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Article : Le sacrifice des élites

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Elite

Alex Kara

  30/10/2018

Je ne remet aucunement en cause l'abnégation de ces personnes à ce moment-là, mais je m'interroge sur l'emploi du terme "élite".

Il me semble que les élites véritables ont justement leur mot à dire sur la conduite de la guerre, et dans sa forme et dans son objectif. S'ils se content d'exécuter les ordres, ils peuvent à la rigueur être considérés comme des cadres (au sens militaire) d'élite, ou des gens d'un certain rang social, mais ils participent pas à la décision au sens où on le ferait dans des sociétés tribales ou claniques.

Il faudrait avoir les statistiques de ces "élites" qui osèrent faire la grève de la guerre (qui apparemment concerne 43% des divisions https://en.wikipedia.org/wiki/1917_French_Army_mutinies ).

La Première Guerre Mondiale reste une boucherie insensée, le simple fait qu'elle ait pu se produire doit nous interroger sur le sens du mot "élite" dans une société complexe comme la société industrielle.

On peut aussi se demander ce que la Troisième République avait de démocratique si on y fait la même chose que sous un quelconque empire oriental. Les mutins, eux, ont repris en partie leur droit politique pour un moment, et c'est cela même qui a poussé Pétain à faire ses réformes. Quelle était la part des élites là-dedans ? Sans doute pas minime.

Texte émouvant et for bien écrit , j'ai vibré à l'unisson .

Christian Feugnet

  30/10/2018

Pour autant je soutiens Stanley Kubrick , car si à l'époque on disposait d'une véritable élite , le film nous parle de celle d'aujourd'hui et de sa propension à se draper de la mort des autres .

Je n y ai pas pris garde dés l'abord ....cette réflexion sur les élites ....

Christian Feugnet

  31/10/2018

çà a surgit à lalecture d'un texte que je juge trés important d'Orlov qui parle en termes sociaux des 0.1% .
Apparemment il se contredit , en fait il pense .  Grossuérement , à l'origine de l'effondrement serait notre culture .  J'emploie là le mot culture abusivement comme il convient aujourd'hui : de message écrit .et de quelque chose qui distingue plus qu'il ne rapproche des autres , soit anti-social au lieu de , mettons ...anti-systéme .
L'effondrement dont il parle est de celui des 0.1 % qui nous y entraine ( plus ou moins , voire idéalement  pas du tout , ce qui est alors moins triste que sa conclusion ) .
Orlov est un specimen anti-systéme qui malgré lui , par son existence prouve que cet effondrement ne concerne pas tout le monde , à moins que par excés de sociabilité , il s'y laisse entrainer ...
Le fait est que parlant de la Chine et de sa culture il se laisse à y trouver de la persistence millénaire . Or il me semble qu'entre confusianisme et taoisme ( le fond ) il y a un gouffre . çà se matérialise avec les Han , réalisateurs du confusianisme né dans l'époque de son contraire les royaumes combattants .
Ce qui est depuis considéré comme taoisme est son antidote : le livre de Lao Tseu écrit sous la contrainte du premier Empereur Han , à son corps défendant ( ce n'est pas une métaphore , j' y viens ) , puis se refugie , dépité ( il a trahit pour sauver la culture )  , dans la Montagne . Alors  que le taoisme comme l'ésotérisme Grec s'enseigne par pratique corporelle , et s'énonce oralement de maitre à disciple . Il en reste quelque chose par exemple dans la cuisine Chinoise ou la "gymnastique" du matin . Pour ce qui est de la cuisine  , un détail , on la tourne dans un seul sens , le méme que celui privilégié du yi king . En général tout est pensé en termes corporels et personnels  . A l'inverse du confusianisme . Il n'y a pas continuité .
Pour ce qui est de la motre , avec la finance nous approchons de la rupture générale avec les restes de "culture" dégénérés de nos  " élites" , les guillemets c'est parce qu'ils se sont séparés de nous , désocialisés ,depuis longtemps , de l'écrit abusif .
Au contraire de l'élite engloutie sous les bombes en 14-18 , époque de royaumes combattants ..

 

Jeu de mots .

