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Article : La bestiole & Delenda Est Systema

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George, Barack, Donald

jc

  11/02/2017

Je voudrais ici partir de la métaphoredéveloppée par PhG dans billet que je ne retrouve plus et que je reformule ici à ma sauce

[Après le 9/11 l'adolescent, l'adulte mal fini* Bush, lance en représailles une flèche en direction de l'Islam radical. L'adulte Obama, mesurant les inconvénients de la chose, fait tournoyer la flèche. Le vieil enfant Trump (qui n'a peut-être jamais été adulte) relance la flèche en sens inverse de Bush.]

pour tenter d'imiter l'inimitable PhG à coup d'intuition haute.

Adolescence (potus1), adultie (potus2), vieillesse (potus3).

* Dans le Sud de la France mal fini=idiot.

Le matin on met en route la machine à vapeur, on fait monter la température et la pression (phase1) jusqu'aux conditions cycliques (cycles de Carnot) d'exploitation (phase2), le soir on éteint tout, laissant retomber la température et la pression (phase3).
La phase2 est possible parce que dès le changement de phase  s'activent divers régulateurs qui régulent température et pression permettant l'exploitation. Le plus connu (car le premier découvert) est le régulateur à boules.

Quel est l'analogue des boules dans l'analogie avec le développement humain masculin? La réponse est évidente: les testicules. Le changement de phase 1-2 est la puberté, celui 3-4 l'andropause.

Pour qu'une globalisation fonctionne il faut un langage véhiculaire, commun aux innombrables babils babéliens vernaculaires. En Europe ce fut le Latin, puis, un temps, le Français, puis l'Anglais, qui est d'ailleurs aussi actuellement le langage (Globish) de l'économie et de la diplomatie mondialisée.

L'inconvénient de, disons, l'Anglais, c'est que c'est la langue du maître US, maître de l'instant qui impose sa vision du monde globalisé. C'est à mon avis un vice rédhibitoire. What else?

Hegel a dit de Pythagore ("Tout est nombre") que c'était le premier maître de l'universel. Il est de fait que le langage du nombre, de l'arithmétique, est un langage universel, et c'est même, selon moi, la source de tous nos ennuis: il y a des siècles que les financiers ont tissé à leur profit une toile mondialisée dans laquelle nous sommes englués.

Si le langage de l'arithmétique est un langage universel, alors celui de la géométrie et, en général, celui des mathématiques aussi.

Il y a quelques siècles Leibniz a émis l'idée de la possibilité d'existence d'une caractéristique universelle:
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Calculus_ratiocinator

idée réalisée partiellement par les ordinateurs (qui ne peuvent cependant
décider de tout énoncé arithmétique, incomplétude oblige) qui permettent une certaine arithmétisation de la pensée (intelligence artificielle, robots, transhumanisme californien, etc.).

René Thom pense qu'une certaine
géométrisation de la pensée est possible, permettant de faire faire d'importants progrès à l'intelligence artificielle et surtout à l'intelligibilité ("une image vaut mieux que mille mots" disait Confucius).

Avec cet objectif en vue il propose d'introduire progressivement le langage mathématique dans les langues vernaculaires, l'avantage étant double, la précision d'une part, l'universalité d'autre part. Illustration.

Les dynamiques de phase1 et phase3 sont de dynamique de gradient (on va droit devant soi en suivant la plus grande pente, à partir d'une source en phase générative, vers un puits en phase corruptive). La dynamique de phase2 est une dynamique cyclique, appelée savamment hamiltonienne. Les changements de phase (1-2 et 2-3) sont ce que les matheux appellent des bifurcations de Hopf.

Voilà, je crois, un schéma de base applicable dans un très grand nombre de situations, schéma qui structure solidement la pensée, et que je verrais bien aller dans le sens du sublime "Il faut reconstruire la pensée comme jadis on bâtissait les cathédrales" de PhG.

