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Article : La tragédie-bouffe à miroirs déformants

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acatalepsie : les USA dans leur propre gouffre

perceval78

  13/12/2016

Enfin, tous les événements possibles spirituels se produisaient rapidement devant mon âme encore à demi endormie. Elle était saisie de terreur ... en contemplant ... le spectacle idéal de cette immense activité que l’on nomme intellectuelle … Ce mot énorme, qui m’était venu vaguement, bloqua net tout mon train de visions. Drôle de chose que le choc d’un mot dans une tête ! Toute la masse du faux en pleine vitesse saute brusquement hors de la ligne du vrai ... Puis, à une lueur apocalyptique, je crus entrevoir le désordre et la fermentation de toute une société de démons. Il parut, dans un espace surnaturel, une sorte de comédie de ce qui arrive dans l’Histoire.
Paul Valery. Monsieur Teste .

Avouons le, et nous ressentons une certaine fierté en le disant, le débat est bien meilleur coté Français que coté Cowboys. Alors que les ricains se noient dans le règne du quantitafif : Hillary a eu presque 3 millions de voix de plus que The Donald
Les Français sont dans le qualitatif : le nano-pinaillage, la surluminescence de l'esprit, le feu d'artifice de la pensée, voir un pyrhhonisme à 99% chimiquement pur, qu'on en juge :

Causeur : es ce la réalité qui a terrassé la virtualité ou l'inverse ?
La tonalité dominante semble être celle que Pascal Brukner exprime pour Le Figaro, affirmant qu’il y a eu « vengeance du réel »,
« victoire du principe de réalité ». On soutiendra ici que c’est tout au contraire la virtualité qui a terrassé la réalité.


BHL :

Le populisme pose (premier théorème) : le peuple sait ce qu’il veut.
Puis (second théorème) : il a, quand il veut, toujours raison.
Mais encore faut-il (postulat) que ce soit lui, vraiment, qui veuille.
Et encore faut-il (corollaire) que rien n’entrave ce juste vouloir.



Et encore ce ne sont là que les troupes de bases, des trouffions mal préparés, attendez qu'on vous envoie l'élite, les troupes de chocs, tel ce Marcel Conche qui comme chacun sait est le maître de Comte Sponteville

Pour éviter de s'engager dans une recherche de la "réalité en soi", qui, par un effet des présupposés de notre recherche même, recule toujours, il faut admettre : que l'apparence n'est pas un rideau, que la sensation n'est pas un intermédiaire (c'est-à-dire que la notion psychologique et physiologique de sensation ne doit pas être transposée au plan métaphysique), que l'intelligence n'est pas séparée de ce qu'elle saisit - ou par la nature des organes sensoriels ou par sa propre nature -, enfin que l'être et le paraître ne se distingue pas. Le pyrrhonisme est une philosophie de l'apparence, mais de l'apparence qui ne fait qu’apparaître, qui est donc en même temps la chose elle-même, c'est-à-dire de l'apparence pure ou absolue. Or, cela ne se peut que si l'apparence, sans intermédiaire, est là en elle-même. L'apparence s' autodévoile

Le vrai-faux de la modernité

jc

  14/12/2016

Le titre est piqué dans le tout récent Tartarin de Nicolas Bonal.

René Thom: "Le logos, la possibilité de représenter par le langage, ne joue pour l’homme que dans un cadre assez limité de situations, entre ce que j’appelle le cosmos et le chaos. Le cosmos sous sa forme la plus absolue, c’est le cimetière. Rien de plus tranquille, c’est le calme de l’insignifiance, le néant de l’insignifiance. En haut, au contraire, c’est le chaos du déferlement des forces cosmiques. Elles sont toujours présentes, à nous menacer. En face de ces menaces, l’opposition vrai/faux disparaît. Du côté de l’insignifiance, comme disparaît au fond la vérité des axiomes en mathématiques. Ils deviennent des conventions. On peut en changer et l’axiome peut être considéré comme faux. On perd alors l’opposition vrai/faux par le maniement du contexte. Celui-ci est variable et l’opposition vrai/faux, finalement, disparaît dans l’insignifiance."

Philippe Grasset: "Nous avons choisi de publier deux longs textes, venus de sources très différentes, et décrivant deux situations absolument opposées, qui sembleraient s’exclure l’une l’autre et qui, pourtant, se côtoient jusqu’à se toucher, jusqu’à se mélanger."

L'opposition vrai-faux disparaît dans l'insignifiance… ou dans le chaos.

Où en sommes-nous et où devrions-nous être?  Réponse en image:  http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41

Où se trouve alors le vrai faux, le faux consistant, celui qui s'oppose au vrai vrai?

Thom: "J’ai écrit un jour : Ce qui limite le Vrai, ce n’est pas le Faux, mais l’insignifiant. Mais il y a aussi le Faux limité, entouré par
le Vrai, le principe erroné qui est au centre d’une auréole de vérités. Je ne serais pas éloigné de voir en ce Faux générateur
du Vrai l’essence même de la scientificité."

Mais le problème fondamental n'est pas là:
"La distinction vrai/faux n'a guère d'intérêt métaphysique car elle n'engage pas la structure de l'Être."

"La vérité présuppose une signification. L’idéal des logiciens (et de certains mathématiciens)
d’éliminer la signification au bénéfice de la seule vérité est un contre-sens philosophique."

"Le pragmatisme est la forme conceptualisée d'un certain retour à l'animalité. [...] Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde."