La mystique des “armes nouvelles”

Le cas du MH-47 (d'abord identifié comme CH-47) abattu en Afghanistan, par les talibans sans doute (tiens, il en reste?), avec 16 soldats US à bord sans doute tués, dont certains peut-être exécutés, pose un grave problème aux Américains. S’agit-il d’une arme nouvelle?

Selon ABC (Australie) : « The official said that the twin-rotor CH-47 Chinook was believed to have been hit by a rocket-propelled grenade in mountainous terrain near the border with Pakistan, an attack claimed by Taliban guerrillas.

» Taliban spokesman Abdul Latif Hakimi said fighters shot down the aircraft in the village of Shorak using “a new type of weapon” he did not describe. »

Dans ces étranges guerres de “4ème génération”, où l’adversaire des Américains et de leurs supplétifs britanniques utilise des armes extrêmement primaires ou peu conventionnelles, chaque événement où est détruit un système prétendument hors de portée de cet adversaire (en général, un système d’arme aérien) est l’objet de multiples spéculations. (On l’a vu récemment encore à l’occasion de la perte d’un C-130 britannique, suivant celle d’un CH-53 du Corps des Marines.) On parle donc, pour la destruction du MH-47, autant de l’utilisation d’un RPG7 que de l’arrivée éventuelle chez les talibans de missiles portables sol-air, soit des Stinger américains, soit des Strella soviétiques, — ou toute autre “armes nouvelles”.

Les répercussions ont été immédiates en Afghanistan: consignes de restrictions de vol, couverture des hélicoptères par des avions de combat, des systèmes de détection aériens, etc. Du coup, les opérations aéroportées américaines, qui forment une part importante de l’effort opérationnel dans le pays, sont fortement handicapées. L’efficacité de la guerre de “4ème génération” contre les forces armées US (et, surtout, en fonction de la psychologie US) est une fois de plus démontrée au travers de ses conséquences indirectes sur la machinerie militaro-bureaucratique américaniste qui sur-réagit et ordonne un très grand nombre de mesures de protection et de restriction de l’action.

Mis en ligne le 30 juin 2005 à 14H30