Qui croit encore en Tony Blair?

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L’article de Sidney Blumenthal, le 12 mai dans The Guardian, est particulièrement dévastateur, en même temps qu’il constitue un signal venu d’outre-Atlantique. Blumenthal, aujourd’hui éditorialiste et auteur (The Clinton Wars), anciennement conseiller du président Clinton, conserve de puissants contacts au sein du monde politique washingtonien. Cet article, avec son titre «  The veneer of fraternity » (le vernis de la fraternité), assorti du sous-titre « Tony Blair is not the first British prime minister to embrace a US president's mendacity, but he could well be the last », nous dit deux choses:

• Plus personne à Washington ne croit sérieusement au destin politique de Tony Blair. Les dernières élections ont conduit à la perception que le Premier ministre britannique est un homme politique fini.

• Tout le monde à Washington identifie les special relationships USA-UK à Tony Blair. Blair étant un homme fini, les special relationships ne valent guère mieux.

L’important est bien sûr l’identification entre les deux éléments, l’homme et la politique. Ce fait est sans précédent : même Churchill, même Thatcher n’ont pas symbolisé les special relationships au point que l’on ait craint que leur départ en marque également la fin. Pour Blair, qui se voulait au départ à la fois l’homme des relations avec l’Amérique et l’“homme de l’Europe”, l’échec est complet : il s’agit du Premier ministre le plus complètement prisonnier de son image d’allié servile des Etats-Unis (l’image dévastatrice du poodle [le toutou] de Bush). Bien entendu, le désastre irakien est la cause centrale de cette situation.

Il y a plus que des images et des réputations en jeu, il y a des réalités. La plus préoccupante est au niveau de l’industrie de défense et de la défense elle-même. La politique Blair a mis en place les conditions d’un désastre sans précédent pour l’avenir de la défense britannique : un Royaume-Uni dépendant des Etats-Unis dans une mesure jamais atteinte, alors que la gestion et la programmation du Pentagone sont elles-mêmes à la dérive.


Mis en ligne le 13 mai 2005 à 16H30

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