So long, Hillary. Mais quoi après?

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So long, Hillary. Mais quoi après?

Il est à peu près certain aujourd'hui, après les révélations sur la «pneumonie» d'Hillary Clinton, que celle-ci ne pourra pas exercer les responsabilités de président. Sans doute même ne pourra-t-elle pas continuer à faire campagne.

 Dans un article du 5 septembre «Le caillot de sang d'Hillary Clinton» nous évoquions cette éventualité. Mais plus en profondeur, nous nous demandions comment l'establishment américain, et notamment le parti de la guerre, qui ne pouvait pas ignorer la fragilité physique de leur représentante, avait envisagé de réagir en cas d'empêchement de celle-ci. Comptait-il sur cet empêchement pour mettre en place, au delà d'un vice-président nécessairement assez anodin, une équipe capable de reprendre leur projets belliqueux?

Clinton empêchée, il paraît assez évident que le parti de la guerre ne renoncera pas pour autant aux objectifs apparemment bien programmés permettant aux Etats-Unis de s'imposer à nouveau, non seulement au Moyen-Orient, mais plus généralement contre la Russie et ses alliés. Différentes étapes, de l'avis de tous les observateurs américains s'exprimant sur les sites "libéraux", sont prévues en ce sens, sous prétexte de combattre Daesh:

• continuer à armer et soutenir les prétendus rebelles modérés en Syrie jusqu'à ce qu'ils réussissent à faire tomber Bashar al Assad, l'allée stratégique de la Russie ;

• frapper militairement l'Iran, sous divers prétextes, afin de ruiner l' «axe chiite» en train se se mettre en place sous l'impulsion de ce pays et de la Russie ;

• soutenir les guerres que souhaite mener l'Arabie saoudite au profit de ses intérêts et de celui des Américains, avec lesquels elle a gardé une grande complicité ;

• encourager dans tout le Moyen-Orient, mais aussi aux frontières sud de la Russie et en Europe, la poursuite d'un djihadisme sunnite présenté comme inévitable, et visant à déstabiliser ces pays.

Tout ceci devant se faire par l'intermédiaire de l'Otan mais aussi par un engagement militaire sur le terrain, malgré l'opposition légitime de l'opinion publique américaine vis-à-vis d'un tel engagement.

Refaire un 11 septembre?

Hillary Clinton, connue et soutenue par l'establishment pour son engagement sans faille à l'égard du parti de la guerre, était la seule à même aujourd'hui de faire passer, sous son image de militante démocrate, ouverte aux minorités et aux droits des femmes, un tel programme. Si comme probable elle se révèle hors course, que feront les puissants intérêts qui comptaient sur elle. On peut envisager qu'ils reportent leurs ambitions sur Donald Trump, convenablement stipendié pour qu'il soit docile. Mais rien n'est certain en ce domaine, connaissant le personnage. Il semble par ailleurs trop tard pour présenter un nouveau candidat issu du parti Démocrate qui soit aussi capable qu'Hillary Clinton de relancer un engagement américain militaire massif.

Nous pensons pour notre part que le parti de la guerre, soutenu par les oligarchies tant démocrates que républicaines, n'hésitera pas, dans les prochaines semaines précédant l'élection à la Maison Blanche, comme dans celles suivant immédiatement celle-ci, à provoquer un ou plusieurs évènements graves, aux Etats-Unis mêmes, et bien évidemment sous faux drapeau, justifiant la mise en place d'un gouvernement autoritaire au service de la guerre. Faut-il rappeler que pour 50% environ des Américains, les attentats du 11 septembre, dont on célèbre actuellement l'anniversaire, avaient été provoqués sous faux drapeau pour justifier l'entrée en guerre de l'Amérique, en Afghanistan puis en Irak.

Jean-Paul Baquiast