Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

Avec le bonjour de Poutine

  mardi 21 février 2023

21 février 2023 (18H00) – Drôle de visite, drôle d’escapade... Après avoir apprécié l’aspect intérieur de sa signification du point de vue des forces en action au sein du gouvernement US et de la position de Biden (ce pourquoi il s’agissait d’un texte de la sérieRapSit-USA2023’), on voit l’aspect dans les relations et les postures des acteurs de la crise ‘Ukrisis’ de la visite de Biden à Kiev.

Aussitôt un élément saute aux yeux, rejetant le reste dans un insipide brouillard de gestes et de paroles extraordinairement conformistes : l’annonce par Sullivan que le déplacement de Biden avait été annoncé aux Russes quelques heures avant ! (En réalité, les Russes savaient déjà, mais l’on parle d’annonces publiques, certes.)

« Les États-Unis ont informé Moscou à l'avance que le président Joe Biden prévoyait de se rendre à Kiev, a déclaré lundi le conseiller à la sécurité nationale Jack Sullivan. Le dirigeant américain avait auparavant déclaré qu'il se rendrait en Pologne, mais pas en Ukraine.

» “Nous avons informé les Russes que le président Biden se rendrait à Kiev”, a déclaré Sullivan, ajoutant que le message a été envoyé “quelques heures avant” le départ de Biden de Washington et a été fourni “à des fins de déconfliction”. M. Sullivan n'a pas indiqué comment les responsables russes ont été contactés, ni comment ils ont réagi à cette information.

» L'ancien président russe Dmitri Medvedev, qui est vice-président du Conseil de sécurité, a confirmé via son canal Telegram que Biden avait reçu des “garanties de sécurité” de Moscou pour sa visite. Dans le même message, M. Medvedev a qualifié l'aide apportée par Washington à Kiev de moyen pour “les industries militaires des pays de l'OTAN d'en tirer profit” et a qualifié le président américain de “vieil homme de l'autre côté de l'océan”. »

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Réflexions sur “Une étrange défaite ?

  dimanche 19 février 2023

19 février 20233 (14H50) – Deux ou trois semaines après que l’“Opération Militaire Spéciale’ (OMS), comme la nomment les Russes, ait été lancée, le sentiment général était que les USA seraient le grand vainqueur de cet énorme événement. Aujourd’hui, un homme aussi sage et expérimenté qu’Alastair Crooke peut sans crainte proposer ce titre d’un commentaire (voir ce jour) sur cette crise, qui dit exactement le contraire :

« An unexpected insight (for the élite): The US may be the biggest loser in the war on Russia. »

Il peut le faire, ce long titre et l’esprit qui y préside, – de même que nous-mêmes, je le dis en écartant toute fausse humilité, nous pouvons assumer cette affirmation pour notre propre compte. On notera le parallèle voulu entre ces deux textes, y compris leurs formes et leur agencement (le texte de Crooke et nos réflexions à partir du texte de Crooke), avec le même ensemble publié il y a un an, le 20 mars 2022 : « Ukrisis, catastrophe potentielle » (le texte de Crooke) et « Réflexions sur “Ukrisis, catastrophe potentielle” » (réflexions à partir du texte de Crooke). De même, on le comprend, que c’est volontairement, et non sans une certaine ironie je vous le concède, qu’est repris, comme un clin d’œil, le titre du livre de Marc Bloch sur la défaite de la France de mai-juin 1940.

Il y a donc presque un an, après un mois de combat en Ukraine, qu’on pouvait commenter selon une conception concernant les USA présente dans nos colonnes depuis deux ou trois décennies, ces réflexions à partir d’un texte de Crooke qui annonçait et se prolonge dans celui d’aujourd’hui, comme ces réflexions d’il y a onze mois le font pour notre chef.

Déconstruction de Seymour Hersh

  samedi 18 février 2023

18 février 2023 (09H10) – Qu’est-ce qu’a voulu faire Seymour avec son long reportage sur le sabotage de NordStream 2 ? Un de ses amis a répondu, observant pour lui, qu’il s’était employé, lui Hersh, à « déconstruire l’évidence », c’est-à-dire qu’il faut d’abord entendre « ce que le président a dit », quelques mois avant de passer à l’acte, pour comprendre de quelle évidence l’on parle en vérité ... C’est ce que Seymour Hersh nous confie, à nous, dans son interview à ‘DemocracyNow !du 15 février :

« Eh bien, tout d'abord, je pense que le reportage peut vraiment être décrit comme l'a fait un de mes amis : Ce que j'ai fait, c'est vraiment déconstruire l'évidence. Je veux dire, vous devez entendre ce que le président a dit. Mais, bien sûr, il y avait des plans secrets, sur lesquels je suis en train d'écrire, et ils incluent, – il y avait un comité mis en place. Jack Sullivan était directement impliqué. Il était le conseiller à la sécurité nationale, il l'est toujours. Ils ont mis en place une équipe chargée d'examiner les options permettant de faire pression sur le gouvernement russe pour qu'il fasse marche arrière. »

Effectivement, la séquence du 7 février 2022 opportunément reprise dans son entièreté par ‘TheDuran.com, montrant Biden et Scholz côte-à-côte, est mémorable, document quasiment historique correspondant à son « vous devez entendre ce que le président a dit. ». Nous l’avons tous écouté mais nous ne l’avions pas vraiment entendu...

