Chronique du 19 courant … Forum, donation, Plotin & Cie

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Chronique du 19 courant … Forum, donation, Plotin & Cie

19 avril 2015 ... Ce mois-ci, on parle boutique comme dit notre chapeau. Effectivement, le texte du Glossaire.dde sur dedefensa.org (le 6 avril 2015) y invite. Mais ce n’est pas le seul incitatif, car il y a tout de même une cause, un sujet, un thème, et puis aussi une irritation, – non, oui, je ne sais, – peut-être irais-je même jusqu’au mot “exaspération”...

Commençons par le Forum parce que c’est par lui que le scandale arriva... Il m’est déjà arrivé d’écrire à ce propos que je n’aimais guère la pratique du Forum, et cela continue, je l’aime toujours aussi peu. Je cite donc, et je me cite puisqu’il s’agit d’un Ouverture libre signée de votre chroniqueur, du 18 juillet 2011, sous le titre de «Inconnaissance, climat, Derrida, Deleuze & Cie». Je répondais à un lecteur qui était intervenu par la voie du Forum, démarche très antique en un sens, et lui expliquai aussitôt que ma réponse sur Ouverture libre correspondait à un penchant fort prononcé, et à une vision très critique du Forum, – je veux bien dire, de la formule-Forum en général ... (dedefensa.org reviendra assez vite sur cette question du Forum, pour annoncer des règles nouvelles qui répondront aux préoccupations rappellées dans cet extrait.)

«Naturellement, j’ai choisi le moyen d’un texte structuré et travaillé pour le faire, ce qui est devenu “une sorte de manifeste” ; et j’ai choisi ‘Ouverture libre’ (avec redoublement dans ‘Notre Situation’) pour le recevoir, parce que cette rubrique est, notamment, prévue pour cette sorte de cas. Il est dommage, à mon sens, que cette rubrique ne soit pas assez utilisée, au profit du ‘Forum’, parce que son usage conduit à la recherche d’une mise en ordre, d’un rangement que la formule ‘Forum’ ne favorise guère. Comme on le comprend, je n’apprécie que modérément la formule ‘Forum’, qui favorise à mon avis bien des travers, les citations accusatrices hors de leur contexte, les anathèmes expédiés, la spontanéité facile et l’irresponsabilité qui va souvent avec, aux dépens du travail, de l’engagement structuré, bref de la responsabilité... [...] (J’ajoute aussitôt que le ‘Forum’ de ‘dedefensa.org’, s’il n’est pas extraordinairement fréquenté, tend souvent à éviter les effets de ces faiblesses, ou à les minimiser. Il tendrait à troquer le quantitatif pour le qualitatif, il faut sans aucun doute lui reconnaître cela.)»

Une seconde citation pour nous faire avancer dans mon propos. Elle est extraite du texte du Glossaire.dde sur dedefensa.org (le 6 avril 2015) et se présente comme une sorte d’“autodéfinition”, une définition de lui-même par lui-même. Au-delà, on traite indirectement de la question du Forum ; on suggère que certaines lecteurs font sur le Forum des remarques, des critiques, ou des interrogations parfois suspicieuses, dont ils trouveraient l’explication, la justification ou les réponses dans divers textes du site, et qu’ainsi ce texte de présentation du site par lui-même entend réunir nombre de ces interventions qui, si elles sont lues, éviteront les interventions inutiles de ces lecteurs...

«C’est-à-dire qu’il [ce texte, justement,] a l’avantage de rassembler les réponses évidentes, qu’on trouve éparpillées dans les nombreux articles du site, aux interrogations, remarques et critiques qu’on trouve parfois dans les rubriques du type ‘Forum’ pour les lecteurs, et de répondre par avance, aux mêmes interrogations, remarques et critiques, qui continueront à être communiquées par la même voie, portant sur les mêmes aspects, etc. Le site ‘dedefensa.org’ ne prétend pas être d’un abord facile, ni d’une lecture confortable, ni rassembler, dans chaque phrase, toutes les réponses auxquelles nous faisons allusion. Il nous arrive parfois d’espérer pourtant, qu’avant telle interrogation, remarque, ou critique, tel lecteur en général pressé de “consommer” ce qui est malheureusement souvent perçu sous la forme d’un “produit-information” pourrait s’aventurer dans certains textes de référence pour y trouver la réponse qu’il cherche. Nous ne prétendons certes pas qu’il y trouvera nécessairement satisfaction mais nous pensons que l’essai vaut d’être tenté.»

