Forum

Article : Crises sans fin et tourbillonnantes...

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Ma petite , entreprise , ne connait pas la crise ....

Christian Feugnet

  17/10/2017

Il existe  un principe matérialiste fondamental selon lequel rien ce se crée , tout se transforme . Corollaire rien ne s'anéantit  ...Autrement dit façon idéaliste : négation de la négation . Vulgairement donc pratiquement , quand quelque chose va mal , autre chose ailleurs va bien .
Le tourbillon crisique s'accélérant , çà va trés bien .
Pour un actif que je ne nommerais pas mais conçu pour s'en nourrir et méme l'accroitre .
Malgré se désolant cours du monde , je ne sombre pas donc en conscience malheureuse comme il se doit puisque je vois mon patrimoine liquide multiplié par quatre en un an et encore s'accélérer , se nourissant de cette déconfiture du systéme . Cet argent c'est la perte des dominants , une délectation pour moi .Pour ces misérables idéalistes que sont entr'autres les néocons : les voies de Dieu sont impénétrables , ils ont le tournis . Pour moi çà va , je crée des emplois utiles à autres choses qu'à cultiver l'effroi et le connerie .

Métaphysique et matérialisme .

Christian Feugnet

  17/10/2017

Mon post précédent pourrait étre interprété comme le matétialisme d'une personne qui se vautre dans la vulgarité égoiste , ou libérale si on veut . Point du tout .
Y a une profonde métaphysique derriére .
La société est concue , généralement , comme un organisme , un systéme , hiérachisé . Elle est certes composées d'organismes , les Hommes ( çà inclus , à cause du H , les femmes ) mais çà n'est pas un organisme , en fait on sait toujours pas , ce que c'est .
Il y a là , dans l'esprit déjà "déchainement de la "matiére " " .
Donc ces organes subissent des mutations , réformes , donc les institutions , bancaires , politiques , médiatiques ...
Par analogie : les branchies , organes vitaux de nos ancétres les poissons , n'ont pas disparues , chez nous .
Elles se sont réformées , elles sont devenues des glandes , nos glandes . Mais secondaires et méme pathologies , qu'on est quelque fois obligées d'enlever  . Eh bien ses institutions sus nommées , à mon avis subissent actuellement le sort des branchies , aussi extraodinaire que celà puisse paraitre , nous sommes des étres , qui goutent de plus en plus au grand air .

Chaos créateur

jc

  18/10/2017

Le "chaos créateur" apparaît dans Dedefensa en 2003 à propos de la guerre d'Irak. Avec une référence à la destruction créatrice de Schumpeter. On peut se demander si ce n'est pas un principe fondamental de l'idéologie du Système; aux USA comme en France, avec la ferme conviction que si les effets ne sont pas ceux escomptés c'est qu'on n'est pas alllé assez loin dans cette direction:
 https://www.economie.gouv.fr/facileco/joseph-schumpeter
Extrait:
"La destruction créatrice est la donnée fondamentale du capitalisme et toute entreprise doit, bon gré mal gré, s'y adapter." 
(Il semble que ce soit une vision assez largement partagée et néo-darwin-compatible. PhG apprécia certainement que l'article ci-après se recommande de lui:
         http://www.alain-benajam.com/article-14297191.html   *  )

Un autre fondement de la doctrine économico-financière actuelle est que les acteurs sont rationnels, c'est-à-dire cherchent à maximiser leur profit (struggle for life oblige), la main invisible du marché faisant le reste.

Le dernier prix de la banque de Suède marque peut-être un tournant puisqu'il couronne des travaux sur l'irrationalité (au sens du Système) due à la psychologie des acteurs économiques.

Psychologie: la grande absente du darwinisme et de la doctrine économico-financière actuellement dominante. Mais omniprésente sur ce site, avec sa propre rationalité, sa propre raison (que PhG qualifie parfois de "divine" pour l'opposer à la raison "humaine" contemporaine).