Il (Biden) confirme l’appréciation d’« évidence » pour qualifier l’intention US d’interrompre par quelque moyen que ce soit le fonctionnement de NordStream2, quasiment aussi bien que nous est confirmée l’information qu’en a reçue (que vient d’en recevoir) le chancelier Scholz au cours de cette même rencontre. Je dirais même que l’attitude, le comportement, la voix sans tremblement, l’aplomb du chancelier sont encore plus impressionnants lorsqu’on réalise à propos de quelle dimension de trahison assumée s’expriment ces caractères physiques et psychologiques, que l’ânonnement robotique du président US dévasté par sa démence sénile et accroché à son idée fixe de la “défense” de l’Ukraine zélenkiste où se trouvent nombre de secrets de la famille Biden.

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« Rage Against the War Machine »

  jeudi 16 février 2023

16 février 2023 (15H30) – Il m’est arrivé de parler de Diana Johnstone, à plusieurs reprises et avec affection. On peut en lire là-dessus, notamment le 29 août 2020. Nettement à gauche mais essentiellement antiguerre, contre cette horrible politiqueSystème qui ravage le monde, elle a toujours cherché à tenter de rassembler les deux tendances “antiguerres”, les deux “antiwars”, celle de la gauche antiSystème et adversaire du parti démocrate, et celle du parti libertarien comme l’était un Justin Raimondo. Cette fois encore, Johnstone, qui n’a cessé de pleurer le mouvement antiguerre du début du siècle (contre la guerre en Irak), s’y remet à nouveau.

C’est désormais une vieille histoire, où la France s’est particulièrement illustrée. C’est l’histoire d’une impuissance et d’une paralysie ; c’est l’incapacité des droites et des gauches prétendument hors-Système, c’est-à-dire échappant en principe au dogmatisme-Système et au conformisme-Système des grands partis de l’establishment, différant sur nombre de problèmes mais qui devraient logiquement se retrouver dans une lutte antiSystème, – leur incapacité, presque névrotique, dégoûté, pathologique jusqu’à en dégueuler, à se retrouver ! Toutes les tentatives en France ont été couronnées ignominieusement d’échecs retentissants, – si même il y eut véritablement “tentative”, ce dont je doute tout aussi véritablement. Le cloisonnement des milieux intellectuels capables d’inspirer de tels rassemblements en renonçant à quelques-uns des privilèges qu’ils ont à l’intérieur du Système est tout simplement prodigieux, d’une parfaite étanchéité. Quelques mots-clefs, – comme “fascisme”, “racisme”, “intolérance”, “démocratie”, “autocratie”, parfois même “communisme”, etc., – suffisent à régler la question, comme autant de réflexes d’autant de Pavlov que nécessaire. Que dire en plus, dans cette période où le conformisme antirusse est du niveau à la fois tribal et inquisitorial, la réflexion d’un Q.I de 0,25, l’audace de la pensée au refus d’exposer son petit doigt de pied au contact d’un filet d’eau bio réchauffé au soleil du changement climatique ?

Tout cela, je m’en explique, était surtout dit pour la France, qui n’a jamais été d’une aussi remarquable bassesse quant à l’esprit critique et la liberté de l’esprit. Le carcan intellectuel que le “pays de la liberté” et “le pays de l’intelligence” à la fois a réussi à s’imposer à lui-même est une œuvre maîtresse, quelque chose qui est proche d’une certaine perfection diabolique. La situation aux USA est un peu différente.

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La Java des extraterrestres de NordStream

  mercredi 15 février 2023

15 février 2023 (18H30) – C’est vrai, on a fort peu suivi sur ce site, – c’est-à-dire pas du tout, – la “guerre des ballons” aux USA ; je ne sais, circonspection ; lassitude, assèchement du sarcasme et de la moquerie devant ce qu’il est trop facile de brocarder ; crainte de déclencher la colère d’un UFO aux yeux bridés... Tout de même, me suis-je repris, on ne peut ainsi laisser de côté la Grande République !

Il faut savoir que, pendant 15 jours, la susdite Grande république vécut sous la menace à la fois des Chinois déguisés en ballons et des OVNI déguisés en ballons chinois. Tous les arguments et hypothèses furent passés au microscope et à la moulinette, l’ensemble conduisant, chez les gens sérieux, à une alarme extrêmement ferme des intentions agressives des Chinois pour contester l’hégémonie des USA sur le reste du monde, et chez les gens très sérieux, à une interrogation sur des êtres venus d’ailleurs pour contester l’hégémonie des USA sur le reste du cosmos.