Christian Feugnet

  31/10/2018

Je fus éffaré à la lecture du livre de "mathématiques" de mon fils , ne parvenant pas à un dialogue avec lui sur le sujet . Je n'y trouvais aucune cohérence possible . En allant voir son professeur , que je savais pourtant mathématicien , deuxiéme surprise , il m'apprend qu'il partage non point de vue , mais qu'il ne peut choisir le libre ; il lui est imposé . J' y vois un aspect du tourbillon crisique , le post moderne n'est pas du confucianisme , au sens prima des rapports sociaux actuels sur les personnes , mais du confusianisme .

Ne pas me confondre .

Christian Feugnet

  31/10/2018

Je n'ai pas écrit confu sionisme , je me suis retenu , rien à voir avec la cabale . L' écriture est un art difficile .

Voyage au bout de la ...folie

Georges Dubuis

  31/10/2018

LF Destouches avaient touché juste. Ces quelques mots résument le commencement et la fin de son voyage….amère, entendez bien ce dernier mot dans notre merveilleuse langue,a mère, sans mère, qui fait pleurer tous les soldats dans la scène finale des Sentiers de la gloire. https://www.youtube.com/watch?v=pJH8hO7VlWE
"Que vois je autour de moi, des gens pressés d'en finir et moi j'ai envie de .......vivre" Et oui, il faut trancher pour ne pas y rester…...dans le social !

Le cas de Polytechnique (photos rares)

EricRobertMarcel Basillais

  31/10/2018

L'Ecole Polytechnique par laquelle je suis passé a subi effectivement la même saignée :
voici 3 exemples photographique (à ne pas utiliser pour du matériel éditorial sans autorisation de l'Ecole Polytechnique) pris au hasard :

https://bibli-aleph.polytechnique.fr/exlibris/aleph/a23_1/apache_media/S8KFQVSSEMT46M9UNJ55X4EVTK3X12.jpg

https://bibli-aleph.polytechnique.fr/exlibris/aleph/a23_1/apache_media/ISLK1QPURI7CSIF7X4UJJ9B7A8TJXL.jpg

https://bibli-aleph.polytechnique.fr/exlibris/aleph/a23_1/apache_media/2DJUITKXT2HURRVVC5N8Q8N99QQA61.jpg

De mémoire, la promo X1914 fût presque totalement détruite. On chargeait encore à cheval, sabre au clair au début de la guerre de 1914. Ce fût la fin de la civilisation euriopéenne.

Nous sommes les héritiers des ruines. Et le traité de Versailles est responsable de la deuxième (Allemagne), mais aussi de la troisième guerre mondiale (Kurdistant, Palestine).

Le mot élite est presque toujours galvaudé. Et depuis toujours. Aucun grand problème signalé n'a été réglé. Ils ont été plutôt agravés. D'autre problèmes ont été importés, créés, magnifiés.

Entreprise au plus haut point perverse. Et qui n'aura servi de rien. Car elle est vouée à l'auto-destruction générale. Que les survivants de la prochaine guerre mondiale se souviennent de ne plus reconduire la technologie, le marché, et l'Etat ; si toutefois le choix devait encore se présenter à eux…

les inversions historiques

Dominique Muselet

  31/10/2018

Les inversions historiques sont légions et elles ont souvent une cause… historique.
Je me suis demandé après la lecture de votre article sur le sacrifices des élites de 1914 si ce n'est pas le naufrage des élites de 1945 qui a jeté un discrédit rétroactif sur celles de 1914, amalgamées, en dépit des faits, aux insuffisances et turpitudes de celles de 1945 à nos jours…

Le délitement des

jc

  01/11/2018

Le titre m'amène à m'interroger -en thomien bien sûr- sur ce que sont les élites d'une société, et comment elles naissent, vivent et se délitent.

(L'article Wikipédia montre la cassure entre la conception de l'élite en Grèce, à Rome et au Moyen âge et la conception moderne:

"L'Athènes de Périclès va porter très haut cet idéal : elle lie la recherche de la perfection esthétique (beauté architecturale, culte du corps) à la quête de l'exemplarité spirituelle. La faute est dans la démesure (hybris), comme le rappelle le mythe de Prométhée.",
"Dans l'Antiquité romaine, une place particulière est donnée au citoyen là où le droit de cité n'est pas uniformément répandu. Être citoyen est un idéal qui s'accompagne d'un support juridique. Celui qui est citoyen a des obligations envers lui-même et envers les autres."
"La notion d'élite comme modèle va être modifiée à l'époque médiévale. On s'intéresse moins à la cité des hommes qu'à la cité de Dieu.",
"Aujourd'hui, l'élite finit par désigner l'occupation d'une position enviable.".

