Paroles et paradoxes d’Antifa-USA

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Paroles et paradoxes d’Antifa-USA

17 août 2017 – Décidément, une seule formule que nous citons souvent depuis une ou deux semaines écrase aujourd’hui toutes les autres pour décrire la situation, c’est-à-dire comme essentielle vérité-de-situation : “la référence n’est plus le Système mais le désordre”. Cela nous conduit à devoir chaque jour modifier l’orientation de la perception de la situation, – aux USA, au fait, – par conséquent de développer des observations qui semblent le contraire de celles qui ont précédé et qui le sont effectivement d’un point de vue opérationnel immédiat, auxquelles pourtant il nous appartient de donner une cohérence ; car finalement, sur l’essentiel, tout finit par se mettre en place pour éclairer d’une lumière triomphale l’avancement de la catastrophe.

On vérifie cet état de chose, aujourd’hui encore, en citant ce texte d’un très haut intérêt documentaire de Peter Hasson, du Daily Caller, du 16 août 2017. Le titre serait « Selon leurs propres mots : les buts politiques radicaux des “Anti-fascistes” » (“In Their Own Words: The Radical Political Goals Of ‘Anti-Fascists’”). Il s’agit des activistes Antifa (-USA), comme on les nomme, dont on va voir qu’il faut bien les distinguer d’une façon spécifique, justement en écartant l’étiquette fourre-tout d’“antifascistes”, auberge espagnole de tous les phénomènes contradictoires suscités par cette situation, dans le champ de l’antitrumpisme pris dans son acceptation la plus large. Ainsi, lorsque l’un et l’autre membres d’Antifa-USA représentant tel et tel groupes disent qu’ils veulent rendre ce pays (les USA) “ingouvernable” ; qu’ils ne sont pas intéressé par la “protection de l’actuel système politique US” (Washington D.C.) mais qu’au contraire “ils veulent le détruire” ; qu’ils veulent “supprimer le Pentagone et consacrer le budget de guerre à aider les pauvres et les groupes opprimés” ; qu’ils veulent détruire le capitalisme et qu’ils sont aux côtés du Nord-Coréen Kim et du Vénézuélien Maduro contre les pressions militaires du Pentagone, etc., – ils n’énoncent certainement pas des objectifs extrêmement différents de ceux que doit approuver et favoriser tactiquement un antiSystème conséquent par rapport à la stratégie de destruction du Système.

Dans ce cas, les Antifa-USA ne se situent nullement dans l’antitrumpisme qu’orchestre le Deep State, selon la conception que nous avons des effets du gouvernement (ou du non-gouvernement) de Trump et de l’opposition que dresse contre lui le Deep State, mais d’une façon si différente que c’en est le contraire, dans une opposition complète à la presseSystème, aux démocrates US, au Deep State, lesquels se disent tous “antifascistes” de la plus grande ardeur possible, exactement comme BHL se dit “antifasciste” en France. Les Antifa-USA devraient se douter de quelque chose lorsqu’ils constatent que les membres d’un panel choisi de grands patrons du capitalisme réunis par Trump dans le Strategy & Policy Forum mis en place pour conseiller le président ont commencé à démissionner les uns après les autres par pur “antifascisme”, pour protester contre le rôle (?) de Trump dans les événements de Charlottesville, avant que Trump ne liquide ce rassemblement de conseillers-CEO décidément incroyablement vertueux type-antifascistes, et donc plus aptes à donner des conseils sur l’antifascisme que sur la bonne marche des affaires... Car ces purs produits et dirigeants du capitalisme monstrueux que les Antifa-USA veulent détruire se disent effectivement “antifa” comme les Antifa-USA eux-mêmes !

(Pour paraphraser en le pastichant la phrase de Finkielkraut [en mai 68, “on avait le fascisme facile”, c’est-à-dire l’accusation de “fascistes” facile], on dirait qu’aujourd’hui “on a l’antifascisme encore plus facile”. Ainsi en revenons-nous à cette idée de l’auberge espagnole vue plus haut.)