Ce furent donc quelques jours de folies pendant lesquels plusieurs trains déraillaient, dont l’un, en Ohio, déclenchant un gigantesque incendie et une intoxication chimique d’une zone entière qui laissa le ministre de la sécurité intérieure indifférent pendant deux semaines. Il faut dire que les catastrophes infrastructurelles et polluantes au milieu d’une lutte farouche et infrastructurelle contre la pollution, on connaît, aux USA. Pendant la même période, on eut également les quelques glous-glous médiatiques déclenchés par la presseSystème de surveillance pour étouffer l’enquête de Seymour Hersh sur le sabotage de NordStream ; la “guerre des ballons” y apporta sa contribution, jusqu’à créer un ensemble de dénégations qui finit par donner du crédit à l’article de Hersh qu’on voulait faire disparaître dans un trou noir.

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RapSit-USA2023 : Trump, faiseur de paix ?

  samedi 11 février 2023

11 février 202 (17H20) – Il y a encore un peu plus d’un an, nul ne doutait de la candidature de Trump pour 2024, ni de sa popularité au sein du parti républicain. Peu à peu dans les mois depuis cette certitude, cette image simple et forte s’est brouillée (l’“usure des certitudes” est à notre époque un redoutable danger, au rythme où vont les simulacres). Le résultat des élections midterm, où nombre de candidats qu’il soutenait ont été battus, lui a porté un rude coup.

Pas si vite ! Il s’avère qu’il n’a pas dit son dernier mot, selon une ligne tactique nouvelle qui a commencé à apparaître le 15 novembre, lors de l’annonce de sa candidature. A chaque sortie, il le répète : il est le seul président à ne pas avoir provoqué de guerre depuis au moins la fin de la Guerre Froide. Et l’on sait bien qu’il s’agit d’un argument qui est très bien accueilli par les républicains. Un article du Ron Paul Institute for Peace’ présente et commente un article paru lundi dans ‘Politico’, qui fait de Trump “le candidat de la paix” parmi les républicains qui pensent aux présidentielles

« Les personnes proches des opérations de la campagne de Trump disent qu'il prévoit d'essayer de se dépeindre comme une colombe anti-guerre parmi les faucons. Ils pensent que cela trouvera un écho auprès des électeurs du GOP qui sont divisés sur le soutien à apporter à l'Ukraine dans sa guerre avec la Russie, mais qui se méfient de plus en plus de ce soutien. »

L’article du Ron Paul Institute for Peace, où l’on cultive une position contrastée et changeante vis-à-vis de Trump (selon les évolutions du redoutable animal), reconnaît qu’effectivement Trump a commencé à développer une sorte de “pré-campagne” fortement marquée par sa position anti-guerre vis-à-vis de la crise ‘Ukrisis’ et du conflit ukrainien.

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Le couple infernal Pologne-neocon

  jeudi 09 février 2023

9 février 2023 (17H50) – Une conférence a donc eu lieu en Pologne les 6 et 7 février, bien entendu en faveur de l’Ukraine, sous la désignation [en anglais dans le texte polonais] de ‘Standing Working Conference for Support of Ukraine’. Nous vîmes, – ils virent, car je n’y étais pas, – défiler quelques grandes voix de la grande cause zélenko-ukrainienne. Le Premier ministre polonais Morawiecki, cette sombre figure impassible du temps d’une Inquisition de notre temps, toute de noir vêtue, le regard marmoréen et inébranlable derrière ses lunettes implacables, intervint bien entendu, dans le sens qu’on devine. Il tweeta notamment, extrait des bonnes phrases de son discours :

« La guerre en Ukraine n’est pas la preuve de la force de la Russie. La guerre est un test pour la force de l’Ouest. Ce sera la victoire se la Russie et la défaite de l’Ouest, ou la renaissance de la civilisation occidentale... [...]

» Aujourd’hui n’est pas le temps du cessez-le-feu. Aujourd’hui, l’Ukraine a besoin de notre soutien et d’espoir. Cet espoir est né en Pologne. »

Les deux compères, les deux Alex de ‘TheDuran.com’, Alex Christoforou et Alexander Mercouris, consacrèrent une chronique commune à l’événement et aux déclarations de Morawiecki, le 6 février (à partir de 22’00”-23’00”). Christoforou rapporta une déclaration non confirmée de Morawiecki, puis reprise sur tweeter, et dont je ne sais exactement le sort (confirmée ? Non confirmée ?). Les deux n’en ont plus reparlé bien que Mercouris ait précisé que si elle était confirmée cette déclaration serait une “grosse nouvelle” ; mais je le sais bien, nous sommes dans un temps où l’information vous glisse dans la mémoire comme un savon mouillé ou un filet de sable, qu’une formidable affirmation dite il y a une minute n’est plus qu’un souvenir perdu dix minutes après. De toutes les façons, « si non è vero, è ben trovato » parce qu’est ainsi exprimée la tactique polonaise vis-à-vis d’‘Ukrisis’ est parfaitement décrite.

Christoforou nous rapporte donc la déclaration du Polonais, en marquant toute sa réserve, en ne dissimulant pas son importance éventuelle, en la laissant voir comme une opportunité d’éclairer le fond de la pensée polonaise.

