Le nouveau mythe de l’homme machine

Les Carnets de Patrice-Hans Perrier

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Le nouveau mythe de l’homme machine

Le transhumanisme est une idéologie qui a vu le jour à la suite des années de prospérité de l’après-guerre. En fait, ce courant de pensée ambitionne de transformer la condition humaine. L’idée étant que nous ne sommes jamais assez performants face aux aléas du destin et que les prouesses technologiques nous permettront, sous peu, de réinventer la vie.

Abolir les différences

C’est l’hédonisme et ses promesses d’une société des loisirs illimités qui ont pavé la voie à toute cette série de délires qui nous sont présentés comme autant de panacées destinées à nous libérer de nous-mêmes.

L’idée étant de transgresser toutes les frontières qui constituaient les fondements de nos sociétés, c’est ce qui a poussé cette école de pensée à vouloir dynamiter jusqu’au langage qui représente un indispensable outil de communication. Dorénavant, le langage machine, c’est-à-dire le langage informatique, remplace de plus en plus nos langues nationales qui sont tombées en désuétude.

Mais, il n’y a pas que l’influence des nouvelles technologies qui soit en cause, puisque toutes nos communications sont formatées par le Big Data : c’est-à-dire un gigantesque réseau de méga ordinateurs qui a pour but de planifier nos activités, de contrôler nos pulsions afin de nourrir les stratégies de marketing en place et de penser à notre place. Big Data c’est un peu l’ordinateur de 2001 l’Odyssée de l’espace de Kubrick.

L’ordinateur n’est plus au service de l’homme, mais c’est plutôt la situation contraire qui nous saute aux yeux ! Comme un ogre jamais rassasié, Big Data requiert sa dose d’information quotidienne sur tout ce qui concerne nos allées et venues et mêmes nos intentions secrètes. Il s’agit de cartographier l’imaginaire d’une humanité condamnée à vivre par procuration, via la réalité virtuelle.

Le transhumanisme et ses mirages

Issu des écoles de pensée libertaires qui ont essaimé depuis 1960, le transhumanisme a été fécondé par les technocrates de la Silicon Valley, en Californie. Il s’agit d’un mouvement de « pensée philosophique » qui repose sur une vision matérialiste qui ambitionne de remplacer la nature par la technologie. Pour les transhumanistes, l’être humain est une sorte de machine intelligente en perpétuel développement.

Voilà, peut-être, ce qui explique l’irruption de toutes ces idéologies morbides qui nous enjoignent de nous couper de nos racines afin de pouvoir repartir à zéro. Parce que les adeptes du transhumanisme désirent façonner un nouvel humain à partir d’un croisement révolutionnaire entre la génétique, les biotechnologies, les sciences cognitives et l’informatique.

L’être humain du futur pourra façonner son identité comme bon lui semble, augmenter ses capacités physiques ou mentales au moyen d’interfaces implantées à même son cerveau, remplacer toutes les composantes de son corps et, finalement, aspirer à la vie éternelle.

Mais, on peut s’en douter, tout ce délire ne servira qu’à permettre à une élite fortunée de prélever les organes des déshérités, de faire porter leur progéniture par le ventre de couveuses humaines et de finir par nous imposer l’implantation de puces RFID destinées à nous marquer comme du bétail. Oubliez la futurologie : la réalité a dépassé la fiction depuis belle lurette.

 

Pour en savoir plus : https://www.transhumaniste.com/category/definition-transhumanisme/

Un lien : http://le-peuple.ca/chroniques/article-2828-1530903688