Il s'agit bien entendu d'un schéma de base qui doit être affiné. Ainsi pour les animaux, la première phase n'est autre que la phase embryologique, avec ses étapes (clivage, gastrulation, organogénèse, je recopie Wiki!), avec des dynamiques de gradient distinctes (vraisemblablement choisies parmi les catastrophes élémentaires de Thom) entre lesquelles s'intercalent sans doute des dynamiques hamiltoniennes (de type cycle de Krebs?).

Et je ne vois pas pourquoi il n'en serait pas ainsi pour l'Histoire en général et, en particulier, pour la naissance, la vie et la mort des civilisations.





 

Système, AntiSystème. Définitions

jc

  12/02/2017

1. Le Système est l'organisation sociale définie par les principes suivants:
- l'homme est un loup pour l'homme 
(Struggle for life);
- In gold we trust.

Il s'agit donc d'une société individualiste dont la cohésion, l'homéostasie, est structurée par l'argent. (La loi est la loi de l'argent; tout contrevenant, individu comme nation, est interdit bancaire, est excommunié).

2. L'anti-Système est l'organisation sociale définie par les principes suivants:
- l'homme est un animal social;
- In God we trust.

L'homéostasie de la société est donc ici doublement assurée, spirituellement et temporellement.
Spirituellement par une communauté de croyance et temporellement par une communauté de parenté.

Selon moi, au jour d'aujourd'hui*, Trump est plus que jamais l'archétype du Système selon cette définition. S'il a parfois des attitudes antiSystème, je suis convaincu que c'est par "business as usual" (la version soft du "struggle for life"), c'est parce qu'il doit s'appuyer sur son électorat (Sénat, Chambre, etc.).
Ce que fait actuellement Trump c'est de rameuter ses vraies troupes, à savoir le troupeau Système, les aveugles hyperactifs, les hypertrophiés rationalistes-déments, les hystériques affectivistes, les militantistes du paroxysme sociétal, bref les Clinton et les Mc Cain, en les ramenant aux fondamentaux qui ont fait la force des USA et la feront, selon lui, encore.


* Demain est un autre jour, seuls les cons ne changent pas d'avis.
 

Contre-sens?

jc

  12/02/2017

J'ai repéré je ne sais où sur le site cette phrase que j'ai trouvée sublime (mais malheureusement hors contexte) que je restitue ici approximativement: "Il faut reconstruire la pensée comme jadis on bâtissait les cathédrales".

Et, avec mes idées thomiennes (j'adore les oxymores), j'ai aussitôt glosé sur la rationalité thomienne, rationalité topo-logique, différente de la rationalité basique, de la rationalité-Système (en gros ce qui reste de l'organon aristotélicien après laminage par le Système -Boole, Frege, la rationalité des ordinateurs, etc.-). Dernier en date: la séquence naissance-vie-mort traduite en
- dynamique de gradient-source,
-bifurcation (de Hopf),
- dynamique cyclique (hamiltonienne),
-bifurcation again,
-dynamique de gradient-puits.

Mais je suis actuellement en train de lire le chapitre "Cathédrales" du tome II de "La Grâce"* et je m'aperçois que j'ai peut-être fait un contre-sens.

Il m'apparaît en effet à la suite de cette lecture que PhG veut dire par cette phrase qu'il faut absolument faire une place à Dieu dans nos pensées si nous voulons penser correctement. (Et PhG de détailler sa méthodologie p.103, en grassant -Grasset adore grasser-) "presqu'avec l'état d'un athée s'il le faut")

Finalement ce contre-temps, ce contre-sens, ne me dérange pas, au contraire. Car pour un matheux, Dieu c'est l'infini, et l'infini, le matheux joue (les mathématiques sont un jeu) avec tous les jours.

* A lire absolument!

Logocrate nominaliste

jc

  12/02/2017

Nominalisme.


https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Nominalisme


Le nominalisme est un penchant naturel pour le logocrate ("l" minuscule).