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De l’hybris au Covid-1776

  dimanche 05 février 2023

...Ou l’hybris comme pathologie-bouffe de la modernité

5 février 2023 (17H15) – L’hybris (“ὕβρις” en grec, me souffle-t-on) est un mot aussi vieux que les Anciens et la désignation d’un trait de un caractère qui s’apparente à une malédiction pour l’être humain, à laquelle le conduisent le pouvoir et la jouissance lorsqu’il acquiert l’un et l’autre sans l’esprit de mesure dont l’hybris est l’exact contraire. La question principale qui me vient à l’esprit est alors de savoir si l’hybris est une cause ou une conséquence, s’il existe en gestation sinon en action au départ de la montée de la puissance ou s’il se crée de lui-même à l’issue de cette montée de la puissance. La question reste toujours posée et n’y peut répondre qu’une conviction ou l’autre, – ce qui justifie que je puisse proposer le terme de “malédiction” répondant à une conviction, celle de l’existence d’un

« un état de malheur inéluctable qui semble imposé par une divinité, un sort maléfique, jeté sur un individu ou une communauté, ou le destin. »

Cela est pour dire qu’il règne autour de ce caractère catastrophique de l’hybris une ombre d’en-dehors de la rationalité et des considérables considérations morales de SapiensSystème, quelque chose qui concerne la tragédie du destin pris comme une force hors de notre maîtrise. Le texte ci-dessous, d’origine russe, propose une définition historique, ou métahistorique de l’hybris, sorti des références de l’antiquité grecque et s’appuyant sur les travaux du juriste et spécialiste des relations internationales Hans Morgenthau (à ne pas confondre avec l’autre, – sans lien de parenté, – le Henry Morgenthau du fameux ‘Plan’ qui porte son nom). Ici, le concept d’hybris nous est proposé également pour expliquer le comportement catastrophique de l’Amérique (les USA, me rectifie-t-on), comme il le fut pour expliquer Athènes, Alexandre, Napoléon et d’autres tragédies.

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Le tango Blinken-Nuland

  mardi 31 janvier 2023

31 janvier 2023 (07H00) – J’avoue platement avoir complètement raté l’histoire du siècle, je veux dire “de la semaine dernière”, avec mercredi l’interview de Blinken par l’ami Ignatius (du ‘Post’, entre amis), suivi par l’audition de l’impressionnante Victoria Nuland, en pleine santé et adjointe du précédent, jeudi devant la Commission des Relations Extérieures du Sénat. John Helmer, qui s’amuse bien en ce moment en “dansant avec les ours” (‘DancewithBears.com’), rapporte ces deux interventions qui se sont magnifiquement télescopées, selon une parfaite coordination psycho-technologique, comme l’on danse le tango sur le rythme de la java chaloupée au rythme de la valse.

Je lui laisse la parole tandis que Mercouris rapporte l’aventure entre divers éclats de rire (fin de la vidéo du 27 janvier) :

« Depuis que James Forrestal a sauté du seizième étage d'un hôpital de la marine américaine en 1949, aucun secrétaire de cabinet américain n'a présenté autant de symptômes psychopathologiques qu'Antony Blinken, l'actuel secrétaire d'État. L'annonce faite par Blinken cette semaine sur les conditions de la fin de la guerre en Ukraine peut-elle être crue dans une clinique psychiatrique militaire américaine, et encore plus au Kremlin à Moscou ?

» Et que peut-on croire lorsque, le lendemain des remarques de Blinken, Victoria Nuland, la sous-secrétaire d'État la plus psychopathologique de l'histoire de la fonction, a annoncé à la commission des affaires étrangères du Sénat qu'elle et Blinken sont prêts “dans le contexte de la décision de la Russie de négocier sérieusement, de retirer ses troupes d'Ukraine et de restituer des territoires [qu’elle occupe]”, [à soutenir l’assouplissement des sanctions].

» Ce que Nuland entendait par l'Ukraine et les territoires “à restituer”, Blinken l'avait détaillé la veille [dans sa proposition]. La Crimée, Zaporozhye et “le pont terrestre qui relie la Crimée et la Russie”, c'est-à-dire Kherson, Donetsk et Lugansk, resteront russes et ne seront ni négociés ni “restitués” car, selon Blinken, “un assaut contre la Crimée serait un déclencheur d'escalade nucléaire”. » 

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“Mais la voilà, ‘la fin de l’histoire’ !”

  samedi 28 janvier 2023

28 janvier 2023 (19H00) – Qui ne ses souvient du tonnerre que causa, en 1989-1991, une conférence transformée en l’article, et l’article transformé en livre, tout cela sous le titre de ‘La  fin de l’histoire’ ? L’auteur était un fonctionnaire du département d’État, Francis Fukuyama, d’origine Asian-American (oui pour la diversité). L’idée était que la démocratie libérale américaniste l’avait emporté et régnait désormais sur le monde jusqu’à la fin des Temps ; d’où ‘The End of History’, – capito ?

On batailla ferme là-dessus et, dès1990 et la crise de l’ex-Yougoslavie, on commença à ricaner. Moi-même, comme d’habitude du camp des réfractaires et des dissidents... Mais voici que, trente ans plus tard, me vint une idée ; je parle d’il y a quelques heures, une idée comme ça, que je sentais venir sans lui donner forme... Les mots aident, ils ont leur propre force, leur propre sens, vous les dites ou vous les entendez en croyant les maîtriser mais ils reviennent, disons “par la fenêtre”, vous chuchotant quelque chose d’inattendue...

