Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

L’‘Abrams’ et l' allumette à chenilles

  lundi 25 septembre 2023

25 septembre 2023 (10H50) – Que faut-il faire de cela, lorsque vous le recueillez dans les lectures courantes : le chef du renseignement militaire ukrainien (GRU, comme son compère russe), le Général Kyrylo Boudanov, parlant des ‘Abrams’ promis à l’Ukraine par les arsenaux de l’US Army, avertit les lecteurs du journal intervieweur qu’il faudra faire très attention, le protéger des mines, des obus et autres méchancetés destructrices tirées par les Russes parce qu’il s’agit d’un char fragile, – non, d’ailleurs, fragile et précieux, un monstre de 70 tonnes qui crame comme une allumette dès qu’on lui cherche des noises. Donc, on l’expose pas aux agressions de la guerre.

Inutile de vous dire que RT.com (« Le chef des espions ukrainiens lance un avertissement concernant le char de fabrication américaine ») et ‘SputnikNews’ (« Le chef du renseignement ukrainien met en garde contre les chars US Abrams bientôt livrés à Kiev ») se sont précipité dessus. Ce n’est pas inventé : cela se passait dans une chambre d’hôtel de Washington D.C., pendant que Zelenski visitait Biden et le Congrès. Le journal intervieweur était le site spécialisé en choses guerrières, – gros avantage aux Etats-Unis, littérature abondante et lectorat empressé où l’on ne goûte rien de plus que les perspectives guerrières et les chevauchées blindées. Il s’agit de ‘War Zone, tel est son nom et c’est certainement une bien-nommée publication, et la date de l’article est du 22 septembre 2023.

Je donne ici un extrait de l’interview, deux questions-réponses, et ces quelques mots sur le M1A1 américaniste dont on découvre l’extrême préciosité :

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Les solitudes de Z.

  samedi 23 septembre 2023

23 septembre 2023 (15H55) – Voyez comme le paysage a changé. Tout d’abord, c’était une flèche : à l’encontre de ce que l’on supposait être “l’agression russe”, – le sentiment général (la fameuse “communauté internationale“) répondit comme une flèche se fiche dans le cœur de la cible. La Russie était désignée au monde comme la représentation du Mal dans le monde. Les médias de la presseSystème se chargèrent de la besogne, – car, au début était le média...

« Ils ont ainsi construit la figure du héros Zelenski, et ils ont également construit le nationalisme ukrainien, qui ne se serait pas développé sous la forme que nous lui connaissons aujourd'hui sans les médias. » (Vincenzo Costa)

Aujourd’hui, l’on est entré dans la phase de détricotage qui devrait aller en s’intensifiant, avec le risque d’une perte de contrôle ; cela intervient après une énorme complexification et une extension démesurée du domaine de la crise, tant autour de l’Ukraine que dans la rupture du monde avec le surgissement du ‘Sud Global. Ce qui était une attaque claire et nette pour l’esprit commun et moderniste régnant est devenue un imbroglio incroyable et impitoyable, une bouillie pour les chats, un tourbillon crisique.

Aujourd’hui, le grand et rusé Loukachenko nous annonce que les dès qui avaient désigné Zelenski ont été repris et relancés. Loukachenko, qui cède souvent au jugement tordu même s’il reste clairvoyant, est sûr de son coup :

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Une ministre du monde

  vendredi 22 septembre 2023

22 septembre 2023 (20H00) – Je l’avais noté dans ma tête et croyait même en avoir fait accessoirement mention, dans un texte, – dont je n’ai pas réussi à retrouver la trace. Cette fois, toute honte bue et toute réflexion savourée, je reviens ou j’en viens à ce cas qui me paraît finalement extraordinaire si on l’extrapole un peu, – chosé autorisée dans une si étrange époque. 

...Qui plus est, mon Dieu ! Ce n’est pas la première fois que madame Jacinda Ardean, jeune femme bien de son temps et ancien première ministresse de Nouvelle-Zélande, parle dans le sens qu’on va voir à la tribune de l’ONU lors de l’Assemblée Générale puisqu’elle l’avait fait déjà en 2022 alors qu’elle se trouvait encore aux affaires...

Sans doute a-t-on jugé qu’un tel talent, un si bel humanisme, en rien ne pouvait être gâché ; l’université d’Harvard, la forteresse richissime de la haine anti-liberté d’expression, l’a aussitôt gobé comme ‘Visiting Fellow’ richement dotée pour qu’elle poursuive sa croisade. Les donateurs, où l’on retrouve le gotha néolibéral et globaliste, a approuvé avec enthousiasme ce recrutement.

En gros, dit-elle en 2023 à la tribune de l’ONU, invitée on ne sait sous quelle étiquette sinon bien entendu celle de Ministre comme vous verrez plus loin :

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Échos de l’hospice gériatrique washingtoniens

  mardi 19 septembre 2023

19 septembre 2023 (17H15) – On découvre, pour notre compte dans tous les cas, avec un texte récent de ‘SputnikNews’ une vérité foudroyante, une analogie historique qui doit prendre le rang d’événement à la fois symbolique et ontologique. Cela ne signifie nullement que l’on ignorait le phénomène ni que le texte en question nous offre une analyse suffisante pour le constat que nous faisons ; simplement, il nous a offert diverses remarques et quelques détails qui se sont structurés d’eux-mêmes, et brusquement, sesont organisés en un schéma qui nous est revenu à l’esprit.

