L’offensive américaine contre le reste du monde (Europe d’abord)

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Les signes se multiplient d’une offensive américaniste dans le domaine des technologies, de l’armement, etc., par les moyens affectionnés par l’américanisme : pressions politiques et économiques et ce qu’on pourrait nommer “bureaucratisme”, c’est-à-dire la machinerie aussi bien de l’administration que du Congrès pour générer des pressions qui paraissent objectives, comme nées du système lui-même, pour tenter de contraindre le partenaire-adversaire dans une politique de soumission.

Les deux principales cibles sont l’Europe et la Chine, les deux servant à se renforcer l’une l’autre selon les besoins de la cause, l’affectation des rôles étant en général de contraindre l’Europe à cause de ses liens réels ou prétendus, ou même prospectifs, avec la Chine. Mais il ne faut pas s’y tromper: la cible principale est l’Europe, avec comme objectif fondamental la destruction de la puissance technologique de l’Europe.

On fait aujourd’hui ce constat parce que les signes de cette offensive, divers et précis, se sont accumulés ces derniers jours:

• Les pressions contre l’Europe pour empêcher la levée de l’embargo des armes contre la Chine. Ces pressions ne cesseront pas et ont pour objectif de soumettre complètement les décisions européennes à l’autorisation de Washington.

• La remise en avant de la question de la participation de la Chine à Galileo. Le but des Américains est de faire démanteler l’accord avec la Chine et de porter à Galileo un coup fatal.

• Les menaces directes de représailles avec restriction sur les transferts de technologies US vers l’Europe (restriction sur des actes qui n’existent pas par ailleurs, puisque les transferts US vers l’Europe sont nuls). Les programmes de coopération USA-Europe sont en première ligne de l’action d’un Congrès, qui ne cessera pas de se radicaliser.

• Le durcissement continuel dans la querelle Airbus-Boeing, comme on peut le mesurer avec l’article de John W. Douglass du 18 avril dans Le Monde (Douglass dirige l’association des constructeurs US de l’aérospatiale, AIAA). L’article indique combien la négociation actuelle ne porte, du point de vue US, que sur deux points: quel jour (premier point) et à quelle heure (second point) les Européens décideront-ils unilatéralement d’abandonner les subventions Airbus? Douglass: « Un dicton français résume le problème : il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. En d'autres termes, certaines situations ne souffrent aucun compromis. […] Au même titre que la porte du dicton français, deux possibilités se présentent : ou bien l'UE soutient Airbus avec des avances remboursables, ou bien elle ne le fait pas. Il n'y a pas de demi-mesure. »


Mis en ligne le 19 avril 2005 à 11H45