C’est en relisant ce passage du texte d’hier de la rubrique du ‘Jourbal-dde.crisis’ que m’est venue cette idée baroque : “Mais la voilà, ‘la fin de l’histoire’ !”, – mais pas du tout, mais alors PAS-DU-TOUT dans le sens bien lissé du State Department...

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L’escalade par escalator

  vendredi 27 janvier 2023

27 janvier 2023 (18H10) – Ainsi, les deux dernières semaines ont été animées par la débat sur les chars à livrer aux Ukrainiens, comme s’il s’agissait de quelque(s) mystérieuse(s) arme(s) absolue(s) venue(s) de la volonté des dieux – puisque les dieux sont du côté de Zelenski-Saint. Ne comptez pas sur moi pour y prendre part et vous dire mes positions de non-spécialistes des chars. Ce que j’ai remarqué, c’est la même réaction chez tous les gens que j’estime être du même côté que celui où je suis, qui est de dire que ces chars ne sont pas d’une catégorie divine au-dessus du lot, qu’un char démocratique occidental brûle aussi bien qu’un char autocratique poutinien, qu’il faut du temps pour savoir s’en servir, qu’en donner comme çà quelques pincées de-ci de-là c’est se ficher du monde, prendre une pellicule hollywoodienne pour une leçon de l’“art opératoire” dans la guerre.

Bref, on laisse le concours des chars de côté en n’attendant rien de son résultat, pas plus qu’il n’y en eut des livraisons de machines présentées avec emphase et lyrisme, pour chacune d’elle, comme le nouveau ‘game-changer’ du conflit, évidemment destiné à pulvériser les Russes, – les ‘Leopard’-‘Challenger’-‘Abrams’ après l’antichar ‘Javelin’, le HIMARS, etc. Éventuellement on s’intéresse, – mais juste en passant, – à la question de savoir pourquoi livrer ces chars dont on sait qu’ils n’auront aucun effet décisif, et surtout qu’ils ne seront vraiment opérationnels d’une façon organisée et efficaces, si les Russes ne les détruisent pas avant, que dans neuf mois, un an, et même plus sans doute et même certainement. Ici, et pour illustration, une hypothèse de mon duo préféré Christoforou-Mercouris, sur lequel je reviendrai :

« Alors, on en revient à la question initiale : pourquoi livrer ces chars à l’Ukraine ? Alex Christoforou et moi-même avons eu une longue discussion dans une de nos précédentes vidéos, au cours de laquelle nous avons évoqué la possibilité que tous ces chars soient regroupés en Pologne et, lorsque l’armée ukrainienne se serait effondrée, ils seraient intégrés dans la force expéditionnaire polonaise qui est en train de se former pour occuper l’Ukraine occidentale et je dois dire que cela m paraît être de plus en plus une possibilité crédible... »

Vous voyez, on est déjà dans le folklore des épisodes inédits. On est même dans l’avenir, dans le post-‘Ukrisis’, lorsque Mercouris mentionne la suggestion de John Helmer (venue de sources US et à laquelle lui-même, Helmer, ne croit guère) que la livraison de chars ‘Abrams’ serait essentiellement l’amorce d’une future armée ukrainienne de temps de paix, mais suffisamment forte face à la Russie, et surtout superbement dotée de machines dont la vertus se mesure en dollars :

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« Quand c’est fini, n-i-nini, ça recommence »

  mercredi 25 janvier 2023

25 janvier 2023 (20H35) – En ouverture, cette rimaillerie de Léo Ferré parlant des romances qui reviennent toujours... Mais là, on ne parle pas des romances mais des aventuriers dont Washington fait grand usage pour le rythme des “regime change”, et l’on remarque qu’avec Zelenski une fois de plus le même schéma menaçant de se se reproduire...

Il fait, il est nécessaire que chacun d’entre nous se rappelle la phrase fameuse du temps d’Eisenhower (est-ce un ambassadeur US en Amérique du Sud, ou le secrétaire d’État ou quelqu’un du genre...), parlant d’un dictateur sur mesure installé par la CIA là où il faut pour faire ce qu’il faut :

« He’s a sonavabitch but he's our sonavabitch » (« C’est un fils de pute mais c’est notre fils de pute. »)

La question numéro un est de savoir si un tel traitement de jugement infâme peut être appliqué à Saint-Zaleski ? La deuxième question, si par extrême malédiction la réponse à la première était positive, serait alors : “Mais Washington ne serait-il pas sur la voie de liquider “son fils de pute” ?

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Le vieil homme et l'enfer

  jeudi 19 janvier 2023

19 janvier 2023 (05H00) – Je n’ai jamais été un soutien enthousiaste du diplomate Kissinger. Il est du parti qui voit dans le Congrès de Vienne le triomphe de l’autorité de Metternich ; je suis de ceux qui y voient l’effet de surprise de la géniale manœuvre de Talleyrand. Pour le reste, Kissinger fut un impitoyable défenseur de l’hégémonie américaniste, sans pitié pour les fauteurs de trouble intérieurs à l’Empire, mais qui ne le cédait pas à la folie des militaires...