Voilà la chose, ce texte a plutôt éveillé une mémoire historique enrichi d’une perception symbolique très forte que nous éprouvâmes dans la période à laquelle il nous ramène, – l’URSS gérontocratique des années 1980-1985 qui sont celles du véritable effondrement métahistorique. (Sans elles, il n’y aurait pas eu Gorbatchev parce que Gorbatchev n’aurait pas été nécessaire.)

A cette époque, avec les trois secrétaires généraux du PC qui se sont succédés dans une tempête de toux et de trébuchements hagards (Brejnev, Andropov, Tchernenko), l’équilibre psychologique et physique des dirigeants (soviétiques dans ce cas) était une question d’une extrême importance. Elle interférait directement sur les questions stratégiques les plus graves en influant gravement sur la perception, les jugements et éventuellement les décisions de ces vieillards effectivement effrayés par ce qu’ils percevaient des évènements. Durant cette période, notamment durant l’année 1983 lorsqu’eut lieu un exercice de commandement en temps de guerre nucléaire de l’OTAN nommé ‘Able Archer 1983’, les dirigeants soviétiques vécurent dans l’angoisse d’une attaque en première frappe nucléaire des États-Unis. Dans son analyse générale rendue publique de ce que les services de renseignement soviétiques nommèrent l’opération ‘RYAN’ concernant ces craintes d’une agression US, la CIA décrivit notamment les réactions de la direction washingtonienne  à cette attitude psychologique des dirigeants soviétiques.

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Plus neocon gâteux que jamais

  samedi 16 septembre 2023

16 septembre 2023 (19H20) – On connaît le constant intérêt que j’attache au travail d’Alexander Mercouris, que je suis régulièrement sur son programme ‘TheDuran’. Je signale ici sa chronique d’hier, au contenu particulièrement intéressant. Il concerne le discours de Blinken, dont j’avais dit un tout petit mot dans la page précédente de ce ‘Journal’, hier, pour asseoir l’examen de l’illusion qu’entretiennent les Indiens de pouvoir ‘jouer’ en partenariat avec les USA :

« La campagne de redressement civilisationnel que sont en train de mener les États-Unis est complètement foudroyante, grandguignolesque et abracadabrantesque. En a-t-entendu quelques échos ? Il suffit de citer le très civilisé et antirusse Blinken, et tout est dit de ce que vous retrouvez en boucle dans la presseSystème et au sein des hordes de consultants des plateaux-TV. »

Je n’avais pas été plus loin que cette allusion indirecte pour l’exposé de mon sujet qui ne concernait pas ce discours. Mercouris, lui, le prend à bras le corps pour l’analyser. Il le fait avec rigueur, précision et le regard critique qui importe. L’analyse, vraiment d’un très grand intérêt, va de 00 58’ 10” à la fin de la vidéo (01 23’ 10”), soit un bon quart d’heure hautement instructif.

Je mentionne rapidement les points politiques principaux qui sont affirmés derrière les formules ronflantes et creuses et les diverses aspects du simulacre qui sert d’argument politique et historique à Blinken sur le thème “l’ère de la Guerre Froide est finie, nous entrons dans une nouvelle ère”.

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L'illusion de la contrition

  vendredi 15 septembre 2023

15 septembre 2023 (15H50) – La campagne de redressement civilisationnel que sont en train de mener les États-Unis est complètement foudroyante, grandguignolesque et abracadabrantesque. En a-t-entendu quelques échos ? Il suffit de citer le très civilisé et antirusse Blinken, et tout est dit de ce que vous retrouvez en boucle dans la presseSystème et au sein des hordes de consultants des plateaux-TV.

« L'ordre mondial qui est resté pratiquement inchangé depuis la Seconde Guerre mondiale a été transformé par la montée des dirigeants autocratiques, le pouvoir croissant des syndicats internationaux du crime et la pandémie de COVID-19, a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken lors d'un récent discours à l'École Johns Hopkins d'études internationales avancées (SAIS) à Washington, D.C.

» “Chacun de ces événements aurait constitué un défi sérieux pour l'ordre de l'après-guerre froide”, a déclaré M. Blinken. “Ensemble, ils l'ont bouleversé”.

» Les États-Unis répondent à cette nouvelle ère par ce que Blinken appelle la “géométrie variable diplomatique”, une stratégie axée sur la création de diverses coalitions de pays, de gouvernements locaux, d'organisations à but non lucratif, du secteur privé et du monde universitaire qui collaborent pour résoudre un problème spécifique, tel que l'aide aux Ukrainiens déplacés.

» Cette approche a conduit les États-Unis à travailler avec des alliés non traditionnels. »

Cette déclaration a aussitôt été interprétée comme une sorte de semi-capitulation tactique des USA devant la force des évènements, terminé par l’inévitable victoire stratégique de l’exceptionnalisme américaniste. Pour résumer : “l’ordre de la Guerre Froide, que nous dominions de toutes notre taille, est mort. Nous le reconnaissons et sommes prêts à travailler avec qui le veut pour la construction d’un nouvel ordre”.