Enfin, une troisième citation venue du même texte ... Cette fois, d’une façon directe, elle s’adresse aux lecteurs en général en les plaçant devant les règles, la structure, la “ligne” du site... J’aimerais mieux “ligne de la pensée” que “ligne éditoriale”, car il s’agit bien de faire comprendre par ces remarques évidentes que dedefensa.org n’est pas bâti sur le hasard du simple suivi de l’information et des événements, qu’il n’est pas dépendant non plus de consignes venant d’une autorité extérieure, – fût-ce la plus noble, comme l’inspiration d’une religion ou d’un institution qui aurait effectivement de la noblesse, hypothèse audacieuse dans nos temps accablants ou d’une religion... dedefensa.org est bâtie sur une conception du monde qui se joue des étiquettes, des partisaneries, des engagements idéologiques et de toute cette sorte de chose. Le lecteur doit en tenir compte et se situer en fonction de cela.

«... Encore une fois, selon le principe déjà plus d’une fois rappelé : c’est votre liberté d’accepter ou non le principe fondateur du travail de ce site. Si vous l’acceptez, alors il est de votre intérêt intellectuel de tenir compte impérativement des principes et règles intellectuelles que nous indiquons et proposons. Si vous passez outre, votre lecture sera largement inféconde et vos critiques sur les points que nous avons abordés n’ont pas lieu d’être.»

Bien, – on arrête ici cette exposé très théorique à coup de citation. Il est temps de s’expliquer, que je m’explique sur les causes très conjoncturelles, assez dérisoires sans doute, mais finalement significatives et symboliquement exemplaires, qui m’ont conduit à ces rappels et à ces suppléments d’explication. Je dois donc en venir à un cas plus spécifique, plus personnel en un sens, – ou plutôt deux, pour être précis, mais l’un enchaînant sur l’autre. Tout se passe sur le Forumd'un texte de la fin mars, – je parle d’une sorte de petit “psychodrame” entre lecteurs (Forum à partir du 26 mars 2015 des Notes d’analyse du même 26 mars 2015)... Après un peu de temps passé, pour prendre du champ, le 4 avril a lieu la première intervention qui nous intéresse pour notre propos général. (...Où l’on voit qu’il n’est guère question de la thèse développée dans le texte qu’accompagne ce Forum ; preuve supplémentaire si besoin en était que, là aussi, le Forum ne remplit pas la fonction qui devrait être la sienne, qui est de se référer directement ou indirectement à l’essence du texte, à la la thèse qui y est développée... Où l’on doit ajouter, à ce point, que toutes ces choses qui seront dites par nous ci-après le sont parce qu’il s’agit du Forum de dedefensa.org et qu’il s’agit par conséquent d’une intrusion sur un théâtre où les intervenants sont admis selon les règles de la politesse ... Ce qui nous conduira, même constat répété, à revoir nos règles à nous, pour l’accueil sur le Forum.)

Je cite en partie, ou in extenso quand la chose est courte, les trois interventions de deux lecteurs.

• La première, du 4 avril 2015 (Mr. Charles Destar), – avec ajout de notre part selon l’hypothèse que c’est ainsi rétablir le sens réel, évident, de la phrase : «Pourquoi s'obstine-t-on à discuter et commenter la partie d’ échec sans fin que constitue l' actualité, en supprimant toute référence à une des pièces majeure? [...] Je parle de la puissance sioniste, qui exerce un pouvoir total à travers une multitudes d' interfaces dont [l’]une des moindres [n’]est [pas] celle que constitue[nt] nos gouvernements d’Europe. [...] Doit-on suspecter ici aussi, ce que le Général Della Chiesa révélait, un mois avant de prouver son dire, en violant cette règle, puis par son propre assassinat? “La mafia est partout où il est impossible de parler d'elle”.»