L’antitrumpisme institutionnel (Système) de “D.C.-la-folle” et le gouvernement de Trump ont ceci en commun qu’ils participent à l’entretien du désordre au moins autant que les Antifa-USA, ce qui n’est pas peu dire ; ou bien sont-ce les Antifa-USA qui se perdent eux-mêmes dans le désordre qui les concernent tous et ne voient rien des véritables effets et conséquences de leurs actions... Qu’importe, tout le monde aujourd’hui, aux USA, dans l’arène politique, tout le monde alimente le désordre, – puisqu’en effet, à côté de tous ses adversaires qui agissent contre lui en semant le désordre, Trump lui-même riposte en ajoutant son désordre à ceux de ses divers adversaires.

Quant aux rapports de ces groupes Antifa-USA et des “antifascistes” de tragédie-bouffe de la composante libérale-chic des progressistes-sociétaux, il est extrêmement difficile de savoir qui est “l’idiot utile” de l’autre. Notre hypothèse serait bien que les Antifa-USA sont “les idiots utiles du Système”, mais dans un sens qui, en alimentant évidemment sa surpuissance, travaille désormais dans un contexte où cette surpuissance est directement transmutée en autodestruction, laquelle est le but nécessaire que doit favoriser tout antiSystème... Ils sont par conséquent les “idiots utiles” de l’antiSystème !

Voici quelques extraits du texte Peter Hasson, du Daily Caller, du 16 août 2017 : « In the days since violent clashes at a white nationalist rally in Charlottesville culminated in a neo-Nazi sympathizer driving his car into a crowd of counter-protesters, journalists have mainstreamed the self-described “anti-fascists” (or “antifa”) at the rally — largely ignoring their involvement in the escalating political violence in this country. Many establishment political figures insisted the far-left actors were just like American soldiers on D-Day. But these “anti-fascists'”  own statements show they’re nothing like American soldiers on D-Day. They aren’t interested in protecting America’s system of government, according to their own statements — they’re interested in destroying it.

» From the very start of the Trump administration, far-left actors declared their intention to use massive demonstrations to disrupt the American political process as much as possible. A common mantra among far-left groups beginning shortly before the inauguration: make America “ungovernable.” “We need to make this country ungovernable,” declared a female leader for Refuse Fascism shortly after the inauguration. “We need to do what the German people should have done when Hitler was elected.”

» Refuse Fascism was a driving force behind the violent, politically motivated riots in Berkeley. Right-wing provocateur Milo Yiannopoulos — who at the time was an editor at pro-Trump website Breitbart — was scheduled to speak at the University of California’s Berkeley campus. He was forced to cancel the speech after mobs of protesters started fires, assaulted bystanders and pepper sprayed suspected Trump supporters as part of an organized effort to shut down the speech. Refuse Fascism was among the left-wing groups advertising the Charlottesville rally and urged confrontation with the white nationalists: “Drive them OUT of Charlottesville and out of power!”

» Refuse Fascism was far from the only left-wing fringe group at Charlottesville. One anarchist group that was at Charlottesville, CrimethInc, holds that anarchism is necessary to destroy white supremacy, which the group says cannot be fully extinguished in a democracy. “Anarchism is one of the most thoroughgoing forms of opposition to fascism, in that it entails opposition to hierarchy itself. Virtually every framework that countenances hierarchy, be it democracy or ‘national liberation,’ enables old power imbalances like white supremacy and patriarchy to remain in place, hidden within the legitimacy of the prevailing structures,” the the group explains.

» They similarly want to destroy law enforcement and capitalists. “We must identify the forces underlying their laws and their order—white supremacy, patriarchy, policing, capitalism, and the state. We have to work together to keep ourselves safe and reimagine the world without them,” the group states in an article, which was reposted on popular antifa website It’s Going Down.

» Another far-left group at Charlottesville last weekend: the Workers World Party, a group of Marxist-Leninist revolutionaries who have declared their support for Kim Jong Un’s murderous dictatorship in North Korea. Workers World’s publication has consistently published propaganda-like screeds supporting Venezuela’s murderous regime. The communist group “sent many of its members to Charlottesville, Va., to beat back the Nazis and Klan who marched there,” according to a post recapping the group’s participation in the weekend’s violence.

