Se révolteront-ils?

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Se révolteront-ils?

26 mars 2009 — D’abord un détail qui nous a frappés, que nous signalons à nos lecteurs et qui procure l’incitation à notre réflexion. Dans le cadre du F&C du 19 mars 2009, nous signalions notamment le voyage en Californie du président Obama, son intervention notamment lors d’une réunion, sa posture populiste, anti-Washington dans le cadre de l’affaire des bonus AIG, son intervention volontaire sur cette question. Des commentateurs avaient prévu qu’Obama s’emploierait à donner une version avantageuse pour sa cause, en écartant ou en désamorçant les accusations contre son secrétaire au trésor mis en cause par certains pour n’être pas intervenu plus tôt et plus résolument contre la direction d’AIG. L’idée centrale concerne évidemment la colère des Américains.

Ainsi lit-on, dans le texte que nous citions (AP du 18 mars 2009), ces interventions d’Obama:

«Obama spoke for 21 minutes, then took eight questions. The first: Will he seek re-election in 2012? “If I could get done what I think needs to get done in four years, even if it meant that I was only president for four years, I would rather be a good president — to take on the tough issues for four years — than a mediocre president for eight years,” Obama said.

»There were other whiffs of self-sacrifice. Referring to the uproar over bonuses paid to executives of the largely nationalized AIG insurance company, Obama said: “I know Washington's all in a tizzy, and everybody's pointing fingers at each other and saying, ‘It's their fault, the Democrats' fault, the Republicans' fault.’ Listen, I'll take responsibility. I'm the president.” In the same breath, he said, “We didn't draft these contracts.” But he added, “It is appropriate when you're in charge to make sure that stuff doesn't happen like this.”

»Obama tried to head off questions about AIG by saying he understood taxpayers' anger. And he tried to broaden the issue, which has vexed his young administration.»

…Puis, comme incidemment, le texte précise: «In fact, no one asked Obama about AIG. The questions focused on jobs, schools, unions’ rights and other issues that are easier for him to handle.» Cette forme même du texte, de la dépêche, est intéressante pour notre propos: le texte se développe sur le propos d’Obama concernant les bonus d’AIG comme s’il y avait eu des questions à ce propos, comme tous les commentateurs le prévoyaient, comme si la “colère populaire” tant appréhendée s’était effectivement manifestée, pour enfin ajouter cette précision (pas de question).

Le 19 Mars 2009, Bernd Debusmann , de Reuters, publie une analyse sur l’augmentation vertigineuse des ventes d’armes aux USA depuis l’élection de Barack Obama. «In the first two months of this year, around 2.5 million Americans bought guns, a 26 percent increase over the same period in 2008. It was great news for gun makers and a sign of a dark mood in the country.»

Diverses explications sont développées, toutes selon des hypothèses assez classiques, liées certes au caractère exceptionnel des temps que nous vivons. Une partie importante est consacrée aux craintes de troubles sociaux et au comportement social des citoyens US en temps de crise.

«There are no statistics on how many guns are bought by people who think they need them to defend themselves against desperate fellow citizens. But, as columnist David Ignatius put it in the Washington Post, “there’s an ugly mood developing as people start looking for villains to blame for the economic mess.” In November, an analysis published by the U.S. Army War College’s Strategic Studies Institute listed “unforeseen economic collapse” as one of the possible causes of future “widespread civil violence.”

»The American economy is down but not out, and in mid-March some experts reported signs that the pace of the decline was slowing. But it hasn’t slowed enough to sweep away the sense of anxiety and fear that comes through in many conversations and commentaries about the future of this normally optimistic country.

»While Obama’s approval rating remains high, at 59%, almost two thirds of the population thinks the country is on the wrong track, according to a poll commissioned by National Public Radio in mid-March. “What is really remarkable about all this is that there hasn’t been social unrest,” remarked an executive with business interests in Latin American countries where riots and street demonstrations in response to economic squeezes are routine. “The conditions for it are all there.”