Kissinger, levant les bras au ciel en 1973, après une rencontre avec les généraux du Joint Chiefs of Staff : « Mais au nom de Dieu, qu’est-ce que cela signifie “supériorité stratégique” à ce degré de destruction mutuelle assurée ?! »

Ces derniers temps, il n’avait aucun mal à figurer comme le “vieux sage de la stratégie” au milieu des fous de l’OTAN, en plaidant implicitement pour une sorte de neutralisation de l’Ukraine, sans beaucoup d’espoir mais avec la constance de l’expérience et du “réalisme”. A 99 ans, il semblait aussi sage que son devancier de la génération d’avant, Georges Kennan qui, à 98 ans, à la fin du XXème siècle, avertissait que l’élargissement de l’OTAN vers l’Est et la Russie constituait la plus monumentale erreur stratégique que l’on puisse concevoir.

Et puis, peu à peu et subrepticement, mais brutalement pour nous qui le voyons de l’extérieur, tout s’est écroulé.

Mardi, lots d’une intervention en virtuel à Davos, Kissinger a baissé les bras, – nous disons cela par respect, d’autres à la rancune plus acharnée diraient qu’il a “baissé sa culotte” mais inutile de s’y attarder. Il s’est fait aussi médiocre, finalement aussi plein d’une hystérie épuisée, aussi fou que tous les autres, devant la ‘Davos Crowd’ qui ne fait pourtant pas recette (sauf pour les escort girls, très nombreuses cette année comme si c’était leur re-set, qui vous assurent une nuit de rêve pour €4000-€5 000). Il s’est payé le triste luxe d’être cohérent, “réaliste” dit-on, de la sorte de celui qui dirait “Eh bien, puisque nous en sommes là et qu’il ne faut pas trop se distinguer pour rester en odeur de respectabilité, je vais m’employer à embrasser ce que je ne puis étouffer”. Dommage pour lui, dirais-je pour mon compte : ça ne marche pas, Kissinger.

(Suite)

De la difficulté de “commenter”

  lundi 16 janvier 2023

16 janvier 2023 2023 (14H50) – Je me suis arrêté à un segment d’une chaîne YouTube de la série ‘Campaign 23s (YouTube n’enchaîne pas nécessairement le programme de la série, – il s’en garde bien) ; essentiellement pour mon cas et pour qui est de quelque intérêt de mon point de vue, avec Scott Ritter (surtout) et Douglas Macgregor comme intervenants. Je m’arrête à un Ritter inhabituel...

Je veux dire, un Scott Ritter qui fait  des commentaires inhabituels, le plus souvent hors de la formule de l’interview ou de la conversation, et souvent en voix off sur le fond de films montrant l’actuel conflit en Ukraine. Ritter nous a habitués à des commentaires très techniques mais, dans ce cas, il emploie un style d’intervention beaucoup plus tragique, métaphorique, voire mystique et symbolique, un style inhabituel marqué sur le fond par son obsession manifeste qui est celle du conflit nucléaire, à la possibilité duquel il croit manifestement.

Par exemple, le 15 janvier :

« Je ne suis pas un amateur de musique classique comme certains d’entre vous sont, je me réfère renvoies plutôt au goût d’une musique populaire présente dans les classes de travailleurs ... Quand j’essaie de trouver une musique qui corresponde à la description de la situation que nous vivons, qui est celle de la possibilité d’une guerre nucléaire, je pense à la chanson de Johnny Cash ‘The Man Comes Around” et les derniers vers qui viennent d’une voix éteinte parce qu’ils pourraient venir d’un homme sur son lit de mort.

» ‘And I heard a voice in the midst of the four beasts
» ‘And I looked and behold, a pale horse
» ‘And his name that sat on him was Death
» ‘And Hell followed with him.’ »

(Suite)

RapSit-USA2023 : Les “surprises” de Joe

  vendredi 13 janvier 2023

Le 13 janvier 2023 (16H00) – Il est vrai qu’aujourd’hui, il ne fait pas bon être un chroniqueur constitutionnaliste précis et particulièrement réputé. Entre le moment où vous écrivez votre chronique et celui où elle paraît dans le quotidien auquel vos collaborez, “Joe la surprise” peut nous en réserver une de plus avec un nouveau paquet de documents ‘Top Secret’, datant de son service comme Vice-Président (VP, 2009-2017) ou de ses accointances à la CIA et au FBI, retrouvé dans les toilettes, ou dans la poubelle de la cuisine, ou bien sous la gamelle de son chien bien-aimé... C’est un peu ce que nous dit Jonathan Turley en présentant sur son site une version ‘updated’ de son texte pour le New York ‘Post’.

« Vous trouverez ci-dessous une version légèrement modifiée de ma chronique du NY Post sur la découverte du deuxième lot de documents classifiés dans des zones précédemment utilisées par le président Joe Biden. Un certain nombre de questions restent sans réponse en raison de la réponse initiale étrange du président Biden [cette “découverte” est “une surprise” pour lui], qui a déclaré qu'il ne demanderait même pas à connaître du contenu de ces documents sur les conseils de son avocat. Toutefois, avec la découverte d'un deuxième lot de documents classifiés dans un lieu différent, la “surprise” du président pourrait croître de manière exponentielle dans les jours à venir. Il serait peut-être bon que vous vous trouviez une chaise pour suivre plus confortablement... La tournure que prendront les événements dans la presse et chez les experts pourrait provoquer un vertige mondial... »

Suivent les nombreux détails et péripéties sue cette nouvelle étape de la carrière de Joe Biden, et de son mandat comme POTUS sans équivalent ni précédent. On retrouve des “documents secrets” chez lui, pratique qu’il dénonçait furieusement chez Trump comme « répugnante d’irresponsabilité », et il réagit en disant qu’il est bien “surpris” de cela, qu’il y ait, comme ça, des documents classés ‘Top Secret’ chez lui, dans ses braves petites résidences familiales. Le brave Joe ignorait qu’il y en avait ici et là ; et pis, dans un autre “ici et là”, pour un deuxième lot qu’on nous a sorti ! Et puis un dernier, en dernière minute ! Nous allons de “surprise” en “surprise”, alors que je ne peux définitivement pas me défaire de la remarque si fine du non-moins-fin Obama, qui l’eut comme VP :

gnante d’irresponsabilité », et il réagit en disant qu’il est bien “surpris” de cela, qu’il y ait, comme ça, des documents classés ‘Top Secret’ chez lui, dans ses braves petites résidences familiales. Le brave Joe ignorait qu’il y en avait ici et là ; et pis, dans un autre “ici et là”, pour un deuxième lot qu’on nous a sorti ! Et puis un dernier, en dernière minute ! Nous allons de “surprise” en “surprise”, alors que je ne peux définitivement pas me défaire de la remarque si fine du non-moins-fin Obama, qui l’eut comme VP 

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RapSit-USA2023 : La tyrannie de la “terrible twenty

  mercredi 11 janvier 2023

11 janvier 2023 (14H40) – Déjà hier, j’étais ébranlé, en lisant Bhadrakumar, justement cité par le fin renard qu’est Martyanov. Voici ce que cite Markianov, ceci qu’on retrouvait déjà dans le texte de Bhadrakumar, bien entendu :

« Rice et Gates reconnaissent indirectement que la Russie est en train de gagner, contrairement au récit triomphaliste occidental jusqu'à présent. De toute évidence, l'offensive russe attendue à l'avenir les met sur les nerfs. [ ...]

» Le Pentagone est incertain à propos de la stratégie future de Sourovikine. D'après ce qu'ils savent de son brillant succès dans l'éviction des officiers de l'OTAN d'Alep en Syrie en 2016, la guerre de siège et d'attrition est le fort de Sourovikine. Mais on ne sait jamais. Un renforcement constant de la Russie en Biélorussie est en cours. Les systèmes de missiles S-400 et Iskander y ont été déployés. Une attaque de l'OTAN (polonaise) contre le Belarus n'est plus réaliste. » 

Martyanov, c’est l’évidence même, n’apporte rien de nouveau puisqu’il cite un texte que nous avons nous-mêmes mis en ligne. Ce que juge intéressant, c’est qu’il le cite, parmi d’autres nouvelles tendant à mettre en évidence une certaine prise de conscience, essentiellement aux USA, de la vérité-de-situation, de la situation militaire en Ukraine.

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2014-2022 & 23

  mardi 10 janvier 2023

10 janvier 2023 (16H00) – Un mien ami me faisait remarquer hier soir qu’il y avait eu, en 2014, lors du coup de Kiev et de ce qui suivit immédiatement, un frisson terrifiant qui nous avait tous saisis, – je parle de ceux qui sont capables de frissonner à partir d’une pensée indépendante qu’ils ont et non pas en attente d’une consigne-Système de leurs gouvernants : “Vous frissonnerez quand on vous le dira”. Il s’agissait du spectre de la Grande Guerre de la Fin des Temps que la crise ukrainienne avait soudain fait surgir à nos yeux brutalement décillés. Ce même ami me rappelait un texte de ce site qui en avait parlé, et je ne tardai pas à m’en souvenir.

C’était ce texte du 3 mars 2014, sous le titre « La guerre est en réparation d’urgence ». D’abord, il y était question de l’évolution doctrinale du Pentagone, – qui se foutait bien des dingueries des neocons et de leurs délires chroniques, – qui venait d’annoncer l’abandon des “grandes guerres conventionnelles de haut niveau”. Ce n’était plus d’actualité et, mon Dieu, je dirais que c’était fort bien vu lorsqu’on se balade du côté de Bakmouth et de Soledar, n’est-il pas ?...