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Bismarck en culottes vertes

  mardi 12 septembre 2023

12 septembre 2023 (16H00) – Je commence par du sérieux : une conférence de presse commune des deux ministres des affaires étrangères d’Allemagne et d’Ukraine, à Kiev puisque Annalena (le prénom est de rigueur pour des esprits si proche) est venue faire hier une petite visite de courtoisie et de soutien inconditionnel chez ses amis d’Ukraine. Je vous mets juste un passage du RT.com consacré à la chose, sur la question précise du Taurus KEPD 350, des missiles de croisière de nationalité germanique, que l’Allemagne s’est trouvée dans l’amicale et vertueuse position de devoir en faire don à l’Ukraine.

A l’affirmation fuyante de la ministre allemande selon quoi la décision n’est pas prise et que l’on en débat, fuse la réponse  de l’Ukrainien, fulgurante et sans faux-fuyants ; réponse que je résume de cette façon, intentionnellement de façon un peu leste, parce qu’ils l’ont bien mérité après tout... Donc, de la part d’un ministre (ukrainien) une autre (l’Allemande) : “De toutes les façons, Annalena, vous baisserez la culotte, alors pourquoi attendre. ?”

Il (l’Ukrainien) veut dire par là, sur un ton extrêmement direct et sans prendre de pincettes, que lorsque l’oncle Tom joue à l’oncle Sam et dit à Annalena ce qu’il faut faire, et au galop encore ! Le chancelier Bismarck baisse sa culotte qu’il a effectivement de couleur verte. C’est fascinant, ce qu’on peut balancer aux Allemands sans qu’ils bougent le petit doigt, dès qu’un yankee élève la voix par Ukrainien interposé, ou bien via une van der Leyen quelconque mais de bonne fortune, – bref, un festival d’arrogance et de servilité...

« Lors d'une conférence de presse conjointe avec la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, lundi à Kiev, il a été demandé au ministre ukrainien des affaires étrangères Kuleba si sa rencontre avec Mme Baerbock lui avait donné “l’espoir” que Berlin puisse faire don de missiles de croisière Taurus KEPD 350 à l'Ukraine dans un avenir proche.

» “Je ne dirais pas qu'Annalena est allée au-delà de la position officielle du gouvernement allemand”, a-t-il répondu. Se tournant vers Baerbock, M. Kuleba a ensuite déclaré : “Vous le ferez de toute façon. Ce n'est qu'une question de temps“.

» “Nous respectons vos discussions, nous respectons vos procédures, mais il n'y a pas un seul argument objectif qui s'oppose à ce que vous le fassiez. Plus vite ce sera fait, plus ce sera apprécié”

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A quoi sert Elon Musk ?

  samedi 09 septembre 2023

9 septembre 2023 (20H50) – Ces jours derniers, on a beaucoup parlé d’Elon Musk. D’ailleurs, depuis pas de temps il est dans le collimateur, parce qu’il a débarrassé Tweeter de son manteau de censure pour en faire un ‘X’ où il est permis d’écouter Tucker Carlson éclater de rire et d’écrire fort poétiquement et sans craindre la répéttion “J’écris ton nom, Liberté”. Dernièrement, le nœud s’est encore resserré sur sa bonne réputation, et notamment ces jours derniers avec cette affaire de ‘SpaceX’ et de l’Ukraine, suite à la parution d’un bouquin sur Elon-X.

Par exemple, on va citer deux réactions. On pourra ainsi mesurer l’émoi dans des camps opposés, tout en ayant quelques détails sur cette affaire, juste pour se rappeler de quoi l’on parle. D’abord, le Russe Medvedev, comme d’habitude impitoyable pour les ennemis de la Russie, spécialement américanistes, pour cette  fois entonnant une rengaine différente.

« Ce message [de Medvedev] intervient après que CNN a publié des extraits du livre du biographe Walter Isaacson sur Musk, dans lequel il détaille les raisons derrière la décision de l’homme d’affaires.

» “Si ce qu'Isaacson a écrit dans son livre est vrai, alors il semble que Musk soit le dernier esprit équilibré en Amérique du Nord”, a écrit Medvedev, actuellement vice-président du Conseil de sécurité russe, sur son compte en anglais sur X (anciennement Twitter) jeudi.

» “Ou, à tout le moins, dans une Amérique neutre en matière de genre, c'est lui qui a des couilles”, a ajouté le responsable.

» Selon des extraits du livre d’Isaacson, cités par CNN, Musk a secrètement ordonné à ses ingénieurs de désactiver le service Starlink près de la Crimée l’année dernière afin de saboter une attaque ukrainienne prévue contre la flotte russe de la mer Noire. “Starlink n’était pas censé être impliqué dans des guerres. Il est là pour que les gens puissent regarder Netflix, se détendre, se connecter à l’école et faire de bonnes choses pacifiques, pas des frappes de drones”, aurait déclaré Musk. »

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L’étrange dilemme

  vendredi 08 septembre 2023

8 septembre 2023 (18H15) – Voici deux nouvelles que l’on met côte-à-côte, ou l’une en-dessous de l’autre sans y voir ni une préférence pour l’une, ni un signe de mépris pour l’autre, avec chacune une photo qui résume la situation.