»Anger is building. Just under half of those surveyed in a poll by the Pew Research Center this month expressed anger about “bailing out banks and financial institutions that made poor decisions.” The poll was taken before details became known of the full extent of the bonus-paying spree to members of the very team that brought the insurance giant AIG close to collapse.»

Une appréciation différente du “fait social” US dans la crise, dont nos lecteurs devinent qu’il est ici l’objet principal de notre attention, est donnée par l’écrivain et journaliste David Angevin, le 13 mars 2009 sur le site du Causeur. L’intérêt de ce texte est que l’auteur est plutôt pro-américain, connaisseur de l’Amérique, qu’il est radical dans ses jugements. Voici l’entame et la situation de l’auteur, et la fin de ce texte: «Pardonnez-moi, mais j’aime bien l’Amérique. Il y a encore quatre mois, cet aveu était passible du pire. Mais peut-être n’est-il plus nécessaire de se justifier. Vous l’aurez remarqué, depuis l’élection d’Obama, tout le monde aime l’Amérique. […] Comme toute personne normalement constituée, je dois la majorité de mes émois culturels à des artistes américains. […] Il m’est donc permis d’émettre quelques réserves sans entrer dans le club très couru chez nous des antiaméricains primaires (”l’antiaméricanisme, le progressisme des cons”, comme disait Pascal Bruckner). […] La semaine dernière à Miami, en me baladant dans un luxueux shopping mall sur-climatisé, alors que le givre se formait presque sur mes lunettes, l’Amérique m’a fait penser au Titanic fonçant droit sur l’iceberg. L’équipage a enfilé les gilets de sauvetage et mis les chaloupes à la mer. Pendant ce temps, les passagers continuent à danser en sirotant un Manhattan.»

Voici notamment le passage qui nous intéresse, qui concerne directement les Américains malades de la crise.

«Mes deux derniers voyages au pays de l’Oncle Sam, en pleine crise des subprimes, m’ont particulièrement marqué. La déconfiture économique est une chose dans la bouche de Jean-Pierre Gaillard, elle devient une réalité écrasante quand on discute avec l’Américain moyen qui vit dans une ville moyenne où les maisons mises en vente forcée (foreclosure) se comptent par dizaines de milliers. Ils font froid dans le dos, ces panneaux bank owned ou for sale by owner, plantés devant la porte des pavillons. A Fort Myers, Floride, on voit des camions de déménagement à tous les coins de rue. Sur les pelouses, on voit des frigos, des vélos, ou les tuyauteries que les familles vendent avant de partir refaire leur vie ailleurs. Des quartiers entiers ressemblent à des villes fantômes. Il y a encore quelques mois, ces mêmes familles organisaient des barbecues avec leurs voisins. Les types en pantalon chino partaient au boulot en 4X4 le matin et les femmes rejouaient Desperate Housewives en veillant sur leurs têtes blondes. L’American way of life, dans toute sa banalité, semblait devoir durer pour toujours. Game over.

»Aujourd’hui, c’est le même spectacle d’exode un peu partout aux États-Unis. Pour autant, et c’est peut-être le plus surprenant, pas de panique apparente, pas d’émeutes (imaginez la même chose en France…). On serre les dents. On parle d’une passe difficile, mais jamais de la fin d’une époque dorée. Il ne semble venir à l’idée de personne que l’American way of life, le modèle économique du pays basé sur la consommation de masse, doit être sérieusement remis en cause. “In this economy, difficile de s’offrir ceci ou cela”, disent les gens en grimaçant. “In this economy, this… In this economy, that…” Comme si l’économie, cet animal imprévisible et coquin, n’allait plus tarder à reprendre ses esprits. Comme si la sortie de route des classes moyennes n’était qu’un accident – terrible, certes –, et que le plan de relance d’Obama allait bientôt permettre de refermer cette sinistre parenthèse.»

