Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

Z et la “révolution de couleur” ?

  mercredi 27 octobre 2021

27 octobre 2021 – L’événement-Zemmour étant ce qu’il est, on est autorisé, sans craindre le ridicule, à faire quelques hypothèses, jusques et y compris l’extrême de la chose, en cas de deuxième tour victorieux. Puisque nous sommes à la fois dans la réalité et dans la perspective plausible, je vais m’employer à faire une hypothèse de projection sur une possibilité fort peu abordée. Il est de fait qu’avec Zemmour, on ne parle guère de politique extérieure et que j’entends ici combler ce vide.

... Il est également vrai qu’il ne nous a pas communiqué son programme en détails mais, lors de son déplacement à Rouen le 23 octobre (voyez autour des 18’00”-20’00” de la vidéo), il a consacré son intervention à ce domaine qui est, dans son cas, absolument fondamental. Sans surprise, on a trouvé confirmés les principaux thèmes des conceptions d’un Z animé d’un gaullisme extrême, conceptions constituant une sorte de copié-collé de la politique du président de Gaulle en 1964-1966.

Je fais vite, car tout cela est connu, mais en mettant l’accent sur ce qui est essentiel de mon point de vue, et qui fait un considérable changement par rapport à l’étrange comportement de la bizarre “politique étrangère” macronienne, entre le “en même temps” qui implique finalement de n’être nulle part sinon dans le sillage des simulacres euroatlantiques, et la leçon de moraline globalement dispensée qui fait prendre pour du comptant les illusions de la communication affectiviste... Il est donc question, de la part de Z, de ceci qui suffit amplement à notre bouleversement :

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La guerre du Samizdat...

  lundi 25 octobre 2021

25 octobre 2021 – Il m’arrive effectivement, de loin en loin, d’utiliser d’une façon délibérée et sans vaine honte, ce ‘Journal’ pour participer à l’effort de guerre du site pour lui-même. Cela s’appelle subsister pour poursuivre le combat.

Bien entendu, mon effort sera minime puisqu’il suffit d’aller pêcher dans l’un ou l’autre texte du site, les arguments pour tenter de vous convaincre de nous soutenir. Ces arguments ne sont pas économiques ni caritatifs. Ils font partie d’un élan vital qui me paraît nécessaire pour tous. Par conséquent, il me suffit d’emprunter des extraits d’un texte récent (le 19 octobre 2021) pour vous exposer ce qui fonde notre existence, qui décrit notre action, qui nous justifier de vous demander votre soutien.

Poutine croque le bloc-BAO à la moulinette

  vendredi 22 octobre 2021

22 octobre 2021 – Poutine a fait une longue apparition de trois heures devant le public de la session plénière de l’édition 2021 du “Davos russe”, ou de “l’anti-Davos” si l’on veut, – le “Valdaï Discussion Club”. Son intervention s’est faite dans le style de ses fameuses et très longues conférences de presse, avec questions du modérateur et du public, qu’il s’agisse de celui qui était présent physiquement ou par liaison vidéo.

On comprend ainsi qu’il y a eu de très nombreux sujets abordés, notamment les habituels sujets de politique extérieure avec les critiques russes concernant l’OTAN, l’Ukraine ou la façon dont les Occidentaux, américanistes en particulier, ont terminé leur piteuse aventure afghane. Poutine juge que « les problèmes mondiaux s’accumulent et deviennent de plus en plus explosifs ». Il fait le bilan de la période qui vit la domination absolue de l’Occident, puis l’effritement sinon l’effondrement de cette  domination, avec cette remarque renvoyant évidemment à l’Irak et à l’Afghanistan :

« Auparavant, une guerre perdue par un pays signifiait une victoire de l’un sur l'autre, – et c’était le premier qui assumait la responsabilité pour ce qui survenait. […] Aujourd'hui, tout est différent. Peu importe qui gagne, la guerre ne finit pas, elle ne fait que changer de forme. Un vainqueur hypothétique ne veut pas s’occuper d’assurer l’ordre pacifique et il ne fait qu’aggraver le chaos et amplifier le vide dangereux pour le monde… »

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Ce 17 octobre...

