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Article : Méditations macro(n)scopiques

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Le sujet Macron , c'est donner du sens au vide , faut avoir du talent .

Christian Feugnet

  12/10/2018

Onfray en a . Il a une fibre populaire . Fait ce qu'il peut , mais descend de plus en plus bas , sans démeriter . Performant .
Personnellement , en premiére réaction , j'ai pas tenté la curiosité . Onfray m'a fait pitié . Peut étre ai je eu tord à vous lire , je suis un peu expat faut dire . Macron m'afflige , il surpasse en médiocrité , ses prédecesseurs Hollande et Sarkhozy , déjà aprés le discours de Villepin sur l'Irak à l'Onu , Chirac n'existait plus .
Des Français continuent à se demener , j'ai de la compassion , malgré la honte que me cause ma patrie .

Les doigts de l'homme et du concitoyen !

patrice sanchez

  13/10/2018

Bonsoir Mr Grasset et ses lecteurs, 
Eh bien moi, j'en suis resté à la première impression tant et si bien que je me permets de vous faire découvrir la contre satire que je viens d'écrire à l'attention du philosophe !
Il avait écrit une lettre à Manu lors de l'affaire Benalla, avec toujours les mêmes sous entendus, je l'ai trouvé lourd au point que je lui conseillerais d'écrire  un second bouquin sur Freud, mais cette fois-ci, centré sur le stade anal, juste pour avoir le plaisir de le voir débattre avec la Roudinesco !
Bien cordialement, 
https://reseauinternational.net/les-doigts-de-lhomme-et-du-concitoyen-satire-ouverte-a-lattention-de-michel-onfray/


 

Dépuceler sa pensée

jc

  14/10/2018

Je me permets ce commentaire d'un des très rares articles de Dedefensa où il est question de cul.

Emmanuel Todt vient de traiter Emmanuel Macron de puceau de la pensée*. L'expression m'a plu.

Pour dépuceler sa pensée il faut un dépuceleur. En principe les dépuceleurs de pensée sont les éducateurs (Brigitte fut enseignante du jeune Emmanuel…). Mais il est connu que les éducateurs occidentaux actuels ne sont pas des dépuceleurs de pensée car ils sont mis en place par le Système pour formater et non pour former (Emmanuel Todt à Sciences Po? Emmanuel Todt à l'ENA?).

Rares sont les véritables dépuceleurs de pensée. Le dépuceleur en chef est bien entendu Dieu: c'est la voie divine, le dépucelage se faisant par la révélation. C'est la voie choisie par Alexandre Grothendieck, la révélation se faisant pour lui par le rêve**: cf. "La clef des songes" sous-titré "Dialogue avec le bon Dieu".

Réfléchissant alors à mon propre parcours, je n'ai pu que faire le constat que je suis resté quasiment toute ma vie "active" un puceau de la pensée, et il m'a fallu attendre la retraite (dix ans déjà) pour tenter un dépucelage de pensée avec Thom comme dépuceleur. (Thom n'a jamais voulu d'élève au sens traditionnel que les universitaires attribuent à ce mot: il n'impose sa pensée à personne, il dit seulement comment il voit les choses.) Ce que je crois comprendre peu à peu de sa pensée me fait du bien et me conforte dans l'idée de persévérer (je me surprends maintenant parfois à quelques fugaces velléités de penser par moi-même…).

Je n'ai rien lu de Freud (mais un peu de Lacan) ni de Onfray, mais, au flair, je me situe du côté des premiers cités et du commentateur Patrice Sanchez***.

(Les pensées de Thom et de Grothendieck sont sexuées: c'est évident pour Grothendieck qui rythme sa pensée sur le yin et le yang (pour s'en convaincre il suffit de parcourir "Récoltes et semailles" et "La clef des songes"), ça l'est moins pour Thom (c'est fugacement qu'il qualifie de sexuelles les trois catastrophes ombilic) mais je suis convaincu que la sexuation est bien présente dans sa pensée -et même peut-être fondamentale).)



