BRIC à Brasilia

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BRIC à Brasilia

Un sommet de deux jours du BRIC a lieu à Brasilia, aujourd’hui et demain, le deuxième du groupe (Brésil, Russie, Inde, Chine) après celui d’Ekaterinbourg, de juin 2009.

Dmitri Kossyrev, de Novosti, présente (le 13 avril 2010) cette “organisation” qui n’en est pas formellement une mais qui a pris d’elle-même une place importante. Il rappelle son origine, complètement anecdotique et sans cohérence politique («L’histoire de ce “club à quatre” est peu ordinaire : c’est dans le rapport des économistes de la société d’investissement américaine Goldman Sachs en 2003 qu’on trouve la première mention de ce sigle, mais ensuite ce quatuor s’invente de lui-même»).

Kossyrev met bien évidence l’aspect certainement “informe” et sans réelle logique conventionnelle du BRIC, par rapport aux normes géopolitiques classiques, ou par rapport aux anciennes évidences des alignement de sécurité ou/et d’influence. Il met tout autant en évidence combien ce rassemblement “informe” répond à une logique nouvelle, correspondant à l’époque de crise nouvelle, où la communauté de perception est un facteur essentiel. Très naturellement, le BRIC affirme sa place et se renforce de sommet en sommet.

«Effectivement, le monde change fondamentalement depuis deux décennies. La division entre Est et Ouest, ou entre Nord développé et Sud en voie de développement disparaît, si elle n’a pas déjà disparu, et il serait difficile d’envier un collègue qui chercherait à évaluer ce qui se produit à l’aune de la bipolarité, de fait, volatilisée. Quelle structure du monde la remplacera?

»Quoi qu’il en soit, les mécanismes intérieurs de l’économie mondiale empêcheront la réapparition de deux blocs, même avec d’autres membres. L’existence du BRIC ne vise pas à restreindre, à évincer, à effrayer et à s’opposer aux États-Unis, à l’UE et à l’Occident dans son ensemble. Elle ne vise pas à “changer de leader mondial”. Tout se tient. Les États-Unis sont le premier partenaire commercial de la Chine et un partenaire très précieux de l’Inde, par exemple, dans le domaine du nucléaire civil, de même que, mais dans une moindre mesure, du Brésil et de la Russie. Par contre, ces deux pays attachent une très grande importance à l’Union européenne.

»L’étude attentive des deux documents finaux du sommet d’Ekaterinbourg et du programme du sommet de Brasilia montre que les quatre pays du BRIC ont besoin de stabilité économique globale, y compris de celle du dollar. Les quatre pays du BRIC poursuivent deux objectifs stratégiques, le premier étant d’exclure toute discrimination envers les nouveaux pays émergents de la part des “anciens” maîtres du monde et le deuxième – c’est l’objectif politique – est tout simplement de se rapprocher. Il faut trouver les moyens de mieux se comprendre et exclure que quelqu’un puisse provoquer une querelle entre nous, car cela ralentirait le développement économique qui a fait de ces pays différents un groupe d’États proches et semblables.»

dedefensa.org