"Les nominalistes rejettent la conception idéaliste platonicienne (nommée aussi réalisme dans la thèse : universalia sunt realia ante rem) selon laquelle ils ont une existence immanente a priori, et lui oppose que ces universaux sont définis essentiellement par leurs noms(« nomina »). "

Cette citation montre que PhG n'est pas, surtout pas, un nominaliste (tel Hobbes, "l'homme est un loup pour l'homme").

J'ai déplié mon divan psychanalytique pendant plus de cinq ans sur le blog du médiatique Paul Jorion, anthropologue de formation initiale, cultivé, curieux de tout, économie, philosophie, intelligence artificielle, etc. J'ai été attiré par son blog parce que non seulement il a lu Thom, mais, chose rarissime, il a utilisé ce qu'il a lu (et j'ai fait du prosélytisme pour l'œuvre de Thom, pendant toutes ces années). D'une part en tant qu'anthropologue où il a reconnu dans les populations Xwéda du Bénin un fétichisme(?) où il a reconnu les sept catastrophes élémentaires de Thom, d'autre part dans son "Principes des Systèmes Intelligents" (qu'il considère comme ce qu'il a produit de plus élaboré) où il utilise le concept de "chréode" (dû à l'embryologiste Waddington, concept mathématisé ultérieurement par Thom) pour implanter son logiciel ANELLA d'intelligence artificielle.

L'approche de son PSI est clairement nominaliste (auto-organisation d'un univers de mots). Et on voit que ça bloque (à mon avis bien entendu), du côté du chapitre XIII, où il avoue qu'il n'existe pas de théorie de la signification*, et donc que ce qu'il fait n'a pas de sens, qu'il manque le pendant sémantique à la partie syntaxique" (tout à fait intéressante, autant que je sache, c'est-à-dire bien peu, car originale, sortant des sentiers battus) développée dans le douze chapitres précédents.

Jorion n'est pas nominaliste seulement dans PSI. Il l'est tout le temps (et donc, sur ce point, est cohérent). Dans son deuxième bouquin phare "Comment La vérité et la réalité furent inventées" il se mesure à Thom:

Thom: "La Physique est une magie contrôlée par la géométrie";
Jorion: "La Physique est une religion contrôlée par des noms communs".
Plus nominaliste que Jorion tu meurs!

De façon là aussi très cohérente Jorion est antiplatonicien et son dernier bouquin est un brûlot contre Platon (pas du tout convaincant à mon avis), alors qu'il est à la gloire d'Aristote (vu par Jorion puisqu'il le qualifie de nominaliste!).

Là où, à mon avis, Jorion n'est pas cohérent, c'est qu'il se trouve, en tant que nominaliste, avec le Systémiste-en-chef Hobbes, alors qu'il le combat farouchement par ailleurs.

Pourquoi dis-je tout ça?

D'une part parce que j'ai envie de dire ça sur Jorion et qu'il n'est pas question, par correction, que je le dise sur son blog. 

D'autre part parce qu'il représente typiquement le penseur-Système qui essaie de combattre le Système de l'intérieur. Voué à l'échec à mon avis, et là je ne pense pas que PhG me contredira.

Enfin parce que son approche est, toujours à mon avis, typique de toutes les approches purement nominalistes: les nominalistes ne sont pas de véritables Logocrates, ce sont des Logocrates (parfois subtilement) faussaires. 

Et c'est, à mon avis, au fond le reproche que l'on peut faire aux informaticiens. Pour Thom en effet "c'est la géométrie qui évite le décollage sémantique de l'algèbre" donc , en particulier, des logiciels informatiques trop volumineux. Décollage sémantique qui empêche peut-être justement le F-35 de décoller. 


 * ce en quoi il n'a pas lu (ou mal lu) Thom.

Inversion

jc

  12/02/2017

Je suis en train de lire le tome II de "La Grâce de l'Histoire" et je m'aperçois que le concept d'inversion   
apparaît central dans la vision qu'a PhG de la métahistoire, de l'Histoire.
(Sans rien dévoiler de ce qu'il dit, il y a, selon moi, un temps fort à ce sujet p.86).