  dimanche 17 octobre 2021

17 octobre 2021 – Hier ont été célébrés les événements parisiens de 1961, avec un président Macron effectuant son nième virage bombastique sur la guerre d’Algérie. Trop de virages donnent la nausée, c’est bien connu. Ce personnage est de cette sorte, capacité d’effectuer autant de virage que nécessaire selon ses communicants ; pour cela, il faut avoir un caractère de la sorte, illustrée par l’image que Theodore Roosevelt (vice-président) décrivait de son président (McKinley) : « Il a autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat. »

Le caractère ! Chose essentielle, s’il en est, “pour former un grand homme”, et ainsi le décrivait Talleyrand, selon Charlotte de Laborie, fille d’Antoine-Athanase Roux de Laborie, ami de Talleyrand, rapportant ceci, en décembre 1813 :

« “…Il dit alors une de ces choses qui ne sortent jamais de la mémoire quand on les a entendues ; ‘Je suis bien aise de vous communiquer une pensée qui est venue dans beaucoup de têtes mais que je n’ai vu bien nettement développée nulle part. Il y a trois choses nécessaires pour former un grand homme, d’abord la position sociale, une haute position ; ensuite la capacité et les qualités ; mais surtout et avant tout le caractère. C’est le caractère qui fait l’homme.‘ Et il citait, poursuit-elle, à l’appui de son dire, tous les demi-dieux de l’histoire : Alexandre, César, Frédéric, et ajoutait : ‘Si un des pieds de ce trépied qui doit se maintenir par l’équilibre doit être plus faible que les deux autres, que ce ne soit pas le caractère… que ce ne soit pas le caractère !’” »

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Le pilote et La Boétie

  mercredi 13 octobre 2021

3 octobre 2021 – Un pilote de SouthWest Airlines, une compagnie intérieure US qui connaît depuis trois jours d’énormes perturbations de service (2 000 vols annulés ce week-end, plusieurs centaines par jour depuis), était interviewé par Tucker Carlson mardi soir. Il parlait d’une action de refus d’une part importante des pilotes de se faire vacciner selon l’ordre exécutif du président Joe Biden (l’ordre inique et tyrannique que toute entreprise de plus de cent employés doit exiger d’eux une vaccination, sous peine de mise à pied)...

L’action consiste donc, dans le chef de certains pilotes, à décider de ne pas voler pour quelque raison que ce soit (en France, on dit “faire grève”, mais bon...), tout en faisant savoir, en passant, qu’on ne trouve rien de bon dans cette contrainte.

« “Tout d'abord, nous avons tout le contrôle, et le contrôle vient d'un simple mot, et c’est ‘non’”, a-t-il dit. “Nous n’avons tout simplement pas besoin de nous conformer”.

» “En ce qui me concerne, je ne promouvrai jamais une exemption de travail pour raison de santé ou une action de grève illégale. Avec la U.S. Freedom Flyers, l’organisation dont je fais partie, nous ne ferons jamais la promotion d'une telle chose. Ceci étant dit, nous ne pouvons pas non plus contrôler les actions des individus. Et je pense que vous verrez des perturbations massives dans la chaîne d’approvisionnement et dans vos voyages si nous nous levons et disons simplement ‘non. »

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Z et la tectonique furieuse

  vendredi 08 octobre 2021

8 octobre 2021 – Me Vergès avait trouvé la “défense de rupture” ; le presque-candidat Z met en place une “stratégie de rupture”. Maintenant que les sondages le mettent au deuxième tour, on le tient désormais sérieusement à l’oeil. Hier soir, dans le ‘Face à l’info’ de 19H00 (sur CNews), Mathieu Bock-Coté a développé une brillante analyse de ce que pourrait être cette stratégie, et donc de ce que Zemmour, quoi qu’il en soit de son destin, est en train de nous offrir en guise d’énorme plat du jour, – et cela, désormais, imposé à tous les invités de la campagne, bref à la campagne elle-même comme si un esprit collectif parlait, comme si la France pouvait retrouver l’envolée de l’‘Odyssée’ au travers d’un épisode tragique de plus de son destin.

Bock-Côté tient assez brillamment la place de Zemmour dans l’émission de Christine Kelly. On sait que l’accent québécois pousse à une verve très “françoise”, plutôt rabelaisienne mâtinée de clins d’œil du côté de Voltaire, et Bock-Côté ne s’en prive pas.  Son emphase est ironique, donc absolument bienvenue, et ses bons mots jubilatoires alternent en les contenant avec ses envolées lyriques. Il se pourrait bien qu’il ait distingué justement “de quoi Zemmour est le nom”.