» The Daily Caller News Foundation confirmed Workers World’s presence at the Charlottesville rally. The group took credit for organizing the vandals who toppled a city-owned confederate statue in Durham, North Carolina this week. Workers’ World’s stated goals are classic Marxism, including igniting an international socialist revolution and “the shutdown of the Pentagon and the use of the war budget” — that is, the funding for the Department of Defense — “to improve the lives of the working class and especially the oppressed peoples.”

» While Workers World is currently fighting (literally) with white nationalists, the group is opposed to all in the “ruling establishment” who the group explains hide “behind a veil of ‘democracy’ and ‘human rights.’” “Those in the ruling establishment who see their reputation in tatters are appalled by what happened [at Charlottesville], but not for the right reasons,” read a Workers World post after Charlottesville. “They want to continue to exploit and dominate most of the world, but behind a veil of ‘democracy’ and ‘human rights.’ The people are showing by their actions that only by taking the fight for justice into their own hands, with no confidence in the organs of state power, can they make progress.” »

Bien entendu, cette occurrence tactique qu’on découvre chez les Antifa-USA n’implique nullement un accord général sur leur activisme. Dans ce cas, nous dirions, nous, que le désordre qu’ils entendent créer ne rencontre leurs conceptions que pour les plonger eux-mêmes dans le désordre caractéristique de ces gauchismes qui constituent autant de fruits de la décadence incertaine de la belle floraison marxiste et marxiste-léniniste qui a éclairé le monde au long du XXème siècle.

C’est d’ailleurs un signe excellent de l’évolution de la situation US, parce que c’est un puissant moteur d’accroissement de la confusion des genres (politiques, certes) dans des alliances confuses (du côté des antitrumpistes) et une incompréhension complète du phénomène politique que constitue l’élection de Trump. Non seulement Trump est un semeur de désordre par lui-même mais il l’est également, et fort bellement, d’une façon indirecte, par les étranges coalitions qu’il suscite contre lui, et la haine extraordinaire qui aveugle et nourrit les susdites coalitions, comme enivrées par l’“antifascisme” et l’“antiracisme” devenus autant d’alcools irrésistibles pour ces braves petites âmes si vertueuses...

Chasse aux statues, “chasse aux sorcières”

La doxa des antitrumpistes, des sénateurs démocrates parfumés et cravatés aux Antifa-USA dépenaillés, est la notion du “suprémacisme blanc” mariée à la diabolisation du Sud de la Guerre de Sécession, en une sorte d’habillage dialectique de la pensée antiraciste devenue folle. Le “suprémacisme blanc” est dans le cadre actuel des USA super-réglementé, réduit à sa plus simple expression, obligé de se grimer et de ce fait entièrement tourné vers le communautarisme sociétal plutôt coloré (les LGTBQ, les Africains-Américains, etc.) ; c’est-à-dire que la lutte contre lui se constitue en un concept certes destructeur et déconstructeur, mais un concept absurde pour une action politique constructive et conquérante parce qu’il n’a aucune signification politique spécifique sinon de mettre en évidence les contraintes oppressives de ce cadre communautariste-sociétal, donc de suggérer la nécessité de la déconstruction de ce cadre.

Le seul véritable suprémacisme qui ait aujourd’hui une marque historique réelle, passant par l’influence, la conquête, la manipulation, etc., c’est le “suprémacisme anglo-saxon” auquel des non-Blancs (Obama par exemple) ont largement contribué ; ce suprémacisme est l’organisateur depuis des lustres de la globalisation, et placé désormais devant la contradiction interne du monstre qu’il a enfanté, et qui dévore toutes les souverainetés, y compris celles des nations anglo-saxonnes.

Les antitrumpistes, alliés incongrus des Antifa-USA, sont essentiellement comptables de ce “suprémacisme anglo-saxon” tandis que Trump chercherait en théorie, si l’on s’attache à ce qu’il reste de cohérent dans son discours, à s’y opposer selon la doctrine America-First devenant par un curieux retour des choses une résistance américaine au suprémacisme anglo-saxon muté en globalisation. Si les Antifa-USA étaient cohérents dans leur opposition au “suprémacisme”, ils devraient soutenir le programme American-Firster de Trump et les intentions affichées du terrifiant Steven Bannon de “détruire la bureaucratie” de Washington D.C. Bien entendu, tout cela n’a aucune cohérence, aucune cohésion, et ne fournit aucune indication politique de quelque ordre que ce soit, sinon l’omniprésence du désordre et la confusion qui s’ensuit.

