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Article : Chronique du 19 courant… Tragédie

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nos onze septembre

marc gébelin

  20/10/2012

Il me semble aussi que les événements catastrophiques du monde sont intimement liés à la vie affective de plusieurs, que sans doute beaucoup de ceux qui lisent -comme ceux qui réagissent à ce qui s’écrit-, vivent aussi leur « 11 septembre à eux». Cela explique l’acuité grandissante de ce qui est communiqué ici sur Dedefensa, de ce qui est compris, de ce qui est senti de plus en plus par des milliers voire des centaines de milliers d’entre nous. Un destin catastrophique des nations sans que ceux particuliers des hommes en soit affecté, serait impensable pour le Ciel, ce Ciel qui plonge au cœur intime de chacun. La tragédie n’est plus seulement sur la scène mais dans la salle et les spectateurs sentent déjà que non seulement la tragédie leur parle mais qu’elle leur demande de se lever de leurs sièges, non pour applaudir mais pour venir sur la scène se mêler aux acteurs, non plus attendre leur salut ou leur révérence et le leur rendre, mais venir prêter main forte à ceux qui se sont escrimés à vivre un personnage qui n’était pas le leur et qui bientôt, pour des raisons professionnelles, en changeront. Le nombre des professionnels va croitre et le nombre d’amateurs va diminuer. Il va se produire un grand chamboulement et personne ne pourra se mettre à l’abri ni au parterre, ni à l’orchestre, ni au balcon et moins encore dans les loges. Les simples d’esprit qui jouent par exemple des « pièces » où un crucifix immergé dans de l’urine sert d’objet scénique, d’autres qui veulent marier tout le monde à tout le monde pour satisfaire au « concept d’égalité », libéraliser « l’adoption pour tous » et répandre dans le monde la procréation médicale assistée également pour tous, vont devoir se remettre au « classique », redorer le blason du concubinat, recueillir les enfants perdus déjà nés et vider les frigos de fœtus pour laisser la place aux cadavres que les champs de bataille vont fournir. On sent partout que la « liberté d’expression » va faire des ravages là où on ne les croit plus possibles et produire chaque jour un peu plus des réactions que nos élites auront du mal à anticiper. Que ceux qui n’ont pas encore eu leur 11 septembre s’y préparent.

LA LUCIDITÉ EST LA BLESSURE LA PLUS RAPPROCHÉE DU SOLEIL

René M

  20/10/2012

La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil (René Char)

Il est vrai que le genre d’idées qui semble animer Philippe Grasset dans ce billet me traverse aussi l’esprit avec insistance depuis quelques années, et à vrai dire depuis mon enfance même où,  témoin de la seconde guerre mondiale avec déjà son cortège de Déchaînements et de déstructuration, et en même temps imprégné de la première( G. mondiale) par les récits des tranchées fait par mon père et par mes oncles, ou leurs amis de tragédie, cette génération en effet ne pouvait faire autrement qu’exprimer sa stupeur de ces années dès que l’occasion s’en présentait, c’était LA chose de leur vie et les repas de famille leur en donnait des occasions…. !

Attention ! C’est du lourd là ,  dans cette chronique du 19 courant.
Si vous lisez :
“Ils vivent cette époque tragique, pour eux-mêmes parce qu’il le faut, également pour le reste, pour ceux qui les ont précédés et qui n’ont pas pu savoir, pour ceux qui les accompagnent comme des ombres et refusent de savoir ; ils vivent pour eux-mêmes et pour tous à la fois, individuellement et collectivement, le temps de la Fin des Temps. “

“Comme ceci que nous sommes tous touchés, frappés, secoués par cet ouragan immense de l’Histoire qui hurle sa fureur sacrée, qui se déchaîne, qui mugit parce que l’Histoire est entrée dans sa résolution finale, de s’opposer, et de vaincre, d’une façon ou l’autre, la Matière déchaînée qui menace de nous emporter. “

“Nous allons donc voir des choses extraordinaires, si nous avons la présence d’esprit d’ouvrir les yeux… “

Alors le titre du récent film d’A. Raisnais me trotte en tête.  “VOUS N’AVEZ ENCORE RIEN VU ! ”

Et en attendant puisque l’objet du billet c’est la situation des donations mensuelles à Dedefensa même si le rapprochement est jugé grotesque par l’auteur dans son post scriptum, je me fais le raisonnement suivant : Je viens de me désabonner de Médiapart après des mois de fidélité, suite à déception, Médiapart ne me semblant plus mériter ma participation .
Par ailleurs d’anciens billets de la chronique dite “du 19 courant ” ou d’autres textes nous ayant permis d’avoir une petite idée de l’importance numérique du lectorat de ce site (dedefensa), je vais donc verser les sommes qui allait avant à  Médiapart à Dedefensa par exemple en versements trimestriels.  Pour peu que d’autres agissent de même pour leurs propres raisons qui peuvent êtres diverses, ou d’une manière qui y ressemble. Les petits ruisseaux etc… 

Ceci étant dit,  je viens de lire Marc Gébelin qui m’a précédé en réagissant à ce billet de Ph. G, si je le suis dans les débuts de son commentaire ce n’est plus le cas dans le dernier tiers environ de son développement.

Chronique ... d'un monde à venir ou sans avenir?

Michel Filippi

  21/10/2012

J’ai été touché en vous llisant, intimement. Et cela m’a rappelé Stefan Zweig. Est-ce l’analyse qui fait prendre conscience d’un monde qui peut s’écrouler ou le fait de le vire cet écroulement dans son âme, dans son existence—ou de l’avoir vécu déjà une première fois—qui (nous) rend plus sensible aux écroulements à venir?

L’analyse est-elle suffisante pour faire de nous de bons observateurs crédibles ou faut-il en être déjà passé par là et plus d’une fois pour être cet observateur? Karl Kraus aussi est rappelé. Vous le rappelez me semble-t-il.

Je pense aussi que dans l’écroulement des mondes, à l’instant où nous le percevons, nous percevons aussi le ou les mondes en devenir que ces mondes portent en eux et sur la trajectoire desquels nous sommes déjà pris. Or si le monde s’écourle n’allons-nous pas être comme des morts-vivants physiquement pris dans le monde qui vient—ou dans l’écroulement—et, existentiellement pris dans un ou des mondes non-advenus. Et là je ne fais que reprendre Pasternak.

Voilà mon commentaire n’est pas politique mais philosophique.

Cordialement

Si nous avons la lucidité

Bertrand Arnould

  24/10/2012

Si nous avons la lucidité d’“ouvrir les yeux”, nous pourrons garder la dynamique qui nous permettra de surfer sur le tsunami,(je sais la phrase est un peu grosse, mais au lieu de la rejeter, remettez-là dans sa juste dimension, et vous aurez commencé à “surfer”!).
Surfer sur le tsunami,,,, il est vrai que les temps à venir vont demander des “tripes”, la moindre lâcheté, la moindre tentative de “fermer les yeux”, de vouloir retourner dans la douce stupidité des Médias DE QUELQUES SORTES !!!!!  se paiera d’un prix que je ne connais pas!!