Pour moi (et pas que!), nous arrivons actuellement à la fin de quelque chose.
- Ce peut être un effondrement qui laisse le monde chaos-debout*, c'est ce que nous a prédit Margaret Thatcher (TINA);
- Ce peut être la fin d'un cycle et donc le début d'un nouveau, une transition de phase, comme disent les physiciens.

Dans la deuxième hypothèse les physiciens nous disent qu'il y a une hiérarchie dans la catastrophe que constitue dans tous les cas une transition de phase: il y a des transitions abruptes et des transitions lisses, continues.

Dans l'hypothèse d'une transition abrupte, d'une inversion brutale de quelque chose, quel pourrait être ce quelque chose.

L'un des exemples physiques les plus simples de transition abrupte est le passage de l'eau liquide à la glace ou de l'eau liquide à la vapeur d'eau.

On sait, en consultant par exemple Wikipédia, que l'on peut maintenir de l'eau liquide à nettement plus de 100 degrés Celsius et à nettement moins que 0 degrés Celsius: il suffit d'une pression plus élevée que la pression atmosphérique. On sait également que la transition de phase s'effectue lorsqu'on introduit où apparaît spontanément un germe de la nouvelle phase (bulle de vapeur dans un cas, cristal de glace dans l'autre). Et, pour terminer, on sait que la transition sera d'autant plus abrupte (éventuellement dangereuse) que l'on se sera écarté des températures normales de changement de phase.

Notre situation sociale actuelle est mauvaise, tout le monde le sent. Mais nous restons dans l'état où nous sommes en retenant notre souffle tant que nous ne savons pas comment notre société va évoluer, TINA oblige. La tension sociale, la pression, monte, mettant de plus en plus les citoyens dans l'état psychologique "tout sauf cette souffrance insupportable, et tout de suite" (état psychologique qui peut rapidement mener au désastre si, par exemple, un charismatique tribun à moustache et mèche pendante passe à proximité).

Voit-on apparaître des bulles ou des cristaux "sociaux" qui nous indiquent vers quelle transition de phase sociétales on se dirige probablement. 

J'en vois trois.

- L'un assez ancien, qui remonte au début du XXème siècle (suffragettes anglaises) qui concerne la place de plus en plus importante de la femme dans la vie publique, la société civile, avec toute récente accélération brutale aux USA avec une importante manifestation féminine anti-Trump.

- Le deuxième plus récent (post 2008) qui voit des tentatives de court-circuiter la finance internationale (food-stamps aux USA et maintenant, paraît-il, en Grèce, tentative d'instauration de monnaies d'échange, de troc, bitcoin, etc., MLP annonçant qu'elle allait (r)établir une monnaie nationale en restant dans l'Euro.

Le troisième, tout récent, étant la réinstauration par Trump de barrières douanières (voire de barrières tout court!).

Compte tenu des points 2 et 3, j'entrevois la possibilité d'une transition de l'économie marchande actuelle (la chrématistique d'Aristote) vers une économie domestique (l'oeconomia d'Aristote), économie domestique (mondialisée) qui peut être gérée en "bon père de famille" ou en "bonne mère de famille".
Compte tenu du point 1 et de la façon dont je vois évoluer les religions, je la vois plutôt du type "bonne mère de famille".


* I like!

à JC :

François Jéru

  13/02/2017

En ref. "Pourquoi ne se convertirait-elle pas en une religion matérialiste et féminine, Dieu devenant Déesse, La Mère Nature, à la Spinoza"
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Il est bon de chercher, mais là ;-) fausse piste. Les mots sont des pièges.
Mère est un mot clair ou à peu près, quand [Si] c'est naturel justement
Nature est un mot qui parle aussi à peu près  quand [Si] elle n'est pas défoncée, dévoyée, envahie par [...], infestée, rendue toxique et mortelle
Le mix des deux "Mère Nature" est une imposture, une séduction toxique insane, maléfique. Vous entrez dans un parc en fouchtra ou dessiné à l'anglaise ou à la française; ce Parc n'est pas une Mère.