Son analyse de la stratégie du presque-candidat Z, qui est peut-être une prémonition de cette stratégie, est bien qu’il s’agit d’une “radicalisation” du propos central de Z, qui va bien au-delà de l’immigration même s’il passe par elle, qui est plus à l’aise avec “la question de l’identité”, pour aboutir à ceci qui dit tout :

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Fascination for the Devil

  mardi 05 octobre 2021

5 octobre 2021 – C’est désormais un point acquis, comme le montrent nombre de débats et d’interventions : le wokenisme est devenu un sujet central dans la vie politique française, un sujet de plus dans la structure crisique française sur lequel désormais nombre de polémistes sont à l’ouvrage (Bock-Côté par exemple). Ce développement se caractérise évidemment par une perception plus précise de l’influence nouvelle du wokenisme, et notamment son influence importante chez les tranches d’âge jeunes qui sont l’objet d’études spécifiques. Dans l’‘Ouverture Librede ce jour, on trouve, dans le texte présenté, ce très court constat résumant la situation :

« Les Français sont loin d'être unis dans leur opposition à la philosophie américaine “woke”.

» Alors que les jeunes militants français ont adopté ce politiquement correct, les membres plus âgés de l’establishment politique et culturel ont des réserves sur cette idéologie controversée. »

C’est par le biais de cette question de la pénétration du wokenisme chez les jeunes Français que je voudrais développer quelques observations. Il est évident qu’on trouve comme cause de l’engouement de cette catégorie ;
d’une part l’hostilité, le désintérêt, l’absence de confiance dans le monde politique ;
d’autre part l’adhésion à des courants dits “civiques” ou “militants” où l’on trouve également l’écologie qu’on a tendance à assimiler au féminisme, à l’antiracisme, tout cela formant l’espèce de patchwork, ou la nébuleuse que constitue le wokenisme.

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C’est la fla-que finale...

  dimanche 03 octobre 2021

3 octobre 2021 – Je rapporte ici quelques échanges accompagnés de réflexion sur les rapports de la gauche laïque-et-socialiste dans ses rapports avec le wokenisme. C’était hier soir dans l’émission ‘Il faut en parler’, essentiellement avec Mathieu Bock-Côté (avec Arthur de Watrigant, cofondateur de ‘L’Incorrect’), où l’on recevait Stephanie Roza, philosophe détachée au CNRS, laïque et socialiste (auteure : ‘La gauche contre les Lumières’, ‘L’histoire globale des socialismes, XIXe-XXe siècles’ [collectif]).

Cela se passait sur CNews, la chaîne nouvellement en vogue, largement à droite, c’est-à-dire pour moi hors des marais de la bienpensance et qui mérite bien son succès. Avec un petit peu de cervelle de mouton dans le chef du délateur, cela ferait bien de moi un “facho” comme disait récemment un lecteur, – que je laisse tout à fait à son libre-arbitre d’aller jouer avec cette poussière tandis que je me goberge d’un qualificatif aussi boueux et vieilli que le marais en question, au point qu’il pourrait figurer dans le Musée de l’Art Contemporain du Sans-Papier Vuitton-Arnault.

L’émission de  CNews ‘Il faut en parler’ avait du rythme, essentiellement à cause de l’abattage et de la gouaille québécoise de Bock-Côté. J’ignore comment ni pourquoi, ni par quelle fortune du Ciel le québécois, un des rares accents dont je ne me lasse jamais, donne à la personne qui le pratique une ingénuité charmante et une spontanéité certaine, une réelle fraîcheur et presque une dynamique joie de vivre qui vous remet sur pied.

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De qui et de quoi Z est-il le nom ?

  jeudi 30 septembre 2021

30 septembre 2021 – Il faut sans aucun doute convenir, – et j’en conviens illico-presto, – qu’il se fait grand tintamarre en Royaume de France autour de la personne de Éric Zemmour, notre ‘Z’ déjà souvent cité. Non seulement ‘tintamarre autour’, comme l’on décrit l’environnement des choses et des mouvements, mais plus encore comme une sorte de folie compulsive, voire hystérique, dans les psychologies qui s’avèrent prêtes à recevoir toutes les perceptions. Ainsi en est-il, à ce point que l’on en vient à découvrir, dans ce marais d’impuissance et de bienpensance que sont les territoires incertains de la République, plutôt “à prendre” que “perdus”, que les psychologies, toutes les psychologies, même celles des mieux-pensants, sont ouvertes à tous les vents, des plus audacieux aux plus mauvais. C’est plutôt une surprise dans ce pays que l’on jugeai encalminé et cadenassé dans les raideurs incroyables de sa théologie postmoderniste, wokeniste, parisianiste...  