• Sur l’une, bandeau noir sur l’œil droit (ce n’est pas un signe politique ni le résultat d’un désaccord avec un direct d’extrême-gauche d’Annalena, mais juste l’effet d’un incident dont je ferais l’hypothèse qu’il est la conséquence d’une attaque d’un insecte de nationalité russe) : voici le chancelier Scholz, d’Allemagne, successeur lointain de Bismarck. Vous ne voyez pas la photo mais vous pouvez la regarder sur l’infâme RT.com (‘What else ?’). On y voit Olaf à la tribune, face à un micro, bandeau en bandouillère, tendant dans un grand élan le bras droit, main ouverte, mais sur le côté, comme s’il désignait Annalena et pensait à Adolf, et proclamant :

« L’Allemagne a besoin de plus d’immigrants, – selon le chancelier,

Le pays ne pourra pas tenir sans des travailleurs étrangers a dit Olaf Scholz. »

Tout cela est fortement documenté, à coups de millions, – de travailleurs allemands qui partent à la retraite (13 millions dans les dix prochaines années), d’immigrants qui sont nécessaires, de l’Allemagne qui risque de disparaître étouffée par sa bureaucratie qui rend l’installation d’un immigrant si difficile. Au reste, l’on sait que les sondages, cet évangile de la connaissance, témoignent de l’hostilité grandissante des Allemands vis-à-vis de l’émigration.

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Le G20 des pompes funèbres

  lundi 04 septembre 2023

04 septembre 2023 (18H40) – Je ne crois pas m’avancer trop audacieusement en observant qu’on peut dire littéralement que certains dirigeants du ‘Sud Global’ ne supportent plus, – littéralement, c’est sûr ! – la présence des hordes américanistes-occidentalistes, et encore plus précisément celle de Biden qui coincent ses interlocuteurs dans les entretiens de couloir entre son gâtisme, ses postillons et ses insultes. Il ne fait aucun doute que les caractères personnels divers de Joe Biden, ainsi que la cohorte de casseroles familiales qu’il traîne au cul, finissent par gravement indisposer certains des présidents de divers pays, dont certains ont été “cancellés” ces dernières années par la police LGTBQuiste de la Grande République.

Je n’ai pas l’intention ici de vous annoncer de grandes nouvelles, ou de vous faire suivre de manière rationnelle et ordonnée l’évolution d’une ou l’autre grande affaire du temps, mais plutôt de vous parler du climat que je ressens. Je veux dire qu’il s’agit d’une évolution perçue comme un ‘ressenti’, comme un changement de climat par conséquent et je ne vous surprends pas en notant que vous savez bien la terrible crise de changement climatique des affaires politiques du monde... Il s’agit de la « Dernière Valse » selon le titre qu’on lui réserve mais moi j’y verrais plutôt une « Valse à mille temps », celle des fous, des foldingues, des déchaînés soudain expédiés hors de leurs espérances diaboliques, comme une « Java du Diable » qui vous emporte !

D’abord et pour tout dire, voyez donc comment notre ami M.K. Bhadrakumar nous présente (‘Indian PunchLine’, – trad. du ‘Sakerfrancophone’) les conditions de la préparation et de la mise en scène et en place des conditions d’activité du G20 qui tiendra ses assises en Inde cette année ; je veux dire dans quelques semaines pas plus.

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Pourquoi “nous sommes invincibles”

  samedi 02 septembre 2023

2 septembre 2023 (16H50) – Poutine s’est adressé hier à un groupe d’élève, dans une classe moscovite, à l’occasion de la rentrée scolaire annuelle qui avait lieu vendredi. Poutine a évoqué le sort de sa famille durant la Deuxième Guerre Mondiale, et notamment celui de sa grand’mère, abattue par les Allemands. Elle agonisait et elle a passé ses derniers instants à demander à son mari de ne pas pleurer pour ne pas semer le désarroi au sein de sa famille.

Poutine a marqué cette intervention d’une intense émotion spirituelle et d’une réaffirmation puissante de la valeur et de la profondeur métahistorique de la nation russe : une telle nation dit-il « est invincible ».

« “Comprenez-vous la profondeur de ces relations entre les gens ordinaires, de cet amour ?” a déclaré le président, ajoutant que, même agonisante, sa grand-mère s'occupait de l'être aimé. “Comment ne pas prendre cela pour modèle ?”  Poutine a également déclaré que tous les membres de sa famille éprouvaient un profond respect les uns pour les autres et possédaient une “forte culture intérieure”. 

» Poutine a également déclaré qu'il pensait que la plupart des familles en Russie étaient comme cela. “Et c'est là que j'ai compris pourquoi nous avons gagné la Grande Guerre patriotique”, a déclaré le président, faisant référence à la lutte des Soviétiques contre l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. “Il est impossible de vaincre un peuple doté d'une telle mentalité”, a-t-il ajouté, précisant que “nous avons été absolument invincibles. Et nous le restons encore aujourd'hui”. »

D’une façon assez significative, comme s’il existait un parallèle de volonté d’affirmation patriotique et spirituelle, mais ici selon une orientation différente et moins émotionnelle qui est celui de l’avancement de l’histoire, le ministre Lavrov a fait une intervention également d’un haut niveau intellectuel et spirituel. Plutôt que glorifier le rôle de la Russie, Lavrov a choisi de critiquer gravement, également d’un point de niveau politique et métahistorique impliquant la dimension spirituelle, le rôle des nations du bloc-BAO, de l’Occident-nihilistif et autodestructif. La démarche était inverse dans la forme et le trajet, mais absolument similaire sur le fond et sur l’intensité.