Un point d’une extrême importance apparu à Charlottesville, et qui était en relatif sommeil depuis un ou deux ans, c’est l’attaque symbolique contre le Sud de la Guerre de Sécession et sa diabolisation au travers de la destruction de statues et de signes commémoratifs. Cette dynamique a été déclenchée il y a quelques années, dans le climat instauré par l’administration Obama, mais elle n’avait pas pris l’ampleur symbolique absolument stupéfiante de surpuissance qu’elle a acquise en quelques jours depuis Charlottesville. Les Antifa-USA adoptent complètement, tout comme la coalition antitrumpiste au rythme du progressisme-sociétal, la thèse de la diabolisation du Sud au nom de l’antiracisme, c’est-à-dire de l’esclavage. Bien entendu, comme tout ce qui supporte aujourd’hui les grands mouvements soi-disant politique de la postmodernité, cette thèse, – où Poutine et la Russie ne peuvent malheureusement pas être impliqués malgré les forts soupçons qui continuent à rôder, –  est très fortement, très infiniment faussaire, dans nombre de cas elle est pure réécriture de l’histoire, pure narrative fournissant un scénario au Lincoln de Spielberg, si vous voulez. Elle doit être vue comme un simulacre justifiant le déchaînement antitrumpiste au nom d’une logique certes assez indigne mais qui fait l’affaire pour le Système... Et ainsi, sur ce point, les Antifa-USA se trouvent complètement, absolument en phase avec le Système.

Le problème est qu’ils (les antitrumpistes et les Antifa-USA) érigent en débat national la phase la plus délicate et la plus douloureuse, et aussi la plus irrésolue et la plus contestable de l’histoire des États-Unis ; et qu’au-delà, selon la logique d’enroulement du passé de la repentance de l’esclavagisme et les outrances extraordinaires de la dénonciation du “suprémacisme”, ils mettent en question la structure historique même des USA en remontant aux origines. Lorsque Trump avertit les journalistes partisans évidemment de l’agitation antitrumpiste et soutiens assez irresponsables (de leur point de vue) des Antifa-USA, cela dans une de ses meilleures conférences de presse, mardi, que même des libertariens portant bien peu trumpistes ont applaudi, il leur dit en se référant à la chasse aux statues des généraux sudistes, sorte de “chasse aux sorcières” de la postmodernité en plein symbolisme :

« Vous êtes en train de changer l’histoire, vous êtes en train de changer notre culture... George Washington était un propriétaire d’esclaves. Était-il un propriétaire d’esclaves, oui ou non ? Alors, faut-il liquider la statue de George Washington ? Allons-nous abattre les statues de George Washington ? Et Thomas Jefferson ? ... Est-ce qu’on va démolir ses statues ? Parce que, hein, c’était un propriétaire d’esclaves. Alors, va-t-on démolir ses statues ? »

“Oui !” s’empresse-t-on de répondre dans l’un ou l’autre point de la coalition “arc-en-ciel” des antitrumpistes, comme le fait  un prédicateur fameux de Chicago à propos d’un des parcs de la ville (out les statues de George Washington et d’Andrew Jackson, – on l’avait oublié, celui-là), ou le candidat vice-président des Greens (out George Washington et Thomas Jefferson)... Et Scott Greer, du Daily Caller, suggère sarcastiquement qu’on liquide le Mount Rushmore, cette montagne de granit où sont sculptés les visages immenses de quatre présidents (Washington, Jefferson, Lincoln et Theodore Roosevelt) dans les chevelures desquels on peut trouver tous les poux du suprémacisme blanc qu’on veut, – une petite bombe nucléaire ferait l’affaire pour la montagne, tandis que l’on prendra soin de brûler toutes les copies de La Mort aux trousses d’Hitchcock, film à la gloire du suprémacisme du granit... Même les Bush père et fils commencent à s’inquiéter de cette folie.

