La guerre des subsides Boeing-Airbus est ouverte, — officielle, et dure

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Les Américains ont porté l’affaire Boeing versus Airbus devant l’OMC le 30 mai. Le lendemain, hier mardi, la Commission européenne a riposté en déposant plainte à son tour. Les Américains évaluent à 10 milliards d’euros depuis 1992 le montant des subsides qu’ils jugent illégaux ; les Européens situent l’aide directe et indirecte, depuis la même date, à $30 milliards.

C’est l’un des litiges commerciaux les plus importants qui atteint l’affrontement ouvert. Les commentaires du commissaire européen Mandelson sont extrêmement amers. « I can assure you Europe's interests will be fully defended. I am disappointed that the United States has chosen this confrontation with Europe. America's decision will, I fear, spark the biggest, most difficult and costly legal dispute in the WTO's history. It would be manifestly expensive and involve quite destructive litigation. »

Mandelson estime que le verdict de l’OMC ne sera pas tranché, renvoyant les deux adversaires à la nécessité de reprendre les négociations, c’est-à-dire au point où ils se trouvaient avant que le cas soit porté devant l’OMC.

La positions américaine, elle, est plus tranchée sur les principes et ne s’embarrasse pas de considérations nuancées. Elle a été brièvement exposée par le nouveau US Trade Representative, Rob Portman : « We still believe that a bilateral negotiated solution is possible, but the negotiations won't succeed unless the EU recommits to ending subsidies. » Les Américains veulent qu’Airbus reconnaissent indirectement son tort en annonçant qu’il abandonne à nouveau la pratique des subsides, ce qui serait admettre que ses pratiques dans le cadre de l’accord USA-UE de 1992 ont jusqu’ici été illégales.

Les Européens, Mandelson le premier, sont particulièrement déçus parce qu’ils espéraient que l’arrivée du nouveau Trade Representative Rob Portman (depuis le 15 avril) détendrait les rapports USA-UE, devenus exécrables avec la tension extrême entre Mandelson et Zoellick. Il n’en est rien. Portman, qui agit sur consigne, et sans doute en consultation avec Zoellick, s’est montré encore plus dur que son prédécesseur.


Mis en ligne le 1er juin à 16H00