Bonne nouvelle : les Américains moins passionnés par les bobards

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 1040

…Oui, bonne nouvelle, car cette désaffection de la presse quotidienne aux USA, constatée d’une façon scientifique pour les six derniers mois (diffusion moyenne payante en recul de 1,9%, malgré la croissance économique forte et l’actualité intense), se fait à l’avantage de la recherche grandissante de l’information sur Internet. (Voir l’article du Figaro du 5 mai.) C’est-à-dire, au niveau de l’information, transfert d’une information contrôlée par le système vers une information très souvent libre de toute entrave.

Le pic de diffusion de la presse quotidienne aux USA est 1984. De 1984 à 2004, la chute est de 13%. L’intervention d’Internet dans cette chute a connu une accélération extraordinaire depuis 1999. Aujourd’hui, 44% des Américains de 18-34 ans se rendent sur Internet pour s’informer alors qu’il n’y en a que 19% pour aller vers la presse quotidienne écrite. Pour l’avenir : 39% des 18-34 prévoient d’aller sur Internet pour mieux s’informer, contre 8% pour la presse écrite. (Conséquence là où ça fait mal pour les capitalistes du système : La part des dépenses de publicité recueillie par la presse nationale américaine est passée à 2,3% contre 2,9% en 2001.)

Cette clientèle d’Internet est extrêmement active, voire généreuse. Nous prenons l’exemple d’Antiwar.com, site alternatif très célèbre aux USA. Tous les quatre mois, le site demande des donations à ses lecteurs, pour atteindre $60.000 et pouvoir fonctionner quatre mois de plus. En trois jours, de lundi 1er à mercredi 3 mai, 357 lecteurs ont donné $26.293 au site.

Par ailleurs, la tendance générale qu’on relève ici se confirme dans les faits, dans la vie politique aux USA. De plus en plus, les grandes “affaires” éclatant à partir de révélations indépendantes viennent d’Internet, bien plus que de la presse écrite (ou TV), ou sous la pression d’Internet. Le cas le plus récent est l’“affaire Bolton”, c’est-à-dire la mise en cause de la nomination de John Bolton comme ambassadeur US à l’ONU, qui a pris corps devant la commission sénatoriale des relations internationales à cause des pressions et de la circulation de l’information du site The Washington Note.


Publié le 5 mai 2005 à 15H30