• La seconde du 6 avril 2015 (Mr. Aldebert Morgenstern) : « Si vous ne répondez pas à la question posée par Charles Destar, j'envisage d’annuler mon soutien. Je pense être clair.»

• La troisième du 12 avril 2015 (Mr. Aldebert Morgenstern) : «Vous préférez donc perdre un soutien plutôt que de vous fendre de quelques lignes d'explications. Soit.»

On observera que ces diverses remarques, même si elles prétendent partir d’un constat de fond de type-objectif, sont d’une forme clairement polémique qui n’est pas nécessairement agréable (c’est accessoire) ni nécessairement acceptable (c’est essentiel). Pour prendre la première, j’observerais qu’affirmer que l’on a le tort de ne pas parler d’“une des pièces majeures” d’une soi-disant “partie d’échecs” (non, il s'agit d'un désordre immense, nullement d'une “partie d’échecs”, selon le chroniqueur), c’est une chose tout à fait acceptable ; que conclure par une citation qui sous-entend si fortement que cela en est assourdissant et que l’on n’entend plus que cela, que si l’on ne parle pas du sionisme c’est parce que l’on en est et que l’on en est le stipendié, c’est une autre chose qui ne l’est pas (acceptable). Ainsi transforme-t-on un ce qu’on juge être “un constat de fond de type-objectif” en “une forme clairement polémique” qu'un état d’esprit particulièrement sévère et pointilleux, que je n'ai pas d’ailleurs, pourrait juger diffamatoire. On n’en fera pas un fromage mais on jugera que la chose est déplacée dans les colonnes de dedefensa.org, Forum ou pas ; et ce jugement-là (“la chose est déplacée”) est le mien, il est souverain et il clôt le débat.

Quant aux deux autres interventions qui sont, dans une quatrième intervention du même lecteur (le 13 avril) résumées sous la forme innocente de «je n’ai fait que poser une question», il sera difficile de ne pas observer que la soi-disant “question” peut être au mieux qualifiée d’une sorte d'“ultimatum” (en gros, “si vous ne répondez pas à ma question, je retire mon soutien”), et au pire, par le même esprit à l'état sévère et pointilleux déjà cité et qui n’est toujours pas de mon fait, de “chantage”. Là aussi, ce qui prétend être une démarche objective d’un questionneur qui recherche la connaissance s’avère être polémique et rien d’autre.

Est-il utile de dire, comme on dit, que dedefensa.org ne mange pas de ce pain-là parce qu’il n’en a décidément pas le goût ? Accepter de se justifier pour ne pas parler ou parler de ceci ou de cela, devant un pseudo-procureur qui ferait croire qu’il s’agit d’un tribunal ; et accepter une donation, qui est d’abord un engagement de solidarité intellectuel et de soutien psychologique dont nous sommes immensément reconnaissant, et qui serait transformée en une obole pour avoir bien suivi “la ligne du Parti”, – dans l’un ou l’autre cas, c’est tellement “non” pour nous que cela frise l’absurde ; il suffit de dire, comme Jeanne à ses juges qu’elle juge à leur juste place, – “Passez outre”, puisqu’il n’est même pas concevable qu’il soit question de ces choses.

