L’Iran, ça swingue : menaces US de sanctions anti-françaises...

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L’Iran, ça swingue : menaces US de sanctions anti-françaises...

Les lacets, les tournant en U et les tête-à-queue de la politique extérieure du bloc BAO, notamment vis-à-vis de l’Iran pour le cas qui nous occupe, sont pleins de surprises réjouissantes. Depuis qu’une délégation de représentants d’une centaine de sociétés françaises est en Iran (le 3 février) pour établir de nouveaux liens du type business is business, le département d’État s’est retrouvé une verve anti-française, comme du temps de l’Irak et du French-bashing, histoire de bien préparer la solennelle visite du président-poire accompagné par le président-qui-marche-sur-l’eau chez leur copain commun Thomas Jefferson, lundi prochain. Il y a des avertissements formels de possibles sanctions US contre la France si le processus se poursuit, venant aussi bien de la sous-secrétaire d’État pour les affaires politiques Wendy Sherman, que du secrétaire d’État Kerry. (Sherman devant le Congrès le 4 février : «Secretary Kerry has talked directly to Foreign Minister Fabius about the trade delegation... about how this is not helpful. Tehran is not open for business because our sanctions relief is quite temporary, quite limited and quite targeted...»)

Sur Antiwars.com, le 6 février 2014, daube sur les USA menaçant le pays le plus neocon ces derniers mois face à l’Iran, pour compromission avec l’Iran, et la difficulté de l’exercice additionnant virages en U et tête-à-queue tout en maintenant haute la dignité de la politique extérieure US... «Ironically France was the last holdout on the P5+1 deal, citing Israeli opposition to any deal with Iran as their reason. It may be difficult for the Kerry to follow through with real sanctions on France, and companies may be willing to call America’s bluff.»

Faut-il prendre au sérieux ces entrelacs de type-“auto-tamponneuse” de la politique du bloc BAO interprétée par les divers solistes du bloc, dans le cadre de l’accord P5+1 additionné des bonnes intentions et des interprétations des uns et des autres ? Vaillamment, le professeur de l’université de Téhéran et analyste politique Seyed Mohamed Marandi s’y essaie, dans une interview à Russia Today le 6 février 2014. Il examine donc les probabilités d’“isolement” des USA dans leur phase actuelle, dans leur radicalisme contre les Français, tout comme les Français se mirent en posture d’“isolement” eux-mêmes, dans l’une des phase presque-ultime de l’accord P5+1 (phase du 9 novembre 2013, rappelée le 16 novembre 2013). A la question de RT («Will Washington's warning have any effect on businesses seeking to explore Iran's economy?»), le professeur Marandi réplique, illustrant implicitement le volet habituel du désordre maître du jeu, où les événements dictent aux uns et aux autres la politique qu’ils finiront par embrasser, pour ne pas être étouffée par elle :

«I think the Americans will have great difficulty because there are delegations coming from across the globe. Just recently we’ve had senior delegations, both political and otherwise from China, and from other countries in Asia, Europe, Latin America – all of them want to be more involved with Iran. I think this is something that actually overwhelms the US.

»The Americans are playing it unrealistically. If the Americans behaved more rationally they would be able to move themselves towards rapprochement with Iran - perhaps get a piece of the cake. But also by behaving in such an irrational manner towards Iran, by threatening countries from doing business with Iran, in the long run they hurt themselves more than anyone else.

»As I said the sanction regime is already breaking down. It is becoming more difficult for the Americans to enforce. The balance of power is already shifting away from the US and Europe naturally; Asia is becoming more powerful. So in the long term the Americans know they cannot hold back Iran. And the only realistic way is for the US to become more reasonable and rational towards the country.»


Mis en ligne le 6 février 2014 à 14H29

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