* J'y apprends que "gaz" est une déformation phonétique de "chaos"

Chaos créateur vs Logos créateur

jc

  20/10/2017

Pour moi le chaos créateur est l'un des principes fondateurs du Système. En biologie ce principe prend la forme du néo -darwinisme- ("hasard des mutations suivi de sélection") et les biologistes-Système s'efforcent de trouver une explication mécanique à l'émergence de la vie. En Physique-Chimie l'école prigoginienne avec le concept* d'auto-organisation s'y rattache. En économie et finance l'organisation est censée venir spontanément d'une mystérieuse main invisible. Etc.

*: pas si bien conçu que ça si on se réfère à Wikipédia.

À l'opposé je vois le Logos créateur ("Et le Verbe s'est fait Chair") comme principe organisateur de tout ce qui s'oppose au Système, tout ce qui est antiSystème. (Bien entendu toute allusion à quelque créationisme que ce soit déclenche les aboiements des chiens de garde du Système.)
Pour moi Philippe Grasset et René Thom sont des logocrates au sens ci-dessus, PhG tendance plutôt idéaliste, RT tendance réaliste***, voire matérialiste. Quelques citations:

Thom: "En quoi l'appel au hasard pour expliquer l'évolution serait-il plus scientifique que l'appel à la volonté du créateur?"
"Le développement de l'embryon est reproductible et, de ce fait, objet de science. La vague de l'évolution, elle, ne l'est pas. Affirmer qu'un phénomène unique et non reproductible se déroule conformément à un plan, est le type même des affirmations gratuites et oiseuses." [La théorie thomienne de l'évolution est embryologique.]
"Il m'est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel."
"La science veut construire la vie à partir de la mécanique et non la mécanique à partir de la vie."
"On pourrait bien s'apercevoir un jour que ce ne sont pas les molécules qui font la vie mais la vie qui façonne les molécules."
"La synthèse ainsi* entrevue des pensées "vitaliste" et "mécaniste" en Biologie n'ira pas sans un profond remaniement de nos conceptions du monde inanimé."

PhG cite Steiner** et écrit à JPB dans Dialogues-3:
"Par conséquent je suis (au sens de suivre) le darwiniste que vous êtes, mais avec des réserves importantes qui concernent justement le fond de notre débat."

*: Conclusion de "Une théorie dynamique de la morphogénèse" (Modèles mathématiques de la morphogénèse)

**: "Il est intéressant de signaler que Thomas Huxley, vers la fin de sa carrière, en arriva à la conclusion que le darwinisme n'avait offert aucune explication plausible des origines du phénomène du langage."

***: "Le problème classique de l'opposition réalisme-idéalisme ne se pose pas pour nous; car on se place à un niveau (celui de l'image homomorphe du réel dans l'esprit où cette distinction s'abolit."
"Ils [nos modèles] offrent le premier modèle rigoureusement moniste de l'être vivant, ils dissolvent l'antinomique de l'âme et du corps en une entité géométrique unique."

À la fin de la conclusion précitée Thom écrit:
"La Biologie actuelle fait de la sélection naturelle le principe exclusif -le deus ex machina- de toute explication biologique; son seul tort, en l'espèce, est de traiter l'individu (ou l'espèce) comme une entité fonctionnelle irréductible: en réalité la stabilité de l'individu, ou de l'espèce, repose elle-même sur une compétition entre "champs", entre "archétypes" de caractère plus élémentaire, dont la lutte engendre la configuration géométrique structurellement stable qui assure la régulation, l'homéostasie du métabolisme, et la stabilité de la reproduction. C'est en analysant ces structures sous-jacente se plus profondément cachées, qu'on parviendra à une meilleure compréhension des mécanismes qui déterminent la morphogénèse de l'individu et l'évolution de l'espèce. La "lutte" a lieu, non seulement entre individus et espèces, mais aussi, à chaque instant, en tout point de l'organisme individuel."

