Humeur de crise-27

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Humeur de crise-27

25 novembre 2016 – L’esprit s’essouffle à suivre ce qui est un formidable “tourbillon de crise” au cœur d’un “maelstrom crisique” secouant le grand axe transatlantique du bloc-BAO comme une peste monstrueuse envahissant l’univers. Depuis le Brexit pour cette séquence, la Grande Crise a trouvé son centre et s’y est fixée, atteignant ainsi sa maturité, touchant les USA, la France, l’UE, etc... « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. »

Les USA se trouvent pris dans une spirale monstrueuse, non seulement avec l’élection de Trump mais aussi avec les attaques directes et indirectes contre la présidence Trump, qui s’amplifient et dont l’effet ne pourrait être qu’une paralysie de guerre civile des USA, et l’éclatement de la Grande République. En France, on a vu l’incendie s’allumer avec les primaires de la droite, dans un processus qui peut conduire, au travers de présidentielles où tout est désormais possible, à une crise de régime. Le cœur institutionnel de l’Europe est dans un état de panique proche de la transe éthylique ou paralysée (selon les personnes) devant la présidence Trump qu’aucun des dirigeants ne pouvaient seulement concevoir. Les diplomaties (?) française et allemande se précipitent dans une tension fiévreuse pour relancer le processus de Minsk et obtenir un peu d’attention et de considération de Poutine, désormais complètement accaparé par Trump avec lequel il travaille par-Flynn interposé sur la Syrie pour mettre un terme à la guerre. Éventuellement, il se trouverait bien, et bien rapidement, un pays ou l’autre de l’UE, ou plusieurs, pour mettre un veto au renouvellement des sanctions antirusses, ouvrant un nouveau  front dans le tourbillon crisique vers lequel s’envoleraient les pays-membres comme autant de moineaux.

Il n’y a plus d’enchaînement de crise en crise (chaîne crisique), mais bien un seul chaudron, un seul tourbillon. Toutes les crises tendent à se fondre en une seule puisque les uns et les autres s’affrontent désormais selon la même grande ligne de fracture, – globalisme contre souverainisme, les deux termes devant être entendus dans leur sens le plus large, à la fois symbolique et principiel, – c’est-à-dire la plus pure transcription opérationnelle possible de la formule Système versus antiSystème. Notre psychologie est en train de s’imprégner sans nécessité du  secours de notre intelligence ni des lumières de notre conscience de cette puissante vérité-de-situation : nous atteignons, nous avons atteint le “point de non-retour”. Le tourbillon crisique tel qu’il s’est formé et là où il s’est formé ne cessera plus jusqu’à l’effondrement du Système, d’une façon ou d’une autre, et sans doute d’une façon qui ne manquera pas de nous prendre, une fois de plus, par surprise.