« La France se meurt, la France est morte », écrivait Zemmour comme phrase de conclusion de son livre ‘Le Suicide français’ ; il faut croire que les fantômes sont bien plus coriaces que les êtres dans ces temps-devenus-fous, et que leurs formes imprécises et insaisissables ont bien plus d’énergie et de pesanteur que les corps vifs qui prétendent offrir le poids et la vigueur du vivant.

La caractéristique de ces temps-devenus-fous est que rien d’assuré ne peut être avancé. Ainsi Bock-Côté pouvait-il très justement et d’ailleurs sans une ombre de malveillance (ils sont plutôt de bords politiques du type “qui se ressemblent-s’assemblent”), demander à Zemmour, lui rapportant cette dernière phrase du livre d’avant citée plus haut, par quel tour de magie il pouvait publier aujourd’hui ‘La France n’a pas dit son dernier mot’ ? Réponse brouillonne et un peu courte, a-t-on jugé. Z lui-même, au fond, ne sait que dire précisément de cette résurrection, sinon de la constater pour justifier son destin : il la croyait morte, on croirait qu’elle revit... En un mot, on verra bien...

(Tiens ! Il aurait pu, pour répondre dans le genre-Messie, enfourcher la thèse de la Résurrection de la Grande Nation, avec lui comme éveilleur de Résurrection, sorte de “Woke” de la Tradition.)

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Wokisme ou wokenisme...

  mardi 28 septembre 2021

28 septembre 2021 – Dans une époque qu’écrase, qu’anime et que dynamise irrésistiblement la communication, les mots comptent comme jamais ils n’ont compté. Ils font et défont les grands mouvements, les courants de pensée. Eux qui constituent le nécessaire outil de la qualité de la pensée, ils sont aujourd’hui sans cesse confrontés au piège ontologique de la modernité, qui est la substitution de la quantité à la qualité... Dieu sait si, avec la communication et en fait de quantité, nous sommes servis.

Cette introduction au galop, – quantité contrôlée et réduite au minimum minimorum, – pour aller vers le cœur de mon sujet qui est effectivement une question de mot. Il s’agit d’abord de constater l’extension accélérée de l’emploi du mot “wokisme” pour désigner ce courant idéologique extraordinaire, que nous désignons, nous, sous le terme de “wokenisme” depuis la fin de l’automne 2020 (voir notamment nos explications sur ce concept, le 11 décembre 2020 et le 28 décembre 2020 sur ce site, après un premier emploi le 21 novembre 2020 [*]).

La première remarque est effectivement que se multiplie aujourd’hui en France l’emploi du mot “wokisme” (néologisme d’origine anglosaxonne avec sa variante fondamentale “woke”, du verbe ‘to woke’ [‘éveiller’]) . Cet emploi acte tardivement, d’une façon élaborée et non plus accidentellement, l’évolution désordonnée et l’extension foudroyante de cette soi-disant “idéologie” comme d’un courant transnational où la borne américaniste d’où vient le nom compte énormément, et non plus seulement comme un phénomène essentiellement français (l’“antiracisme” comme idéologie raciste, ou “racisée”, l’“indigénisme”, les “décoloniaux”, etc.). On parlait le 5 décembre 2020 et le 28 décembre 2020 de ce courant dans sa composante essentiellement en France, le lien avec la situation des USA dans les constats que nous détaillions n’étant encore fait que d’une façon trop accessoire.

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“La patronne” s’en va

  lundi 27 septembre 2021

27 septembre 2021 – Il est de bon ton d’aujourd’hui saluer Frau Merkel. Saluons, mais n’en restons pas là. Comme c’est ici souvent l’ouvrage, je choisis une tangente qui, à mon sens, “fait sens”, mais sens un petit peu ironique et instructif.