Verbiage nominaliste vide de sens  Exemple

François Jéru

  13/02/2017

en ref. eng.globalaffairs.ru/pubcol/A-view-from-Moscow-18573

" Russia and the U.S. could even try together and bringing in other partners on a common effort of strengthening international strategic, stability including finding a constructive role for nuclear weapons in the new more turmolous world."


Egalement vide de sens

 

That is why, while continuing its move to the East, Russia, this time with China and other Asian partners has officially started to promote the concept a partnership of Greater Eurasia – a common space of development, cooperation and security from Shanghai (or Singapore or Tokyo) to Lisbon

 

@ François Jéru

jc

  14/02/2017

Cher Monsieur,

Je ne crois pas qu'il soit d'usage sur ce site de dialoguer entre forumeurs. Je vous réponds néanmoins.

Tout d'abord mon pseudo est "jc", "JC" pouvant être considéré comme renvoyant à "Jésus Christ", un "Jésus Christ" d'ailleurs directement concerné ici.

J'ai commencé il y a une semaine "La Grâce de l'Histoire". Et je me suis aperçu que le mot "inversion" était un mot-clé dans la vision qu'a Philippe Grasset de l'Histoire. Je vais tenter, dans ce qui suit, d'expliquer les raisons de mon inversion, qui vous choque visiblement, mais que je vois dans le prolongement de ce qu'écrit PhG dans "La Grâce" (tome II, p.179): "... on assiste aujourd'hui… à une déroute complète des religions monothéistes".

Le Logocrate (je majuscule pour bien différencier du logocrate faussaire, du nominaliste) PhG a ses intuitions hautes qui ont force de démonstrations, intuitions hautes qui le confortent, l'intronisent même, dans sa position de Logocrate. Je respecte.

J'ai d'autres intuitions. Des intuitions basses, bassement matérialistes, diront certains (direz-vous?). Elles ne me sont pas venues toutes seules, je ne suis pas assez malin pour ça. Elles me sont venues de la lecture de l'œuvre de René Thom, René Thom qui a réussi selon moi, plus de deux mille ans après, à faire la première ébauche de synthèse d'Aristote et de Platon.

Pour Thom ce qui fonde et domine la pensée c'est l'opposition discret/continu. Et, pour des raisons qui apparaissent à la lecture de son œuvre, pour lui le continu précède ontologiquement le discret. Il s'ensuit que pour lui la Matière aristotélicienne précède ontologiquement la Forme (alors qu'Aristote n'arrive pas à prendre position entre le logocrate de l'Organon et le matérialiste de la Physique).

Aristote est substantialiste: pour lui, en aucun cas, la substance ne peut être un prédicat de l'étendue. Inversion fondamentale que fait Thom, Thom qui, par conséquent, est fondamentalement non aristotélicien. 

Thom est un géomètre. Comme Platon, qui écrit ("Dieu, toujours, fait de la géométrie") mais n'écrit pas (je crois…) "Dieu, toujours, fait de l'arithmétique"). Thom (très certainement) et Platon (à mon avis) privilégient la Matière par rapport à la Forme. Pour moi ce sont, à l'instant où j'écris ces lignes, des Matérialistes, pas des Formalistes, pas des Logocrates. (Selon moi Thom est aristotélicien de coeur et platonicien de raison).

Le vocable "Mère Nature" ne vient pas de moi, mais de Thom. N'ayant pas ma documentation avec moi dans mon camping-car, je cite de mémoire la fin de la conclusion d'un article de "Modèles mathématiques de la morphogénèse": "Le mathématicien est comme un nouveau-né qui babille devant Mère Nature. Seuls ceux qui arriveront à maîtriser son langage pourront ultérieurement engager le dialogue avec Elle. Les autres bourdonneront dans le vide, bombinans in vacuo."

Voilà, j'en ai fini. J'ai argumenté de mon mieux ma position.

Bien cordialement,
jc.