On notera aussitôt que tout cela est dit sans se référer une seconde à la question qui est en jeu (le sionisme). Ce que je dis, ce que nous disons, vaut pour n’importe quelle étiquette, n’importe quelle bannière idéologique ou partisane. Cela ne signifie rien d’autre que ce qui est dit, et dans toute la logique de la démarche : si tel ou tel, sous telle ou telle étiquette, pose un acte, dit une phrase, affiche un comportement que nous pouvons identifier comme antiSystème, – puisque le Système est notre intérêt central et règle le reste, – cela est dit par nous et mis, selon notre appréciation, au crédit de la personne ou de la chose en question, et étudié pour être mieux apprécié ; “si tel ou telle [...] ...pose un acte, dit une phrase, affiche un comportement que nous pouvons identifier comme [pro-Système...] [...] [c]ela est dit par nous et mis, selon notre appréciation, au [débit] de la personne ou de la chose en question, et étudié pour être mieux apprécié”... Je comprends bien que tout cela relève de la banalité, qu’il devrait en être ainsi le plus naturellement du monde lorsqu’on lit dedefensa.org, et puisqu’on lit dedefensa.org.

Par bonheur pour nous, dedefensa.org a des lecteurs, de vrais lecteurs. (Drôle d’idée “vrais lecteurs”, comme si “lecteurs” n’allait pas de soi pour qu’on fût persuadés de leur véracité ; et j’ai la faiblesse, ou l’ambition, de penser qu’une part importante des lecteurs de dde.org sont de cette sorte, sans nécessité d’en débattre, comme par la grâce des choses.) Deux de nos lecteurs, donc, ont eu la grâce spontanée de s’y mettre pour répondre aux deux interventions, et ils l’ont fait d’une façon qui les honore : nulle polémique, références parfaites au concept fondamental qui guide le travail et la conception de dedefensa.org.

• Le premier (Mr. Olivier Riche, le 13 avril) observa donc que, dans dde.org, «la seule mise en cause qui tienne est celle du Système et de sa toute puissance». Par conséquent, «[m]ettre en évidence le fait que les maître du système soient tous ou en majorité issus d'un groupuscule ne fait que nous détourner de l'objet de notre contre-civilisation : le Système représente l’opérationnalisation du “déchaînement de la Matière" et à travers la modernité la disparition de toute référence métaphysique (la Tradition) ou spirituelle.»

 

• Le second (Mr. Laurent Juilliard, le 13 avril), observe que l’intérêt pour tel ou tel groupe, groupuscule, etc., ne fait que perdre de vue l’objet essentiel de l’étude, qui est le Système. Dès lors, «[i]l est plus intéressant de comprendre comment le Système fonctionne, pour éviter d’être trop pris dans ses mailles et garder cette lucidité d’esprit qui montre que notre conscience est encore bien vivante et non pas, tel le mouton, phagocytée par des automatismes-Système». Notre lecteur ajoute ceci, qu’il identifie parfaitement comme le concept essentiel qui guide le travail du site : «[Ce concept] casse cette idée bien ancrée en nous, les “modernes”, que l’homme, et surtout le maître, dirige son destin et celui du monde.»

Il y a, dans ces deux interventions qui sont autant de nécessaires mises au point une complémentarité bienvenue, qui est celle de la disparition de la spiritualité avec l’intrusion de la modernité d’une part, celle de l’homme comme inspirateur maître et directeur de son destin, selon une forme de l’esprit essentiellement moderne, d’autre part. Ces deux idées conduisent effectivement à des points de vue nourrissant une forme intellectuelle s’exprimant dans des conceptions comme celles qui nous sont implicitement opposées dans les premiers messages mentionnés et contestataires, c’est-à-dire une impasse intellectuelle avec l’obligation de construire des hypothèses humaines improbables sinon dérisoires, caractérisées par l’obsession, la schizophrénie paranoïaque, l’enfermement du jugement dans des bornes impératives. C’est sur un tel terrain, qui se revendique pourtant d’être antiSystème, que le Système puise ses plus grandes forces et trouvent ses meilleurs alliés en pratiquant l’art de la division et la technique de l’illusion chez l’adversaire.