Je me reporte au dimanche 19 septembre 2021, sur LCI, dans l’émission ‘Lenglet déchiffre’ de 16H00-17H00. François Lenglet reçoit Alain Minc pour son livre certainement original, ‘Ma vie avec Marx’. Vous savez bien, Minc c’est ‘Le Cercle de la Raison’, cette horde de “sachants” qui influencent, qui susurrent et chuchotent, qui tranchent avec un aplomb jamais mis en défaut, qui éminence-grisent et nous fourguent des Emmanuel-Macron clef en main et sur porte ; on dit en effet et volontiers qu’Emmanuel est l’enfant naturel du Cercle, les deux parents étant Minc et Attali, le second récemment allumé par le probable futur-candidat à la présidence, Mr. Z. Cette fois, ce fut le tour de Minc, si l’on veut par Merkel interposée, ce qui permet d’intervenir d’une manière exotique pour saluer la lourde chancelière bottée de seize années de bons et loyaux services, où jamais elle ne dépassa la ligne rouge.

Donc, vers la 28ème minute de l’émission (je dirais, pour faire le malin, à partir de 27’57), Lenglet change brusquement de sujet, avec une phrase : « Vous l’avez évoqué au détour d’une phrase, c’est bientôt l’élection allemande le 26 septembre, Angela Merkel a dit qu’elle ne se représenterait pas...».

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Déculottage hypersonique...

  vendredi 24 septembre 2021

24 septembre 2021 – Macron a fait ce que Giscard nommait dans le temps “le bon choix” : le déculottage transatlantique, une spécialité qui sera bientôt accepté par le Comité Olympique International. Cela dit sans mauvaise pensée ni la moindre rancœur, parce qu’aujourd’hui cette sorte de comportement est chose courante, sans vergogne, en toute candeur dirais-je, à partir d’un absence totale de culture, d’information, de perception du monde, et particulièrement de la situation des Etats-Unis. (Cela aussi, “la perception de la situation aux Etats-Unis”, ce devrait être une discipline olympique.) Simplement, le président aurait pu faire ça 4-5 jours avant, il nous aurait évité l’effort de plusieurs articles.

C’est cela qu’il y avait dans ces remarques de notre premier article où nous disions notre surprise devant la force de l’indignation française, comme si l’on découvrait la “félonie” américaniste et anglo-saxoniste à propos de l’excellente escapade australienne des sous-marins en perdition:

« “Plus ça change, plus c’est la même chose”, parce que notre très longue expérience de plus d’un demi-siècle des questions d’armement du temps passé nous a habitués à la répétition sans fin de cette même félonie de nos “alliés” anglo-saxons, et de la naïveté correspondante et confondante des Français, surtout depuis les années 1985-1990. Les exclamations de dépit de notre brillant ministre des affaires étrangères Le Drian apprenant la nouvelle par la presse il y a deux jours ont également quelque chose de confondant. Réveillé en sursaut, Le Drian a montré cette même naïveté qui confine à la niaiserie et à la nigauderie, et suggère notre conclusion immédiate qui concerne effectivement la surprise douloureuse (“Maman, bobo”) du ministre : décidément, ils ne comprendront jamais rien.

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Les amas de cendres de nos catastrophes

  mardi 21 septembre 2021

21 septembre 2021 – Il est tout de même assez rare de voir et d’entendre des interviews qu’on pourrait croire de promotion d’un livre, et découvrant que cette parution est annoncée pour sept mois plus tard, ici pour le 5 avril 2022. Pourtant, c’est bien le cas de cette émission de la série ‘Going Underground’, de Afshin Rattansi, sur RT.com le 20 septembre 2021, accueillant le philosophe Slavoj Zizek que l'on connaît évidemment bien, pour son livre ‘Heaven in disorder’. Si vous allez par exemple sur l’infâme mais efficace ‘Amazon.fr’, – en tout bien, tout déshonneur, – vous avez confirmation que le livre paraît le 5 avril 2022  (en Europe et en France, et aux USA également). C'est dire, au fond, si on le juge tellement brûlant d'actualité qu'il faut le commenter aant qu'il ne paraise;

La présentation du livre nous dit ceci :

« Alors que nous sortons (mais peut-être seulement temporairement) de la pandémie, d'autres crises occupent le devant de la scène : inégalités scandaleuses, catastrophe climatique, réfugiés désespérés, tensions croissantes d'une nouvelle guerre froide. Le thème permanent de notre époque est un chaos incessant.