« Techniquement et opérationnellement, le secrétaire à la défense Hagel annonce que le Pentagone a décidé d’abandonner le modèle d’une “guerre consistant en des opérations stables, très amples et de longue durée (“...long and large stability operations”), – c’est-à-dire tout ce qui se rapproche de la guerre conventionnelle de haut niveau, et a fortiori du “modèle pur de ‘guerre conventionnelle de haut niveau’”. »

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Hollande-Merkel : “Marions-les ! Marions-les !”

  samedi 31 décembre 2022

31 décembre 2022 (18H00) – En effet, on ne résiste pas à la chanson de Juliette Gréco en lisant les aventures de la Kaiserin, recommencées presque mot pout mot à deux reprises après le coup initial, rejointe par un coup de maître de l’ex-président-poire, François Hollande, parti se réfugier dans les colonnes du quotidien ukrainien indépendant ‘Kyiv Independent’ pour apporter le soutien de sa mémoire de grand stratège. Hollande souscrit à la narrative de Merkel, qu’il renforce même d’une position plus dure, plus satisfaite de lui-même, ce qui achève de réunir le couple historique des accords Minsk

« Marions-les, marions-les 
» Je crois qu'ils se ressemblent 
» Marions-les, marions-les 
» Ils seront très heureux ensemble ! » 

Ainsi rassurés sur leur avenir, on laisse la plume à ‘RT-France’ pour un rapport sur les confidences de l’ex-président Hollande à partir de ses déclarations au journal ukrainien. (Mais pourquoi diable aller confier cela à un journal ukrainien alors qu’on est Français, et qui plus est, ce qui est notable et considérable, ancien président de la République ? Et sur une matière aussi délicate ? Peu importe nos états d’âme, et lisons je vous prie...)

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Souvenirs partagés

  vendredi 30 décembre 2022

30 décembre 2022 (15H15) – Il est manifeste que le bruit de la “candidature” de Medvedev à la succession de Poutine, évidemment suscitée par Poutine lui-même, commence à se répandre à grandes enjambées. Du coup, les souvenirs reviennent en mémoire.

Je voudrais m’attacher à l’un d’eux, notamment au travers d’un texte d’Eric Zuesse qu’on lit plus loin. L’affaire avait été mentionnée sur ce site, je m’en souviens moi aussi, avec tout le respect et la déférence dues. C’était donc le 27 mars 2012, rapportant un à-côté du sommet sur les armes nucléaires de Séoul le 26 mars. L’on sut ainsi, du fait d’un micro indiscret parce que mal débranché, qu’Obama, en pleine campagne électorale et en fonction de l’élection de Poutine qui devait ainsi remplacer Medvedev deux mois plus tard, avait glissé à l’oreille de ce président russe-là toujours en fonction ces quelques mots bientôt transformés en dialogue chuchoté :

Obama : « Sur toutes ces questions, mais en particulier la défense antimissile, cela peut être résolu mais il est important que [Vladimir] me laisse du temps. »

Medvedev : « Oui, je comprends. Je comprends votre message sur le temps... Qu’il vous donne un peu de temps... »

Obama : « C'est ma dernière élection. Après mon élection, j'aurai plus de flexibilité. »

Medvedev : « Je comprends. Je vais transmettre cette information à Vladimir. »

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Le “Jeu du Patriot” de Pépé

  mercredi 28 décembre 2022

28 décembre 2022 (20H50) – Dans une chronique pour ‘Strategic-Culture.org’, le 24 décembre (voir une traduction dans ‘Réseau International’, le 26 décembre), Pépé Escobar s’attache, ou bien s’attaque à la livraison d’un système ‘Patriot’ par les USA à l’Ukraine. Selon ce qu’on en a, on pourrait traduire son titre (« Let the Patriot Games Begin ») par quelque chose comme “Que commence la farce du ‘Patriot’”, – ou bien, si l’on est d’humeur plus sombre, “Que se mette en place le piège du ‘Patriot’”, – ou mieux encore, ou pire encore : “Que sonne l’heure fatale du ‘Patriot’”...

Lisant les élucubrations de ce site où se trouve cette chronique, on sait ce que je pense de cet engin, de son efficacité, de ses capacités, etc., et bien entendu quand en plus on le réduit en grand tra-la-la à un système du genre offert en un seul exemplaire. Pourtant, Pépé s’y met, et d’ailleurs pour l’excellente raison qu’il n’a pas  et qu’il n’y a pas grand’chose à dire pour les 24-48 heures considérées à propos de la visite aux États-Unis de Zelenski... Oyez et voyez son argument, puis l’introduction de son sujet, tout cela fort bien balancé :

« Il est vain de s’attarder sur l’horrible visite du clown de Kiev au mannequin de crash test de la Maison-Blanche, couplée à un discours “churchillien” aux dominions du parti de la guerre au Capitole. L’histoire ridiculisera ce feuilleton hollywoodien pendant les siècles à venir.

» La dernière émission de relations publiques du parti de la guerre, sponsorisée par Raytheon Productions, est bien plus intéressante. Après tout, Lloyd Austin, l’actuel chef du Pentagone, est un ancien vendeur d’armes de Raytheon

» Après une grande fanfare, il a été établi que le Pentagone ne fournira pas une collection, mais une seule batterie Patriot à Kiev – soit avec quatre ou huit lanceurs de missiles, et soit la version PAC 2 ou PAC 3... »

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