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Article : De la “décadence (accélérée) de la vérité”

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De la déchéance (accélérée) du sens

jc

  16/05/2019

La vérité est l'étape ultime de la formation du sens: avant de se poser la question de la vérité d'une assertion il faut au préalable se poser (et résoudre) la question de savoir si cette assertion a ou non un sens.

Thom: "(...) pour nous, la question de l'acceptabilité sémantique est un problème ontologiquement antérieur à celui de la vérité. La vérité présuppose une signification. L'idéal des logiciens (et de certains mathématiciens) d'éliminer la signification au bénéfice de la vérité est un contre-sens philosophique."

(Il m'apparaît de plus en plus nettement que l'effondrement en cours n'épargnera  pas le système de croyances occidentales fondé en grande partie sur la logique aristotélicienne (et sa dégénérescence depuis la coupure galiléenne). Les principes d'identité, de non contradiction et du tiers exclu doivent être réexaminés. En particulier le principe de non contradiction doit être modifié si l'on veut espérer redonner quelque intelligibilité au monde (l'intelligibilité du changement -et nous vivons une époque de changements accélérés- est à ce prix). Le choix de Thom est celui de l'antériorité du morphologique par rapport au logique¹ (antériorité du topos par rapport au logos). Paul Jorion a fait le choix opposé en donnant l'antériorité du logique par rapport au morphologique dans "Comment la vérité et la réalité furent inventées". Le choix fait par le pape François en 2013² de l'antériorité de la réalité par rapport à l'idée ne rejoint-il pas le choix thomien?)

L'effondrement de ce système de croyances aristotélicien -conscient ou non- conduit naturellement à une déchéance du sens, déchéance favorisée par Internet que note Chris Hedges: "Il est difficile de distinguer les faits et les opinions maintenant, et les gens croient ce qu'ils veulent croire".

Je suis convaincu que c'est une bonne chose que les gens cessent de croire ce qu'on leur dit de croire et qu'ils croient en ce qu'ils ont envie de croire³. Peut-être les gens découvriront-ils alors qu'ils sont nombreux à avoir envie de croire -et donc à croire- en les mêmes choses? Et que ces choses sont bien différentes de celles auxquelles on les enjoint de croire⁴.


¹: Cf. ES, p.209: "par exemple la "couleur" est ontologiquement postérieure à l'étendue, parce que toute impression colorée a nécessairement un support étendu" et p.246: "Si l'on se refuse à cette construction [une fibration], alors il subsiste un hiatus infranchissable entre le logique et le morphologique".

²: Le pape François a édicté quatre principes dans l' "Exhortation apostolique Evangelii Gaudium": le temps est supérieur à l'espace, l'unité prévaut sur le conflit, la réalité est supérieure à l'idée, le tout est supérieur à la partie:  http://www.eglise-catholique-val-maubuee.fr/images/evenements/2metextedeavent.pdf

³: Jean-Pierre Petit: "Si vous ne pensez pas par vous-même, d'autres s'empresseront de le faire à votre place."

⁴: Cf. le formatage sorosien de la gôche "ouverte", pluraliste et progressiste: https://leblogalupus.com/2019/05/14/diversite-pour-tous-le-royaume-uni-ouvre-la-voie-et-ferme-les-voix-dissidentes/

Nietzsche à propos des journalistes ces idiots utiles !

patrice sanchez

  18/05/2019

On se souvient de la formule assassine que Nietzsche prononçait en 1882 : “Encore un siècle de journalisme et les mots pueront”. Les mots puent quand, oubliant la soumission aux faits, fondement de la sagesse populaire, on se contente de s’inféoder à cette logique d’un “devoir être” dogmatique... »
Idiots utiles parce que les journalistes comme tant d'autres larbins des tireurs de ficelles qui mènent le jeu de bonneteau contribuent à précipiter notre monde, l'ere du matérialisme plus que dégénéré, dans l'entropie et le chaos ... il ne reste plus qu'à espèrer  que celui-ci soit libérateur et séparateur du bon grain spirituel de la libre pensée de l'ivraie machiavélique de nos chaînes mentales…
Et si toute cette farce inhumaine n'était destinée à alimenter le grand livre de l'univers en une leçon de morale, si l'ère du matérialisme n'était pas le passage obligé incitant l'humanité à se défaire de ses  penchants d'autodestructions, de toute puissance et de démesure pour prendre enfin conscience que nous sommes tous interdépendants et inter-reliés par le monde quantique, ce monde des particules élémentaires créateur de spiritualité, de réalité et de vérité !