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Article : Notes sur l’“opérationnalité du Mal” et la Russie (dde.crisis)

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Pierre Legendre

jean-jacques hector

  10/09/2012

Je voudrais rendre hommage à Pierre Legendre, philosophe?, anthropologue?,juriste?, certainement tout cela mais surtout un sapiens qui a réfléchi profondément au Principe.
Son oeuvre est vaste.

Sur le sujet de cette article il dit, en substance:

Le mot “diable”, d’étymologie grecque, signifie “jeter de travers”, c’est à dire diviser, soit le contraire de “symbole” qui signifie être ensemble, imbriqué, comme les coquillages rompus des anciens dont les deux morceaux, juxtaposés parfaitement, étaient la preuve du contrat passé.

Le comble étant la babelisation du discours, état dans lequel ce dernier a perdu le sens, les mots et les choses ne sont plus juxtaposés. Il y a division du sens, diabolisation, sous l’effet du Mal.

Cette action de diviser, que dedefensa traduira en dissoudre est le mode opératoire du Mal.

On voit donc que ces problématiques du sens et du “vivre ensemble” du sapiens avaient déja été identifiées et trouvé une formulation il y a 2400 ans.

marc gébelin

  10/09/2012

« Notre explication, et cela nous importe par-dessus tout, est que cette entreprise (la déstructuration, la chaotisation du monde) est conduite par des forces supérieures en puissance aux comportements et décisions humaines (divers témoignages et déclarations le montrent involontairement) », avez-vous écrit.

Je suis d’accord, resterait à savoir comment connaître, entrer en contact avec ces forces, pour les comprendre et éventuellement en rapporter un savoir humain « initié » qui permettrait aux hommes de ce temps de retrouver une intelligence, une lueur, et ensuite un moyen d’action.

Car « les forces supérieures en puissance aux comportements et décisions humaines » dont vous parlez n’aiment rien tant que l’obscurité, vivent grâce à l’obscurité. Elles font évidemment penser à Baudelaire signalant dans le Spleen de Paris le « vieux bouc » à la santé duquel il boit, dont la ruse suprême consiste à dire et faire dire qu’il n’existe pas. Mais alors ces « forces supérieures » sont précisément celles qui sont à l’inverse inférieures, basses, noires, bref diaboliques osons le mot et que donc il faudra peut-être un jour parler de ce Grand Satan qui nous a fait croire sous Bush à un « axe du mal » et qui sous Obama continue.

Ces « forces supérieures » sont donc bien les forces du Mal avec un grand M. Et là, on entre dans une autre dimension dont plus aucun Joseph de Maistre, ni aucun Saint Martin, ne pourraient plus parler s’ils existaient, car nos concitoyens, par la grâce du laïcisme, appelleraient cela de la superstition, et le dossier serait clos.

L’incapacité humaine à saisir le spirituel à l’œuvre dans le monde nous conduira précisément à la catastrophe voulue par lui.

fluidification

jean-jacques hector

  10/09/2012

Hormis Legendre, déjà cité, j’ajoute un hommage à Deleuze et Guattari pour leur approche visionnaire de ce que nous sommes devenus.

L’anti-Oedipe (1972), sous le titre capitalisme et schizophrénie, a décrit de façon fulgurante le fonctionnement du Système tel qu’il est aujourd’hui: machines désirantes et corps sans organe.

Nous survivrons par les rhizomes.