L’affaire est claire, dans le cadre de l’extrême excentricité et l’extrémisme de son exploitation de communication propre à la situation US. Elle rejoint, pour les USA, ce que PhG reprenait dans son Journal-dde.crisis d’hier à propos de la douloureuse stupeur et du désespoir d’Alain Finkielkraut commentant le livre sur L’histoire mondiale de la France, qui « vide la France de toute identité même narrative. La France n’est plus qu’une succession d’aléas [...] [La France est devenue] un espace vide, sans qualité, qui accueille la diversité en tant que telle, ce qui veut dire que nulle antériorité ne saurait prévaloir et que nulle hiérarchie n’est autorisée à s’exercer [...] Nous ne sommes plus rien [...] et cette renonciation à soi de la France aujourd’hui me plonge dans la stupeur et dans une sorte de désespoir... »

Ainsi se trouve-t-on au cœur du tourbillon des paradoxes que nous réserve la Grande Crise d’effondrement du Système... On ne peut que se ranger au côté de Finkielkraut lorsqu’il parle de la France parce que la France occupe une position si particulière complètement ancrée dans l’Histoire et qui contient tous les germes nécessaires à l’antiSystème, et donc que sa sauvegarde est quelque chose qui doit être tentée. Lorsqu’on en sollicite l’analogie pour les USA, et suivant en cela notre logique constante de critique de l’action démentielle des antitrumpistes, on est conduit à observer que ces mêmes antitrumpistes, Antifa-USA en tête, se trouvent emportés par une dynamique qui menace d’ébranler toute la structure de l’américanisme dans le chef de son socle historique, c’est-à-dire d’accompagner la formidable action de la surpuissance du Système vers la destruction de ce qui opérationnalise cette surpuissance, achevant la transmutation de la surpuissance en autodestruction. Ainsi l’effondrement des USA est-il quelque chose qu’il faut encourager.

Il est évident que les Antifa-USA espèrent cet effondrement, sur lequel ils bâtiront un monde meilleur (« to reimagine the world without them »), et il faut apprécier l’effort fourni dans l’entêtement de l’espoir et la poursuite de l’utopie. Il reste qu’on est très vite conduit à douter de la possibilité d’une réussite de leur simple “ré-imagination” tant l’ébranlement tellurique qui menace les USA est immense et sur le point de déchaîner des forces considérables, tant eux-mêmes (les Antifa-USA) sont le plus souvent manipulés par les événements, sinon par l’un ou l’autre agent du FBI infiltré, et donc disposant de forces dérisoires et totalement incertaines qui vont rapidement se trouver sous le feu de ripostes imprévisibles. Ils n’ont pour eux aucun de ces socles qui forgent les traditions, puisqu’ils sont occupés à les détruire ; ils n’ont comme lettres de crédit qu’une suite impressionnante d’échecs historiques et comme “compagnons de route” des groupes qui vont dans tous les sens et la cohorte des politiciens corrompus de Washington emportés dans le flot de haine antitrumpiste dont on cherche encore à comprendre la cause profonde.

.. Car, jusqu’ici, et sans désemparer, se pose cette même lancinante question de savoir comment l’ensemble des choses, – pêle-mêle, les Antifa-USA, “D.C.-la-folle”, le Deep State et le Système, – s’est-il laissé emporter dans cette dynamique démente qui est en train de détruire la puissante architecture de l’américanisme jusqu’à une sorte de 1789-hollywoodien ? Déterrera-t-on bientôt les ossements des Founding Fathers pour les jeter aux quatre vents comme firent les révolutionnaires de la Terreur en 1793 à Saint-Denis, des restes des “quarante rois qui ont fait la France” ? Il n’y a que le Diable pour commettre, au bout de son entreprise semblant irrésistible de destruction du monde, une de ces sottises “qui sont sa marque”, qui compromettent brutalement toute la validité de l’ouvrage.

... « On dit même que le diable, quand il veut, est fort bon théologien ; il est vrai, pourtant, qu’il ne peut s'empêcher de laisser échapper toujours quelque sottise, qui est comme sa signature. » (René Guénon)