*: Vidéo "Le macronisme"  (disponible sur la toile)
 
**: Thom: "(...) la rêverie n'est-elle pas la catastrophe virtuelle en laquelle s'initie la connaissance? Au moment où tant de savants calculent de par le monde, n'est-il pas souhaitable que d'aucuns, qui le peuvent, rêvent?" (deux dernières phrases de la conclusion de SSM)

***: J'en profite pour faire deux remarques à la lecture de l'article (en lien de lien) d'Hervé Zwirn  .
1. Pour la grande (l'immense?) majorité des épistémologues et philosophes la coupure science/philosophie s'est faite dès l'époque de Galilée**** ("Le livre de la Nature est écrit en langage mathématique"), coupure approfondie, selon moi, d'abord par Boltzmann -introduction du déterminisme statistique en science- ensuite par les mécaniciens quantiques.
2. Le fait que Thom ne soit pas cité à la suite de Poincaré ne peut pour moi signifier qu'une chose: Hervé Zwirn a peut-être parcouru l'oeuvre de Thom mais il ne l'a pas réellement lue. J'avoue ne pas comprendre les épistémologues qui s'intéressent aux avancées de la physique moderne dans l'infiniment grand et l'infiniment petit, mais qui négligent les avancées en physique ancienne (aristotélicienne): dans le premier cas il faut faire confiance aux instruments de mesure (macro et microscopes, anneau du Cern, etc.) et à ceux -fort peu nombreux- qui les utilisent et interprètent ce qu'ils détectent, dans le deuxième cas  tout un chacun peut dépuceler sa pensée "de première main" en observant les singularités struturellement stables qui apparaissent sur l'écorce des arbres (pli, fronce, lèvre, bec à bec, etc.). Cf. la photo de Thom près d'un arbre (photo très certainement voulue par lui):
  http://www.savoirs.essonne.fr/thematiques/la-matiere/mathematiques/rene-thom-mathematicien-philosophe/

****: Thom: "L'ambition ultime de la théorie des catastrophes, en fait, est d'abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science depuis la coupure galiléenne." (et Thom propose une esquisse de théorie géométrique du langage).

Inversion de l'antisystème

D. M.

  14/10/2018

Quelle prose, mes aïeux!
 
Victor Hugo, où es-tu?
 
Heureusement qu’il n’y a pas ce genre de textes tous les jours sur dedefensa…
 
Je ne sais pas qui est Michel Onfray, mais quels que soient l'orientation et le fond de son discours, un texte pareil doit être sévèrement censuré. Ecrire de pareilles exécrations, ce n'est pas seulement montrer d'emblée la grossièreté de son âme, c'est participer directement et consubstantiellement à l'esprit sinon à la « philosophie » du système; c'est véhiculer sous le travestissement d'un discours « anti-système », les contre-valeurs les plus abjectes elles-mêmes du « système ».
 
Vous qui citez de temps à autre Plotin, ne croyez-vous pas que l'auteur ait perdu toute mesure dans ce qu’il écrit par rapport à la mesure, toute limite par rapport à la limite, toute stabilité par rapport à la stabilité? Et qu'il y fasse preuve d'une complète et totale indigence? Et donc que par sa diffusion et son influence publiques ce texte soit exécutoire du Mal?
 
Ne croyez-vous pas que le désordre qu'il risque de semer dans les esprits en y inspirant la bassesse la plus vile par la banalisation du haïssable et de l'abject soit plus grand que celui qu'il peut causer au sein même du système par sa polémique? Et donc que c'est finalement un texte tout à fait pro-système qu'il a écrit à son insu et en croyant faire le contraire, ce qui trahit la maladie de sa psychologie?
 
Ne croyez-vous pas que cet homme se soit lui-même avili à force d'avoir trop côtoyé la « civilisation occidentale », un peu comme si le Diable avait entaillé son âme pour y engraver le mal sans même qu'il ne s'en fût rendu compte?
 
Voici le début d'un texte meilleur que l'on aurait pu citer pour déplorer la misère de notre époque et l’effondrement absolu de la France:
 
Ô France, ton malheur m'indigne et m'est sacré.
Je l'ai dit, et jamais je ne me lasserai
De le redire, et c'est le grand cri de mon âme,
Quiconque fait du mal à ma mère est infâme.
....
Victor Hugo, Depuis l'Exil, 1877. — Le seize mai.
 
