L’Afghanistan est de retour…

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La destruction de l’hélicoptère MC-47 Chinook a été un signal qui a attiré l’attention générale sur la situation en Afghanistan. L’analyse s’est largement répandue, comme celle du New York Times d’aujourd’hui:

« Government and American forces are facing some of the worst violence they have seen in three and a half years in Afghanistan. The violence continued on Friday and Saturday, as Taliban insurgents mounted a series of attacks in southern Afghanistan, news agencies reported. »

La BBC, également aujourd’hui, , ajoute quelques précisions.

« There is always an increase in fighting with the arrival of spring - which melts the snow in the high passes and narrow defiles the militants use to slip back and forth - in many cases from the Pakistani tribal areas just across the border. It was the same story in the 1980s during the Soviet occupation.

» But US commanders had been suggesting this one would be much quieter. That they finally had the militants on the run. Instead, it has turned out to be one of the bloodiest periods in the past three years. »

Situation classique. Les Américains, confiants dans leur dispositif, n’ont rien venir. Ces erreurs se répètent ad nauseam et n’amènent aucun commentaire particulier. Ce qui importe ici est de se demander comment, après une victoire écrasante, une simili stabilisation, un simili passage à la souveraineté avec tout le processus habituel jusqu’à l’élection d’un président, avec la présence de l’OTAN, de l’UE et de l’ONU, — comment la situation débouche tout de même sur une résurgence de l’activité des talibans qu’on pensait marginalisés en tant que force structurée.

On savait que le pays était laissé aux “seigneurs de la guerre”, ce qui était une stabilisation par défaut : aucune légalité démocratique mais l’ordre assuré par la force et le tribalisme. Par contre, les talibans constituent un élément déstabilisateur parce qu’ils n’ont pas leur place dans le schéma corruption-stabilisation établi par les USA en Afghanistan. D’où la question de savoir si l’Afghanistan ne va pas (r)ouvrir un second front très sérieux, après l’Irak, dans le dispositif américain totalement incapable d’anticiper les coups malgré (ou à cause de ?) sa puissance.


Mis en ligne le 3 juillet 2005 à 15H40