Ésotérisme

jc

  16/02/2017

J'arrive à la fin du tome II de "La Grâce de l'Histoire". Instruit par cette lecture, je me "chauffe" avant d'attaquer le tome III sous-titré "Le Premier* Cercle" car je pressens que PhG va nous faire renouer avec la Tradition en tentant de nous faire revenir à l'Unité perdue (cf. Tome Il p.248).

Je me prépare donc en lisant des bribes de Guénon disponibles sur la toile, "Le symbolisme de La Croix", etc., en confrontant ma lecture avec mes propres idées qui me viennent de Thom, selon moi un ésotérique-en-chef (cf. la quatrième de couverture de "Modèles Mathématiques de la Morphogénése" qui n'a pu être écrite sans son aval).

J'ai récemment posté sur le forum un classement (perso!) que je remets ici:
Pli:2, Fronce:3, Queue d'aronde:4, Papillon, Ombilics elliptique et hyperbolique:5, Ombilic parabolique:6, Double Fronce:9.
Et j'ai noté socialement 3 les animaux sauvages (le centre organisateur "fronce" est celui du "struggle for life"), 5 les animaux évolués (par exemple les oiseaux capables de faire un nid), moins de trois les élites-Système (avec la note maximum de 2,9 pour Trump), et donc moins de trois l'organisation sociale que ces élites faussaires nous imposent.
J'ai également noté 9 l'organisation biologique de l'humain.

Selon Thom (je crois!), selon moi en tout cas, la cohésion, l'homéostasie du corps humain comme du corps social, est assurée par un centre organisateur. Et la complexité de ce centre est (ou devrait être) nettement plus grande que celle de la fronce. 


Thom: "L'idée qu'une suite de transformations stables de notre espace-temps puisse être dirigée, programmée, par un centre organisateur qui est une structure algébrique extérieure à l'espace-temps lui- même, pourra sembler une abstraction difficile à admettre. L'essentiel, comme toujours, est de n'y voir qu'un langage destiné à faciliter l'intuition de la coordination globale à tous les systèmes partiels régis dans ces transformations. Nous appliquerons ces idées en Biologie et au langage courant."

Je voudrais faire ici une approche ésotérique de la double fronce que je flaire comme un candidat plausible.

Il y a une littérature abondante sur le symbolisme des lettres de l'alphabet, le X étant souvent le symbole de la perfection, le Y celui de l'imperfection, de la fourberie, de la bifurcation. (L'ésotérique-en-chef Thom voit dans les lettres de l'alphabet des animaux stylisés)

Ainsi la fonction d'une fonction mathématique est de déranger la perfection du rangement supposé parfait de l'espace de départ: y=f(x).

On obtient "y" en supprimant la partie sud-ouest de "x", faisant de "y" un "x" mal fini**.

En génétique la femme est symbolisée par XX et l'homme par XY, faisant de l'homme, si l'on accorde crédit à ce qui précède, une femme mal finie (et accréditant l'idée que l'homme descend de la femme, et non l'inverse).

La catastrophe fronce est associée à la fonction "potentiel" x -> x4, et la double fronce à x,y -> x4 + y4. Contrairement à ce que suggère ce formalisme le potentiel de la double fronce n'est pas la simple addition des potentiels des deux fronces: il y a synergie, le tout (noté 9) est plus que la somme des parties (notée 3+3).

De ce que je connais en anthropologie (c'est-à-dire fort peu) je retire l'idée qu'aucune société ne peut fonctionner correctement sans l'apport d'un pouvoir symbolique, non réel.

L'anthropologue Logocrate Claude Lévi-Strauss a proposé une formule rendant compte d'un grand nombre de mythes de sociétés dites primitives, sa célèbre formule canonique du mythe.

Le mathématicien-philosophe*** Jean Petitot a utilisé la double fronce pour produire une interprétation thomienne de cette formule.

Selon moi Thom et Guénon, s'ils avaient vécu à la même époque, se seraient fort bien entendus.

Rantanplan en psychanalyse, bien sûr.


* Premier selon la nature, dernier selon la génération

** Dans le Sud de la France mal fini=idiot.

*** Selon moi une synergie pleine d'avenir.