 
 
 

Dépuceler sa pensée.1

jc

  14/10/2018

(Todd -et non Todt- dans mon précédent commentaire)

Pour un dépucelage thomien de sa propre pensée qui soit véritablement "de première main" (quasiment au sens propre) tout en restant dans le fil Sanchez-Freud-Onfray, j'ai retrouvé la citation thomienne suivante (SSM, 2ème ed. p.97):

"On sait le rôle étendu que Freud a attribué au symbolisme sexuel (dans les rêves notamment); il faut bien admettre que si les formes géométrico-dynamiques représentant les processus sexuels se rencontrent dans tant d'objets de la nature animée ou inanimée, c'est parce que ces formes sont les seules structurellement stables dans notre espace-temps à réaliser leur fonction fondamentale comme l'union des gamètes après transport spatial. On pourrait presque affirmer que ces formes préexistent à la sexualité, qui n'en est peut-être qu'une manifestation génétiquement stabilisée. (Cf. ce qui est dit au chapitre 9 des chréodes sexuelles.)."

C'est à mes yeux plus important (et au moins aussi intéressant qu'une tentative de dépucelage quantique.
 

Dépuceler sa pensée.2

jc

  16/10/2018

Héraclite:

"Le Maître, dont l'oracle est à Delphes, ne dit ni ne cache; il signifie."
Que Thom traduit: "La nature nous envoie des signes qu'il nous appartient d'interpréter."

Baudelaire:

"La Nature est un temple où de vivants piliers
 Laissent parfois sortir de confuses paroles.
 L'homme y passe à travers des forêts de symboles
 qui l'observent avec des regards familiers."

Quels signes Mère Nature nous envoie-t-elle et que signifient-ils pour nous?


Exemple de tentative de dépucelage thomien autour de la singularité lèvre, singularité familière s'il en est. (La singularité lèvre -au sens mathématique- est constituée de deux lignes de plis qui se rejoignent sur deux points fronce)

Chez l'humain la singularité lèvre apparaît autour de la bouche, des yeux, ainsi que du côté des parties génitales chez la femme (petites et grandes lèvres). Elle apparaît sur l'écorce de certains arbres. Elle apparaît également dans le monde que nous considérons comme le plus inanimé qui soit, le désert de sable, sous forme de barkane, dune qui se forme -se crée?*- sous la seule action du vent sur les grains de la mer de sable*, se déplaçant au gré du vent en se déformant quantitativement mais non qualitativement -les matheux parlent de forme structurellement stable**-.

Entre les lèvres de la bouche il y a la langue et les cordes vocales: on ouvre la bouche pour goûter -puis éventuellement avaler- et pour faire des vocalises. On ouvre les yeux pour voir -laisser pénétrer les rayons lumineux- et aussi pour s'exprimer (expressivité du regard). Les lèvres féminines s'ouvrent pour laisser pénétrer le pénis masculin et ses gamètes et aussi pour libérer le nouveau-né. Sur cette lancée je me demande si les lèvres qui se dessinent sur les écorces d'un arbre ne préfigurent pas les emplacements d'où surgiront les futurs bourgeons (ne parle-t-on pas d'un oeil dans ce cas?)

Cela me suggère des analogies assez osées: spermatozoîde/photon, ovule/globe oculaire, soleil/pénis***, etc.

Thom: "Toute analogie sémantiquement acceptable est vraie."

Thom: "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité."

Perso je considère ce site comme un divan psychanalytique. Imbécillité? Délire? ça me fait du bien d'écrire ce que j'y écris, j'ai l'impression que ça dépucelle ma pensée. Point barre.

Thom: "Si certaines de mes considérations, en Biologie notamment, ont pu paraître au lecteur confiner au délire, il pourra, par une relecture, se convaincre qu'en aucun point je n'ai, j'espère, franchi ce pas." (Cf. la fin de SSM)

Je suis convaincu que la véritable 'imbécillité et le véritable délire sont du côté des élites scientistes actuelles. Les "cerveaux" contemporains (il y en a -et je n'en fais pas partie-) regardent actuellement ailleurs. Qu'ils lisent vraiment l'oeuvre de Thom (et ne se contentent pas de seulement la feuilleter)!


*: "Le souffle de Dieu se tient au-dessus de l'eau." (Génèse 1.1-1, 31)

**: Thom:
"Le monde de l'analogie est un monde qui porte son ontologie en quelque sorte avec soi."
"La théorie des catastrophes est, très vraisemblablement, le premier essai cohérent (depuis la logique d'Aristote) d'une théorie de l'analogie."

***: Cf. Dépuceler sa pensée.1