter sans succes d’eviter leur declin, comme l’empire Britannique.

Et a Thibault: Il faut lire “A century of war” de William Engdalh, et votre jeune age ne sera plus une marque de meconnaissance.

Inpressions

Article lié : Borchgrave nous dit qu’Israël a (avait?) des bases en Géorgie pour attaquer l’Iran

Stephane Eybert

  03/09/2008

Pour votre info personnelle :-)

A lire William Engdahl l’interet que j’ai eu de vous lire s’est un peu relativise, pendant ces quelques jours.

Mais je suis toujours un lecteur assidu!

Georgia

Article lié : Borchgrave nous dit qu’Israël a (avait?) des bases en Géorgie pour attaquer l’Iran

Stephane Eybert

  03/09/2008

La Georgie etait consideree par James Baker (toujours d’apres Engdahl dans son “A century of war” :-) comme l’unique porte d’acces au petrole du l’Asie Centrale.

Une presence militaire Israeliene etait peut etre plus facile a faire accepter par les Russes que des escadres de l’USAF.

UK

Article lié : La division radicale au sein de l’UE et le rôle de Washington

Stephane Eybert

  03/09/2008

“Le rôle du Royaume-Uni est un classique du genre: soutien aux extrémistes mais sans s’impliquer directement.”

Cette position des anglais est bien documentee dans le livre “A century of war” de William Engdahl.

reconciliation et EU

Article lié : La crise venue de la trahison de l'“esprit” de l'Europe par l’élargissement

Jérôme L

  03/09/2008

l’article passe sous silence la réconciliation facilitée entre le Pologne et l’Allemagne grace à l’intégration européenne, ce qui parait loin d’être négligeable, de même avec la Tchéquie.
la vraie question est celle de la finalité de l’UE, si celle ci a pour vocation de réconcilier les ennemis du passé, l’intégration de la russie et de la Turquie doit etre un objectif de base du bloc. Si l’objectif est de renforcer un bloc de pays relativement homogène, le fait que l’un d’eux soit en conflit avec un voisin ne doit pas être un obstacle, au contraire.
L’UE n’en est d’ailleurs pas a son coup d’essai en la matière, puisqu’elle avait intégré la Grece, alors en conflit larvé avec la Turquie, et Chypre, encore coupé en deux.

Simple question

Article lié : Crise, troisième phase

Thibault Roch

  03/09/2008

Mon jeune âge ne me permet pas de comprendre véritablement la complexité de cette crise mais une question qui me titillait me pousse à m’inscrire : une Europe plus seule qu’on ne le croit; n’est-ce pas finalement une chance au milieu de l’affaiblissement qui semble se profiler? Une chance pour les états qui la composent de se regarder eux-mêmes (et avec la Russie)un instant et d’entrevoir un futur moins américaniste ?

Décidément les pouvoirs éclatent partout.

Article lié : Une incertitude de plus: les rapports entre l’armée russe et le Kremlin

Père Iclès

  02/09/2008

L’armée russe indisciplinée ? Peu probable. Pas plus que l’armée US…

En revanche, les russes apprennent vite, c’est un fait.

Ils ont sans doute perçu la façon dont aux US on fait faire le sale boulot par des factions qui échappent faussement au contrôle du gouvernement…

Le cas des missiles nucléaires de Barksdale illustre la façon dont un pouvoir d’aujourd’hui peut mener des opération illicites en les faisant exécuter par des groupes présentés comme mal contrôlés.

Défi et démonstration d'impuissance.

Article lié : Crise, troisième phase

Père Iclès

  02/09/2008

“Les USA ne peuvent plus, aujourd’hui, se sortir de leur vision autiste et arrogante du monde, vivant sur leurs illusions d’hégémonie absolue et refusant absolument d’intégrer la leçon de tous les revers subis ces dernières années, – ignorant d’ailleurs ce qu’est “une leçon” pour un corpus d’action et de pensée si parfait qu’est le comportement américaniste.”

L’autisme US ne peut être que feint, du moins si on s’intéresse à ce que peut penser la crème des stratèges US de la situation actuelle ( voir à ce sujet ce qu’en dit Madeleine Albright). C’est l’autisme de celui qui feint de ne rien comprendre pour demeurer ignoré, pour n’être pas forcé d’agir.

On a affaire à une autre sorte de refus de la réalité, motivé non pas par le désir de jouir du rêve d’une hégémonie globale mais plutôt par une terreur noire de tomber dans l’état de nation de second rang. Je parle de terreur parce que depuis 15 ans, derrière les fanfaronnades US il y a nombre d’analyses lucides et très inquiètes, et derrière l’affirmation de la toute puissance US, il y a le désir de “reconstruire les défenses de l’Amérique”... Parle-t-on de reconstruire ses défenses lorsqu’on se sent en sécurité ?

Dans cette optique, les actions US et Irak et en Afghanistan pourraient s’interpréter (du moins en partie) comme une fuite vers l’action à l’opposé de la direction dans laquelle il aurait fallu agir. 

Aujourd’hui les russes semblent s’adresser à cette Amérique qui fait semblant d’être forte en Irak et en Afghanistan en ayant l’air de lui dire : “Allez, montre nous ce que tu vas faire en Géorgie”.

Pour l’instant, les US font mine d’être occupé ailleurs et à la limite, on peut se demander si ce défi adressé aussi aux européens ne signifie pas : “vous voyez bien que l’Amérique est hors-jeu. Laissez-la tomber et venez discuter avec nous.”

Ceci nous ramènerait au projet russe de la maison commune européenne.