Chacun à leur façon, venus d’horizons différents, selon des états d’esprit différents, ces trois exemples nous signifient la même observation. Il s’agit de l’étonnement, implicite ou explicite, devant l’absence de réaction publique, populaire, etc., des Américains dans diverses circonstances de la crise. C’est un problème intéressant, que nous allons traiter selon deux approches, qui s’enchaînent en se complétant.

• Les Américains (les citoyens) vont-ils réagir et peuvent-ils, ou veulent-ils réagir? En d’autres mots: “les Américains se révolteront-ils?”

• Mais cela a-t-il vraiment de l’importance? En d’autres mots: aujourd’hui, la vraie révolte populaire est-elle dans la révolte populaire elle-même?

La “révolte” des temps postmodernes

La situation de la population US, sa potentialité de révolte, la menace que cette potentialité ferait peser sur le système, tout cela est un sujet d’actualité assez naturel dans le temps d’une crise si profonde, d’autant plus que se confirment des signes concrets de déclin accéléré de la puissance US. C’est aussi un sujet historique, et un sujet historiquement récurrent. Par exemple, – mais exemple essentiel, sans aucun doute, – l’“instabilité sociale” menaçant le régime, l’ordre établi, l’américanisme, pendant la Grande Dépression, est un thème courant. Pour autant, cela ne nous semble pas correspondre à la réalité historique. Il y eut bien entendu des mouvements sociaux durant la Grande Dépression mais des “révoltes” spontanées plutôt que des “mouvements” impliquant une volonté d’organisation, aboutie ou pas. Lorsque FDR commença son mandat, en mars 1933, il eut moins à lutter contre le mécontentement ou l’instabilité que contre une sorte d’atonie mortelle qui avait saisi la population américaine.

Même les années 1960 ne virent aucune contestation radicale, dans le sens d’une volonté d’un changement de régime. Les seuls groupes radicaux qui y songèrent étaient apparentés, volens nolens, à une subversion extérieure qui les discréditait, même si injustement. La seule réelle dérogation à cette règle vint des Noirs séparatistes, les gens autour de Malcolm X, qui avaient compris qu’on ne peut réformer le système, que la seule issue est de rompre avec lui si c’est possible. Un Martin Luther King, sur la fin de sa vie, en 1967-68, se radicalisait également, malgré ses “succès” des droits civiques. (Entretemps, on s’était débarrassé de Malcolm X selon la technique habituelle de l'assassinat.) Du côté des milieux artistiques radicaux, la seule “opposition” acceptable est la “dissidence”, c’est-à-dire le refus du cadre institutionnel au profit d’une critique “de l’extérieur”. Le radicalisme de la formule mesure effectivement les entraves du système, telles que nous les décrivons implicitement. Mais ces milieux ne peuvent aller au-delà de la description de leur propre impuissance; ils sont incapables de s’organiser, et, d’ailleurs, ce n’est en aucun cas leur rôle.

Dans toute l’histoire des USA, il est difficile de trouver un “mouvement” populaire qui ait eu un sens politique et qui se soit donné les moyens de tenter de l’imposer, donc qui ait mis en cause le régime. Même cette rupture intérieure fondamentale que les Américains nomment, d’une façon très intéressée, “guerre civile” (Civil War), n’implique justement pas, – et justement là est le fond du débat autour du fondement de ce conflit qui est une véritable “guerre” “entre Etats”, – une révolte quelconque, une émeute illégale, une décision arbitraire ni quoi que ce soit de la sorte; la Civil War est en fait la “Guerre de Sécession”, déclenchée à partir de décisions de sécession d’un certain nombre d’Etats, prises selon les processus constitutionnels propres à chacun de ces Etats. Il y a donc, même dans les situations les plus tragiques, les plus contradictoires, un respect de la loi aux USA, qui a été imposée moins comme une vertu, malgré les affirmations intéressées, que comme une nécessité, – car, enlevez la loi et piétinez le principe de la Loi, et il ne reste plus guère de structure pour tenir ensemble ce vaste pays.