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Nigger-BRICS, ou la neocon désemparée

  vendredi 01 septembre 2023

1er septembre 2023 (19H40) – Reportez-vous au 29 juillet, jour de l’arrivée d’une délégation du gouvernement des États-Unis à Pretoria, en Afrique du Sud. La délégation est menée par la fameuse, la dure, l’impitoyable Victoria Nuland dont Zelenski est un peu Son Prince Charmant. Or, la délégation et sa cheffe, qui pensaient à l’Ukraine, se retrouvent en Afrique du Sud, n’y comprenant rien précisément à propos du coup d’État du 26 juillet au Niger dont tout le monde parle. Manifestement, notent les témoins, le USG (‘United States Government’) n’était pas préparé à la possibilité d’un événement de cette sorte, peut-être même ignorait-il ce que c’est que ce truc-là, – le Niger !? On verra plus loin pourquoi c’est très-très grave.

Une source anonyme et néanmoins sud-africaine s’est alors, dans l’entretemps veux-je dire, confiée au site ‘TheGrayZone’ qui n’est pas très bien vu (donc à voir). Elle a rapporté l’ambiance et les perspectives de cette délégation arrivant à Pretoria. Elle a fait des confidences à la journaliste de ‘TheGrayZone’ Anya Parampil, le 31 août. Elle (la source) les connaît très bien, depuis longtemps, et elle ne les avait jamais vus, Nuland en tête avec toute sa troupe, aussi désemparés. Je vous laisse lire quelques paragraphes, ceux qui sont consacrés à l’arrivée elle-même à Pretoria et aux discussions qui suivent, et nous décrivant d’une façon réaliste les réactions de la Nuland, décrite comme “desperate”. On traduit par “désespérée”, mais je suggère aussi “désemparée” qui m’a l’air de mieux convenir car un et une neocon, cela ne conçoit pas une narrative sans un ‘happy end’ festif au son des bombes qui éclatent partout en signe d’espoir sans fin, – ce qui écarte l’option ‘désespoir’.

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François Roddier, 2023 & l’eschatologie

  jeudi 31 août 2023

31 août 2023 (14H20) – Nous venons d’être informés, il y a deux jours, de la mort de François Roddier, l’astronome, mais aussi observateur et commentateur des terribles évènements que nous traversons. Tristesse oblige, et temps implacable qui poursuit sa course... Roddier avait sa place parmi nous. Nous avons dans notre longue histoire cité Roddier, sinon repris l’un ou l’autre de ses textes, à différentes reprises depuis le 11 octobre 2012 (voir aussi le 27 août 2015, et d’autres auxquels vous mèneront notre moteur de recherche, malgré son caractère vieillot sinon antique).

Voici dans quels termes sa femme Claude Roddier annonce cette triste nouvelle :

« Il nous a quittés en ce mois d’août. Je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté à ses travaux, et à travers lequel, en le (re)lisant, vous continuez à le faire vivre. S’il a marqué par sa recherche en astronomie et son lien avec ses étudiants, ses années de retraite ont été enrichies par les lectures et réflexions inscrites sur ce site au fur et à mesure qu’il les élaborait. 

» Je dépose ci-dessous quelques liens aux présentations disponibles dans lesquelles il a résumé sa pensée post-retraite. [On trouve ces liens de référence à la suite de l’ensemble des textes de cette page (*).] D’autres liens, pdf, et autres documents sont présents dans les billets mêmes. »

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La charge du choix

  vendredi 25 août 2023

25 août 2023 (13H30) – Il suffit de jeter un coup d’œil sur la journée d’hier, rapidement mais avec franchise, sans arrière-pensée ni autre pré-jugement d’aucune sorte ; l’œil de Candide, disons, ou bien une sorte de vigie qui nous la joue comme un “Vu de Saturne” :

• Il y a les BRICS, on en a parlé ;

• Il y a la mort probable de Prigojine, sur laquelle Poutine a fait un premier commentaire ; sans doute pas un événement essentiel malgré les diverses raclures et sottises infâmes de la presseSystème mais le signe des tensions et des soubresauts de la GrandeCrise.

• Il y a le premier débat des candidats républicains à l’investiture des présidentielles US de 2024, qui a vu l’officialisation de la domination  du jeune candidat Vivek Rawaswamy face auquel les vieux croutons, même les pas très âgés, ânonnant du neocon dans le texte l’ont tous paru, au-delà du “néo” ;

• ...pendant ce temps, Trump, refusant le débat des candidats républicains, débattait avec lui-même, sous le feu amical mais néanmoins sans concessions de Tucker Carlson. Le résultat est, comment dirait-on, – “stupéfiant” par exemple :  250 millions de vues en 24 heures (et toujours en cours) pour la vidéo de la première partie ;

• Ces avatars politiques US se développent sur le fond d’une crise juridique (Trump, Biden) sans aucun précédent, qui menace totalement la structure même de la démocratie (‘DINO’, pour “Democracy In Name Only” convenant à merveille au système de l’américanisme) ; et cette crise qui place les États-Unis au bord de l’abysse de la désintégration, à explorer dans un délai extrêmement court (présidentielles de novembre 2024) ;

• Il y a la guerre en Ukraine, où les Ukrainiens ont “réussi” à n’emporter strictement rien, aucune parcelle significative qu’on puisse farder précipitamment en un symbole d’espoir du régime Zelenski pour le jour commémoratif de l’indépendance. Pendant ce temps, la presseSystème, complètement égale à sa fonction de Vide du Rien, parle à peine de l’avance russe sur la ville de Koupiansk, au Nord, qui commence à prendre l’allure d’une offensive extrêmement décidée, sinon décisive.