Pour Chateaubriand (cité à la fin de l'article) le délitement semble inéluctable: "L’aristocratie a trois âges successifs : l’âge des supériorités, l’âge des privilèges et l’âge des vanités. Sortie du premier, elle dégénère dans le second et s’éteint dans le dernier."

J'ai bien aimé, à ce propos du délitement des élites, la citation d'Emmanuel Todd dans l'article Wikitionnaire:
"Un sociologue sérieux doit accorder plus d'importance à la sexualité des élites qu'à l'article 16 de la constitution." ("Le fou et le prolétaire", 1979). )

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Le pouvoir, quelque soit sa forme, est détenu par des élites, en quelque sorte par définition. Mais la réciproque n'est pas automatiquement vraie, le pouvoir de certaines élites pouvant être considérablement amoindri dans certaines circonstances (pouvoir des élites financières en régime communiste, pouvoir des élites religieuses en régime laïc, etc.).

Y-a-t-il une hiérarchie des élites?

Dans son article "Thèmes de Holton et apories fondatrices" (AL) Thom énumère les apories qui, selon lui, fondent différentes disciplines telles que Mathématiques, Physique, Biologie, Sociologie, Psychologie. L'analogie de sa formulation des problèmes fondamentaux de la Biologie et de la Sociologie est frappante:
"Biologie: expliquer la stabilité de la forme spatiale des êtres vivants et ce, en dépit du "turn over" constant des molécules qui les constituent."
"Sociologie: ici c'est l'opposition entre la permanence de la société -en particulier la structure du pouvoir- et la fluence continuelle des individus qui fait problème." (AL p.481)

Pour Thom il y a une analogie profonde, fondamentale, entre physique, biologie et sociologie: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés." (Conclusion de SSM), et sa  théorie des catastrophes est, selon lui, "le premier essai cohérent (depuis Aristote) d'une théorie de l'analogie".

Thom pousse très loin l'analogie biologie-linguistique* mais ne développe pratiquement pas cette analogie biologie-sociologie en avertissant: "... dans un sujet comme l'Homme on ne saurait pénétrer qu'à la surface des choses. Comme Héraclite l'a dit: "Tu ne saurais atteindre les limites de l'âme, aussi loin que te portes ta route, si profonde est sa forme." (SSM, p.323)

En biologie l'élite des cellules est évidemment la lignée germinale. Ce qui incite -en négligeant l'avertissement thomien- à comparer* la production et la reproduction des gamètes avec la production et la reproduction des élites d'une société, ouvrant des perspectives qui pourraient s'avérer nouvelles sur le rôle de l'éducation. Vers une libération de la pensée par le sexe**?

(On notera que les mathématiques peuvent (doivent?) intervenir dans cette analogie:
Thom: "Expliquons de manière assez élémentaire le mécanisme formel qui, à mes yeux, commande toute morphogénèse, par l'analogie suivante entre le développement d'un embryon d'ues (en principe)ne part, et une série de Taylor à coefficients indéterminés d'autre part. le développement d'un embryon peut se décrire grosso modo de la manière suivante: à partir d'un oeuf "totipotent" se séparent au cours du temps des masses cellulaires qui acquièrent des spécialisations histologiques irréversibles (en principe); mais il subsiste toujours à l'intérieur de l'animal [le mammouth!] une lignée de cellules totipotentes, la lignée germinale, qui aboutira à la formation des cellules reproductrices (gamètes) dans l'individu adulte. Or, considérons d'autre part une fonction différentiable…" (SSM p.32)


*: Thom va jusqu'à comparer un mot référent d'un concept à un gamète émis par ce concept: "L'émission verbale apparaît ainsi comme un véritable orgasme."(SSM, 2ème ed. p.314)

**: Dans l'article Wikipédia cité en tête de commentaire il est écrit: "Pour Jacques Julliard « l'alliance des hommes de science et des prolétaires » s'est brisée, alors qu'elle était fondamentale." Une approche biologique de l'éducation -et de la détection des capacités de chacun- peut peut-être aider à ébranler le mammouth…


 

Un ton nouveau...