» Reconnaissant les possibilités de nouveaux départs dans de tels moments, Mao Zedong avait eu cette formule fameuse : “Il y a un grand désordre sous le paradis ; la situation est excellente”. La pertinence contemporaine de l’observation de Mao dépend de la question de savoir si les catastrophes d’aujourd'hui peuvent être un catalyseur de progrès ou si elles représentent désormais quelque chose de terrible et d'irrémédiable. Peut-être le désordre n'est-il plus sous le paradis, mais dans le paradis lui-même.

» Particulièrement riche en paradoxes et en renversements qui divertissent autant qu'ils éclairent, le nouveau livre de Slavoj Zizek traite avec la même profondeur d'analyse les leçons de ‘Rammstein’ et Corbyn, Morales et Orwell, Lénine et le Christ. Il déterre des vérités universelles à partir de sites politiques locaux en Palestine et au Chili, en France et au Kurdistan, et au-delà.

» ‘Heaven In Disorder’ examine avec une froideur féroce la fracture de la gauche, les promesses vides de la démocratie libérale et les compromis tièdes offerts par les puissants. Récit à propos des amas de cendres recueillies de ces échecs. »

Critique de la raison-subvertie

  samedi 18 septembre 2021

18 septembre 2021 – Je ne sais qui a raison (!) entre cette réaction de dedefensa.org prenant totalement à la légère les conséquences géopolitiques formidables de l’alliance AUKUS et les innombrables commentaires et analyses sur la grande affaire “géopolitique” des sous-marins australiens, avec comme principale acquisition intellectuelle l’affirmation du ‘shift’ de la stratégie US de l’Europe vers l’Asie, de l’aire transatlantique et moyenne-orientale à l’aire du Pacifique et de ses chinoiseries... “Je ne sais”, voilà une forme d’introduction polie à laquelle tout lecteur avisé ne doit pas s’arrêter ; “Je ne sais” mais je sais bien ma conviction à cet égard, et c’est de cela que je veux parler.

Je mets d’abord dans ma réflexion, avant de passer au cœur du sujet,  l’argument principal de cette analyse, qui est le “basculement” (‘shift’) d’une partie de la puissance US d’apparat, ou d’apparence. Cela est pour dire que, pour mon compte, il s’agit de communication et de rien d’autre d’une part, de l’acte d’une diplomatie et d’une stratégie primaires, sans la moindre réflexion pour la justifier d’autre part.

Je trouve la structure de cette observation bien illustrée par un extrait d’un article de l’ancien officier des Marines Joshua Lippincot, faisant actuellement des études de politique et de diplomatie pour sa position au Claremont Institute et qui plaide pour l’actuelle transformation des forces armées des USA en un système de milices locales, tel qu’il existait en 1776 et tel qu’il existe d’une certaine façon en Suisse :

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Woodward et Z, même combat ?

  vendredi 17 septembre 2021

17 septembre 2021 – Je résume d’abord de mon intention qui peut paraître étrange et qui le paraîtra à certains j’en suis sûr, de tracer un parallèle tout aussi étrange, entre Woodward et Zemmour-en,-France...

D’abord parlons de l’Américain-américaniste en long et en large, avant d’en venir au parallèle – qui n’a strictement rien de politique, – avec le Français. Bob Woodward, repu de $millions et de succès littéraires (champion des bestsellers comme je suis champion des worstsellers) est un homme étrange, un homme aux mille visages ou bien un homme pour toutes les saisons ; mais certainement un personnage qui a sur sa fiche de conformité, les caractères du progressiste-sociétal bon teint des beaux quartiers de Washington, D.C.. Chaque livre qu’il publie est d’une part un succès assuré, d’autre part un panier de révélations souvent sensationnelles. On voit par ailleurs de quoi je veux parler pour l’édition 2021 des Woodward tri/quadri-annuel depuis ‘All the President’Men’, adapté en film par Redford, qui raconte l’enquête du Watergate avec soin collègue et pas-si-ami, Bernstein l’infortuné (parce qu’il n’eut jamais la fortune d’exploiter le filon politico-littéraire type-Woodward).