Ce que dedefensa.org a été conduit à développer, et qui a été exprimé indirectement par nos intervenants, se trouve parfaitement résumé par une référence que nous reprenons souvent, le plus souvent possible, qui est celle du philosophe néoplatonicien Plotin. On trouve l’intervention fondamentale à cet égard, autour d’une formule qui constitue pour nous une référence de base extraite de son Traité 51 des Ennéades, pour la première fois dans le texte de dde.crisis de septembre 2010 (voir le 10 septembre 2010 et, pour le texte complet de dde.crisis dans le Glossaire.dde, le 28 janvier 2015). Plotin écrit ceci :

«Car on pourrait dès lors arriver à une notion du mal comme ce qui est non-mesure par rapport à la mesure, sans limite par rapport à la limite, absence de forme par rapport à ce qui produit la forme et déficience permanente par rapport à ce qui est suffisant en soi, toujours indéterminé, stable en aucun façon, affecté de toutes manières, insatiable, indigence totale. Et ces choses ne sont pas des accidents qui lui adviennent, mais elles constituent son essence en quelque sorte, et quelle que soit la partie de lui que tu pourrais voir, il est toutes ces choses. Mais les autres, ceux qui participeraient de lui et s’y assimileraient, deviennent mauvais, n’étant pas mauvais en soi.»

Cette référence, qui est prise comme telle selon l’évidence pour nous que l’époque que nous vivons est celle de la complète manifestation du Mal sous la forme du Système issu du “déchaînement de la Matière”, permet de proposer deux dimensions fondamentales qui sont au cœur de la démarche de dedefensa.org, qui en nourrissent l’esprit, qui en élèvent l’âme...

• La première est la dimension de la spiritualité, de la métaphysique, ainsi redevenue un instrument intellectuel privilégié correspondant à notre époque de métahistoire, et évidemment parfaitement représentée par l’écho puissant du philosophe Plotin. On ne voit guère d’instrument plus actuel, dans la mesure où, selon le texte qu'il nous soumet, Plotin décrit le Mal, c’est-à-dire notre époque, selon des dispositions métaphysiques qui permettent d’apprécier cette même époque au moyen de la spiritualité qui lui fait absolument défaut, et qui en est même quasiment d’un emploi proscrit, – avec les résultats qu’on voit. Par-delà les siècles qui enjambent la modernité en lui donnant sa vraie signification, Plotin permet de redresser cette affreuse béance de l’esprit et suggère de rechercher des explications et des causes qui soient autrement que strictement et essentiellement humaines dans la catastrophe qui nous frappe, y compris et encore plus dans ses racines les plus profondes et les plus intimes.

• Dans le texte cité, Plotin situe parfaitement la position de l’homme, du sapiens, par rapport au Mal lorsqu’il écrit «...Mais les autres, ceux qui participeraient de lui et s’y assimileraient, deviennent mauvais, n’étant pas mauvais en soi». Il s’agit de l’idée que le sapiens n’est mauvais que par proximité, qu’autant qu’il cède à la proximité et à l’attraction du Mal, “n’étant pas mauvais en soi”. Cela justifie d’autant notre démarche fondamentale qui prend comme objet principal d’étude la psychologie, qui reste le sas de la perception entre l’esprit et le monde réel, ce par quoi s’expriment non pas ce qui serait un vice fondamental de sapiens, mais bien ses faiblesses qui le rendent sensibles à l’influence du Mal, à ses tromperies, à ses simulacres. En ce sens, nous dirions que le sapiens n’est pas, d’une façon générale, maître de son destin en aucune façon, ni du destin du monde, mais qu’il peut, qu’il doit agir en maîtrisant absolument sa vulnérabilité à l’influence la plus évidemment maléfiques (ce qu’on nomme le Mal) qui interfère sur son destin et le destin du monde dans un sens évidemment mauvais, et pour cela en en ayant la connaissance la plus globale et la plus indubitable possible, – notamment pour préciser notre propos, en reconnaissant les caractères de déstructuration, de dissolution, pour menacer d'aller vers la finalité décisive et néantielle de l’entropisation...