L’Amérique connaît évidemment la violence, et plus qu’à son tour, bien entendu; c’est historiquement la violence illégale et arbitraire, mais également sans finalité politique, des épisodes de la conquête de l’Ouest aux gangs criminels organisés, au racket, au lynch des Noirs, aux milices patronales anti-syndicales et briseuses de grèves. Tout cela semble s’arrêter, comme on siffle le “coup de sifflet final” de la partie, au seuil de la mise en cause du système. Il y a là l’effet d’une éducation, d’une communication absolument orientée vers l’organisation communautaire du bonheur réduit aux acquêts de la seule République, d’une psychologie façonnée à partir des racines religieuses d’obéissance aux impératifs conformistes sociaux et selon les impératifs de l’idéologie courante qui proscrit la politique au profit de l’économie, qui promeut une liberté qui est d’abord économique et réfute l’organisation politique autonome et originale comme contraire aux bonnes mœurs de la vertu. Cela n’implique nullement la soumission à une hiérarchie véritable ni l’absence de désordre. Au contraire, – il n’y a pas de hiérarchie sinon celle de l’argent, et le désordre est latent ou visible, sous une forme rampante ou affichée, permis par l’absence d’ordre régalien qu’impose une transcendance nationale. Mais absence de hiérarchie (d’autorité) et désordre latent, dans ce cas, installent la solitude sociale et la peur des comportements hors-normes, et écartent l’acte suprême de la mise en cause du système. L’individu est rendu impuissant, et donc interdit d’organisation illégale d’une pensée antisystème structurée. Il subit des contraintes et des pressions inouïes, sans même mesurer l’injustice de sa situation, mais au contraire, croyant, le premier, à l’American Dream, – par ailleurs dès l’origine de la formule (en 1931, selon les sociologues du symbole), d’une médiocrité exceptionnelle et à ne pas croire (petite maison “comme-chez-soi”, voiture, crédit, etc.).

Donc, pas d’espoir (de possibilité de changement)? Pas du tout. Ceux qui croient le plus à l’instabilité sociale du système, derrière l’apparence de l’assurance inoxydable de leur discours conformiste et convenu, ce sont évidemment ceux qui servent directement ce système et en forment la soi-disant “élite” (establishment). Depuis les origines règne la crainte du désordre social; depuis quelques décennies, disons après les années 1960, cette crainte alimente de moins en moins des mesures de répression visibles, qui formeraient une apparence intolérable dans un système de communication où la relation publique et l’éclairage médiatique font la loi, et de plus en plus une politique de communication extrêmement démagogique, extrêmement attentive à flatter et à renforcer les convictions populaires de l’apparence de la démocratie. Dans des temps de crise, ces attitudes deviennent délicates, parce que, de plus en plus souvent, cette politique de communication démagogique débouche sur des polémiques bien réelles (même si elles sont artificielles, ou accidentelles, au départ), qui mettent en opposition ce qui est supposé être l’attitude populaire correspondant à ces “convictions populaires de l’apparence de la démocratie” (colère populaire, appel à la justice sociale), contre des écarts de certaines parties de l’élite. Ainsi en vient-on à prévenir des réactions populaires, en allant au-devant d’elles, sans aucune certitude que ces réactions populaires se concrétiseraient, – et même, pour nombre de cas, et pour notre compte, nous considérerions la probabilité du contraire. Les techniques de communication postmodernes (courrier électronique, dont la puissance de conviction est considérable) font l’affaire, en faisant effectivement croire à une réaction populaire violente à venir, et en conduisant les dirigeants à la réaction qu’on décrit.