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Z et la “guerre civile communicationnelle”

  mardi 14 septembre 2021

14 septembre 2021 – Tout le monde connaît l’histoire-Zemmouresque, ainsi est-il inutile que j’en donne ma version, ni que j’en rajoute des détails, des saillies, etc., déjà vus ailleurs, – lors à quoi bon la rapporter à nouveau ? Il est vrai que les dieux, pour l’instant, veillent sur lui (candidat-ou-pas ? comme l’on disait de Belmondo : cascadeur ou acteur ? et il vous sortait ‘Léon Morin, prêtre’). Je veux dire par là que je ne serais pas plus étonné, comme le bruit tordu en cours, que la félonie censureuse et hypocrite de la CSA rejoigne les fils d’un complot mondain pour faire mousser Zemmour, le hausser à la taille d’un martyr soudain oint dans son indépendance de toute obligation professionnelle, c’est-à-dire fait libre et obligé (la liberté, c’est le choix contraint) de choisir sa voie, comme si la voie royale s’offrait à sa candidature...

”Comme cela”, se dit le petit Macron, toujours selon son opération ‘Petit-Patapon’, “leur camp sera divisé de l’impossible entente Marine-Zemmour”. “Oui mais”, répond quelque Jiminy-Criquet de la communication (com’ en good French), “Votre-Grâce se goure, elle se trouve privée de son adversaire favorite, et régulièrement distancée dans le sprint final”. Les instigateurs de ‘Petit-Patapon’ ripostent que les temps ont changé et qu’il faut en tenir compte, – cela dit énigmatiquement car ils ne savent, et moi non plus si j’ai ma petite idée, dans quel sens changent les temps. Cela est bien dit et c’est pourquoi j’arrête là mes supputations indignes à force d’être lassantes.

Par contre, quelle exposition dite-médiatique en a gagné le désormais Saint-Martyre Zemmour, qui prépare de multiples interviews pour son nouveau livre de guerre et sa propre chaîne Yutube (mais qu’en diraient les GAFAM, également censureurs [*] patentés ?), – et diverses autres initiatives, et notamment des grandes tournées nationales pour rassembler le peuple, et jusqu’à des virées internationales (invitation à Budapest acceptée). Entend-il faire une campagne “à-la-Trump” ? Battez le fer tant qu’il est chaud ! Sonnez, trompette et trumpettes !

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De l’embarras d’être né...

  dimanche 12 septembre 2021

12 septembre 2021 – Je ne peux cacher une seconde que c’est le titre du livre de Cioran qui m’a inspiré, jusqu’à songer un instant à le citer tel que, pour en faire le titre de cette page : ‘De l’inconvénient d’être né’. Cioran faisait de ce constat une tare irréversible, un facteur essentiel de la nature même de son propos. Pour mon compte, ‘L’embarras d’être né’ marque plus un constat de circonstance : “De l’embarras d’être né” dans ce temps, qui s’est transformé en ces “temps-devenus-fous”, où je n’ai pas ma place, sinon celle d’un observateur précis, critique, ironique, impitoyable, mais surtout placé à bonne distance, avec toujours l’arme de l’inconnaissance à portée de la main, pour ne pas risquer d’être pris dans leur marigot qui, une fois effleuré, vous saisit et ne vous désenchaînera plus.

Mon “embarras d’être né” et d’avoir tenu jusqu’à ces “temps-devenus-fous” ne figure qu’un sentiment disons objectif et sans conséquence opérationnelle, sans un instant abdiquer ni capituler. Je reste au milieu de vous et de nous, avec vous et avec nous, sans plus rien reconnaître ni de vous ni de nous. Mais je n’abandonnerai personne, bien que ma position d’observateur de Sirius me le permettrais, car j’ai une mission qui m’oblige en même temps qu’elle m’honore. Quel paradoxe, dans de tels temps-devenus-fous, mais aussi quel signe de la résilience de l’“âme poétique”, de ressentir encore et toujours un devoir de mission qui se nomme obligation et un sentiment d’accomplissement qui se nomme “honneur”. Tout cela fonde ma liberté, dans une mesure inimaginable aujourd’hui, par comparaison à ce qui nous en est laissé.

C’est pourquoi, grâce à cette mission et grâce à cet honneur, je me sens absolument capable d’observer ces temps-devenus-fous, sans rien craindre pour moi. La mort saisira en moi un être qui jamais n’abandonna, tandis que ce qu’il reste de vie donne à cet être l’ardeur et même la jubilation de chercher et de trouver avec une sûreté complète les signes du renouveau de la Grande Santé (Nietzche en parlait bien, lui qui traîna toute sa vie de terribles maladies) ; et cette Grande Santé, paradoxe sans surprise, il la retrouve dans ce qu’il observe de la désintégration et de la chute irrémédiable d’une civilisation qui est la sienne.