Je ne sais pas si ces digressions auront suffi à faire comprendre et surtout sentir le désintérêt de dedefensa.org pour les manigances humaines basées sur l’affirmation qu’elles se suffisent à elles-mêmes pour expliquer la catastrophe que nous vivons, et ainsi confortablement installées dans l’illusion de puissance que donne l’hybris qui est un des liens les plus tragiques et maléfiques entre nous et le temps de Plotin, et le temps d’avant-Plotin, – bref, de tous les temps. Pour moi, je ne peux ni ne veux m’enlever de l’esprit que le contenu conceptuel rapidement évoqué de ces digressions est de ce genre qui, pour un esprit honnête en quête de vérité, suffit à garantir certaines conditions nécessaires de justesse et de loyauté. Ainsi cela pourrait-il constituer une réponse à ces questions pressantes qui nous étaient posées, – c’est-à-dire, pour qui veut entendre et sait écouter...

Voilà donc, et pour en terminer en revenant à nos moutons (qui n’en sont pas, c’est tout à leur honneur, – c’était façon d’écrire), je m’en remets à nouveau à une des citations du départ ... «Si vous passez outre [si vous refuser “le principe fondateur du travail de ce site”], votre lecture sera largement inféconde et vos critiques sur les points que nous avons abordés n’ont pas lieu d’être.» Dans ce cas, pourquoi s’acharner à une lecture si décevante ? Dans ce cas, pourquoi ergoter sur une donation de soutien qui n’aurait aucun lieu d’être et que nous ne saurions avoir l’impudence d’accepter ? Ces questions sont bien banales, et si chacun se les posait avec honnêteté, avec lucidité, l’un ou l’autre, et ce chroniqueur après tout, n’auraient nul besoin de vitupérer à propos de ce qui est trop vite écrit, comme l’on dit “c’est vite dit”, sur le Forum.

Par conséquent, tout cela n’est finalement que piètres turpitudes éventuellement humaines qu’un peu de sable efface. Je ne suis pas particulièrement satisfait de moi, de m’être senti obligé de discourir, pour cette chronique, de ces évidences-là. D’autre part, au-delà des réactions à fleur de peau que j’ai pu ressentir, j’ai pensé qu’il méritait, dde.org, qu’on sacrifiât parfois à ses habitudes dialectiques pour venir à sa rescousse même dans une occurrence assez piètre, – et après tout, pourquoi pas puisque l’époque est celle des “occurrences asses piètres”, – juste venir à sa rescousse, voilà...

Je parle du site comme s’il était autre chose que ce qu’on croit qu’il est, et cela n’est pas si faux. Il est écrit dans le Glossaire.dde qui lui est consacré, celui du 6 avril 2015 : «Il se déduit de ces deux précédents extraits une définition fondamentale du site dedefensa.org tel qu’il s’est forgé de lui-même, – c’est-à-dire sans que nous l’ayons expressément voulu dans ce sens, un peu comme si le site lui-même, animé d’une psychologie, d’une conscience et d’une volonté propres, en avait décidé ainsi. Aujourd’hui, en rédigeant ce texte, nous menons littéralement une enquête, – comme il est suggéré plus haut, dans un intertitre. Littéralement, nous partons à la recherche du temps écoulé qui n'est pas perdu, qui est retrouvé, jusqu’au temps identifié d’aujourd’hui, pour découvrir ce que ‘dedefensa.org’ est devenu.»

Voilà ... J’espère malgré tout, dans cette Chroniques du 19 courant..., avoir ajouté quelques mots, ici et là, pour renforcer et compléter ce qui a été écrit par ailleurs sur le site. J’espère avoir répondu, non pas à ces questions si peu exaltantes qui ont été l’occasion initiale de cette chronique et “qu’un peu de sable efface”, mais à d’autres qui sont bien moins évidentes, bien moins courantes, et qui concernent ce site, dedefensa.org, après tout comme s’il était un esprit et une vision qui lui sont propres, qui ne sont pas moins honorables que nombre d’autres.

 

Philippe Grasset

 

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