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Comme une lettre à la poste

  jeudi 24 août 2023

24 août 2023 (17H15) – ... Ou “comme un suppositoire” diraient les esprits malins et malingres, – il y en a toujours,  à la Maison-Blanche où l’on somnole et dans les salons cradingues de la Ville-Lumière transformée en tout-à-l’égoût. Toutes les belles plaidoiries, analyses et réflexions que nous avons consacrées ces derniers jours, notamment ici sur ce site héroïque, aux divers courants s’affrontant au sein des BRICS, entre “durs” (plutôt la Russie et la Chine) et “modérés” (plutôt l’Inde et le Brésil), – tout cela n’avait pas lieu d’être.

Le Temps s’est accéléré. L’affaire a été expédiée vite fait, effectivement comme si l’‘Évènement’ en avait décidé bien avant qu’il n’en fût question, seul point sur lequel je me sens après tout à l’aise avec moi-même, hors de toute comptabilité grossière et vulgaire, – et alors, de répéter cette formule, qui peut paraître abstraite ou dépourvue de véracité réaliste, et qui me paraît au contraire convenir parfaitement à l’élan spirituel dont l’absence, depuis deux ou trois siècles, assèche nos âmes :

« La puissance métahistorique et métapolitique de l’Évènement est dans ceci que l’inéluctabilité objective précède l’insupportabilité subjective jusqu’ici vécue dans un silence aveuglé. »

Alors, je me fais une joie et un plaisir d’emprunter une partie de son texte furieux et excédé à l’irascible Andrei Martyanov, – on le verrait bien en “Signé Furax”, non ? Martyanov expédie le destin supposé de Prigojine (le “minable criminel”) avec son cortège de néo-Bismarck et de Souvorov-hypermodernistes qui échafaudent des théories à son propos et à la noix, – pour en venir à l’essentiel qui ne fait pas dans la dentelle !

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Mon BRICS à brac à moi

  mardi 22 août 2023

22 août 2023 (18H55) – Vendredi dernier, il y eut donc cet article de (sur) Korybko dans lequel un polisson nommé ‘dde.org’ avait écrit, avec ce “nous” majestatif qui fait florès dans cette époque de stricte vérité et de haute moralité :

« Pour notre part, nous pensons que ce texte, qui résume dans tous les cas fort bien la situation présente des BRICS dans ses rapports avec l’américanisme-occidentalisme, mérite une analyse commenté et critique poussée. Nous nous y mettrons dans nos vaticinations autour du sommet. »

... Nous y sommes, et je m’y mets. On parle donc des BRICS, de leur sommet et des observations de Korybko, mais aussi de beaucoup d’autres qui se sont abattus sur nous en cascade énorme d’écrits et de réflexions. Jamais, bien entendu, aucun sommet des BRICS n’avait suscité autant d’intérêt ; nous serions prêts à parier que jamais, aujourd’hui, aucun événement raisonnablement prévisible et dans les normes du possible extrême (on met de côté des événement-fantasy comme un sommet Biden-Poutine dans un parc d’attraction, un sommet Poutine-Zelenski dans une tranchée près de Kharkov, etc.) ne susciterait une telle affluence communicationnelle.

On mentionne quelques articles qu’on retient, où l’on reconnaît nos sources habituelles, dont il nous semble qu’elles valent consultation :

• Outre l’article déjà rappelé de Korybko présenté par ‘dde.org’, le 18 août 2023, et qui était introduit par ce ‘chapô’ auquel nous ajoutons une touche de caractère gras pour signaler notre principale préoccupation, – et la mienne encore plus :

« • Le texte d’Andrew Korybko présenté ici est intéressant. • D’abord parce qu’il expose l’extrême complexité des BRICS, victimes de leur succès. • Ensuite, parce qu’il n'est pas si mauvais que cela de ne pas être d’accord avec lui. »

• Le 15 août 2023, sur la rivalité entre l’Inde et la Chine, — avec une remarque annexe de Mercouris dans sa vidéo du 19 août 2023 où il confirme effectivement qu’il n’y aura pas de monnaie unique-BRICS, notamment parce qu’il n’en a jamais été question par et pour les BRICS, et qu’on se demande où donc O’Neill a été pêcher cette idée :