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L’étrange cadeau d’anniversaire : “Covid9/11”

  samedi 11 septembre 2021

11 septembre 2021 – Il y a encore des bribes d’émotion chez certains lorsque, dans un de ces multi-talk shows des réseaux d’info, le meneur de jeu demande à ses invités (parmi ceux que j’ai vus, vous les connaissez bien, un Pierre Lellouche ou un Dominique de Montvallon) : vous rappelez-vous ce que vous faisiez le 11 septembre 2001, lorsque l’attaque eut lieu ? Il y eut de l’émotion dans l’air (« Nous sommes tous Américains »), pour quelques secondes précieuses comme des pépites qui sont des choses rares et coûteuses. Chacun témoigna qu’il avait été touché au cœur, deviné sur l’instant que “c’est la guerre”, compris qu’on basculait en un instant “dans une nouvelle époque”.

Si l’on m’avait posé la question, j’aurais répondu “J’étais en train de tondre la pelouse” ; et ce que je pensais lorsqu’on m’annonça la nouvelle : “Rien, sinon que les histoires de terrorisme ne m’amusent guère”. D’ailleurs, je l’ai déjà écrit et n’en retire pas un mot...

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T.C.-99 : Situation de notre effondrement

  vendredi 10 septembre 2021

10 septembre 2021 – Une “situation de notre effondrement” est pour mon compte une bonne mesure de santé mentale, une mesure sanitaire de notre jugement politique, une sorte de thermomètre de l’évolution de cette pathologie du désordre du monde dont nul vaccin dû à la Science auto-satisfaite des hommes ne viendra à bout. Tout cela est décrété sans hésiter dans mon chef puisque “effondrement” il y a comme j’en juge désormais sans la moindre restriction, et cet effondrement perçu justement comme un très-rarissime, sinon le seul fait ‘objectif’ qui s’impose à nous tous dans cette situation pourtant réputée comme un temps exclusivement de quasi-subjectivité.

(Ainsi verrait-on dans cette proposition qu’un sentiment subjectif, – le mien, – auquel l’esprit accorde tout son crédit peut convoquer un ‘fait objectif’ d’une colossale puissance.)

Même si c’est le seul ‘fait objectif’, on conviendra en effet aussitôt qu’il est de taille et qu’il règle, consciemment ou inconsciemment, toutes les subjectivité de tous les individus du monde. C’est notre mesure collective, à la fois le dernier signe, conscient ou inconscient je le répète, de la possibilité d’une cognition collective en même temps que la seule certitude de cette cognition collective, celle d’un effondrement qui est la fin de quelque chose d’absolument essentiel. Si vous voulez, le legs d’une universalité de cognition qui nous est donné par l’agonie de notre simulacre d’universalité.

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Naissance du Complexe Racism(o)-Industriel

  jeudi 09 septembre 2021

9 septembre 2021 – Révolution sémantique ! Minute triste également dans ces temps où, indignation et sarcasme épuisés, seule la tristesse du commentateur peut rendre compte de ce mélange de pure bêtise et de complète folie caractérisant notre temps ...

Nous avions le Complexe Militaro Industriel (CMI), l’acronyme majeur étant souvent accompagné ces dernières années de l’un ou l’autre ornement avec ses multiples variantes et ajouts que l’américanisme et l’américanisation nous offrent à profusion (Communications, Médias, Congrès, Hollywood)... Nous avons désormais le CRI, ou Complexe Racisme-Industriel ou Racism(o)-Industriel, intégrant le terme désormais universel de la folie raciste, racisée, antiraciste, etc.

J’ai hésité devant l’usage du suffixe “-o” qui est réalisé dans l’expression-mère de “Complexe Militaro-Industriel” venue du président Eisenhower. Mais les possibilités sont délicates et peu agréable à l’oreille, avec “racismo”, ou l’également possible mais pas mieux audible “racisto”,– ou comment traduire l’expression “racism-industrial complex”, je vous le demande... Je laisse cette grave question ouverte par l’emploi assez peureux et indécis de la parenthèse de Rasism(o), si l’un ou l’autre lecteur trouve une meilleure formule néologistisque à proposer...

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