Je pense que le biologiste Jean-Jacques Kupiec aurait pu écrire la plupart de ces lignes. Peut-être cela incitera-t-il Jean-Paul Baquiast à lire l'article et ce que Thom dit de l'homo faber à la fin de "Stabilité Structurelle et morphogénèse" (pp. 306 à 309, 2ème ed.), s'il ne l'a pas déjà fait?

Grasset et Thom selon Comte

jc

  21/10/2017

L'effondrement du Système est en cours. Effondrement sous l'énorme poids du rien ou du hasard (ce qui pour moi est quasiment la même chose). Effondrement lié (ou dû) au refus par le Système de toute considération métaphysique.

Je m'intéresse à l'après, à l'alternative au TINA, je m'intéresse aux centres organisateurs autour desquels pourrait se structurer un autre Système, un AntiSystème.

Une métaphysique est donc indispensable. Dans la classification comtienne (théologique, métaphysique, scientifique), je vois la métaphysique occuper une position centrale entre théologie et science (un peu comme le symbolique est central entre le réel et l'imaginaire).

Je vois PhG en métaphysicien tendance théologien (Le réenchantement de Dieu…), dans le sens et le respect de la Tradition. Wikipédia (loi des trois états de Comte) écrit à ce propos: "Le mode de pensée métaphysique et théologique, qui remplissait son office de manière très utile avant la Révolution française, ne peut désormais plus maintenir l'unité de croyance entre les individus qui rend possible la cohésion sociale. L'histoire ne pouvant « remonter son cours » selon Comte, le régime théologique ne peut être rétabli, comme le voulait Joseph de Maistre.

Je vois RT en métaphysicien tendance scientifique. Précisément Thom se voit lui-même en philosophe de la nature, avec comme objectif de renouer les liens entre la science et la philosophie, liens rompus à la coupure galiléenne avec d'une part une science positive, auto-proclamée objective, et d'autre part une philosophie se réfugiant dans la forteresse de la subjectivité.

Pour moi il n'y a pas de rupture de continuité entre les deux centres organisateurs représentés par les visions de PhG et de RT et je me suis toujours efforcé d'intervenir en ce sens sur ce site. Mais, compte tenu de la difficulté de revenir en arrière (au niveau théologique) et d'autre part du formatage des esprits par le Système (empirisme, pragmatisme, positivisme, "progrès"), je pense que les deux visions se fédéreront plus aisément autour de celle de Thom.

Pour terminer je voudrais illustrer Dieu dans les trois états comtiens.
À l'état théologique Dieu est, à titre d'exemple, tout puissant, omniprésent, créateur et maître de toute chose, et Dieu est amour (catholicisme?).
À l'état métaphysique Dieu est, toujours à titre d'exemple, le premier moteur non mû (Aristote).
Ce qui précède conduit assez naturellement à se représenter Dieu à la fois amour et moteur non mû par un gros électro-aimant qui structure l'univers comme un électro-aimant structure la limaille de fer environnante;
puis, pour tenir compte de l'omniprésence spatio-temporelle de Dieu, par un champ morphogénétique.

Thom: "On pourrait rapporter tous les phénomènes vitaux à la manifestation d'un être géométrique qu'on appellerait le champ vital (tout comme le champ gravitationnel et Le champ électromagnétique); les êtres vivants seraient les singularités structurellement stables de ce champ. (...) La nature ultime dudit champ, savoir s'il peut s'expliquer en fonction des champs connus de la matière inerte, est une question proprement métaphysique; seule importe la description géométrique du champ, et la détermination de ses propriétés formelles, de ses lois d'évolution ensuite. Depuis Newton, la Physique n'a fait aucun progrès dans la connaissance de la nature ultime du champ de gravitation. Pourquoi exiger a priori que le biologiste doive être plus heureux que son collègue physicien ou chimiste et aboutisse à une explication ultime de la nature des phénomènes vitaux alors qu'on a renoncé depuis des siècles à semblable ambition dans l'étude de la matiériste inerte?"

Le Dieu des scientifiques comme limite projective des singularités structurellement stables du champ vital universel?
"Dieu, toujours, fait de la géométrie" disait Platon.