Ainsi de l’affaire des bonus d’AIG. Il est certain qu’il y a eu une “pré-réaction” qui s’est traduite par une sur-réaction des médias, du Congrès et de Washington, en partie craignant une réaction populaire, la prévenant, la partageant, dans certains cas la suscitant, pour pouvoir mieux la contrôler. Nous sommes proches de l’absurde: quel meilleur moyen de contrôler une réaction populaire sinon en la suscitant ou en faisant comme si elle existait, et en l’épousant? Du côté des “réactions populaires”, l’envoi de courrier électronique à son député semble faire l’affaire, puisqu’un courrier électronique semble alors annoncer la participation assurée de l’expéditeur à la prise du Congrès par la foule en colère, qui ne saurait tarder s’il n’est pas répondu à ses protestations. Ainsi Christopher Caldwell, du Financial Times, notait-il le 21 mars 2009, effectivement dans le cadre de l’affaire des bonus d’AIG (la remarque qui illustre cette situation est soulignée en gras par nous ): «So people want to take the fixing of the system into their own hands. Now that the internet has solved the organisational problem of mobs, they can, with the results that we saw this week. Politicians struggle to stay ahead of popular discontent. Within about 72 hours, Barack Obama moved from resignation and fatalism to oratorical outrage, promising to use every means at his disposal to claw the bonuses back.»

On dira qu’il n’y a rien de décisif dans l’affaire AIG. Voire… Avec des affaires de cette sorte qui se succéderaient, ce qui est une hypothèse plausible, où, pour contenir une colère populaire qui n’a pas eu lieu mais qu’on craint derechef, on verrait le Congrès prendre ou suggérer des mesures radicales antisystèmes, le désordre dans les esprits et les psychologies ne cessant alors de grandir, le vrai celui-là, pas le désordre des rues qui n’a plus guère d’effet politique mais le désordre qui s’installe au cœur même des normes du système, qui met en cause les “fondamentaux” du système et ainsi de suite. De cette façon, dans quelques temps à venir, verrait-on le gouverneur Schwarzenegger faire voter, après deux jours de débats incessants au Congrès de la République de Californie, de courriers électroniques pressants et de discours angoissés des constituants, la sécession de la Californie pour prévenir la révolte incontrôlée que l’on prévoit des citoyens de Sacramento refusant de payer plus avant les taxes fédérales pour ces bons à rien de “types de Washington”, et prendre ainsi cette révolte à son compte avec la sécession.

On peut d’ailleurs observer, pour en terminer, que cette situation de la “réaction populaire” transformée par l’ère de la communication est également devenue très répandue, y compris dans des pays où l’on avait l’habitude de changer de régime par la violence de la rue. Si l’on considère l’évolution de la situation de l’Europe depuis le référendum français de mai 2005, résultat d’une “colère populaire“ par courrier électronique, et toutes choses étant similaires par ailleurs, y compris les conditions actuelles de la crise, il faut considérer l’hypothèse que cette “colère populaire” postmoderne s’est montrée plus efficace, par rapport aux vœux généraux de la contestation, que ne l’aurait été la prise du bâtiment de la Commission européenne par la foule en colère en mai 2005. On ne dit pas que les choses sont résolues, comme il est absurde d’attendre ou de réclamer le moyen de la preuve dans l’interprétation qu’on offre d’une telle situation; on dit qu’il faut mesurer l’évolution européenne dans les faits depuis 2005, et constater que le processus général de noyade institutionnelle de l’identité (on ne parle que de cela dans cet exemple) a été stoppé bien plus nettement que par une insurrection. Bien entendu, il faut remarquer que ces “colères postmodernes”, par le biais de la communication imposant aux dirigeants, volontairement ou pas, consciemment ou non, des réactions “populaires” par anticipation de révoltes hypothétiques, s’exercent contre des artefacts également postmodernes, sans légitimité, à l’image des USA (cas de l’Europe institutionnelle).

De ce point de vue, on conviendra que la situation américaniste n’a rien pour étonner. Elle rend compte d’une époque postmoderne, que l’américanisme a lui-même suscitée et organisée, et inspirée évidemment, où les manifestations de la puissance ont pris une allure complètement différente de ce qu’elles étaient durant l’époque géopolitique (nous sommes dans l'ère psychopolitique). La chose se retourne contre le système de l’américanisme, avec grâce et élégance après tout.


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