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Article : La “mission impossible” de Macron

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Macron en position de créer d'autres surprises ?

Alexis Toulet

  03/07/2017

Analyse très intéressante de Diana Johnstone.

J'ajouterai une autre interrogation, ou tentative de prospective, ou interrogation.

Emmanuel Macron, aujourd'hui décrit par les gazettes comme "hyper-président", me semble risquer fort d'être devenu d'ici un à deux ans un président raté, méprisé comme le fut Hollande, voire pire que méprisé. C'est que sa politique générale vis-à-vis de l'Union européenne, et en application de ses principes économiques - les fameuses "réformes" - promet d'avoir des conséquences similaires ici à ce qu'elles furent en Italie, voire même en Espagne. Aggravation du chômage, de la pauvreté, de la dette publique, peut-être vente à l'encan d'actifs publics supplémentaires. Sans compter ce qui n'est pas prévisible, et qui a peu de chance d'être positif.

Macron se retrouverait donc à ce moment dans la même position que celle de Hollande en 2013 ou 2014, et probablement pire. Mais réagirait-il comme Hollande ? Je vois de fortes raisons d'en douter :
- C'est un "homme neuf", sans loyauté au système des partis, alors que l'ancien secrétaire du PS François Hollande était au contraire particulièrement loyal et comme par profession
- Plusieurs "ratés" de communication ont montré derrière la façade lisse un homme méprisant ardemment l'échec et ceux qui ont échoué. Durant la campagne présidentielle, et récemment l'opposition tout naturellement posée entre ceux qui réussissent et "ceux qui ne sont rien"
- Macron est un banquier. Ce qui d'une part est associé à un certain nombre de points négatifs, évoqués couramment et il n'est guère besoin d'insister. D'autre part, et en positif, les grands financiers sont parfois beaucoup plus réalistes que ne peuvent l'être certains hommes politiques, puisqu'ils ne sont guère prisonniers de l'idéologie. Le FMI par exemple représentait par rapport à la Chancellerie allemande la voix d'une relative raison quant à la situation de la Grèce. Un financier peut plus facilement être ouvert aux solutions non-conventionnelles

Un homme sans loyauté de parti, un homme que sa profession pousse à la méfiance envers toute idéologie, un homme méprisant durement les ratés qui "ne sont rien" et qui semble comme amoureux de sa propre image - cet homme-là "se coucherait", et durablement, continuerait comme si de rien n'était sous les moqueries et les lazzis comme le fit Hollande pendant trois ans et quatre et plus, lorsqu'il aura compris que la politique générale sur laquelle il a gagné l'élection ne mène qu'à l'échec et à une impasse qui le fera mépriser plus lourdement encore peut-être que Hollande ne l'a jamais été ?

Je n'y crois pas.

Et en France, un président de la République qui décide de changer de cap dispose des moyens de le faire.
 

...à Versailles ce 3 juillet 2017

Disciple égaré

  03/07/2017

Je vais lire avec intérêt, mais déjà je souhaite faire l'éloge du discours du Président à Versailles ce jour, qui avait décidément de la hauteur et qu'il faudra relire, et espérer que Dedefensa en fasse l'exégèse.