Michel Donceel

  02/11/2018

Il y a quand présentement comme un ton nouveau dans la partie lucide de ce qui reste de la "Gauche" . On pourrait croire, à lire le billet dont le lien suit, que l'"orateur" de la France Insoumise a eu vent des "Âmes de Verdun"... https://www.marianne.net/debattons/tribunes/pour-une-commemoration-de-la-victoire-de-1918-et-contre-le-mepris-de-nos-morts?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1541058230

Le délitement des

jc

  02/11/2018

(Dans la rationalité telle qu'il la conçoit Thom réhabilite l'utilisation de l'analogie, considérée comme une pensée magique par les modernes qui s'y opposent par le diktat "comparaison n'est pas raison":
"On peut ainsi décrire comment la pensée magique a fait place (et donné naissance) à la pensée scientifique. La propagation par similarité des formes -postulat implicite de la pensée magique- s'est trouvée éliminée dans la pensée scientifique moderne, qui n'admet (axiome dit de localité) que la propagation par contact. Par contre, la propagation par similarité reste valable sur le plan sémantique (c'est [justement!] la base de l'analogie) (...)." (AL p.100) )

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Hiérarchie des pouvoirs.

Je crois que dans l'esprit de beaucoup de gens (et dans le mien jusqu'à ce que Thom dépucelle ma pensée), "avoir le pouvoir" est confondu avec "être le chef" (chef qui a le pouvoir de faire à peu près ce qu'il veut: le pouvoir précède le vouloir).

Dans l'analogie corps humain/corps social le petit texte suivant illustre bien, selon moi, le problème de la hiérarchie des pouvoirs:

       https://loisirs.aufeminin.com/forum/le-chef-du-corps-humain-fd263322

(Dans l'extrême-orient chinois on dit que le poisson pourrit par la tête pour signifier que le délitement social commence par l'élite. Si l'on en croit Emmanuel Todd* et Michel Onfray, en Occident -en France au moins- il serait plus juste de dire qu'il pourrit par la queue. Plus sérieusement (?**), Thom, dans son essai de Biologie théorique, considère que nous avons deux cerveaux, l'un prédateur, situé dans la tête près de la bouche, et l'autre proie, situé le long de la moelle épinière. En localisant ce cerveau-proie dans une "deuxième tête" proche des organes génitaux -et aussi des organes excréteurs- (comme nous y incite la présence d'une pilosité***), on a un argument qui va dans le sens de Todd, d'Onfray et de l'auteur du texte en lien ci-dessus…)

L'analogie élite sociale/cellule germinale "totipotente" suggère au contraire qu'il faut interpréter le pouvoir comme une puissance -au sens d'un potentiel, d'une capacité-, les chefs, les élites, étant alors ceux qui ont les plus grandes capacités: le vouloir, le désir, le manque, précède le pouvoir. Il est clair pour moi que l'animal en général et l'humain en particulier est mené par le désir -désir sexuel prioritairement pour l'animal, perpétuation de l'espèce oblige-.

(Les deux paragraphes précédents suggèrent que le conflit central est le conflit vouloir-pouvoir. Selon moi il y a un troisième larron qui est le devoir -on fait ce qu'on peut, pas ce qu'on veut- et que le bon ordre, l'ordre de bon sens, est l'ordre: nous voulons-nous devons-nous pouvons. Et le devoir nous est dicté par Dieu, le GA (Grand Architecte), le GG (Grand Géomètre), le hasard, rien du tout -il est interdit d'interdire ...-, etc., suivant la sensibilité et le formatage de chacun. On notera ici la citation thomienne relevée dans la préface (par Jean Largeault) de AL (pp.28 et 29): "Selon beaucoup de philosophes, Dieu est philosophe. Il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu."****)

En Biologie on oppose les cellules somatiques aux cellules germinales, opposition analogue en Sociologie à l'opposition peuple/élite. Le peuple peut-il avoir, doit-il avoir, a-t-il, une influence sur l'élite? La constitution française l'impose en son article 2 du Titre Ier (De la souveraineté): "Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple."

Y a-t-il en Biologie influence du soma sur le germen? Le dogme fondamental du néo-darwinisme, l'existence de la barrière de Weismann, l'interdit.

Thom est doublement lamarckien. Pour lui:
1. c'est la fonction qui crée l'organe; (sans aucun doute dans les sociétés, dit-il -cf. le film de Godard sur lui, disponible sur la toile, 39'45)
2. il y a possibilité d'action du soma sur le germen; ("On ne pourra que s'étonner -dans un futur pas tellement lointain- de l'étonnant dogmatisme avec lequel on a repoussé toute action du soma sur le germen, tout "mécanisme" lamarckien" (ES, 1988, p.126)

Il me semble à peu près évident que le dogme fondamental du libéralisme qui régit l'UE, à savoir le dogme de la concurrence libre et non faussée, est la version économique du struggle for life darwinien, dogme dont l'immuabilité a été renforcée par l'analogie avec celui de la barrière de Weismann (circulez, peuples, ce ne sont pas vos oignons).

Je ne sais pas s'il y a parfois dans l'organisme animal des révoltes des cellules somatiques face aux cellules germinales. Mais il m'apparaît évident que les révolutions sociales sont la manifestation de l'action du peuple sur l'élite en place.

Thom a écrit un article à ce sujet: "Révolutions, catastrophes sociales?" (AL) dans lequel il oppose les pouvoirs de la contrainte physique (violence, force des armes) et de la contrainte économique (terres, capitaux, outils) au pouvoir des signes: le gouvernant peut obtenir l'adhésion du gouverné en excipiant un "paradigme de légitimité" -sous la forme, par exemple, d'une formule (verbale ou écrite)- qui a pouvoir de persuasion sur lui. Et dans l'article, il s'attache à établir "qu'aucune société stable ne peut exister sans une certaine forme de pouvoir sémiologique", c'est-à-dire à montrer qu'il est indispensable de canaliser, de domestiquer un tant soit peu les forces par les formes si l'on veut espérer une société stable et pérenne.

Le nombre de cellules du corps humain est, ai-je lu, de l'ordre de 100.000 milliards. Il m'est impossible de croire que cette cohésion soit uniquement le produit du hasard et de la pression sélective darwinienne: pour moi il y a nécessairement un "centre organisateur" qui régule tout ça.

Le nombre d'humains actuellement sur notre planète est actuellement d'environ 7 milliards. Notre problème planétaire est de nous organiser en société stable et pérenne. C'est a priori plus facile parce qu'il y a beaucoup moins d'individus, que les évolutions sont plus lentes, et que l'on peut voir ce qui se passe et ce qui se fait.

Selon moi l'analogie corps humain/corps social vaut dans une large mesure. Aussi si le corps humain existe -ce qu'un humain niera difficilement- alors le corps social existe aussi: pour moi l'ultra-libéral thatchérien "There is no such thing as society" restera -tel l'existentialiste beauvoirien "On ne naît pas femme, on le devient"- le reflet d'une époque délirante.

Comment faire pour s'organiser en société? En jargon moderne on appelle ça un problème de logistique. Et tout entrepreneur contemporain en logistique, statistiquement ultra-libéral et (ou donc) darwinien, vous dira qu'on ne s'organise pas comme ça, a priori, on s'organise en fonction d'un but à atteindre: autrement dit c'est la fonction qui crée l'organe. Tout logisticien darwinien est donc ainsi un lamarckien qui s'ignore.

Vouloir-devoir-pouvoir. Peut-être les "élites auto-proclamées" se décideront-elles un jour à demander aux peuples ce qu'ils veulent et à essayer d'organiser la société en conséquence -il y a des contraintes, des devoirs qui rendront peut-être ce vouloir irréalisable- au lieu de les contraindre par la force physique et/ou psychologique (formatage) comme elles le font depuis un certain temps déjà?


*: Todd: "Un sociologue sérieux doit accorder plus d'importance à la sexualité des élites qu'à l'article 16 de la constitution." ("Le fou et le prolétaire", 1979). )

**: Thom: "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité".

***: jc's touch!

****: Je crois cette citation très importante (malgré son apparente -ou réelle- exorbitante prétention). Car elle laisse entrevoir à des non-croyants une voie permettant de "monter en métaphysique" en se déganguant du positivisme et du pragmatisme, d'une part, et elle permet de repousser "en métaphysique plus extrême" les conflits inter-religieux, d'autre part.