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De la banalité de l’arrogante bêtise

  dimanche 20 août 2023

20 août 2023 (17h15) – On a beaucoup de mal, effectivement, à qualifier la dernière intervention en date du Haut, Très-Haut Représentant de l’UE, le ministre des affaires étrangères si l’on veut ; Josep Borrell. “Bêtise arrogante” ? Pourquoi pas ? Cela aurait pu être aussi bien : “inculture satisfaite”, ou bien “inhumanité de la connaissance“ – que sais-je ! Mais cette dernière intervention doit être signalée, sanctionnée, mise en évidence comme un symbole de tout ce qui, dans le monde refermé sur lui-même pour ne s’alimenter que de bêtise, d’inculture et d’inhumanité, flamboie dans l’ombre démesurée de nos dirigeants. Il y a chez eux une totale impuissance à mesurer l’avancement des choses et les changements qui secouent le monde, – et une certaine jouissance de la satisfaction de soi, comme si des voix extérieures leur disaient que nul ne pourraient faire mieux que ce qu’ils font, et que par conséquent ces changements se verront obliger de suivre leur narrative.

Mais je vous dis aussitôt de quoi je parle, qui renvoie à une autre lumière de notre Occident-maladif, qui s’est éteinte depuis, dans la grande douleur et le désarroi des peuples. Avant Borrell, il y eut McCain, deux clignotants de la même voiture... Attendez, je vais vous exposer la chose, via RT.com.

« L'économie russe est petite comparée aux autres acteurs géopolitiques majeurs, a déclaré le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, dans un entretien avec le journal El Pais publié samedi.

» S'exprimant sur les relations entre l'UE et la Chine, Borrell a suggéré que Pékin, contrairement à Moscou, est un “véritable acteur géopolitique” qui ne doit pas être sous-estimé ou isolé. La Russie, en revanche, est trop faible en termes économiques en raison de sa dépendance aux exportations d'énergie, a-t-il affirmé. “La Russie est un nain économique, elle est comme une station-service dont le propriétaire possède une bombe atomique”, a déclaré M. Borrell.

» Néanmoins, le diplomate a affirmé que la Russie représentait une menace pour la sécurité de l'UE, en évoquant le conflit entre la Russie et l'Ukraine, qui, selon lui, se trouve pratiquement “à la frontière de l'UE”.

» Ce n'est pas la première fois que la Russie est comparée à une pompe à essence. En 2014, le défunt sénateur américain John McCain a déclaré que la Russie était “une station-service déguisée en pays”, affirmant que le gouvernement n'était guère plus qu'un exportateur d'énergie. »

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Le SS & “la” trans

  samedi 19 août 2023

19 août 2023 (18H55) – Ce fut un drame terrible ! Shakespearien, dantesque, kafkaïen, lacanien et foucauldien. Cela ne pouvait donc se passer qu’à Kiev, en Ukraine ? Pas du tout, à Lviv plutôt, où, dit-on, – mais que ne dit-on pas par ces temps incertains ? – les choses sont plus tolérables. Ce fut une improbable rencontre.

Je vais d’abord reprendre les extraits d’un premier texte, pour avoir toutes les données du drame, et en remarquant l’importance incroyable donnée à cet incident puisqu’il figure comme une nouvelle majeure, à peu près de même importance que l’interview de Lavrov. On remarquera dans tous les cas les divers prolongements de l’incident, devenu un acte d’incivilité anti-LGTBQ d’une gravité non dissimulé, suscitant l’intervention d’associations et autres représentants de “la communauté”.

« Une femme transgenre servant dans les forces armées ukrainiennes a été agressée dans les rues de Lviv dans la nuit de mardi à mercredi, l'agresseur ayant apparemment proféré une insulte avant de la frapper au visage. Un groupe de défense des droits a exhorté les autorités fédérales à prendre des mesures dans cette affaire.

» Identifiée seulement comme Helen, la soldate a déclaré à ‘Kyiv Pride’ [organisation LGTBQ de Lviv] qu'elle se rendait dans cette ville de l’ouest de l'Ukraine pour assister aux funérailles de sa mère, mais qu'elle a été accostée par un homme qui a commencé à “parler de manière agressive”.

» Helen lui a demandé de partir, et la seconde suivante, l'homme lui a donné un coup de poing dans le nez, en disant “Qu'est-ce que tu es, une ‘tarlouze’ ?”, a indiqué l'organisation LGBTQ dans un message publié sur les réseaux sociaux. “Le coup a déséquilibré Helen et il l'a frappée à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'elle réussisse à s'éloigner de quelques mètres”.

» Des parties de l'attaque ont été filmées par Helen et par un spectateur, et l'on voit le soldat ensanglanté après avoir reçu un coup de pied au visage. Elle précise que si certaines personnes ont assisté à l'agression, aucune n'a tenté d'intervenir. Les images de l'incident semblent montrer qu'un homme a tenté d'attraper l'agresseur, mais qu'il a rapidement renoncé et l'a laissé s'éloigner.

» Le groupe de défense de la fierté ukrainienne a ajouté qu'Helen avait servi dans l'armée pendant trois ans et a exprimé l'espoir que les autorités “assureraient une protection décente à notre défenseur”. Il a appelé la police nationale et le médiateur parlementaire pour les droits de l'homme, Dmitry Lubinets, à suivre la situation et à traduire l'agresseur en justice.

