La religion et la crise climatique

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L’intérêt de l’article de l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, publié aujourd’hui dans The Independent est qu’il met en avant, dans sa conclusion, la question des rapports de la religion (en général, sans référence à un culte particulier dans ce cas) avec la crise climatique, donc avec la dégradation de l’environnement, donc avec le système général qui nous conduit et qui est la cause de ces dégradations. Bien entendu, le texte condamne tout cela, en avertissant des terribles dangers de remous sociaux et autres qui nous menacent, comme conséquences de la crise climatique. Par conséquent, il implique une prise de position recommandée pour toute religion, voire pour les autorités religieuses de ces religions, par rapport au système général de notre civilisation.

Voici l’extrait (en conclusion) du texte de Williams où la question évoquée ici est plus particulièrement traitée :

« Ecologists have argued regularly that some religious attitudes are part of the problem; once again we have to ask whether religion is part of the solution. Religious faith should steer us away from any fantasies we may have of not “interfering” with the environment (the first planting of grain was an interference), but it tells us that our interaction with what lies around can never be simply functional and problem-solving.

» Religious commitment becomes in this context a crucial element in that renewal of our motivation for living realistically in our material setting. The loss of a sustainable environment protected from unlimited exploitation is the loss of a sustainable humanity in every sense — not only the loss of a spiritual depth but ultimately the loss of simple material stability as well. It is up to us as consumers and voters to do better justice to the “house” we have been invited to keep, the world where we are guests? »

Nous intéresse ici, particulièrement, l’effet politique de cette sorte de prise de position, et essentiellement la dimension que cet effet peut inspirer aux pratiquants et aux sympathisants de toute activité religieuse. C’est un facteur de plus qui nous pousse à considérer que la religion devrait devenir de plus en plus partie prenante de la bataille politique générale en cours. Nous rejoignons ici un autre commentaire à propos de l’attitude des néo-conservateurs vis-à-vis du futur pape.

Il s’agit également de s’intéresser plus à la forme de l’action politique plus qu’à l’orientation politique (celle-ci apparaissant évidente dans l’énoncé même du problème posé par la dégradation de l’environnement). Que les religions aient toujours eu une activité politique, c’est une évidence. Mais cette activité fut toujours discrète, camouflée, déguisée derrière l’apparence du domaine très spécifique de cette activité. Nous parlons ici d’une “action politique” directe, à visage découvert, où les religions seraient conduites à prendre directement position sur et contre la politique générale en cours, et, particulièrement, puisque tout passe par là et vient de là, sur et contre la politique déstructurante de l’américanisme.


Mis en ligne le 17 avril à 14H05