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Article : Le temps des losers

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Le petit François

Dont Acte

  21/11/2016

Loser… loser… comme vous y allez ! En note de gueule, façon archétypes de cours de récré, oui, peut-être : le bien peigné à lunettes martyrisé par le grand cinglant et le petit sadique. Mais ça ne va pas plus loin. Parce que votre loser, libéral convaincu, il est dans le camp du proviseur, du CAC40, du Médef, c’est le fayot de service qui rafle les bonne notes et qui gagne à la fin, c’est tout. Il n’est qu’un autre pion très obéissant du Système.

Dubito ergo sum

Marc Gébelin

  22/11/2016

« Fillon, vainqueur comme il l’a été hier soir, est entré dans l’antiSystème comme “on entre en politique”, »
Hum… Dans Fillon, il y a Fille et là, dans la mémoire longue des Français on touche à la fille nationale, à la pucelle… enfin, on devrait y toucher mais comment? Certainement pas par la virginité? Moins encore par les visions spirituelles? Par la paysannerie peut-être? Ou alors la catholicité productive! Cinq enfants avec une Pénélope british, une descendante des brûleurs de Rouen, ça a dû marquer son catholicisme social! Notre Fillon Fille de France est-elle issue de la "vieille France républicaine" sarthoise, je veux dire celle qui s’affuble de ce nom et qui l’est autant que pouvait l’être Pie IX ou Pie X. Cette vieille France là a, depuis belle lurette, fait contre mauvaise fortune bon cœur, c'est-à-dire qu’en son cœur elle est anti-républicaine et en sa fortune aussi mais moins, car un catholique s’il aime l’argent ne l’étale pas (c’est pas un Sarko), ne fait pas de scandale avec ses femmes et finit par aimer son prochain quand il n’a plus d’autre choix. C’est ce qu’a fait notre Fillon de France.
 
Fillon, catholique donc, élève d’un certain ministre du travail bedonnant presque socialiste (dans le sens antique bien sûr), se crut et se croit travailliste, sensible aux problèmes sociaux. Son programme économique est en effet très social. Diminution des "charges", ces charges que les employés, les ouvriers, les "nécessiteux" en somme, appellent eux des cotisations, ensuite c’est une grande admiration pour la loi schön Connery, cette loi scélérate que Rebsamen a fui avec raison et qu’on a collé sur le dos de la marocaine de service. En matière de social, il y a mieux. Tout son "programme révolutionnaire" consiste d’après Jacques Sapir en cinq points :
 
1. 100 milliards d’euros d’économies en 5 ans sur les dépenses publiques,
2. 40 milliards de baisse des charges pour les entreprises et 10 milliards d’allégements sociaux
    et fiscaux pour les ménages
3. Fin des trente cinq heures dans le secteur privé et retour aux 39 heures dans la fonction publique.
4. Suppression de l’ISF pour aider au financement des entreprises,
5. Recul de l’âge de la retraite à 65 ans et unifier tous les régimes de retraite pour maintenir le pouvoir d’achat des retraites.
 
Ça fait vingt ans qu’on fait ça avec le succès qu’on connaît (Juppé sait). Il y a vraiment de quoi bouleverser le cœur des Français au chômage, des Français qui sont sur sa pente, des Français qui travaillent mais n’arrivent pas à boucler leur budget et des tous ceux qui le bouclant quand même ne seront pas obligatoirement convaincus d’un programme ultra libéral qui risque d’avoir vingt ans de retard sur les Usa (du Mitterrand à l’envers en somme), ça doit faire du monde. Pour qui voteront ces Français là? On imagine déjà la campagne de Marine dénonçant les mesures antisociales, l’anti-russisme discret mais d’autant plus arrogant du personnage qui, sous couvert de fausse compréhension de Poutine voudrait nous faire croire qu’il est l’inventeur d’une géopolitique inédite). Monsieur fréquente assidument le Club Valdai, le Davos du froid non pour y faire de brillantes analyses mais pour s’y montrer. Non, je ne crois pas à Fillon. Il va offrir à Marine des arguments en or auxquels Mélenchon devra se raccrocher coute que coute, c'est-à-dire risquer de se griller et d’être toujours une longueur derrière le FN. Fillon fera-t-il élire le FN ou sera-t-il élu grâce à un électorat FN déboussolé qui reconnaitra en lui quelques unes de ses "valeurs" comme il les avait retrouvées en 2007?
Citation d’un connaisseur:
« Hormis le libéralisme décomplexé (mais n’oublions pas la partie libérale du FN), Fillon avance une sorte de programme FN soft, qui ne laisserait à la présidente du FN qu’un positionnement plus dur, véritable repoussoir pour le centre de gravité de l’électorat français, qui se situe actuellement au centre-droit. Sauf si elle choisit une ligne sociale, la ligne d’Egalité &Réconciliation, qui permet de réconcilier droite et gauche souverainistes contre le programme libéral oligarchique. Juppé en était la version soft, Fillon en est la version dure.
Florian Philippot a donc stratégiquement raison de croiser le fer avec Jérôme Chartier, le porte-parole de Fillon, sur le plateau de France 2, ce dimanche 20 novembre au soir. C’est le dernier combat. Après, il n’y en aura plus ».
On verra qui a raison. En tout ça va être intéressant.
 