» Helen n'est pas le seul soldat transgenre à se battre au nom de Kiev à faire les gros titres ces derniers mois. Sarah Ashton-Cirillo, ancienne journaliste et vétéran de l'armée américaine, a attiré l'attention des médias après avoir été nommée porte-parole des forces de défense territoriale de l'Ukraine au début de l'année. Elle aurait été blessée alors qu'elle servait en tant qu'infirmière de combat près de Kreminna en février dernier, et anime désormais une émission d'information parrainée par l'État et intitulée "La Russie déteste la vérité”. »

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L’odyssée américaniste des ‘Walking-Disaster

  jeudi 17 août 2023

17 août 2023 (18H20) – On revient sur Bolton (éventuellement en prenant Nuland en marche), dont l’article dans le Wall Street ‘Journal’ a eu beaucoup d’échos chez quelques-uns de nos commentateurs indépendants-dissidents les plus brillants. Ces échos, non pas pour le brio ou l’originalité de l’article, ni même son influence, mais au contraire comme archétypique de l’absurdité et de la sottise complètement aveugle. C’est notamment l’un des thèmes (à partir de 15’15” sur la vidéo) d’une conversation en ligne du duo Christoforou-Mercouris avec le brillantissime professeur Jeffrey Sachs (déjà vu chez nous).

La question de base de cette conversation est bien de savoir comment ce type (Bolton, mais ce pourrait être Nuland) continue à être d’une telle importance dans la communication du simulacre washingtonien. Sachs énonce aussitôt un principe :

« Vous savez, c’est l’une des caractéristiques les plus folles de la politique extérieure US de voir combien l’échec chronique et répété [d’une personne] est la meilleure garantie pour le maintien [à Washington D.C.] d’une situation financière confortable et d’une promotion constante de [sa] carrière... »

... Et Bolton est un exemple tout à fait parfait de cette règle. Sachs ne prend pas de gants pour détailler son parcours. On sent même chez lui, le plus souvent calme et mesuré, avec juste ce qu’il faut d’ironie, une certaine passion, un emportement furieux devant le constat qu’il fait. (Encore, brave bougre, je laisse de côté la litanie qu’égrène Sachs des affaires internationales où Bolton est intervenu alors qu’il était en position officielle, pour contribuer avec efficacité à en faire un désastre pour les USA, – ou disons, pour la vision réaliste et efficace de ce que devrait être une politique US).

« Bolton a échoué dans chaque domaine précis où il a été engagé. Il a été depuis vingt ans le ‘Walking Distaster’ de la diplomatie américaine... Il provoque absolument le contraire de tout ce qu’il veut obtenir dans tout ce qu’il entreprend. Il s’est fait le champion de toutes les guerres qui ont eu lien [depuis 20 ans] et qui se sont achevées en désastres. »

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Bolton, nucléaire sans ordonnance

  mardi 15 août 2023

15 août 202 (17H40) – Il faut toujours suivre l’increvable John Bolton, aisément identifiable par ses moustaches blanches qui lui donnent l’allure d’un.e orque (ou d’un.e orc, l’un.e et l’autre des profondeurs de l’Arctique à la Terre du Milieu), – je veux dire l’allure d’un/d’une orque qui aurait des moustaches blanches à la Bolton. Plus qu’un neocon, ce « proche des neocon » comme dit son ‘Wikipédia’, est plus neocon qu’aucun autre neocon ne le fut et ne le sera jamais. C’est un exemple et un exemplaire unique.

On sait peu, et même très peu jusqu’à la fin de toute mémoire, que c’est Bolton qui est la cause directe et opérationnelle d’‘Ukrisis’. Nommé en 2001 au département d’État, à la tête du service du contrôle des armements, c’est lui qui, de sa propre initiative et sans véritable directive à ce propos alors que le post-9/11 battait son plein dans le désordre terroriste et patriotard, je dirais presque à ses propres frais dans les voyages qu’il fit chez les amis d’Europe de l’Est, – c’est donc bien lui qui lança (en 2002) la mécanique de l’installation de bases de missiles antimissiles américanistes-occidentalistes dans les pays bordant la Russie (Pologne, Ukraine, Roumanie). Cet homme avait compris, avant tout autre, comme fonctionnait et dans quel but de Rien-sinon-détruire la politiqueSystème.

Par contre, le but-narrative était admirable, presque comme une farce des Marx Brothers : intercepter des missiles balistiques super-intercontinentaux iraniens que les Iraniens n’avaient évidemment pas, non plus que les bombes à mettre dans leur nez, ni aucune intention de fabriquer ceci et cela. Il s’en déduit logiquement que ce programme boltonien résista à tous les avatars malgré les tempêtes de rire soulevés par la mission d’interception de missiles balistiques iraniens ; lequel programme finit par accoucher de vastes projets de bases US en Pologne et en Roumanie, en attendant que la Pax Americana donne tous ses effets vertueux en Ukraine.

Entretemps, on s’aperçut que les missiles antimissiles (sol-air) US étaient plus à l’aise dans l’interception de missiles russes ; que les missiles russes existaient contrairement aux missiles iraniens ; que les missiles sol-air US pouvaient être subrepticement et élégamment remplacés par une même version sol-sol d’attaque avec tête nucléaire ; que cela mettait ainsi Moscou fort proche et rapidement nucléarisable dans le cas d’une frappe de décapitation US par surprise, ce qu’on nomme communément une ‘FirstStrike’.

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