Dubito ergo sum

Marc Gébelin

  22/11/2016

« Fillon, vainqueur comme il l’a été hier soir, est entré dans l’antiSystème comme “on entre en politique”, », dites-vous.
Hum… Dans Fillon, il y a Fille et là, dans la mémoire longue des Français on touche à la fille nationale, à la pucelle… enfin, on devrait y toucher mais comment? Certainement pas par la virginité? Moins encore par les visions spirituelles? Par la paysannerie peut-être? Ou alors la catholicité productive! Cinq enfants avec une Pénélope british, une descendante des brûleurs de Rouen, ça a dû marquer son catholicisme social! Notre Fillon Fille de France est-elle issue de la "vieille France républicaine" sarthoise, je veux dire celle qui s’affuble de ce nom et qui l’est autant que pouvait l’être Pie IX ou Pie X. Cette vieille France là a, depuis belle lurette, fait contre mauvaise fortune bon cœur, c'est-à-dire qu’en son cœur elle est anti-républicaine et en sa fortune aussi mais moins, car un catholique s’il aime l’argent ne l’étale pas (c’est pas un Sarko), ne fait pas de scandale avec ses femmes et finit par aimer son prochain quand il n’a plus d’autre choix. C’est ce qu’a fait notre Fillon de France.
 
Fillon, catholique donc, élève d’un certain ministre du travail bedonnant presque socialiste (dans le sens antique bien sûr), se crut et se croit travailliste, sensible aux problèmes sociaux. Son programme économique est très original. Diminution des "charges", ces charges que les employés, les ouvriers, les "nécessiteux" en somme, appellent eux des cotisations, ensuite c’est une grande admiration pour la loi schön Connery, cette loi scélérate que Rebsamen a fui avec raison et qu’on a collé sur le dos de la marocaine de service. En matière de social, il y a mieux. Tout son "programme révolutionnaire" consiste d’après Jacques Sapir en cinq points :
 
1. 100 milliards d’euros d’économies en 5 ans sur les dépenses publiques,
2. 40 milliards de baisse des charges pour les entreprises et 10 milliards d’allégements sociaux
    et fiscaux pour les ménages
3. Fin des trente cinq heures dans le secteur privé et retour aux 39 heures dans la fonction publique.
4. Suppression de l’ISF pour aider au financement des entreprises,
5. Recul de l’âge de la retraite à 65 ans et unifier tous les régimes de retraite pour maintenir le pouvoir d’achat des retraites
 
Ça fait vingt ans qu’on fait ça avec le succès qu’on connaît (Juppé sait). Il y a vraiment de quoi bouleverser le cœur des Français au chômage, des Français qui sont sur sa pente, des Français qui travaillent mais n’arrivent pas à boucler leur budget et des tous ceux qui le bouclant quand même ne seront pas obligatoirement convaincus d’un programme ultra libéral qui risque d’avoir vingt ans de retard sur les Usa (du Mitterrand à l’envers en somme), ça doit faire du monde. Pour qui voteront ces Français là? On imagine déjà la campagne de Marine dénonçant les mesures antisociales, l’anti-russisme discret mais d’autant plus arrogant du personnage qui, sous couvert de fausse compréhension de Poutine voudrait nous faire croire qu’il est l’inventeur d’une géopolitique inédite. Monsieur fréquente assidument le Club Valdai, le Davos du froid non pour y faire de brillantes analyses mais pour s’y montrer. Non, je ne crois pas à Fillon. Il va offrir à Marine des arguments en or auxquels Mélenchon devra se raccrocher coute que coute, c'est-à-dire risquer de se griller et d’être toujours une longueur derrière le FN. Fillon fera-t-il élire le FN ou sera-t-il élu grâce à un électorat FN déboussolé qui reconnaitra en lui quelques unes de ses "valeurs" comme il les avait retrouvées en 2007?
Citation d’un connaisseur:
« Hormis le libéralisme décomplexé (mais n’oublions pas la partie libérale du FN), Fillon avance une sorte de programme FN soft, qui ne laisserait à la présidente du FN qu’un positionnement plus dur, véritable repoussoir pour le centre de gravité de l’électorat français, qui se situe actuellement au centre-droit. Sauf si elle choisit une ligne sociale, la ligne d’Egalité &Réconciliation, qui permet de réconcilier droite et gauche souverainistes contre le programme libéral oligarchique. Juppé en était la version soft, Fillon en est la version dure.
Florian Philippot a donc stratégiquement raison de croiser le fer avec Jérôme Chartier, le porte-parole de Fillon, sur le plateau de France 2, ce dimanche 20 novembre au soir. C’est le dernier combat. Après, il n’y en aura plus ».
On verra qui a raison. En tout ça va être intéressant.